/ 188
16. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Cet amant s’est pâmé dès l’heure qu’il m’a vue. […] Je puis fermer les yeux sur vos flammes secretes, Tant que vous vous tiendrez aux muets interpretes ; Mais si la bouche vient à s’en vouloir mêler, Pour jamais de ma vue il vous faut exiler.

17. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Dans ce temps-là Périphane, pere de Stratippocle, apprend qu’Acropélistide, sa fille naturelle, & qu’il n’a jamais vue, est prisonniere. […] L’Auteur a voulu dire, sans doute, que les comiques venus après Moliere & Regnard, ayant perdu de vue cette gaieté naturelle avec laquelle on doit faire parler les valets, cet esprit souple, délié avec lequel on doit les faire agir, n’ont plus osé en introduire sur la scene ; mais il est ridicule de dire, parceque l’impuissance des Auteurs les a bannis du théâtre, qu’ils ne jouent plus le même personnage dans le monde.

18. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

L’intrigue d’amour est banale, pesamment conduite, et fait souvent perdre de vue le caractère principal. […] Destouches était un auteur modéré, tranquille, parfaitement honnête dans ses vues, qui composait avec beaucoup de tension d’esprit des comédies régulières, où il ne se serait pas dispensé des cinq actes, et où à l’exception de la gaîté obligée de Lisette et de Frontin, il n’y a rien de bien plaisant. […] Ici, la gêne des règles n’empêche pas le poète de suivre ses vues dramatiques. […] C’est en cela que les vues et les tentatives de Diderot me semblent fort suspectes. […] Le premier acte se passe dans la maison de Colomb, le second à la cour d’Isabelle, et le troisième et dernier sur le vaisseau, à la vue du nouveau monde.

19. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Je ne crois pas que les beautés de cette scène soient connues de tous ceux qui l’ont vue représenter. […] « On le perd ici de vue pendant quelques années ; cet intervalle fut le temps des guerres civiles qui agitèrent Paris et tout le royaume, depuis 1648 jusqu’en 1651. […] Si le poète ne doit pas s’en rapporter aux seules réflexions des spectateurs, et à l’horreur qu’ils en doivent ressentir à la vue d’un vice semblable ; et s’il est nécessaire que lui-même il le corrige dans sa pièce, il doit le premier en être frappé. […] « Les personnes d’un goût exquis, celles dont nous avons dit qu’elles avaient la vue meilleure que les autres, prévirent même d’abord quel parti le public prendrait avant peu de jours. […] Le lendemain on allait le rejouer ; l’assemblée était la plus nombreuse qu’on eût jamais vue, il y avait des dames de la première distinction aux troisièmes loges.

20. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [11, p. 42] »

150 Il eut en vue Thomas Corneille, qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeler dans la suite Corneille de l’Isle.

21. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [73, p. 108] »

[73, p. 108] Molière ne traitait point de caractères, il ne plaçait aucuns traits ; qu’il n’eût des vues fixes.

22. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Il semble à trois gredins dans leur petit cerveau, Que pour être imprimés et reliés en veau, Les voilà dans l’état d’importantes personnes, Qu’avec leur plume ils font le destin des couronnes, Que sur eux l’univers a la vue attachée. […] Un poète qui peint des caractères fait comme le peintre de paysage : il emprunte des détails partout où il en trouve qui rient à son imagination et conviennent à ses vues ; il les rapproche, il les sépare de manière à en tirer des effets.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

La Princesse croit que Don Carlos ne l’a pas vue, ne l’a pas entendue. […] Moliere les a vues presque toutes, s’en est emparé, & les a traitées en grand homme : mais pourquoi n’a-t-il pas mis en action, sous les yeux du spectateur, le moment où la Princesse chante pour charmer son amant ? […] Trivelin, son valet, profite de cette circonstance, & s’avise d’un stratagême propre à éprouver les véritables sentiments de Flaminia pour son maître : il feint qu’autrefois charmé d’une jeune personne qu’il a vue à Ferrare, & fatigué des rigueurs continuelles de Flaminia, Lélio va partir pour reprendre ses anciennes chaînes Cet artifice produit son effet.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

En un mot, il aime l’argent plus que réputation, qu’honneur & que vertu : & la vue d’un demandeur lui donne des convulsions ; c’est le frapper par son endroit mortel ; c’est lui percer le cœur ; c’est lui arracher les entrailles. […] Ils m’offrent des plaisirs en m’offrant votre vue ; Mais ils pourroient ici découvrir ma venue,  Qu’il est à propos de cacher.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

La Bergere, au lieu de lui marquer sa reconnoissance, s’enfuit dans les bois, & se dérobe à sa vue. […] Moyennant nos recherches, j’espere que nous ne perdrons pas de vue la chaîne qui lie les Auteurs les plus anciens aux Auteurs les plus modernes.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

« Voyez, ajoute-t-elle, cette grande imbécille qui depuis quelque temps maigrit à vue d’œil ! […] Par conséquent ne perdons jamais de vue le double but de la comédie, qui est d’instruire en divertissant, & tâchons, en imitant Moliere, le meilleur des imitateurs, l’imitateur de la nature, tâchons, dis-je, de nous former un empire sur la scene entre lui & Regnard.

27. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [93, p. 136-138] »

Voici cette scène très courte que Voltaire nous a donnée, après l’avoir vue écrite de la main de Molière, entre les mains du fils de l’un des amis de notre auteur.

28. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Dorante (c’est le nom du mari) s’oppose à cette union par des vues d’intérêt, et Célie, sous le prétexte de recevoir chez elle les jeunes gens qui courtisent cette jeune personne, est l’objet de mille cajoleries concertées qui désespèrent Dorante dont elle connaît le faible, et lui arrachent enfin son consentement au mariage. […] C’est là qu’en mille endroits laissant errer ma vue , Je vois croître à plaisir l’oseille et la laitue ; C’est là que, dans leur temps, des moissons d’artichauts Du jardinier actif secondent les travaux , Et que de champignons une couche voisine Ne fait, quand il me plaît, qu’un saut dans ma cuisine. […] La douleur de la jeune personne ne pouvait pas être risible, et on l’aurait vue avec peine humiliée et chagrinée par les duretés et les brusqueries du campagnard; aussi Regnard ne la laisse-t-il dans l’erreur que pendant une seule scène, et se hâte-t-il de l’en tirer. […] Les scènes épisodiques du Gascon et du tailleur sont dignes du reste pour l’effet comique, et ces sortes de méprises, nées de la ressemblance, sont un fonds si inépuisable, que nous avons au théâtre italien trois pièces sur le même sujet, qui toutes trois sont vues avec plaisir.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124

Les têtes trop foiblement organisées vous croiront perdu, parcequ’elles vous perdront bientôt de vue ; mais les autres, assez fortes, assez clairvoyantes pour vous suivre dans votre vol, diront : Il a commencé comme ses maîtres, c’est beaucoup : voyons présentement quels seront ses progrès, & comment il finira.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Nous savons quels sont les projets de l’amant, quelles sont ses vues dans la scene qu’il aura avec Sganarelle, & nous sommes bien aises de voir d’abord comment il s’y prendra pour venir à bout de ses desseins. […] De graces & d’attraits je vois qu’elle est pourvue ; Mais les défauts qu’elle a ne frappent point ma vue. […] Je connois très bien les beautés inestimables de cette piece ; & s’il étoit question d’en faire l’éloge, je saurois peut-être dire avec emphase, comme tout autre, qu’elle est l’ouvrage le plus parfait de tous les Théâtres ; que Moliere a eu pour objet la critique universelle du genre humain ; qu’on ne perd jamais de vue le Misanthrope, & qu’il est le centre d’où partent les rayons de lumiere qui éclairent tous les autres personnages : mais je parle à des jeunes gens, & je dois les exhorter à ne pas se laisser éblouir par un ouvrage qui cache continuellement, sous les plus grandes beautés, les défauts de la grande machine.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

« Il est bon de remarquer que lorsqu’on parle d’une fable d’action double, ce n’est jamais qu’une piece purement d’intrigue qu’on a en vue, & non une piece de caractere ; car dans les pieces de caractere, il faut, suivant ce que la pratique de Moliere nous apprend, avoir égard à deux choses : la premiere, que les intrigues des deux actions soient légeres ; & la seconde, que le caractere les embrasse toutes deux. […] Indépendamment de ses ouvrages dramatiques, nous avons de lui une histoire raisonnée du Théâtre Italien, depuis la décadence de la Comédie Latine jusqu’à son siecle ; un poëme italien sur la déclamation ; des observations sur la comédie & sur le génie de Moliere, ouvrage dont il est souvent question dans celui-ci ; des réflexions historiques & critiques sur les différents Théâtres de l’Europe, avec des pensées sur la déclamation ; un ouvrage intitulé la Réformation, dans lequel il a souvent des vues qui seroient tout-à-fait opposées au goût de notre siecle.

32. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Jamais, non, jamais, vous ne l’avez vue, vous qui l’avez bien vue, plus correcte, plus ingénieuse et plus franchement aimable ; ainsi, toute seule, elle se défend à outrance ; elle comprend qu’elle va succomber, mais elle succombera, comme le gladiateur, dans toute l’énergie de la victoire ; seulement, en tombant dans cette noble arène, illustrée par elle, elle pourra dire, elle aussi, son : —  Reminiscitur Argos !

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Nous l’avons vue, tour à tour, fanatique, impie, galante, romanesque, gaie à l’excès, larmoyante jusqu’à la fadeur, plus grave que Thémis, plus folle que la divinité porte-marotte, aussi scrupuleuse, aussi délicate sur l’honneur qu’une vieille prude, aussi indécente dans sa conduite, dans ses gestes, dans ses propos, qu’une Laïs du palais d’Armide. […] Nos bons Auteurs ont suivi assez exactement ce précepte, excepté dans les occasions où, pour leur propre intérêt, ils auroient dû le perdre de vue moins que jamais ; c’est lorsqu’ils ont joué leurs confreres. […] Quand vous serez assez heureux pour rencontrer des protecteurs illustres, réellement amis des arts & de ceux qui les cultivent, que leurs bontés ne vous fassent point perdre de vue la distance qu’il y a d’eux à vous.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

justement, c’est là Que ses trompeurs appas, dont le poison me tue, Pour la premiere fois s’offrirent à ma vue : C’est là, sur l’escalier, que, l’ingrate à dessein Chancelant, je m’offris pour lui donner la main. […] que d’horreur se présente à ma vue ! […] Pasquin a suivi Mariane & Julie par ordre de son maître, il les a vues monter en carrosse avec un jeune homme beau comme le jour : Mariane sur-tout l’a souvent baisé. […] Les changements que Baron a faits dans cet acte sont adroits ; au lieu d’alarmer Chrémès par la vue de l’enfant, il fait venir Glycerie, qui, toute abattue par sa maladie, & plus encore par ses chagrins, se jette aux pieds de Chrémès, lui montre son contrat de mariage, l’assure qu’elle est citoyenne, & le conjure de ne pas faire son malheur.

35. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mais il savait que la mère avait d’autres vues qu’il aurait de la peine à déranger. […] Mr le Baron a toujours été un de ces sujets heureux qui touchent à la première vue. […] Ces parents saisirent ce conseil plus par envie de se défaire de l’enfant, pour dissiper plus aisément le reste de son bien ; que dans la vue de faire valoir le talent qu’il avait apporté en naissant. […] La pièce entière parut la première et la seconde fois au Raincy, au mois de Novembre suivant ; et en 1665 ; mais Paris ne l’avait point encore vue en 1667. […] répliqua Baron, qui s’était donné toute liberté de parler devant Molière, vous êtes si bons amis, et Monsieur après une si longue absence n’a à la première vue que des contes à vous dire ?

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Parbleu, la couleur de ce drap fait plaisir à la vue. […] Cherea, frere de Phædria, l’a vue, en est devenu passionné, l’a suivie ; un fâcheux est cause qu’il l’a perdue de vue : il prie Parmenon de lui dire où elle est : Parmenon imagine de le présenter à Thaïs à la place de l’Eunuque qu’elle attend, & de le mettre à portée par-là de voir celle qu’il aime.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Je le veux, & je l’affirme sans en démordre ; je l’ai vue embrassant un homme. […] Je vous ai pourtant vue chez le voisin ; j’en suis aussi certain que je suis assuré d’être moi quand je me tâte.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Laura, persécutée par sa jalousie, vient prier Marcella de lui céder son appartement pour pouvoir épier la conduite de Dom Félix, & voir si la Dame qu’elle a déja vue chez lui y revient. […] Silvia vient dire à Lisardo que sa belle l’attend dans la maison où il l’a déja vue.

39. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Cinthio, entrant dans les vues de son ami, parla du capitaine à sa sœur qui montra des sentiments favorables. […] Flaminia apparaît également, de l’autre côté, à la fenêtre du docteur et accuse la lenteur de l’aurore qui lui fait attendre la vue de Flavio.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « De l’Imitation en général. » pp. 1-4

Nous observerons sur-tout beaucoup d’ordre dans notre marche, sans quoi nous le perdrions de vue ; ou du moins la finesse de ses opérations échapperoit à nos regards.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4

[Introduction] Ne perdons pas de vue les engagements que nous avons pris à la fin du troisieme Livre : pour cet effet il est essentiel de nous les rappeller.

42. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [74, p. 108-114] »

Molière qui n’avait en vue que de détourner ce jeune homme de la profession de comédien, redoubla ses raisons pour le faire ; et enfin il lui fit perdre la pensée de paraître sur les planches.

43. (1900) Molière pp. -283

Weiss l’a recueillie à peu près telle quelle, l’a parlée, de nouveau, au papier, en quelque sorte pour mémoire, en vue d’une publicité possible, mais lointaine, et dont l’heure n’est jamais venue. […] Il n’y a pas de vue nouvelle trouvée depuis, pas de théorie nouvelle inventée depuis, qui ne soient en germe là. […] Armande Béjart, qu’il a épousée, est née sous ses yeux, il l’a vue grandir, elle a été formée par lui ; c’est précisément ainsi qu’Arnolphe forme, pétrit, élève Agnès pour en faire sa femme. […] Quelle est la part de passion personnelle qu’y a apportée Molière, et quelle est la part de vue large et impartiale des choses ? […] Molière, par la divination du génie, l’a vue telle ; et il l’a conçue comme le pendant et la conséquence nécessaire de la fausse dévotion, il a conçu Dom Juan comme le pendant de Tartuffe.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Si tu l’avois vue, Scapin, en l’état que je dis, tu l’aurois trouvée admirable. […] Oh, je n’en doute point, &, sans l’avoir vue, je vois bien qu’elle étoit tout-à-fait charmante !

45. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Il a eu en vue Thomas Corneille qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeller dans la suite Corneille de l’Isle. […] Moliere avoit peut-être en vue cette idée, quand à la fin de sa premiere Scene de l’Ecole des Femmes, il fait dire d’Arnolphe par Chrisalde : Ma foi, je le tien fou de toutes les manieres, Arnolphe dit de son côté de Chrisalde : Il est un peu blessé sur certaines matieres.

46. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

Mais Alceste a éclaté ; ses exigences diminuent à vue d’œil. […] Il trouvera à la fois l’immense et le vrai, le grandiose et le simple, le jour où il s’adressera à la vérité absolue qui lève et qui résout toute contradiction, — à la solution universelle de tous les problèmes, le jour où il touchera le centre de perspective d’où toute chose est vue à sa vraie place, le cœur de la science et le cœur de la vie.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Emilie s’évanouit à cette vue.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Pantalon revient, prend Arlequin pour la femme qu’il a déja vue, lui dit que le téméraire a disparu.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Mais aucun ne perd de vue le manteau de l’affectation, sous lequel il peut convoiter plus surement le bien & la femme de son prochain.

50. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Il y a apparence que les jeunes gens en profitèrent, du moins s’aperçut-on que les airs outrés de Cavalier qu’ils se donnaient diminuèrent à vue d’œil.

51. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Son pere qui étoit valet de chambre tapissier du roi, & marchand fripier, lui donna une éducation conforme à son état, & n’eut point d’autre vue que celle de le voir de sa profession.

52. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

La noblesse et le choix des termes, et des expressions, la netteté, la concision, sont des principes que je tâche de ne point perdre de vue, comme les moyens les plus assurés d’attacher le Lecteur. […] J’avoue qu’il y a dans ces paroles un air de libertinage et d’impiété qui révolte ; se faire Prédicateur, ou se faire Comédien sont deux choses qui ne peuvent se mettre dans une même balance que par des gens qui n’ont aucun sentiment de Religion ; mais cependant il ne laisse pas d’être vrai que la vue générale de ces deux professions si opposées, est la même : c’est de toucher celui qui écoute. […] Mais je le vois bien, c’est ici que mon Censeur a de la prudence, malgré lui-même ; il n’a eu en vue que d’intéresser les autres, sans se commettre.

53. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Sa famille, qui le destinait à la charge de son père, en obtint pour lui la survivance ; mais il conçut un dessein fort opposé aux vues de ses parents : il demanda instamment, et on lui accorda avec peine, la permission d’aller faire ses études au Collège de Clermont. […] Pour rendre ses plaisanteries plus agréables, dans le jeu de cette Pièce, qui fut d’abord représentée devant le Roi, l’Auteur y joua les premiers Médecins de la cour avec des Masques qui ressemblaient aux personnages qu’il avait en vue. […] Molière avait peut-être en vue cette idée, quand, à la fin de la première Scène de L’École des femmes, il faisait dire d’Arnolphe par Chrysalde : Ma foi, je le tiens fou de toutes les manières. […] D’un autre côté, Francisquine enferme dans un sac son mari Lucas, pour le dérober à la vue des Sergents qui le cherchent. […] Sa famille, qui le destinait à la charge de son père, en obtint pour lui la survivance ; mais il conçut un dessein fort opposé aux vues de ses parents : il demanda instamment, et on lui accorda avec peine, la permission d’aller faire ses études au Collège de Clermont.

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Les Magistrats, indignés avec raison de l’extrême licence des Poëtes, leur ôterent non seulement la liberté de nommer ceux qu’ils vouloient jouer, & de spécifier leurs qualités ; ils défendirent encore aux acteurs de prendre des masques & des habits qui fissent reconnoître les personnages que le poëte avoit en vue.

55. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Ce qui montre toute la hauteur et toute la justesse des vues de Molière dans l’opposition qu’il s’est plu à faire de ces deux caractères de femme, c’est l’impression que laissent les scènes si scabreuses du premier et du quatrième acte, où la pédante Armande affecte ces délicatesses quintessenciées à l’endroit du mariage. […] Sur quelle sale vue il traîne la pensée ?

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

L’homme livré à mille peines inséparables de l’humanité, sait toujours gré aux Auteurs qui lui font perdre un instant ses chagrins de vue. […] Nous sentons en effet que Tartufe, muni de la fatale cassette, va perdre Orgon ; & cette idée n’est rien moins que réjouissante : elle commence à nous affliger beaucoup, quand Madame Pernelle, sans nous faire perdre de vue le malheur d’Orgon, nous force cependant à rire.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Il entreprit ce voyage dans la vue de s’enrichir par le commerce, & il avoit les talents nécessaires pour y réussir ; il étoit sort rompu dans la science des nombres, & il pouvoit calculer d’un coup de plume ce qu’il y avoit de profit ou de perte dans quelque négoce. […] Rien ne le frappa si sensiblement que la vue d’une infinité de Turcs captifs, que les habitants prennent, ou achetent sur mer, & qu’ils emploient de toutes sortes de manieres à leur service, quoiqu’avec moins de rigueur que les Turcs n’en usent avec leurs esclaves Chrétiens.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

De cette façon une troupe excellente ne peut que devenir mauvaise ; & le public, qui perd de vue tout objet de comparaison, est complice sans s’en appercevoir. […] Ce n’est pas qu’il n’y ait parmi eux de bons Juges ; mais il est impossible que les détails, lus avec prétention, n’éblouissent la plus grande partie d’une assemblée nombreuse, & ne fassent perdre de vue le fonds, la contexture, enfin la machine qui seule doit produire le grand effet au théâtre.

59. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Il a fait pour la femme ce qu’il a fait pour l’homme : il l’a étudiée et dépeinte avec cette généralité de vue et cette largeur de raison qui donnent à ses œuvres un caractère universel. […] Dieu merci, le succès a suivi mon attente ; Et grande, je l’ai vue à tel point innocente, Que j’ai béni le ciel d’avoir trouvé mon fait Pour me faire une femme au gré de mon souhait.

60. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Vous n’ignorez pas que plusieurs personnes ont entrepris d’amener à leurs dépens la rivière d’Ourq à Paris, dans la vue de vendre l’eau bien cher à ceux qui en ont besoin. […] Il est temps d’en venir aux conclusions que nous avons eues principalement en vue en traçant cet aperçu historique, et de préciser ce que cet art exotique, après avoir si longtemps habité et vécu parmi nous, a transmis et pour ainsi dire infusé à la comédie de Molière et par conséquent à notre comédie française.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

D’un autre côté, Francisquine enferme dans un sac son mari Lucas, pour le dérober à la vue des Sergents qui le cherchent. […] Le premier acte commencera de la sorte : Je suis, par exemple, Monsieur Jérôme : vous, vous êtes un oiseau volage & libertin, qui ne méritez pas d’avoir d’aussi braves gens pour parents, contre la volonté desquels vous voulez vous promettre à une fille suspecte, que vous n’avez jamais vue qu’une fois ; par-là vous faites le personnage d’un trompeur & d’un menteur ; vous prostituez toute une famille, & vous vous rendez la fable de la ville. […] « Il est vrai, Messieurs, que mon Principal l’a demandée, & qu’il n’a rien à dire contre elle, sinon que c’est une honorable & honnête personne : mais c’est cependant une chose dure, que de forcer quelqu’un à se marier malgré lui ; ce seroit proprement appuyer les fondements de sa maison sur l’enfer : avec cela, comme mon Principal ne l’a point vue, encore moins touchée, elle est aussi bonne qu’elle étoit auparavant.... » (Il passe de l’autre côté.) […] S’il les a vues, pourquoi les a-t-il négligées ?

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

Par les discours qu’il tient, la chose est avérée ; Et je n’en doute plus, à sa vue égarée.

63. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Et cependant madame de Maintenon n’était point heureuse : on devinera aisément pourquoi, en lisant ce qu’elle écrivait à son frère après un nouveau séjour à Maintenon, « Maintenon, dit-elle, est fort embelli ; en entrant dans la galerie, la première chose que j’ai vue, c’est le portrait du maréchal d’Albret : j’ai pleuré.

64. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Molière excepté, tous les imitateurs de Tirso de Molina ont, comme lui, fait de don Juan un de ces hommes qui ne sont au fond ni croyants ni incrédules, un de ces libertins de mœurs plutôt que d’opinions, à qui une vie toute de désordres a fait perdre de vue les principes religieux, sans que jamais leur esprit se soit appliqué à les combattre. […] Dom Juan, accoutumé à traiter de chimères tout ce qui contrarie sa raison et ses sens, méprise d’abord, comme une illusion d’optique, une déception de sa vue, la merveille d’une statue mouvante.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il se borne à rapporter l’opinion reçue : « On dit que Boileau avait en vue madame Deshoulières, une des protectrices de Pradon, et qui fit un sonnet sur la Phèdre de Racine. » On dit, est fort sage, en effet, en 1677, quand Phèdre a paru, madame Deshoulières avait depuis longtemps rompu avec les écrivains qui avaient intéressé sa première jeunesse, tels que les d’Urfé, les La Calprenède, les Scudéry. […] On me dit que je repousse en vain dans les nuages le véritable nom de la précieuse que Boileau avait en vue ; qu’il s’agit de madame de Sévigné dans la satire de 1693.

66. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Hobbes dit que cette convulsion des poumons et des muscles de la face est l’effet de la “vue imprévue et bien claire de notre supériorité avec un autre homme” ». […] Sourire extrême, vue du bonheur, on est attendri. […] Il commence trop à perdre de vue cet excellent caractère original. […] Cléante pouvait tout au plus lui faire une menace énergique de quatre vers, appuyée de la vue d’un pistolet. […] Je l’ai vue ensuite dans l’Intrigue épistolaire, l’inquiétude, la joie, la finesse d’une grande âme.

67. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« Molière, sans perdre de vue l’idée de Boccace, n’a pas tout à fait méprisé celle de Vega, il l’a perfectionnée et l’a jointe à l’original, avec tant de finesse et tant d’art que l’on peut tirer de la pièce de L’École des maris une poétique toute entière. […] Dans Boccace, elle ne court aucun risque en mettant le confesseur dans sa confidence ; c’est l’homme du monde le plus aisé à tromper, dès que la fourberie se couvre du voile de la religion : au lieu que dans Molière, la jeune fille, qui ne peut avoir d’entretien qu’avec son tuteur, s’expose à mille inconvénients pour se tirer de la situation où elle est ; et toutes les démarches qu’elle fait dans cette vue deviennent, pour ainsi dire, autant de coups de théâtre ou de situations neuves, amenées, intéressantes, et d’où sort enfin un dénouement aussi juste qu’admirable. […] Cette pièce a cinq actes : tous ceux qui l’ont vue sont demeurés d’accord qu’elle est mal nommée, et que c’est plutôt L’École des maris que L’École des femmes : mais comme il y en a déjà une sous ce titre, il n’a pu lui donner le même nom. […] Ce silence est un coup de maître : et c’est cette espèce de dénouement que j’avais en vue, lorsque j’ai dit que le froid d’une situation pouvait quelquefois servir à dénouer une pièce, autant que le feu et la vivacité d’une action. » M.  […] En même temps, au milieu de vingt jets d’eau naturels, s’ouvrit cette coquille que tout le monde a vue, et l’agréable naïade* qui parut dedans s’avança au bord du théâtre, et d’un air héroïque prononça les vers que M. 

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Des différents Genres en général. » pp. 1-8

La fleur qui les couvre dans le printemps, me réjouit la vue ; leur ombrage me garantit en été des rayons du soleil ; dans l’automne, je m’amuse à voir mûrir leur fruit, & je le mange pendant l’hiver, auprès du feu que le superflu de leurs branches me fournit ; je trouve en eux l’utile & l’agréable : ainsi, va te promener avec tes chênes, tes marronniers d’Inde, & vis de leur fruit ; il est digne de toi ».

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

J’ose ajouter que mieux il sera fait, que plus il remplira les vues de ceux qui l’ont ordonné, que plus il aura l’espece de mérite qu’on aura voulu lui donner, plus il sera insipide pour le Public ; & sa réputation finira surement avec la fête.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

Je ne trouve point étrange que vous vous rendiez au mérite de Monsieur le Vicomte : vous n’êtes pas la premiere femme qui joue dans le monde de ces sortes de caracteres, & qui ait auprès d’elle un Monsieur le Receveur, dont on lui voit trahir & la passion & la bourse, pour le premier venu qui lui donnera dans la vue.

71. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Elle fut détrompée de cette opinion quand elle se vit négligée par Mazarin ; elle jugea des vues et des espérances du cardinal par son refroidissement ; c’était à ses yeux un indice certain des progrès de la séduction exercée par Marie Mancini sur le jeune monarque.

72. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Leur amitié est attestée par une lettre de madame Scarron à madame de Saint-Géran, et par celles que nous avons déjà vues de madame de Sévigné à sa fille.

73. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Il n’avait pas plus en vue la maison de Rambouillet que d’autres, mais il ne l’avait pas moins ; il ne l’attaquait pas nommément, mais il ne l’exceptait pas de ses attaques. […] Mais ce n’est pas là ce que disent nos éditeurs ; ils prétendent que Molière a précisément et principalement eu en vue l’hôtel de Rambouillet, et ils se prévalent de son autorité pour mettre en crédit leurs fastidieuses répétitions contre les personnes à qui cette maison doit sa célébrité. […] Taschereau dit aussi que « Molière, pour détourner de lui la colère de personnages puissants, crut devoir déclarer qu’il n’avait point en en vue les véritables précieuses, mais celles qui les imitaient mal.

74. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Ce fut au sortir de prison que Poquelin résolut de s’appeler Molière, pour soustraire le nom de sa famille au décri qui s’attachait alors à une profession mal vue. […] En elle aussi nous aimons le tact, la réserve, le don instinctif de s’accommoder à tous et de ne se préférer à personne, l’art d’écouter et de se taire, l’aménité d’un esprit délicat et modeste qui se laisse voir sans se mettre en vue, et ne s’exerce jamais aux dépens du prochain. […] À première vue, le caractère tracé par La Bruyère semble un démenti infligé à Molière. […] À cette vue, redoublent les transes du malheureux. […] Être en vue, c’est le bénéfice du rôle.

75. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

La société ressemble à un parterre soigneusement ratissé, émondé, élagué ; la nature humaine est mutilée ; « les âmes, comme les corps, manquent d’air, emprisonnées dans l’étroit corset de la routine et de la mode231 », et le spectacle de tant d’honnêtes bourgeois tous pareils est si fade, que « le peuple aime les mélodrames, les procès criminels et les révolutions, pour se délasser au moins par la vue de quelque chose de positif232 ». […] De même dans Hamlet, on voit par l’apparition de Fortinbras que le destin du royaume danois n’a pas été perdu de vue . […] Un esprit élevé, une âme pénétrée du sentiment de la vertu, à la vue d’un monde qui, loin de réaliser son idéal, ne lui offre que le spectacle du vice et de la folie, s’élève contre lui avec indignation, le raille avec finesse et l’accable des traits de sa mordante ironie. […] Là, il ne cache pas ses vues politiques, les événements et les situations du jour.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Une fois que nous aurons trouvé un sujet susceptible de comique & de morale, ne perdons jamais ce double but de vue, afin de ne pas imaginer une seule scene, de ne pas arranger une seule situation, de ne pas introduire un seul personnage qui puisse nous en écarter. […] Celles dont vous vantez mille faveurs reçues, De vos jours bien souvent vous ne les avez vues. […] Quelquefois le malin regimbe contre le Frere qui tâche de lui imposer silence à grands coups de discipline : lorsqu’il veut s’émanciper trop fort, le Frere a recours à un Crucifix qu’il porte à sa ceinture, à la vue duquel le Diable, comme de raison, n’a pas le plus petit mot à dire, & reste coi.

77. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Moi-même, dont la gloire ici moins répandue Des pâles Envieux ne blesse point la vue, Mais qu’une humeur trop libre, un esprit peu soumis De bonne heure a pourvu d’utiles Ennemis : Je dois plus à leur haine, il faut que je l’avoue, Qu’au faible et vain talent dont la France me loue.

78. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Scapin, qui a entendu les conventions que l’étudiant vient de faire avec Mezzetin, feint d’être brouillé avec Fulvio son maître qui l’a battu ; il entre au service de Cintio, qui l’envoie demander l’argent à Beltrame, et qui lui confie l’anneau à la vue duquel on lui délivrera Celia.

79. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Dans toute littérature dramatique, il y a une part caduque, tout actuelle, ne pouvant guère survivre au jour qui l’a vue naître ; et il y a une part immortelle que nous n’entrevoyons que vaguement, tant l’intérêt présent nous occupe.

80. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

On y a cherché une idée, comme nous disons aujourd’hui ; on y a cherché une pensée d’éducation, je ne sais quelle vue d’avenir. […] Encore ne faut-il pas perdre de vue ce mot école qui brille en tête de deux pièces et qui signifie bien quelque chose apparemment.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Et vous n’avez jamais porté vos vues plus haut qu’un simple gentilhomme ? […] Cette galanterie Que d’un œil indulgent il a vue en autrui,  Peut très bien, sans pédanterie, Dans son gendre futur le blesser aujourd’hui.

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Si vous portez vos vues plus haut, munissez-vous d’autres qualités. […] Quoique ses mains soient si sales qu’elles ne sont pas faites pour être vues, celles des gens au-dessus de lui ne sont guere plus propres que les siennes.

83. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Les Magistrats, en réservant la protection du Gouvernement à la Tragédie, dont l’éclat leur avait imposé, et qu’ils crurent seule capable de seconder leurs vues, ne prévoyaient pas qu’Aristophane aurait un jour, sur sa Patrie plus d’influence que les trois illustres Tragiques d’Athènes. […] Et ne peut-il pas quelquefois s’élever à des vues d’une utilité plus prochaine ?

/ 188