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110. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Ménage qui a dit tant de mots, & qui en a dit si peu de bons, avoit pourtant raison de s’écrier à la premiere représentation des précieuses ridicules : courage Moliere, voilà le bon comique. […] « Je ne suis pas, s’écria Moliere, du nombre de ces esprits sublimes dont vous parlez ; mais tel que je suis, je n’ai rien fait en ma vie dont je sois véritablement content ». […] Un pauvre lui ayant rapporté une piece d’or qu’il lui avoit donnée par mégarde : « Où la vertu va-t-elle se nicher, s’écria Moliere, tiens, mon ami, je te donne la piece, & j’y joins cette seconde de même valeur ; tu es bien digne de ce petit présent » !

111. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Voyez les scènes des amants dans le Dépit amoureux, premier élan de son génie; dans le Misanthrope, entendez Alceste s’écrier: Ah! […] Quand Arnolphe, qui a vu Horace encore enfant, est instruit que cet Horace est son rival, il s’écrie douloureusement : Aurais-je deviné , quand je l’ai vu petit, Qu’il croîtrait pour cela? […] Quand il s’écrie, dans son éloquente indignation, au sujet des calomnies d’Oronte : Lui qui d’un homme honnête à la cour tient le rang, A qui je n’ai rien fait qu’être sincère et franc, Qui me vient malgré moi, d’une ardeur empressée, Sur des vers qu’il a faits demander ma pensée ; Et parce que j’en use avec honnêteté, Et ne le veux trahir, lui, ni la vérité, Il aide à m’accabler d’un crime imaginaire : Le voilà devenu mon plus grand adversaire, Et jamais de son cœur je n’aurai de pardon, Pour n’avoir pas trouvé que son sonnet fût bon : Et les hommes, morbleu , sont faits de cette sorte ! […] Quand Trissotin, trompé par la ruine supposée de Philaminte et de Chrysale, se retire brusquement, et qu’Henriette, de l’aveu même de Philaminte, détrompée sur Trissotin, devient la récompense du généreux Clitandre, Chrysale, qui dans toute cette affaire n’est que spectateur et n’a rien mis du sien, prend la main de son gendre, et, lui montrant sa fille, s’écrie d’un air triomphant : Je le savais bien, moi, que vous l’épouseriez, et dit au notaire du ton le plus absolu : Allons, monsieur, suivez l’ordre que j’ai prescrit, Et faites le contrat ainsi que je l’ai dit.

112. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

vont s’écrier en chœur les victimes de ces petits ou de ces grands Messieurs, & de leur adresse, il n’en est que trop pour notre malheur !

113. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Monsieur, s’écria le jeune Comte en jettant son épée à ses pieds, & lui prenant la main qu’il baisa respectueusement, vous êtes mon pere : je vous reconnois à ces mouvements, que la seule nature sait inspirer.

114. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

s’écria-t-il en continuant, qu’il est naturellement représenté dans cette Pièce !

115. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Le faux page, en regardant dans cette glace, feint d’y voir s’y dessiner tous les événements passés, la jeunesse de Pantalon et son amour pour Olympia, Olympia abandonnée donnant le jour à une fille, cette fille grandissant, venant à Rome, se déguisant en page pour entrer chez son père, et s’écriant enfin : “Padre mio, io son quella e Olympia è mia madre !”

116. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

» Molière fit donc pour son jeu ce qu’il faisait pour ses pièces ; prenant son bien où il le trouvait, et l’on s’explique, pour les deux côtés de son génie, la comédie écrite et la comédie jouée, que la jalousie, promptement éveillée par ses débuts, s’écriât : « On ne peut pas dire qu’il soit une source vive, mais un bassin qui reçoit ses eaux d’ailleurs. » Bonne fortune singulière pour le théâtre d’une nation, au moment où, par l’entier développement de ses forces vives et l’équilibre de toutes ses qualités, elle arrivait à son apogée littéraire et social, il se trouvait un grand comédien pour recueillir ce que toute une lignée de « farceurs » nationaux et étrangers avait imaginé de plus excellent, le fixer, le faire sien, et, créant lui-même une tradition, le faire entrer définitivement dans le patrimoine dramatique de notre pays. […] Aussi leur reproche-t-il amèrement leur ingratitude et leur indiscipline. — Qui ne serait surpris, s’écrie-t-il, De voir qu’en moins de rien des gueux à triple étage, Des caimans vagabonds, morts de faim, demi-nus, Sont devenus si gros, si gras et si dodus, Et sont si bien vêtus des pieds jusques au crâne, Que le moindre de vous porte à présent la panne ? […] Écoutant un jour derrière le théâtre, avec Champmeslé, une scène de Tartuffe, il s’écriait avec une véritable fureur : « Ah !

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