On y voit figurer les mêmes personnages à peu près que dans La Critique ; c’est à peu près aussi la même distribution et le même ordre de scènes ; et, dans plus d’un endroit, Boursault ne fait que traduire en méchants vers la prose ingénieuse et facile de Molière. […] C’est peut-être en cette circonstance que Molière reçut de Louis XIV l’ordre exprès de se moquer encore une fois de ses ennemis, ordre auquel il obéit en composant L’Impromptu de Versailles, où il ne craignit pas d’en faire mention à plusieurs reprises, et dans les termes les moins équivoques. […] À la réunion des deux troupes, qui eut lieu le 25 août 1680, Brécourt ne fit point partie de la nouvelle association, mais il y fut admis, par ordre du roi, le 8 janvier 1682, avec demi-part, obtint part entière le 19 juin 1684, et mourut le 28 mars 1685. […] C’est le roi qui fait l’un et l’autre ; car, dans cette comédie, faite par son ordre, il joue, sans paraître, un rôle des plus importants. […] Le Mariage forcé fut fait avec cette promptitude qui, suivant Molière lui-même, est la première loi et la première gloire de ceux qui travaillent d’après les ordres d’un roi.
Mais les ordres d’un roi qui le comblait de faveurs, qui venait, pour ainsi dire, d’embrasser sa querelle au sujet de L’École des femmes, et dont le chef-d’œuvre déjà commencé du Tartuffe devait lui rendre un jour la protection si nécessaire, ne lui permirent pas d’écouter les répugnances de son talent et les craintes de son amour-propre. […] De ces quatre Festin de Pierre, trois sont des modèles d’absurdité et de mauvais goût : un seul rachète l’extravagance obligée du sujet par des beautés du premier ordre, et ce fut celui de tous qui réussit le moins. […] Pour refuser de voir le doigt de Dieu marqué dans un événement où les lois de la nature sont renversées, pour résister au témoignage de ses yeux et de ses oreilles, et mieux aimer les accuser d’erreur, que de se rendre à l’évidence d’un fait miraculeux, il faut avoir été conduit, par l’abus du raisonnement, à rejeter tout ce qui est d’un ordre surnaturel, et à ne voir dans l’univers que la matière mise en mouvement par sa propre énergie, comme disent les docteurs en athéisme. […] Après avoir dit que Molière fut tellement pressé par les ordres du roi, qu’il ne put mettre en vers qu’un acte de sa comédie, Marigny ajoute spirituellement : « Il semblait que la Comédie n’avait eu le temps que de prendre un de ses brodequins, et qu’elle était venue donner des marques de son obéissance un pied chaussé et l’autre nu. » 2.
On sait que le bruit des heureuses dispositions du jeune Baron, âgé alors d’environ onze ans, avait déterminé Molière à demander au roi un ordre pour faire passer cet enfant de la troupe de la Raisin dans la sienne. […] Ordre chronologique des pièces de théâtre de M. […] Colbert, comme surintendant des bâtiments, fit construire et embellir les divers lieux destinés à ce divertissement royal, et donna les ordres pour l’exécution des feux d’artifice. « Le sieur Vigarani eut ordre de dresser le théâtre pour la comédie ; le sieur Gissey d’accommoder un endroit pour le souper, et le sieur de Vau, premier architecte du roi, un autre pour le bal. […] L’ordre, qui lui fut envoyé le lendemainb, d’en suspendre la représentation le rendit moins sensible aux applaudissements qu’il avait reçus.
Sans doute ; & de l’objet qui fait votre destin, J’ai par son ordre exprès quelque chose à vous dire. […] Son ordre est qu’en ce lieu vous devez vous tenir, Assuré que dans peu vous l’y verrez venir. […] On me soutiendra que la chose n’est pas faisable ; je prouverai le contraire par les vers mêmes de Moliere, puisqu’en les copiant j’en ai retranché la moitié sans toucher, comme l’on vient de le voir, aux ressorts nécessaires pour faire mouvoir une action complette, sans même déranger l’ordre des rimes.
Je pense que l’on ne me reprochera pas d’avoir interverti l’ordre des chefs d’œuvres de Molière, en plaçant l’Avare avant le Misanthrope et le Tartuffe qui l’ont précédé. […] N’a-t-on pas lieu de s’étonner de cette excessive docilité aux ordres de quelques défenseurs de ce mot sacré, quand on voit, peu de jours après, au même théâtre, les baïonnettes de la gendarmerie employées à maintenir l’ordre aux représentations orageuses du Combat des Montagnes, où les mécontents, malgré leur nombre, ont été forcés à une retraite si précipitée !
« Le roi agréa fort cette proposition, et les ordres furent donnés à M. […] La face du théâtre, ainsi que les deux retours, est un grand ordre corinthien, qui comprend toute la hauteur de l’édifice. […] Pressé par les ordres du roi, qui ne lui donnèrent pas le temps d’écrire sa pièce en entier, il eut recours au grand Corneillea, qui voulut bien s’assujettir au plan de Molière. […] « Voici quel était l’ordre et la distribution des actes et des intermèdes de ce divertissement » (lorsqu’il fut représenté à Saint-Germain-en-Laye.) […] Le Carnaval approchait, et les ordres pressants du roi, qui voulait en voir plusieurs représentations avant le Carême, obligèrent Molière à avoir recours à d’autres personnes.
Mais, quoi qu’on y puisse reprendre, cette pièce ne peut être considérée comme un ouvrage médiocre, un ouvrage du second ordre : c’est plutôt ce qu’on pourrait appeler la moitié d’un chef-d’œuvre. Les trois premiers actes, en effet (mettant à part cette différence d’étendue, qui est le moindre des défauts), sont égaux, en leur genre, à tout ce que Molière a composé de plus parfait ; et, si les deux derniers sont une farce plus folle que plaisante, c’est que les ordres du Roi ne laissèrent pas au poète le temps de finir ainsi qu’il avait commencé, ou peut-être que la destination particulière du spectacle le contraignit de terminer par un de ces divertissements de danse et de musique, qu’il est si difficile de faire sortir naturellement d’une véritable action comique. […] Auteur du plan tout entier, Molière, jeté, pour ainsi dire, par un ordre suprême, hors de sa sphère accoutumée, ne put déployer, dans ce sujet merveilleux, héroïque et galant, aucune des ressources de son génie. […] La seconde comprend ces pièces, tantôt héroïques, comme La Princesse d’Élide, Les Amants magnifiques et Psyché ; tantôt comiques ou même bouffonnes, comme L’Amour médecin et Le Mariage forcé, George Dandin et Pourceaugnac, qu’il concevait et exécutait à la hâte, pour obéir aux ordres du Roi. […] Comment, dans l’ordre des travaux et des pensées de Molière, Les Fourberies de Scapin auraient- elles pu prendre place entre Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ?
Celui-ci rit de la bizarrerie de cet ordre, & l’exécute. […] Je ne sais si je survivrai au coup mortel qu’il m’a porté ; mais si tu fais quelque cas de ma tendresse & de mes ordres, si ton amour fut vrai, tu peux me le prouver dans cette occasion. […] Don Pedre arrive, lui annonce l’ordre du Roi, & lui conseille de fuir dans un autre climat, pour échapper au courroux du Monarque. […] Après bien des lazzis, Arlequin suit les ordres de son maître. […] Le Roi donne des ordres pour qu’il soit arrêté mort ou vif.
Le mal est venu de ce que ces éditeurs sont en même temps auteurs d’une vie de madame de Maintenon ; qu’ils ont composé leur biographie avant d’avoir assez étudié les lettres pour les mettre à leur véritable place, et qu’ensuite ils ont arrangé les lettres dans l’ordre qui s’accordait avec leur composition, au lieu de composer d’après l’ordre des lettres bien vérifié. […] Cet ordre seul a suffi pour découvrir bien des choses inaperçues et pour en démêler beaucoup de confuses.
M. de Louvois ne sachant que lui répondre, lui expédia un ordre qui le fit recevoir. […] La Dlle Raisin prit les intérêts de l’auteur ; et obtint de Monseigneur, un ordre de faire jouer la Pièce. […] Le Successeur, moins favorable au Spectacle, donna ordre que les Comédiens partissent avant son entrée. […] Gabriel Téllez, dit Tirso de Molina, fait profession dans l’ordre de la Merci en 1601. Il exerce de hautes charges dans son ordre dont il est le chroniqueur (Historia de la orden de la Merced).
A chacune, l’œuvre subissait, par ordre, des corrections, des adoucissements. […] Il y a évidemment danger public, et monsieur le Président ne barguigne pas avec l’ordre. […] Lacour, dans son curieux livre : Le Tartuffe par ordre de Louis XIV. […] Celui sans doute des cadets de famille pauvres, qu’on destinait aux ordres. […] Le conseil de l’ordre pensera et gouvernera pour nous.
L’ascendant prodigieux de la Cour sur la Ville avait multiplié les airs, les prétentions, la fausse importance dans tous les ordres de l’État, et jusque dans la bourgeoisie. […] Cet ordre de connaissances pour lesquelles Molière n’eut point l’aversion que l’agrément des Lettres inspire quelquefois, développa dans lui cette supériorité d’intelligence, qui peut le distinguer même des grands Hommes ses contemporains. […] Molière se délassait de tous ces Chefs-d’œuvre par des Ouvrages d’un ordre inférieur, mais qui, toujours marqués au coin du génie, suffiraient pour la gloire d’un autre. […] L’homme le plus extraordinaire de son temps, comme Boileau le dit depuis à LOUIS XIV, celui chez qui tous les ordres de la société allaient prendre des leçons de vertu et de bienséance, se voyait retranché de la société.
Il fallait un génie du premier ordre pour peindre les défauts et le ridicule des hommes, avec cette finesse et cette vérité qui touche en même temps le cœur et l’esprit : Molière parut, et la comédie devint l’école du monde. […] J’avoue que Timocrate est fort adroit et fort heureux dans sa conduite, et qu’il faut l’être beaucoup pour trouver toujours au besoin des occasions si justes et si favorables de passer comme lui d’un parti à l’autre, selon les divers intérêts qui l’y obligent ; mais il ne fait rien qui soit impossible, et tout ce qui peut arriver sans violenter beaucoup l’ordre commun de la nature doit être réputé vraisemblable, etc. […] [*]L’ordre chronologique demande que nous placions ici le début de M. […] Comme il y avait longtemps qu’on ne parlait plus de petites comédies, l’invention en parût nouvelle, et celle qui fut représentée ce jour-là divertit autant qu’elle surprit tout le monde ; M. de Molière faisait le Docteur, et la manière dont il s’acquitta de ce personnage le mit dans une si grande estime que Sa Majesté donna ses ordres pour établir sa troupe à Paris. […] Son pourtour est orné de colonnes, avec leurs baies, chapiteaux, architraves, frises, et corniches d’ordre dorique : et entre celles corniches des arcades en niches.
Les paroles de Sganarelle ne sont que celles d’un valet ridicule, et le refrain qui ahurit M. de Pourceaugnac n’est que le couronnement d’une farce folle ; mais sous ce ridicule et cette folie demeure et brille une vérité morale de premier ordre, affirmée nettement par Henriette et Clitandre dans les Femmes savantes, prouvée implicitement de la manière la plus victorieuse et la plus touchante par Elmire dans le Tartuffe. […] Non-seulement cent personnages mis sous les yeux du spectateur offrent en exemple la morale du mariage ; mais encore, de tous les discours mis çà et là dans leur bouche, on peut tirer un ensemble de maximes, qui, réunies et mises en ordre, constituent un véritable code moral du mariage : je demande de quel auteur dramatique ou de quel romancier on en peut tirer autant ? […] « Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants579 ; » « Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec.économie Doit être son étude et sa philosophie580. » XXVIII.
Son pourtour est orné de colonnes avec leurs bases, chapiteaux, architraves, frises et corniches d’ordre dorique, et, entre ces corniches, des arcades et niches. […] Depuis ce jour, chaque fois que Scaramouche venait à la cour, il avait ordre de se rendre auprès du dauphin ; il y venait en habit de Scaramouche sur lequel il mettait un manteau, la guitare sous le bras, et escorté de son chien, de son chat, de son singe et de son perroquet. […] Nous nous bornerons à citer ce que ce dernier, homme d’esprit en même temps qu’artiste, dit à la scène septième de l’acte II de Colombine avocat pour et contre, où il essaye de donner une idée des talents mimiques de Scaramouche : « Après avoir raccommodé (mis en ordre) tout ce qu’il y a dans la chambre, Scaramouche prend une guitare, s’assied sur un fauteuil, et joue en attendant que son maître arrive.
M. de Beausset établît aussi que dans la rupture de 1670 madame de Montespan reçut ordre de quitter la cour et fut envoyée à Paris 105 ; en quoi il diffère de La Beaumelle qui, dans les Mémoires de Maintenon 106, a fait une longue narration des circonstances de la séparation : ce fut, selon lui, madame de Montespan qui en prit la première résolution, qui s’éloigna de Paris avec un courage héroïque qu’affermissaient les exhortations de madame de Maintenon ; et le roi, informé de ce départ inattendu, fait appeler celle-ci pour en connaître les moindres circonstances et en approfondir les motifs, et madame de Maintenon emploie toute son éloquence pour combattre la douleur du roi et ramener à une sainte résignation. […] Il n’avait pas encore vu madame de Montespan, et déjà il avait fait parvenir ses ordres à Versailles, pour qu’elle s’y trouvât au moment où il y arriverait. […] Aussitôt que Louis XIV l’aperçut, il lui adressa ces paroles accablantes : Ne me dîtes rien ; j’ai donné mes ordres pour qu’on prépare au château un logement pour madame de Montespan.
Telle qu’elle est toutefois, cette plaisanterie, et quoi qu’on puisse dire pour en atténuer le tort, non seulement le personnage qui la profère est coupable, mais le poète qui la lui met dans la bouche, ménage trop peu des bienséances d’un ordre supérieur et d’une nature presque sacrée, qu’on ne saurait assez ménager. […] Les Amants magnifiques rappellent, en plusieurs points, La Princesse d’Élide, comédie faite également par ordre du roi, et destinée de même à servir de cadre pour des divertissements. […] Sans doute, aucune procréation, dans l’ordre moral, comme dans l’ordre physique, n’a droit de surprendre davantage. […] Quelque gêné que Molière pût être par les ordres d’un monarque et par les convenances d’un sujet, il ne pouvait rien produire d’où la comédie fût entièrement exclue, où elle ne se montrât pas du moins par intervalles. […] Il eut deux fils, dont l’un hérita de son amour pour les arts, et de la plupart de ses emplois ; et dont l’autre, religieux de l’ordre de Saint-Benoît, écrivit l’Histoire de l’Abbaye de Saint-Denis, et commença l’Histoire de la ville de Paris, achevée par dom Lobineau, son confrère.
Le même ordre est observé, dans la tragédie de La Mort de Pompée, pour les imitations de Lucain. […] Le reste de la fable n’est qu’un tissu sans ordre, et sans liaison, d’idées détachées et éloignées du point principal. […] Les scènes n’ont point entre elles de liaison nécessaire ; on peut en changer l’ordre, en supprimer quelques-unes, en substituer d’autres, sans faire tort à l’ouvrage : mais le point essentiel était de soutenir l’attention du spectateur, par la variété des caractères, par la vérité des portraits, et par l’élégance continue du style. […] Nous nous servirons du récit de Grimarest, auteur d’une Vie de Molière qui parut en 1705, mais avec beaucoup de précaution ; car cet auteur est peu exact sur les faits et l’ordre des temps. […] Molière la fit par ordre du roi, et n’employa que cinq jours à la composer et à l’apprendre.
À la période précédente, qui comprend les dix années de 1650 à 1660, va succéder un nouvel ordre de choses dans l’état, dans les mœurs, dans les lettres. […] L’on a mis enfin dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit57. » Ce n’est pas sans raison que La Bruyère dit : L’on a enrichi la langue de nouveaux mots.
Vous avez beau dire que rien n’est plus ridicule que cette diversité de sentiments si opposés les uns aux autres : vous avez beau faire voir combien il est absurde qu’un ouvrage de génie, sur lequel les gens de l’art peuvent à peine prononcer après l’avoir examiné à tête reposée, soit condamné à l’oubli sur une simple lecture faite en l’air dans une assemblée tumultueuse : vous avez beau vous écrier que vous ne comprenez pas comment des personnes, fort aimables d’ailleurs, mais qui étoient avant-hier occupées de toute autre chose que de la comédie, peuvent aujourd’hui, moyennant leur ordre de réception, avoir acquis tout de suite la connoissance nécessaire pour juger les productions de l’art le plus compliqué & le plus étonnant56 : vous avez beau représenter modestement que vous pouvez avoir mal lu, que vos juges peuvent s’être trompés comme ceux qui refuserent jadis la Mélanide de la Chaussée, l’Œdipe de M. […] Deux Poëtes couronnés des mains de la Muse tragique viennent d’être honorés des bienfaits63 du maître : les Comédiens ont ordre de ne plus confier aux doubles64 les pieces de Moliere : encore un pas, & nous pourrons revoir les beaux jours de Thalie & de Melpomene. […] Les Comédiens affichent dans leurs corridors les ordres du Roi, qui défendent à toute personne, de quelle qualité & condition qu’elle soit, d’entrer au spectacle sans payer.
Ils étaient dans une ville dont l’évêque était mort depuis peu : le successeur, moins favorable au spectacle, donna ordre que les comédiens partissent avant son arrivée.
Reprenons ici l’ordre des faits. […] Mais comme l’approbation des veux est d’un ordre inférieur au mérite de ces belles, elles s’élèvent par la raison et par l’esprit, et tâchent de fonder en droit les passions qu’elles peuvent faire naître Il y a les beautés fières et les beautés sévères : les premières souffrent les désirs accompagnés de respect : le respect n’adoucit pas les sévères ; ni les unes ni les autres ne sont invincibles. » De Pure ajoute qu’elles font solennellement vœu de subtilité dans les pensées, et de méthode dans les désirs. Somaise dit plus simplement, qu’il y a deux espèces de précieuses : les précieuses galantes ou du second ordre, et les véritables précieuses. […] Ce sont des bourgeoises du dernier ordre, qui veulent éprendre le ton des femmes de qualité. […] Ce fut une grande gloire pour les précieuses du second ordre que la suprématie romancière dont fut alors investie mademoiselle de Scudéry.
Pour obéir à cet ordre, Molière composa La Comtesse d’Escarbagnas, et une pastorale dont le titre n’a pas même été conservé. […] On dit que Molière et les auteurs du temps eurent là-dessus les ordres de Colbert. » Je ne connais, pour ce fait singulier, d’autre autorité que celle de Chamfort. En admettant l’anecdote pour vraie, il faudrait convenir que Molière n’a pas tout à fait tenu compte des ordres du puissant ministre ; car, si le rôle de M. […] A l’appui de cette vaine supposition, on a rappelé que la mort de madame de Montausier, la grande maîtresse de l’ordre des précieuses, avait précédé d’un an la représentation des Femmes savantes. […] Il paraît que, cette fois, Molière ne reçut point d’ordre du roi, et que ce fut de son propre mouvement qu’il fit Le Malade imaginaire.
Disons tout d’abord qu’on a trop longtemps exagéré la valeur documentaire de ces Lettres, complaisamment citées comme une source, alors qu’elles ne sont en réalité qu’une compilation de seconde ou de troisième main, faite sans ordre ni méthode, et tellement criblée d’erreurs et de lacunes qu’elle nécessiterait souvent une note plus étendue que le texte même. […] Si je me suis arrêté longtemps à son sujet, c’est qu’il me semble en vérité le principal auteur de nos Lettres au Mercure, et qu’il me permet de conclure, en rétablissant simplement les faits dans leur ordre chronologique. […] Donc, jusqu’à nouvel ordre et preuve du contraire, nous considérerons ces Lettres comme l’œuvre de Boucher d’Argis, ou plutôt comme une compilation faite par lui sans beaucoup d’ordre et d’esprit critique. […] On eut toutes les peines du monde à obtenir qu’il fût enterré en terre sainte, et il fallut un ordre du Roy. […] Le Roy, surpris de cette demande, lui donna quelque temps pour faire des réflexions sur le parti qu’il vouloit prendre ; La Torilliere persista dans le dessein de se faire comédien, et le Roy y consentir En 166799, Moliere le chargea d’aller avec La Grange, son camarade, à Lille en Flandre, présenter un placet à Sa Majesté sur la défense qui fut faite à Moliere et à sa troupe, le 6 août, de jouer le Tartuffe jusqu’à nouvel ordre.
Cessez, ô Trufaldin, de vous inquiéter ; C’est par mon ordre seul qu’il vient vous visiter ; Et je vous l’envoyois, ce serviteur fidele, Vous offrir mon service & vous parler pour elle. […] J’ai ordre de Clarice de vous faire danser : elle m’a payé pour cela, &, ventrebleu, vous danserez.
Sancho l’appaisa, en l’assurant que, quand il la feroit Comtesse, ce seroit pourtant le plus tard qu’il pourroit, & il alla aussi-tôt chez Don Quichotte pour donner ordre au départ. […] J’ai annoncé dans l’article de Pourceaugnac, que je dirois ici la raison pour laquelle la piece italienne intitulée, le Disgrazie d’Arlecchino, étoit fort rare, & ne se jouoit plus en Italie ; c’est parceque les Juifs ont obtenu un ordre qui en défend la représentation.
Par ce moyen, il a produit des beautés du premier ordre et multiplié les effets ; mais en même temps, il a toujours su fixer l’attention du spectateur sur le sujet principal ? […] Toutes les fois qu’une invraisemblance est déguisée avec art, qu’elle produit des beautés du premier ordre, on doit la pardonner à l’auteur ; mais c’est à ces seules conditions : autrement le théâtre retomberait dans sa barbarie primitive. […] gloire à ce génie immortel qui, d’un seul effort renversant tous les obstacles que l’art semblait avoir accumulés, donne une des leçons les plus intéressantes que présente la scène, crée un chef-d’œuvre rempli de beautés du premier ordre, et qui, réunissant les qualités les plus précieuses, offre ce que l’éloquence a de plus sublime, l’intérêt de plus pathétique, le comique de plus vrai et de plus naturel, et inspire enfin l’horreur et le mépris que l’on doit avoir pour l’hypocrisie !
L’ordre des temps exige que nous examinions ici les rapports qui s’établirent entre les hommes de lettres et la société polie, lorsque ses progrès et les préférences que madame de Maintenon obtenait du roi sur ses maîtresses même, furent devenus très sensibles ; en d’autres mots, les nouveaux rapports qui s’établirent entre les mœurs devenues dominantes et la littérature. […] Combien d’esprits du premier ordre, et Voltaire en tête, les ont alternativement préférés ! […] Elle a senti le mérite du fabuliste mieux que n’a fait Boileau, qui n’en parle point dans sa poétique : elle l’apprécie en moraliste profond, en esprit délicat et fin, en écrivain habile, en poète du premier ordre.
Quoique le comique qui caractérise cette pièce, soit d’un ordre inférieur, on ne peut s’empêcher cependant d’y applaudir. […] Comique d’un ordre inférieur ; mais peinture vraie de la galanterie et du pédantisme des médecins.
Ses tragédies, malgré quelques taches, sont du premier ordre ; mais son comique n’est pas pris au cœur de la réalité. […] Je ne suis pas plus fort sur l’histoire naturelle de ces grands sauriens que le Chevalier sur celle des singes ; mais je suis convaincu que ces affreuses bêtes ont leur raison d’être, leur droit d’être, et leur ordre de beauté dans l’ample sein de la nature. […] Il n’y a ni beautés, ni défauts dans l’ordre littéraire ; car, sans les défauts les beautés ne seraient pas ; défauts et beautés, c’est la même faculté qui produit tout390. […] Voilà ce que j’aurais la force de faire, et j’invite les Allemands qui lisent Molière ou qui en parlent, surtout ceux qui en parlent, à descendre à leur tour des régions crépusculaires de l’infini, pour entrer avec moi non dans un pays de plate prose, comme ils le disent sans politesse, mais dans un pays d’ordre et de lumière, aux perspectives bien ménagées, aux formes bien proportionnées, aux lignes nettes et douces, dans le pays du style et de l’esprit français. […] Le séducteur indifférent de done Elvire, de Charlotte et de Mathurine, le grand seigneur à la main si légère et si gracieuse quand il soufflette Pierrot, cet impertinent qui ose trouver mauvais que l’on caresse son accordée, est le frère aîné du comte Almaviva ; il représente tout un ordre de choses qui fut conduit aux abîmes par la main du Commandeur441.
Voici enfin un autre rapprochement dans un ordre d’observation moins profond, mais non moins piquant. […] J’ai par son ordre exprès quelque chose à vous dire ÉRASTE Et quoi ? […] Dis-moi ton ordre, tôt. […] LA MONTAGNE Son ordre est qu’en ce lieu vous devez vous tenir, Assuré que dans peu vous l’y verrez venir. […] Il est permis de croire qu’il était élève de la Faculté de Montpellier, dans le temps où Molière avait été appelé dans cette ville, avec la troupe des Béjart, par ordre du prince de Conti, pour « faire la comédie » aux États de Languedoc.
Les artistes de second ordre peuvent venir en tout temps et ne devoir rien qu’à eux-mêmes ; les grands poètes ont des précurseurs. […] Ne vous étonnez pas si nous revenons si souvent sur des considérations de cet ordre, c’est là le grand problème de l’art. […] Les cérémonies plaisantes par lesquelles Argant est reçu dans l’ordre des médecins en sont l’exemple le plus saillant. […] À mesure que l’on s’élève des êtres d’un ordre inférieur aux êtres d’un ordre supérieur, à mesure aussi on voit se multiplier les chances et les sources de comique. […] Quoique postérieurs à Shakespeare dans l’ordre du temps, ils lui seraient antérieurs dans l’ordre logique.
D’abord l’esprit de contradiction, qui fait que, dans l’ordre physique, un homme grand épouse, d’ordinaire, une petite femme, et réciproquement, et qui, dans l’ordre moral, a donné lieu à cet adage, que l’harmonie naît des contrastes. […] Il lui faut cela, sans doute ; mais de plus une femme qui le comprenne, qui réponde à ses sentiments, qui console ses chagrins, qui répande la paix et la sérénité dans le cœur du mari, comme elle met l’ordre dans la maison. […] Les jeunes filles, dans Molière, n’attendent pas toujours l’ordre d’un père à se choisir un époux ; elles se révoltent même quelquefois ; mais, dans leur révolte même, le père ou la mère gardent pour elles un caractère sacré ; elles lâchent d’éluder ou de fléchir leur volonté, mais elles ne l’enfreignent pas. […] Elle veillera sur la maison, mettra l’ordre partout et saura commander ce qu’elle sait faire par elle-même.
Sans doute il était très flatteur pour elle que Mgr de Bagni, nonce du Pape, « honorât » l’assemblée du jeudi de sa présence; que Mgr le prince de Conti, voulant « établir par toutes ses terres un bon ordre, »fit prier la Compagnie de lui procurer, par des gens à elle, « des mémoires assurés sur tout ce qui se passait » dans ses domaines; et qu’à la suite de cette enquête officieuse, le prince émerveillé souhaitât d’entrer dans une société dont la dévotion était si bien outillée ; qu’enfin M. le duc d’Orléans lui-même, Gaston, retiré à Blois, put être à peu près considéré comme membre de la Compagnie, tant « il en avait tout l’esprit... » L’estime de ces grands personnages n’allait pas sans grands inconvéniens, car toutes leurs démarches étaient signalées à la police, riche en espions, de Mazarin. […] Alors la justice fut saisie, et le Parlement de Paris informé par le procureur général que, « sous le voile de la piété et de la dévotion, il s’est introduit plusieurs assemblées, congrégations et communautés dans plusieurs endroits de cette ville, notamment sur les paroisses Saint-Eustache, Saint-Sulpice, faubourg Saint-Jacques et Saint-Antoine, » et que, de plus, « en un lieu appelé le Refuge Saint-Paul, se sont trouvées plusieurs femmes et filles détenues sans aucun ordre de justice. » Le 13 décembre 1660, un arrêt de la Cour13 « fit inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition quelles fussent, de faire aucunes assemblées en cette ville et partout ailleurs, sans l’expresse permission du Roi et lettres patentes vérifiées, comme aussi de tenir aucunes prisons pour retenir aucuns sujets du Roi contre leur volonté, sous quelque prétexte que ce fût. »Et bien que cet arrêt ? […] De son récit même, il se dégage qu’à la détruire des causes d’ordres assez divers collaborèrent, qu’il n’est pas indifférent, pour l’histoire générale, d’éclaircir. […] Nées au fond des collèges, dit Crétineau-Joly, « elles se propagèrent dans le monde avec la célérité que l’ordre des Jésuites imprimait à toutes ses œuvres. »Sur « l’Orient et l’Occident, » sur « le Nord et le Midi, » ce fut « une grande fraternité qui, doublant les forces morales de la Compagnie, rayonnait de Paris à Goa, » et de Rome jusqu’à la plus petite ville. […] Mais à cette date, — 1627-1631, — la Société d’Ignace de Loyola, attaquée à la fois par les Parlemens et par des ordres religieux rivaux, était assez mal en cour.
Chrysale est le plus faible des maris, et il parle sans cesse de sa volonté ferme et de ses ordres absolus. […] Chrysale couronne dignement son rôle, en donnant ses ordres avec vigueur, quand il voit que personne ne lui résiste plus. […] Il y renonça pour faire la guerre civile ; et, après avoir combattu contre son frère, il fut enfermé au Havre avec loi par ordre de Mazarin. […] Cependant, après avoir été, le dimanche 19 et le mardi 21, sans jouer, en attendant les ordres du roi, on recommença le vendredi 24 février, etc. […] Après le départ des comédiens français, la salle fut occupée par les comédiens italiens jusqu’en 1697, époque où leur théâtre fut fermé par ordre du roi.
Et quoiqu’il arrive assez souvent des occasions importantes qui obligent d’agir durant la nuit, cela est extraordinaire ; & quand on veut établir des regles, il les faut toujours prendre sur ce qui se fait le plus communément & dans l’ordre ». […] Mais on doit prodiguer des éloges à ce même Moliere, qui, dans moins de vingt-quatre heures, nous fait voir son héros refuser le nécessaire à ses enfants, conseiller à son fils, qui se trouve mal, de boire un verre d’eau, parceque l’eau ne coûte rien ; donner sa fille à un vieillard, parcequ’il la prend sans bien ; cacher son argent, prêter à usure, ordonner un repas mesquin, donner ordre qu’on ne frotte pas trop fort les meubles crainte de les user, & qu’on ne presse pas trop les convives de boire ; vouloir se pendre s’il ne trouve pas la cassette qu’on lui a volée, renoncer enfin à son amour, & consentir à donner sa maîtresse à son fils, si on lui rend son argent, & si l’on lui fait présent d’un habit neuf.
Crémente, vieux ami du mari d’Ismene, est plus humain qu’elle ; il fait partir son valet Champagne pour la Turquie, avec ordre de racheter son ami s’il peut en avoir des nouvelles. […] & sur-tout comment faire Pour lui signifier les ordres de mon pere ?
Elle lui écrivait d’Anvers, le 18 avril 1674100 : « Madame, notre voyage a été fort heureux, et le prince se porte aussi bien que la marquise de Suger, tous deux également inconnus, tous deux très fatigués, tous deux fort surpris de ne pas trouver ici vos ordres. […] Le 20 novembre elle se plaint à son frère « de ne pouvoir obtenir la permission d’aller à Maintenon pour un jour, de sorte qu’elle y faisait travailler sans qu’il lui fût possible d’y donner ses ordres ».
Reprenons les faits dans l’ordre où les documents les présentent. […] Madame de Sévigné nous étale les hommages dont elle est l’objet, dans une lettre du 17 mai : « Madame de Montespan est à Bourbon, où M. de La Vallière a fait donné ordre qu’on la vint haranguer de toutes les villes de son gouvernement : elle ne l’a point voulu, Elle a fait douze lits à l’hôpital ; elle a donné beaucoup d’argent ; elle a enrichi les capucins ; elle souffre les visites avec civilité.
Sur un soubassement qui a presque la moitié de la hauteur de l’édifice, s’élève un ordre mi-parti corinthien et renaissance accouplé. […] Au-dessous, de chaque côté du piédestal, sont deux figures en marbre blanc, qui tiennent des légendes où sont inscrites, par ordre chronologique, les pièces de Molière ; ces deux figures représentent la comédie grave et la comédie enjouée ; enfin en bas se trouve un bassin octogone dans lequel trois têtes de lion crachent l’eau.
Fouillons tour-à-tour & par ordre dans chacune de ces sources, & voyons avec quelle adresse Moliere a su épurer les richesses qu’il en a tirées. […] Tous les voisins étoient déja accourus pour éteindre le feu, & firent tant qu’ils y donnerent ordre. […] Moliere a su mettre ordre à tous ces inconvénients ; il a rendu sa fable vraisemblable, &, sur-tout, beaucoup plus piquante, en donnant un double nom au Seigneur Arnolphe, & en le faisant assez jaloux pour cacher sa maîtresse dans une maison éloignée de la sienne, crainte que les gens qu’il est obligé de recevoir chez lui ne voient Agnès & ne deviennent ses rivaux. […] Moliere n’a-t-il pas bien fait encore d’abandonner à Scarron sa bête brute & dégoûtante, qui croit vaquer aux devoirs du mariage en se promenant dans sa chambre par l’ordre d’un extravagant avec une armure sur le corps & la lance à la main, qui prodigue des faveurs à un inconnu par instinct seulement ?
Une licence épouvantable règne partout, et les magistrats, qui sont établis pour maintenir l’ordre dans cet Etat, devraient mourir de honte, en souffrant un scandale aussi intolérable que celui dont je veux parler (21). » Voilà pour l’école. […] Je m’attache pour l’ordre au péripatétisme. […] Toujours modéré, quelquefois même un peu timide, et préférant combattre ses adversaires avec les armes légères de l’ironie plutôt qu’avec celles plus pesantes de l’école, — prêt du reste à les déposer toutes, et même sans sourire, sur un ordre souverain de l’Eglise ; — trouvant tous les systèmes plus ou moins bons, un peu parce qu’il les croyait tous faux, il ne demandait qu’une égale tolérance et la fin de toutes les disputes. […] Oui, le devoir avec ses ordres impérieux et ses saintes violences est à peu près inconnu à notre auteur.
Godemer, accoutumé aux caprices que le vin causait à son maître, ne se mit pas beaucoup en peine d’exécuter ses ordres.
Édition des œuvres de Molière, cartonnée par ordre dans l’édition posthume. […] L’anecdote suivante, à laquelle l’ordre des temps assignerait une autre place, mais qui figurera ici plus opportunément, nous en fournit la preuve. […] Pendant que cette troupe se disposait à venir sur mes ordres, il en arriva une autre à Pézenas qui était celle de Cormier. […] Le prince donna des ordres pour mettre fin à cet abus. […] Mais l’esprit inventif de la future mariée trouva un singulier moyen pour éluder cet ordre.
Tebaldo vient à ses ordres. […] Il donne des ordres à Zucca et sort. […] On lit, par exemple, sur le registre de La Grange à la date de 1665 : « Le vendredi, 12 juin, la troupe est allée à Versailles, par ordre du roi, où l’on a joué Le Favori (tragi-comédie de madame de Villedieu) dans le jardin, sur un théâtre tout garni d’orangers.
Après cette crise effroyable, lorsque l’ordre social se raffermit, la gloire du poète brilla du plus vif éclat. […] Les poètes de second ordre renchérissaient tant qu’ils pouvaient sur l’emphase cornélienne. […] Ils sont dans la ville par l’ordre de monseigneur le gouverneur. […] Les consuls acquittent cette somme, pour satisfaire aux ordres de Mgr le duc d’Arpajon, lieutenant général pour le roi en la province. […] Pendant que cette troupe se disposait à venir sur mes ordres, il en arrive une autre à Pézenas, qui était celle de Cormier.
Il surprit un soir à la comédie des signes d’intelligence qui lui firent soupçonner un rendez-vous : pour s’en assurer tout-à-fait il se retira, il donna ordre à un de ses gens d’attendre le Marquis à la porte, & de ne pas le perdre de vue. Le laquais attend, voit le couple heureux qui part incognito & va sans suite au bout de la rue se jetter dans un fiacre ; aussi-tôt voilà le laquais qui, pour exécuter fidellement les ordres de son maître, monte derriere, & s’applaudissoit déja de son adresse, lorsque passant devant une boutique fort éclairée, le Marquis apperçoit derriere l’ombre du carrosse celle d’un laquais.
Dans cet acte, pendant lequel la scene change si souvent que l’on ne sait jamais où l’on est, dans cet acte, dis-je, je ne vois rien qui annonce une piece intriguée par le hasard : ce n’est point par hasard que Lisardo parle à la sœur de Dom Félix, puisque la belle a soin de se trouver exprès sur son passage : ce n’est point par hasard que Laura est jalouse, puisque Dom Félix a réellement aimé Nice, & que cette Nice s’est étudiée à donner de la jalousie à sa rivale : c’est encore moins par hasard que Dom Félix vient chez Laura, puisque Célia l’y conduit, par l’ordre secret de sa maîtresse. […] Dom Félix exige un aveu sans partage ; Laura est prête à le faire, quand Marcella, qui étoit cachée sous un rideau, dit qu’elle y va mettre bon ordre : elle se couvre de son voile, & passe devant Dom Félix en feignant de le quereller tout bas.
Nous observerons sur-tout beaucoup d’ordre dans notre marche, sans quoi nous le perdrions de vue ; ou du moins la finesse de ses opérations échapperoit à nos regards.
Cet ordre ropalique, je veux dire qui élargit progressivement la question, n’est peut-être pas le meilleur. […] Je crois du reste que le public est assez indifférent à l’ordre qu’on suit, pourvu qu’il y en ait un et qu’on s’y tienne. […] — Peut-être, répliquera Rousseau ; mais c’est cependant ainsi qu’on « trouble tout l’ordre de la société ». […] Guerre aux précieux, guerre aux subtils, guerre aux pédants, guerre à toutes les affectations dans l’ordre des choses de l’esprit. […] Qu’est-ce donc que Tartuffe dans l’ordre tragique et Jourdain dans l’ordre comique ?
On ne vous consulte pas sur cela, répondit Molière à Chapelle*. « Représentez-vous, ajouta-t-il, en s’adressant au jeune homme, la peine que nous avons ; incommodés ou non, il faut être prêts à marcher au premier ordre, et à donner du plaisir quand nous sommes souvent accablés de chagrin ; à souffrir les grossièretés de la plupart des gens avec qui nous avons à vivre, et à captiver les bonnes grâces d’un public qui est en droit de nous gourmander261 pour son argent.
Non pas, bien entendu, d’une laideur déplaisante : des traits que le génie éclaire peuvent être irréguliers, la flamme intérieure leur donne une beauté d’ordre supérieur. […] Dans les « visites » de sa troupe chez les grands seigneurs, il observe les manières, les airs, les laçons de dire de la noble assemblée ; avant et après la représentation, tandis qu’il reçoit ordres ou complimens avec la docilité et la modestie obligées, il observe encore. […] Le goût de l’ordre n’empêchait pas un certain laisser-aller dans la conduite de ses affaires. On peut supposer que, jusqu’en 1672, à la mort de Madeleine Béjart, qui était pour lui le meilleur des intendans, l’ordre régna chez lui. […] Armande n’était pas femme à remplacer auprès de lui Madeleine Béjart, en fait d’ordre et d’économie : elle tripotait dans les affaires de son mari, qui ne la contrariait pas ; ainsi, sur un prêt de 1, 000 livres fait par Molière, elle s’en faisait rembourser 200, dont elle ne donnait pas quittance, et, sans doute, ne lui en disait rien.
Concevez-en bien l’ordre et le partage : Ecce merces vestra copiosa est in cœlis. […] Pour observer l’ordre qui lui est assigné, ses forces suffisent. […] Alors, véritablement, il fait des miracles, et l’ordre naturel est comme suspendu par les énergies de sa volonté aidée de Dieu. […] Les autres aussi ont leur ordre à défendre, sous peine de ruine et de mort. […] Ce qui peut procurer le rire de l’âme, c’est un spectacle de paix, d’ordre et de félicité parfaite que le théâtre ne peut offrir.
On ne dit pas l’accueil que reçurent les Gelosi de la part des députés des trois ordres. […] Francesco Andreini, par exemple se faisait annoncer par son valet de la manière suivante : « Tu diras que je suis le capitaine Spavente de la vallée infernale, surnommé l’endiablé prince de l’ordre de la chevalerie ; Trismégiste, très grand bravache, très grand frappeur, très grand tueur ; dompteur et dominateur de l’univers, fils du tremblement de terre et de la foudre, parent de la mort et ami très étroit du grand diable d’enfer. » Dans La Prigione d’Amore (la Prison d’Amour), de Sforza Oddi nell’academia degli Insensati detto il Forsennato (membre de l’académie des Insensés, surnommé le Furieux), comédie récitée à Pise par les étudiants, pendant le carnaval de 1590, le rôle du capitan est très développé, et se termine par le récit suivant, qui pourra servir de spécimen.
» Ces paroles signifient : « Il y a trois ans, quand madame de Montespan vivait bien avec son mari, j’aurais consenti volontiers à élever ses enfants : ainsi qu’on ne croie pas que c’est l’orgueil ou l’ambition qui me font demander un ordre du roi ; qu’on croie encore moins que c’est le désir d’attirer sur moi les regards du prince. » Ici la précaution me semble d’autant plus marquée, que madame Scarron pouvait à bon droit trouver au-dessous d’elle l’éducation des enfants légitimes du marquis de Montespan, bien qu’ils fussent au-dessus des bâtards de la marquise. […] Et ce n’est pas tout : comme la condition absolument imposée par madame Scarron aurait été désagréable à madame de Montespan, si elle-même n’avait eu intérêt à ce que le roi préludât, par l’ordre demandé, à la reconnaissance de ses enfants, il est présumable qu’elle avait autorisé, peut-être même excité madame Scarron à l’exiger.
Celui-ci avoue qu’il agit par l’ordre de Pantalon. Ils abandonnent tous la scene pour chercher Brighella, qui a tout observé, & qui raconte à Pantalon qu’on a découvert Arlequin ; qu’il a confessé n’avoir rien fait que par l’ordre de Pantalon, & qu’on le cherche. […] si les savants ne sont point écoutés, Si l’on veut que toujours ils ayent bouche close, Il faut donc renverser l’ordre de chaque chose, Que les poules dans peu dévorent les renards, Que les jeunes enfants remontrent aux vieillards, Qu’à poursuivre les loups les agnelets s’ébattent, Qu’un fou fasse les loix, que les femmes combattent, Que par les criminels les juges soient jugés, Et par les écoliers les maîtres fustigés, Que le malade au sain présente le remede, Que le lievre craintif...
Bornons-nous à rappeler qu’il vécut si bien en dehors de son siècle, que son siècle ne le comprit point, que son ami Boileau l’oublia absolument, lui et la fable, dans son Art poétique, et qu’enfin Mmede Sévigné elle-même, toujours citée parmi les rares esprits de son temps qui paraissent avoir apprécié le grand poète à sa juste valeur, parle pourtant de ses chefs-d’œuvre comme de bagatelles 3, jolies, il est vrai, mais peu dignes d’occuper des gens nés pour s’occuper de questions infiniment plus graves, comme celle de savoir quel a été le costume de M. d’Hocquincourt à la dernière promotion des chevaliers de l’ordre, ou si Mmede Ventadour aura le tabouret. […] Ces qualités charmantes, vous les trouverez aussi chez leurs prédécesseurs, chez Bossuet quand il parle de la duchesse, d’Orléans, chez Molière dans ses scènes d’amour ; mais ce qui chez eux donne tout son prix à ces qualités, c’est que la douceur y est unie à la force : elle plaît alors comme, dans l’ordre moral, la bonté jointe à l’énergie. […] Lorsque les restes du premier furent rapportés en France sous Louis XIV, un ordre de la cour défendit de prononcer son oraison funèbre.
Avant de parler de cette révolution, l’ordre chronologique nous oblige à passer en revue plusieurs événements qui affligèrent le parti honorable.
Léandre a donné ordre à Carlin d’aller reprendre sa montre chez l’horloger & de lui apporter du tabac ; Carlin exécute ses ordres. […] On y trouve : Monseigneur, j’ai reçu, avec une soumission aveugle, les ordres qu’il a plu à Votre Grandeur... […] Ils ordonnent à quatre fouetteurs de l’enlever : les fouetteurs exécutent l’ordre, mais c’est sur l’autre Menechme, fort étonné de se voir maltraiter par ses esclaves.
Argentine s’en charge : un moment après elle trouve sur la table celui de l’objet qu’elle aime en secret, celui de son cher Arlequin ; elle l’admire, elle le baise, lorsque Scapin la surprend : il est jaloux, fait grand bruit, a cru voir le portrait d’Arlequin ; mais Argentine lui persuade le contraire en lui montrant celui de Celio qu’elle a ordre d’apporter à sa maîtresse.
Je dis plus, je me suis imaginé que son Ouvrage n’est qu’un ramassis des différents sentiments que l’on a répandus sur mon travail ; si tout était parti de son génie, il y aurait peut-être plus d’ordre, et moins de contradiction dans sa Critique. […] Tout ce dont je suis fâché c’est de n’avoir pu découvrir qui est mon Censeur, je lui aurais rendu des devoirs d’honnêteté que sa personne aurait peut-être exigés ; mais à juger de lui par son ouvrage, je ne puis me dispenser de dire qu’il a de l’esprit, et qu’il écrit bien ; mais qu’il a peu d’ordre et de retenue. […] J’ai lu par ordre de Monseigneur le Chancelier cette Réponse à la Critique de la Vie de Molière.
Paphetin chassa Beauval et obtint de l’archevêque de Lyon un ordre qui défendait à tous les curés de son diocèse de marier ces deux fous. […] Son entrée au Théâtre français est presque de l’histoire : en 1670, Colbert prit les ordres de Louis XIV pour l’engagement d’une Soubrette et d’un Niais. […] La troupe dont faisaient partie les Beauval était à Mâcon, lorsque, le 1er août 1670, un courrier, parti de Saint-Germain, porta à Jean Pitel et à sa femme l’ordre suivant17 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mascon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son palais royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mary de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mascon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contracte et traitez avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir tait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. […] Celle qui n’obéissait qu’au prince se soumit avec une dignité exemplaire quand Mlle Desmares reçut de Versailles l’ordre « d’étudier les rôles de Mlle Beauval dans le comique » pour doubler cette comédienne. […] Beauval ; je me trompe, Mlle Desmares arriva un soir au théâtre avec un ordre de Versailles qui l’appelait à jouer les rôles de servantes de Molière.
Legrelle, Holberg, qui est très populaire dans son pays, et qui, si j’en juge par les extraits qu’a donnés le jeune professeur, est un bon écrivain comique de premier ordre. […] Sganarelle n’est pas un chef-d’œuvre de cet ordre. […] Associer les croyances d’un temps aux objections d’un autre, n’est-ce pas confondre deux ordres d’idées absolument inconciliables ? […] Psyché a été transportée, par ordre de Cupidon, dans un palais enchanté où elle doit commander en reine. […] Psyché, descendue aux enfers pour obéir à un ordre de Vénus, est mourante sur un rocher.
N’est-il pas à présumer que les Auteurs, gênés par les ordres rigoureux des Magistrats, & obligés d’abandonner les caracteres particuliers, se jetterent dans l’intrigue, & composerent les pieces imitées depuis par les Romains, & qui ne leur sont parvenues que parcequ’elles étoient plus modernes.
Margiste, cette Margiste que vous allez connoître, avoit élevé mon enfance ; j’étois soumise à ses conseils comme aux ordres de ma mere.
Elle devait même monter plus haut que madame de Montausier ; mais c’est une singularité de sa fortune que la première circonstance par où elle fut signalée, fut l’acquisition de la terre de Maintenon qui appartenait à la maison d’Angennes, dont le marquis de Rambouillet était le chef ; et que, quand le roi donna à madame Scarron, comme on le verra en suivant l’ordre des faits, le titre et le nom de marquise de Maintenon, ce titre et ce nom étaient portés par un des fils d’Angennes ; de sorte qu’elle succéda à un domaine, à un titre, à un nom de l’hôtel Rambouillet, en même temps qu’à la réputation d’esprit et de mœurs, et à la considération de la duchesse de Montausier, dernier rejeton de cette maison.
Qu’on juge de l’empressement avec lequel Molière dut obéir aux ordres de son bienfaiteur, lorsque, peu de temps après, ce prince voulut donner à la cour un nouveau divertissement ! […] Le lendemain, la troupe s’assembla : encore effrayée du danger qu’elle avait couru, elle voulait faire supplier le roi de révoquer son ordre ; mais Molière, toujours inébranlable, dès qu’il avait pris une résolution, insista pour qu’il fût maintenu. […] Molière instruit de cet aveu, lui écrit : « je vous envoie un ordre du roi, de l’argent, prenez la poste, venez me joindre ». […] Je n’ai pu me procurer la pièce, parce que, m’a-t-on dit, les Juifs en achetèrent l’édition entière, et obtinrent du pape, à force d’argent, un ordre qui en défendait la représentation. […] On dit que Molière et les autres comiques du temps eurent là-dessus des ordres de Colbert.
Elle exécuta ses ordres & y accoucha d’une fille nommée D. […] Prenez entre vous l’ordre & du temps & du lieu, Je m’y rendrai sur l’heure, & vas l’attendre.
Après qu’on eut mis ordre au plus pressé, on se divertit de la simplicité du bon Pere, qui avoit, sans y penser, si bien servi leur amour, & on prit des mesures pour se voir à l’avenir sans être obligé de revenir à lui. […] Isabelle prie le Docteur de mettre ordre aux insolences de son écolier, qui vient, dit-elle, continuellement sous ses fenêtres lui parler d’amour.