C’étaient un mari et une femme qui se querellaient ensemble ; la femme criait après son mari de ce qu’il ne bougeait tout le jour de la taverne, et ce, pendant qu’on les exécutait tous les jours pour la taille qu’il fallait payer au roi, qui prenait tout ce qu’ils avaient ; et que, aussitôt qu’ils avaient gagné quelque chose, c’était pour lui et non pas pour eux. — C’est pourquoi, disait le mari se défendant, il en faut faire meilleure chère ; car, que diable nous servirait tout le bien que nous pourrions amasser, puisqu’aussi bien ce ne serait pas pour nous, mais pour ce beau roi ? […] Ce fut la fin de la farce de ces beaux jeux, mais non de ceux que voulurent jouer, après, les conseillers des aides, commissaires et sergents, lesquels, se prétendant injuriés, se joignirent ensemble et envoyèrent en prison MM. les joueurs ; mais ils furent mis dehors le jour même, par exprès commandement du roi, qui appela les autres sots, disant Sa Majesté que, s’il fallait parler d’intérêt, il en avait reçu plus qu’eux tous, mais qu’il leur avait pardonné et pardonnerait de bon cœur, d’autant qu’ils l’avaient fait rire jusqu’aux larmes.
J’étais obligé, toutefois, de m’en tenir à ce qui touchait immédiatement mon sujet, à ce qui en était, du moins, très rapproché, sans m’étendre à l’ensemble de la tradition comique de l’Italie. […] On ne s’étonnera donc pas de ce que le tableau pourrait offrir d’incomplet, si on le considérait comme ayant pour objet direct le théâtre italien dans son ensemble ou dans tel développement qui lui est propre.
Il faut nous relever ensemble du précipice où nous sommes tombés ensemble. […] Il faut, pour acquérir cette science, savoir pénétrer dans les replis de l’ame, & y lire quels sont les vices, les défauts, quelquefois les vertus, qui accompagnent une passion parvenue à un certain degré ; sans cela l’on risque d’unir deux contraires ensemble.
Vous savez de quelle maniere je vous ai épousée ; il y a eu des nullités essentielles dans notre union ; &, comme nous ne sommes pas liés ensemble par des nœuds indissolubles, je vous prie de prendre votre parti sans bruit, & de vous retirer dans tel endroit qu’il vous plaira. […] & depuis que nous sommes ensemble, a-t-il eu sujet de se plaindre de moi ? […] Cependant Darviane aime Rosalie ; il s’emporte contre son rival : Mélanide alarmée lui fait les reproches les plus vifs ; il se doute de la vérité ; & pour faire cesser son incertitude, il va joindre le Marquis : ils ont ensemble la scene suivante.
La comédie est un genre mixte qui a toujours, ainsi que nous l’avons vu, un côté prosaïque ; elle ne peut que gagner à une sorte de contrainte : car si on lui laisse trop de latitude, elle court risque de n’avoir point dans l’ensemble de forme décidée, et de devenir banale dans les détails. […] Sous ce rapport cette comédie est restée unique dans son genre ; l’intrigue n’est qu’un jeu léger de l’esprit, mais les ridicules mis en évidence, sont tous de la même classe, concourent au même effet, et forment un ensemble bien d’accord avec les figures grotesques des huissiers et des procureurs. […] Sous le rapport de l’ensemble musical, ce n’est sûrement pas là un perfectionnement. […] Il n’est pas rare qu’ils se réunissent plusieurs ensemble pour mettre au jour, avec une rapide fécondité, les idées que leur inspire le feu de la conversation. […] Nous en revenons à nous occuper des écrivains français qui ont attaqué le système national sur la ligne de démarcation des genres, et sur l’ensemble des règles prescrites à l’art dramatique.
Nous allions le plus souvent ensemble chez lui nous réjouir. […] Sa mémoire avoit de la peine à en demeurer d’accord ; mais il trouva sa faim plus agréable que sa mémoire, & le suivit aussi facilement que s’ils n’eussent jamais bougé d’ensemble. . . . . . . . . .
On servit : tête à tête, ensemble nous soupâmes ; Et, le soupé fini, nous nous fûmes coucher. […] Ensemble ? […] Ensemble ?
Aussi les scenes qu’ils font ensemble ont-elles bien complettement le défaut que les contrastes amenent nécessairement, celui de faire briller un des personnages aux dépens de l’autre70. […] Ils ne se trouvent presque jamais ensemble sur le théâtre, & les scenes qu’ils y font, si vous en exceptez la derniere, sont les plus froides, les plus insipides, les plus mauvaises de la piece. […] Jettons un coup d’œil sur les principales scenes que le Dissipateur & l’Honnête Fripponne font ensemble.
Il est honnête et plein de bon sens, en sorte qu’il se fait de l’honnêteté une idée élevée et pratique, qu’on peut dégager de l’ensemble de ses tableaux. […] Qui ne condamnera, au point de vue moral, toute la longue comédie de l’Etourdi 232, où, d’un bout à l’autre, l’auteur étale la conduite d’un fils débauché, doublé d’un valet digne des galères233, travaillant ensemble, de la façon la plus plaisante du monde, à duper et à voler un vieux père et son vieil ami234 ? […] Et s’il faut lui reprocher de nous avoir souvent forcés à applaudir ce que nous devons condamner, d’avoir maintes fois employé la puissance de son génie à flétrir la fleur de notre sens moral par l’entraînement du rire, il faut, sans lui pardonner cette erreur, lui rendre la justice que personne n’a plus fermement parlé le langage du bon sens, qui doit nous conduire dans la pratique de la vie ; personne n’a mieux compris ni montré quel ensemble de vertus supérieures doit se rencontrer en un homme pour qu’il soit honnête homme.
Ils se trouvaient ensemble dans les résidences royales, participaient souvent aux mêmes fêtes, aux mêmes spectacles ; ils assistaient à de communs repas : « Molière, dit Palaprat, vivait dans une étroite familiarité avec les Italiens, parce qu’ils étaient bons acteurs et fort honnêtes gens. » On s’explique parfaitement l’influence qu’un de ces théâtres eut sur l’autre. Si l’on a bien dans la mémoire l’ensemble des œuvres du comique français, on discerne sans peine l’élément important que lui a transmis la double veine, littéraire et populaire, de l’art italien ; élément important, non par le fonds des idées satiriques et morales, mais par l’abondance des moyens d’expression ; élément en quelque sorte matériel, artificiel, mis à la disposition du grand ouvrier.
Sans affecter compliment ni surprise, Vous le fait de Lucrece, & moi le fait de Lise, Confondant tout ensemble & nos biens & les leurs, Faisons des Médecins ou volants ou voleurs. […] Nous avons eu dessein de prendre la fuite tous deux & de nous aller marier ensemble ; mais cette entreprise a fait place à un procédé plus honnête.
Il est vrai que déjà, au milieu de ses occupations sérieuses, il composait avec Cyrano de Bergerac des comédies qu’ils lisaient et jouaient ensemble dans les récréations. […] Étant repassé par Avignon, en 1657, Molière y trouva Mignard qui revenait d’Italie, où il était resté vingt-deux ans, et ils lièrent ensemble une amitié qui dura toute leur vie. […] Arnolphe et la naïve Agnès, au deuxième acte, font ensemble un dialogue qui devait peu leur plaire. […] Les applaudissements, qui les enveloppèrent ensemble dans un même triomphe, les firent se regarder l’un l’autre avec émotion... […] Tout se mêlait ensemble d’une telle manière que lui-même, peut-être, en de certains moments, n’aurait pu dire s’il mourait de son mal ou de ses tristesses.
Tindare & Philocrate sont élevés ensemble, deviennent inséparables, vont à l’armée. […] Les autres, accoutumés à ne voir que des détails, ne savent pas juger l’ensemble d’un ouvrage. […] Il me semble Que l’on doit commencer par consulter ensemble Les choses qu’on peut faire en cet événement.
Je vous ordonne, pour votre pénitence, de m’aimer autant que je le mérite ; & puisque mon pere est sorti, ramenez-moi dans ma maison ; nous chercherons ensemble les moyens de nous unir bientôt. […] Par la raison que nous rompons ensemble, Et que cela n’est plus de saison, ce me semble. […] Maître, en discourant ensemble, Ce jargon n’est pas fort nécessaire, me semble. […] Maître éternel, laissez là, je vous prie, Les Grecs, les Albanois, avec l’Esclavonie, Et tous ces autres gens dont vous voulez parler ; Eux & mon fils n’ont rien ensemble à démêler.
Il mêloit d’ailleurs des sentiments si fiers & si nobles aux enfantillages de l’amour-propre, que tout cela ensemble n’avoit rien que d’intéressant. […] Sais-tu bien que cela est ridicule, & qu’on dit dans le monde qu’il faut nous ensevelir ensemble, ou m’exiler d’auprès de toi ; que tu n’es bonne à rien depuis que tu es ma femme ; que tu désoles tous les amants, & que cela crie vengeance ? […] elle est avec son mari ; ils sont le mieux du monde ensemble ; je crois même, Dieu me pardonne, avoir entendu tantôt qu’ils se disoient des choses tendres. […] J’en ai justément sur moi les parties copiées, jé vais les distribuer à vos Musiciens, si vous lé trouvez bon, & nous exécutérons ensemble mon pétit placet.
Voici la piece qu’ils concerterent ensemble. […] Elle s’échappa aussi-tôt, & alla porter la nouvelle aux autres qui tinrent conseil ensemble.
Les Bergeres Daphné & Mylas s’entretiennent ensemble sur les charmes & les dangers de l’amour. […] Tyrse & Daphné viennent sur la scene, & parlent ensemble de l’amour de Cloris.
L’appréhension de lui déplaire était la seule chose que craignait l’armée romaine ; jamais les soldats ne méprisèrent autant l’ennemi et ne redoutèrent si fort leurs chefs ; jamais ne furent tous ensemble si ders et si dociles, ne se débordèrent avec tant d’impétuosité à la campagne, et ne reprirent leur place dans le camp avec moins d’apparence d’en être sortis. […] Vous croyez que la vertu se tient lieu de digne et de suffisante récompense, mais qu’elle accepte la gloire sans l’exiger ; que la gloire n’est pas tant une dette dont s’acquitte le public, qu’un aveu de ce qu’il doit, et tout ensemble une protestation qu’il est solvable. » Plusieurs trouveront les conversations rappelées par Balzac d’une gravité qui va jusqu’au ridicule ; les sujets qu’elles traitaient seraient ridicules, sans doute, dans la société d’une bourgeoise de petite fortune qui aurait à soigner elle-même son ménage et ses enfants.
Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent plus loin que, dans le commencement de la campagne de Flandre, au mois de mai 1667, le roi étant en marche pour l’armée, accompagné de la reine, de mesdames de Montespan et de La Vallière, dames de la reine, et d’elle, Mademoiselle, on s’arrêta trois jours dans une ville dont le nom est resté en blanc, et que là s’établit la liaison intime du roi et de madame de Montespan, Mademoiselle explique très distinctement la disposition qui fut faite pour assurer la communication secrète de l’appartement du roi à la chambre de madame de Montespan, et la manœuvre de l’un et de l’autre pour se trouver ensemble le plus longtemps qu’il était possible. […] Saint-Simon dit ensuite que le marquis de Montespan trouva sa femme chez madame de Montausier, quand il vint faire avanie à celle-ci : et au contraire le récit de Mademoiselle prouve qu’alors elle et madame de Montespan étaient ensemble sur la terrasse du château.
Ce n’est pas qu’il ne plaisante quelque fois agréablement dans les rôles de Sganarelle et de monsieur Dimanche ; mais le tout ensemble n’était pas digne de passer sous la plume de notre auteur, et l’on ne peut qu’applaudir au mot ingénieux de cette femme qui dit à Molière, votre figure de D.
En dépit de la résolution qui lui fit quitter la maison paternelle pour embrasser la plus aventureuse des carrières, en dépit du mariage qu’il contracta par amour, — ce sont là crises de vocation ou de passion très conciliâmes avec le jugement le plus net, — l’ensemble de sa carrière révèle beaucoup de bon sens uni à beaucoup d’habileté. […] Admettons qu’un ou deux traits du passage qu’on vient de lire soient grossis par maladresse, mais tenons l’ensemble pour exact ; et, de l’éloge de Mlle Poisson, retenons que la bonté naturelle de Molière faisait vite oublier ses accès de colère. […] lui disait le roi. — Sire, répondait Molière, nous raisonnons ensemble, il m’ordonne des remèdes, je ne les fais point et je guéris. » Mais ces bons rapports ne durent pas, sinon avec ce médecin-là, du moins avec les autres. […] De l’ensemble il résulte que Molière fut un acteur comique des plus complets, à la fois laborieux et inspiré, devant beaucoup à la nature, encore plus à l’art, par-dessus tout interprète admirable de ses propres œuvres. […] Il faut encore ne pas négliger un ensemble de petits moyens, dont notre temps fait un usage prodigieux, qu’il croit à tort capables de remplacer tout le reste, mais auxquels un directeur doit toujours faire une place.
Tous les connoisseurs regardent chaque scene d’une comédie comme autant de petites pieces qui, liées & réunies ensemble, composent un poëme dramatique en un ou plusieurs actes. […] Dans le premier exemple, Valere a besoin de s’insinuer dans l’esprit de Sganarelle avant de lui faire la proposition d’aller chez lui ; d’un autre côté Sganarelle ne devinant pas où veut en venir le godelureau, la scene qu’ils ont ensemble doit tenir en suspens les spectateurs beaucoup plus long temps que celle d’Orgon & de Tartufe. […] signifioit je parviendrai à lier fortement toutes les parties de mes drames à l’action principale, à rendre tous mes personnages si nécessaires, qu’on ne puisse pas les accuser d’être épisodiques, & de n’être amenés sur la scene que pour faire briller le principal ; à unir si bien mes plus petits ressorts au ressort principal, qu’ils concourent ensemble à un dénouement qui satisfasse le spectateur sur le sort des principaux personnages, & non sur celui des subalternes : enfin je parviendrai à faire des pieces plus propres à être jouées sur un Théâtre qu’à être lues dans une Académie.
On doit s’appercevoir comme ces scenes contrastent bien ensemble, comme elles s’enchaînent naturellement, comme elles se prêtent l’une à l’autre du comique, comme elles s’animent mutuellement. […] Celle, par exemple, où Marinette & Gros René parodient le dépit & le raccommodement de leurs maîtres ; celle où le pédant, entraîné par la fureur de babiller, parle un quart d’heure tout seul pour déclamer contre le sort qui ne lui permet pas d’ouvrir la bouche, de desserrer les dents ; celle où Valere, cherchant à découvrir si Mascarille a révélé ses secrets à son pere, lui dit qu’il voudroit connoître l’honnête homme qui lui a rendu ce service, pour l’en récompenser ; celle encore où les vieillards, instruits du véritable sexe d’Ascagne, disent à Valere qu’il ne connoît pas la valeur d’un pareil adversaire, & feignent de trembler pour lui dans le combat singulier qu’ils doivent faire ensemble pour vuider leurs différends ; plusieurs autres enfin qu’il seroit trop long de rapporter.
Hé bien, dit le Visir, voici leur entretien : Ils parlent d’unir leur famille : L’un est pere d’un fils, & l’autre d’une fille, Qu’ils veulent ensemble établir, Et voici ce que l’un disoit à l’autre pere : Ecoutez, je prétends, mon frere, Que nos enfants soient bien, qu’ils ne puissent faillir ; Et pour que leur état soit durable & tranquille, Je n’accorderai rien si vous ne leur donnez Trente villages ruinés, Item, quelque petite ville. […] Le Marquis, le Comte, le Baron arrivent ensemble, & après avoir embrassé le Chevalier, ils lisent dans le nouvel Almanach des Théâtres différentes prédictions.
Deux intrigues ne sont permises dans une piece que lorsqu’elles sont totalement unies, qu’elles font toutes les deux marcher le même intérêt, & concourent ensemble au même dénouement. […] Voilà deux intrigues si opposées, & cependant si bien liées ensemble, qu’elles se donnent mutuellement du ressort ; que loin de détourner le spectateur de l’intérêt qu’il ressent pour les jeunes amants, elles l’augmentent en se croisant mutuellement & en concourant à un seul dénouement.
On fit hier une promenade ensemble, accompagnés de quelques dames ; on fut bien aise d’aller à Versailles pour le visiter avant que la cour y vienne. […] Il est impossible de pousser l’impudence plus loin que d’affronter tout ensemble, et la maîtresse qu’on a trahie et supplantée, et la reine, qu’on a outragée et que l’on doit outrager encore.
Alors Maître Raimon s’en alla au logis, & ne voulut dire mot à sa femme, mais épier le temps qu’ils fussent ensemble. […] Deux grands hommes sont faits pour lutter ensemble. […] Il se mit dans une chaise, fit tenir sa femme debout, & lui dit ces paroles, ou d’autres encore plus impertinentes : « Vous êtes ma femme, dont j’espere que j’aurai sujet de louer Dieu tant que nous vivrons ensemble. […] Don Pedre & sa femme souperent ensemble avec grande satisfaction l’un de l’autre.
Molière professe une morale, comme nous le verrons, assez facile à caractériser dans son ensemble, — et ce n’est pas davantage la religion qui lui en a fourni le principe. […] On pouvait même le prévoir : tel Dieu, telle morale… et il nous faut ici souscrire à ce jugement sévère, mais juste : « Comme Rabelais, comme Montaigne, comme La Fontaine et comme quelques modernes, Molière a exprimé dans l’ensemble une certaine morale moyenne, morale que Ton peut appeler celle de l’homme naturel bien né, et que dans sa vie il réalise bien mieux que La Fontaine dans la sienne (51). » « Dans l’ensemble » : que le lecteur se garde bien d’oublier le mot. […] Il faut vivre le plus doucement possible, cédant et résistant tour à tour aux passions qui nous sollicitent et nous entraînent ; tel est bien le résumé de son théâtre, mais dans l’ensemble seulement.
« Elles ont beaucoup de rapport ensemble ; et dans la première, il garde une femme dont il veut faire son épouse, qui, bien qu’il la croie ignorante, en sait plus qu’il ne croit, ainsi que l’Agnès de la dernière, qui joue, aussi bien que lui, le même personnage, et dans L’École des maris, et dans L’École des femmes : et toute la différence que l’on y trouve, c’est que l’Agnès de L’École des femmes est un peu plus sotte et plus ignorante que l’Isabelle de L’École des maris. […] « Je suis toutefois obligé d’avouer, pour rendre justice à ce que son auteur a de mérite, que cette pièce est un monstre qui a de belles parties, et que jamais l’on ne vit tant de si bonnes choses ensemble. […] D’abord le petit Raisin, l’aîné, et le petit Raisin le cadet, se mettaient chacun à son clavier, et jouaient une pièce ensemble. […] Je me réduisis donc à ne toucher qu’un petit nombre d’importuns ; et je pris ceux qui s’offrirent d’abord à mon esprit, et que je crus les plus propres à réjouir les augustes personnes devant qui j’avais à paraître, et pour lier promptement toutes ces choses ensemble, je me servis du premier nœud que je pus trouver. […] « D’abord le petit Raisin l’aîné et sa petite sœur Babet se mettaient chacun à son clavier et jouaient ensemble une pièce que le troisième clavier* répétait seul d’un bout à l’autre, les deux enfants ayant les bras levés. » *.
Puis ils font quelque temps conversation ensemble sans craindre que le dîner se refroidisse (no fear lest dinner cool). […] De chaque armée aux cieux la clameur monte ensemble, Et la voix des deux chefs invoque Jupiter. […] L’harmonie réjouit l’œil, il est vrai, par cette proportion de toutes les parties et cette unité de l’ensemble, sans lesquelles elle ne serait point l’harmonie ; la fougue offense par cent défauts visibles. […] La sérénité des hommes, de l’art et du ciel se mariait à mes yeux dans un ensemble d’une ravissante harmonie406. […] « Ils alterquaient ensemble, dit Guy Patin, et ne s’accordaient pas de l’espèce de maladie dont le malade mourait.
Enfin on verrait chaque Pièce présenter des résultats intéressants sur ce grand Art, ouvrir toutes les sources du comique, et de l’ensemble de ses Ouvrages se former une Poétique complète de la Comédie. […] Mais ni Regnard, toujours bon plaisant, toujours comique par son style, souvent par la situation dans ses Pièces privées de moralité ; ni Dancourt, soutenant par un dialogue vif, facile et gai une intrigue agréable, quoique licencieuse gratuitement ; ni Dufréni, toujours plein d’esprit, Philosophe dans les détails, très peu dans l’ensemble, faisant sortir son comique ou du mélange de plusieurs caractères inférieurs, ou du jeu de deux passions contrariées l’une par l’autre dans le même personnage ; ni quelques Auteurs célèbres par un ou deux bons Ouvrages dans le genre où Molière en a tant donné : rien n’a dédommagé la Nation, forcée enfin d’apprécier ce grand homme, en voyant sa place vacante pendant un siècle. […] Verrait-il, sans porter la main sur ses crayons, l’abus que nous avons fait de la société et de la philosophie, le mélange ridicule des conditions, cette jeunesse qui a perdu toute morale à quinze ans, toute sensibilité à vingt, cette habitude malheureuse de vivre ensemble sans avoir besoin de s’estimer ; la difficulté de se déshonorer, et quand on y est enfin parvenu, la facilité de recouvrer son honneur et de rentrer dans cette Île autrefois escarpée et sans bords ?
un problème moral, voire même social, contemporain, certes, mais en un sens aussi universel : la naissance, le rang, la fortune, un ensemble d’avantages exceptionnels qui l’élèvent au-dessus du commun, peuvent-ils permettre à l’homme qui en bénéficie de soumettre à ses passions et à ses caprices, une foule faible, mal défendue, une Elvire, une Mathurine, un pauvre pécheur, un M. […] *** Pour cet ensemble de raisons, Molière est devenu, dès le principe, un des plus populaires de nos écrivains et un de ceux qui ont le plus fidèlement représenté à l’étranger le génie moyen de la France.
Il y a peu de personnes de son temps, qui pour se faire honneur d’avoir figuré avec lui, n’inventent des aventures qu’ils prétendent avoir eues ensemble. […] Il avait beau représenter à sa femme la manière dont elle devait se conduire, pour passer heureusement la vie ensemble. […] Et le Misanthrope et le Médecin malgré lui joints ensemble ramenèrent tout le pêle-mêle de Paris, aussi bien que les connaisseurs. […] Écoutez, ajouta-t-il, je tranche fort avec N… mettez-nous ensemble, cela fera une bonne pièce. […] [NdE] Charles Perrault, auteur d’une notice sur Molière dans Les Hommes qui ont paru ensemble pendant ce siècle (1696).
Les siens sont tout ensemble et des individus qui ont leur date dans l’histoire des mœurs, et des types qui ne périront jamais. […] C’est qu’il visa surtout aux suffrages d’une élite ; car des autres il disait : « Ces gens-là ne s’accommodent point d’une élévation continuelle des sentiments. » Aussi parut-il au vulgaire que l’ensemble manquait trop d’action et d’intérêt. […] Mais il est fâcheux qu’en incriminant les intentions du poète le zèle évangélique de Bourdaloue ait manqué tout ensemble à la justice et à la charité. […] Philaminte produit un Chrysale, et Chrysale une Martine ; car il ne faut pas oublier cette servante fidèle qui a plus de raison que tous ses maîtres ensemble. […] Il figura dans son ensemble, le 29 novembre, au château du Raincy, pour S.
Les amants sont ensemble : la mere arrive : le maître & le valet se cachent dans un cabinet. […] Comme ils discouroient ensemble dans cette chambre, Charles s’étant réveillé, ouit cette voix, qu’il jugea approcher de celle de son frere, quoiqu’il ne pût pas discerner les mots, dont il s’étonna fort, & commença à avoir peur que ce ne fût l’ame de son frere qui revenoit.
Monsieur, comme votre Intendant me renvoie toujours à vous, & que vous me renvoyez toujours à lui, pardonnez si, vous sachant ensemble, je viens vous importuner jusques dans cette maison. […] Ils eurent ensemble deux enfants.
A considérer l’ensemble de ces jeux, si ce n’est pas M. le duc de Saint-Aignan ou quelque autre gentilhomme de la chambre qu’on en reconnaît le maître, c’est Lulli. […] Les Fâcheux ne sont rien qu’une série de silhouettes qu’on fait défiler dans une fête pour divertir les invités : l’auteur, pour « lier ensemble » ces bonshommes, avertit qu’il s’est « servi du premier nœud qu’il a pu trouver ; » il les a, de la façon la plus simple, attachés en chapelet pour les égrener.
La passion, disons mieux, le travers qui distingue le personnage principal est essentiellement du domaine de la comédie ; et, d’un autre côté, la condition élevée de tous les personnages, et les intérêts politiques dont le jeu se mêle aux mouvements de la jalousie, donnent à l’ensemble de la composition ce caractère de grandeur et de noblesse que, dans le langage de tous les arts, on est convenu d’appeler héroïque. […] Dans L’École des maris, il se montra imitateur plus judicieux et plus habile encore, en puisant dans divers auteurs les éléments variés qu’il devait combiner de manière à former l’ensemble d’une bonne comédie de caractère, de mœurs et d’intrigue. […] Elles ont entre elles une espèce de liaison et d’enchaînement ; de leur ensemble résulte une intrigue, légère à la vérité, mais à laquelle toutefois chaque scène concourt de manière à ne pouvoir être supprimée ou changée de place, sans que l’économie de la pièce en soit dérangée.
Sire, répondit Molière, nous raisonnons ensemble ; il m’ordonne des remèdes ; je ne les fais pas, et je guéris. […] Loin que Le Misanthrope ait été soutenu par Le Médecin malgré lui, cette dernière pièce, jouée six jours après qu’on eut cessé de jouer la première, le fut onze fois de suite avec d’autres ouvrages ; après quoi, les deux pièces furent données ensemble, et ne le furent que cinq fois. […] De cet ensemble d’analogies, on peut tirer la conséquence, que Le Fagotier, Le Fagoteux, et Le Médecin par force, sont les trois titres d’une même farce que Molière avait composée dans sa jeunesse ; qu’il fit jouer de temps en temps sur son théâtre du Palais-Royal, pour varier le répertoire ; et dont ensuite il composa, sous le titre du Médecin malgré lui, une pièce plus régulière, qu’on désigna souvent et qu’on désigne encore quelquefois par un de ses titres primitifs, celui du Fagotier.
L’Amour paroît enchaîné au pied d’un arbre avec des guirlandes de fleurs : trois Nymphes assises sur le gazon qui s’éleve autour de lui, font l’ensemble le plus agréable, le plus piquant.
Voulant éloigner madame de La Vallière qui s’était refusée à solliciter des faveurs pour eux, ils composèrent ensemble une lettre en espagnol, par laquelle le roi d’Espagne était supposé instruire la reine de France de l’infidélité du roi.
Pris un à un, les traits d’Armande Béjart étaient défectueux, mais l’ensemble respirait un charme souverain. […] Ils se faisaient valoir l’un l’autre et, lorsqu’ils jouaient ensemble, c’était un enchantement. […] Molière y avait mis le comique tempéré de ses travestissemens mythologiques, Corneille sa galanterie héroïque, Quinault la molle harmonie de ses vers, Lulli sa musique spirituelle et passionnée, Vigarani la fastueuse ordonnance de ses décorations : l’ensemble se trouva réaliser l’idéal dramatique des contemporains de Louis XIV. […] En vain, sa famille, celle de Molière, leurs amis communs essaient de l’apaiser : « Elle conçut dès lors une aversion terrible pour son mari, elle le traita avec le dernier mépris ; enfin, elle porta les choses à une telle extrémité que Molière, commençant à s’apercevoir de ses méchantes inclinations, consentit à la rupture qu’elle demandoit incessamment depuis leur querelle ; si bien que, sous arrêt du parlement, ils demeurèrent d’accord qu’ils n’auroient plus d’habitude ensemble. » Il y eut donc non pas séparation judiciaire, comme l’a cru Tralage, mais séparation à l’amiable. […] De là Pulchérie, son avant-dernière pièce, qui, l’on ne sait trop pourquoi, au lieu d’être jouée par la troupe de Molière, parut sur le théâtre du Marais ; pièce étrange, languissante et froide dans l’ensemble, d’une donnée qui fait un peu sourire, mais où se trouvent beaucoup de beaux vers et un caractère original, le vieux sénateur Martian, c’est-à-dire, nous apprend Fontenelle, Corneille lui-même.
Vingt petits maîtres ont été livrés par lui en proie à la malignité du parterre ; ils ont chacun leur caractère : ce sont des sots de la même famille, à quelques nuances près ; mais ces nuances suffisent pour qu’on ne les confonde pas ensemble. […] D’abord le petit Raisin l’ainé et sa petite sœur Babet se mettaient chacun à son clavier, et jouaient ensemble une pièce, que le troisième clavier répétait seul d’un bout à l’autre, les deux enfants ayant les bras levés ; ensuite le père les faisait retirer, et prenait une clef, avec laquelle il montait cet instrument par le moyen d’une roue qui faisait un vacarme terrible dans le corps de la machine, comme s’il y avait eu une multiplicité de roues, possible et nécessaire pour exécuter ce qu’il lui fallait faire jouer. […] Plusieurs années après, Molière retrouva Duparc, qui prit le nom de Gros-René, à Lyon ; ils allèrent ensemble en Languedoc, et revinrent à Paris en 1658. […] Mais il n’a pas seulement succédé à Molière dans la fonction d’orateur, il lui a succédé aussi dans le soin et le zèle qu’il avait pour les intérêts communs, et pour toutes les affaires de la troupe, ayant tout ensemble de l’intelligence et du crédit. » Hubert. […] D’ailleurs quelques comédiens, Deux français, quatre italiens ; Sur un sujet qu’ils concertèrent, Tous six ensemble se mêlèrent Pour faire Mirabilia.
Il y a peu de personnes de son temps qui, pour se faire honneur d’avoir figuré avec lui, n’inventent des aventures qu’ils prétendent avoir eues ensemble. […] Et le Misanthrope et le Médecin malgré, joints ensemble, ramenèrent tout le pêle-mêle de Paris, aussi bien que les connaisseurs. […] Écoutez, ajouta-t-il, je tranche fort avec N… ; mettez-nous ensemble, cela fera une bonne pièce : quel titre lui donneriez-vous ? […] Plusieurs années après, Molière retrouva du Parc, dit Gros-René, à Lyon ; ils allèrent ensemble en Languedoc, et revinrent à Paris en 1658. […] Cette édition est peu connue ; elle fut publiée à Naples en 1690, chez Charles Porsile, en trois volumes qui forment ensemble plus de deux mille pages.
Ainsi le jeune Poquelin, transporté d’aise de monter enfin sur un théâtre, aime la comédie et Madeleine Béjart tout ensemble, celle-ci sans doute à cause de celle-là. […] Il y a tout un ensemble de traditions recueillies tardivement, plus ou moins suspectes, mais dont il faut tenir compte si l’on veut être complet. […] Il faut être à Paris pour en résoudre ensemble (Chapelle écrit de la campagne), et tâchant de faire réussir l’application de vos rôles à leur caractère, remédier à ce démêlé qui vous donne tant de peine. […] Crois-tu pas qu’un homme avisé Voit par là qu’il n’est pas aisé D’accorder trois femmes ensemble ? […] C’est là qu’il est dit que les époux furent fiancés et mariés tout ensemble, par permission de Mgr le cardinal de Retz, archevêque de Paris, avec dispense de deux bans.
Don Pedre, faisons mieux, allons la voir ensemble, Et flattant sa douleur, tâchons de lui montrer... […] Un honnête homme lui reproche ses indignes procédés pour Fanni : ils la cherchent ensemble, ils voient sur un chemin écarté un enfant de sept ans, beau comme le jour, qui, la larme à l’œil, leur peint ses besoins, ceux de sa mere & de son grand papa : ils le suivent ; le Lord reconnoît Fanni, se jette à ses pieds, lui demande pardon : elle lui présente son fils & le conduit vers le lit de son pere.
L’aide-mémoire de Dominique Biancolelli, dont nous parlerons plus loin, ne traçant qu’un seul rôle, ne permet point de se former une idée suffisante de l’ensemble des pièces. […] Ils arrivent ensemble et trouvent Octave en conversation avec Eularia.
Les amis soupent ensemble.
Le creuset a donné parfois des résultats bien étranges : on a vu ce qu’il fallait d’éléments divers combinés et fondus ensemble pour former un chef-d’œuvre, et ce qu’il entrait de réminiscences dans la plus franche originalité.
On peut même dire en général que l’ensemble en doit être moral, ainsi que vraisemblable, à cause de la mystérieuse intimité qui unit le vrai, le beau et le bien, et fait de leur réunion la condition normale et habituelle du plaisir. […] Il était mieux apprécié par Goldoni, qui fait dire à Chapelle : « Nous avons suivi tous deux ensemble les leçons de Gassendi.
. — J’ai tous les maux ensemble, Colombine : j’ai une femme ! […] TOUS, ensemble.
Argante, pere d’Octave, & Géronte, pere de Léandre, partent ensemble pour les affaires de leur commerce ; ils laissent leurs fils sous la garde de leurs valets. […] Il recommence la cérémonie avec le ton d’un Suisse, & enfin de plusieurs personnes ensemble. […] Car, & je le sais fort bien, pour peu que vous vous mettiez à la raison, mon maître est si traitable, que vous n’aurez pas ensemble trois paroles. […] En second lieu, les amours de Léandre & d’Octave n’ont pas la moindre liaison entre elles, & forment très visiblement une double intrigue ; mais dans Térence les aventures des deux cousins sont accrochées ensemble par Géta, qui fait servir le mariage d’Antiphon, & le desir que les vieillards ont de le rompre, pour favoriser la tendresse de Phédria.
Toutes les parties d’un art doivent être homogènes : une seule, qui ne serait pas de la nature des autres, les accuserait d’imposture ; et l’effet de l’ensemble serait détruit. […] Quant à l’homme qui osa mépriser Molière, c’était un sot ou un fanatique, ou tous les deux ensemble ; et l’on verra tout à l’heure qu’il n’était pas seul de son espèce. […] Quelle justesse dans les détails, quelle harmonie dans l’ensemble ne devaient pas résulter de ce concours unique de circonstances92 ? […] Il est vrai, dit Molière, que nous avons joué la comédie ensemble : c’est un fort honnête homme, et je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. […] Il faut être à Paris pour en résoudre ensemble, et, tâchant de faire réussir l’applicationde vos rôles à leur caractère, remédier à ce démêlé qui vous donne tant de peine.
Madame de La Fayette et madame de Sévigné se moquaient ensemble des conversations alambiquées où elles se rencontraient par hasard.
Il avoit beau representer à sa femme la maniere dont elle devoit se conduire, pour passer heureusement la vie ensemble. […] Sire, répondit Moliere, nous raisonnons ensemble : il m’ordonne des remedes, je ne les fais point, & je gueris. ». […] Il est vrai que nous avons joüé la Comedie ensemble, dit Moliere, & c’est un fort honnête homme ; je suis fâché que ses petites affaires soient en si mauvais état. […] Et le Misanthrope & le Medecin malgré lui joints ensemble ramenerent tout le pêle mêle de Paris, aussi bien que les connoisseurs. […] Ecoutez, ajoûta-t-il, je tranche fort avec N.... mettez-nous ensemble, cela fera une bonne Piece.
Le bel esprit a essayé de nos jours d’accréditer un paradoxe qui me paraît blesser tout ensemble la vérité, la morale et le goût.
C’est faire voir ce que peut l’amour sur le cœur de tous les hommes, et faire connaître en même temps, par une adresse que l’on ne peut assez admirer, ce que peuvent les femmes sur les amants, en changeant seulement le ton de leur voix, et prenant un air qui paraît ensemble et fier et attirant. […] Le paysan, importuné de tous ces avis, se retire et quitte la place aux bateliers, qui, ravis de la récompense qu’ils ont reçue, dansent avec leurs crocs, et se jouent ensemble ; après quoi se récite le troisième acte de la comédie en prose. […] Souffrons qu’en un parti la raison nous assemble : L’amour a des douceurs, Bacchus a des appas : Ce sont deux déités qui sont fort bien ensemble, Ne les séparons pas. Le Chœur du parti de l’Amour, et le Chœur du parti de Bacchus, ensemble. […] Le monde ne connaissait guère alors le genre de comique noble qui commet ensemble des caractères vrais, mais différents, de manière qu’il en résulte des incidents divertissants, sans que les personnages aient songé à être plaisants.
Assis sur tes lauriers, du geste et du regard Tu fécondes au loin le domaine de l’art, Et tu vois à tes pieds deux Muses que rassemble Ce bas-relief surpris de les trouver ensemble.
Si vous ne vous chargez de ce soin, ma chere, Lucinde, ma gloire, ma fortune... toute la terre ensemble n’en viendroit pas à bout.
Quatre Curieux de spectacles, qui ont pris querelle ensemble pendant la danse des deux Pages, dansent en se battant l’épée à la main.
Sire, répondit Moliere, nous causons ensemble, il m’ordonne des remédes, je ne les fais point, & je guéris ».
Il me semble donc clair que, en 1673, la jalousie de madame de Montespan était en pleine irritation, et la jalousie de madame de Montespan est tout ensemble l’accusation et la preuve du trop d’amitié du roi pour cette glorieuse de Scarron.
Pour soutenir ce système, qui calomnie Molière et la maison Rambouillet tout ensemble, on a besoin de persuader que la pièce a été faite à Paris, pour Paris, et non en province, pour la province. […] Voici comment il s’exprime : « Quand la renommée des précieuses fut l’objet de tous les entretiens d’Athènes (de Paris), les nouvelles précieuses voyant que chacune d’elles inventait de jour en jour des mots nouveaux et des phrases extraordinaires, voulurent aussi faire quelque chose digne de les mettre en estime parmi leurs semblables ; enfin, s’étant trouvées ensemble avec Claristène (M. […] — Sont-elles deux ensemble ou un plus grand nombre, elles rient au nez des gens, trouvent à redire à tout ce qu’on dit.… Ce sont les plus insupportables personnes du monde. » Mademoiselle de Montpensier fait une description assez grotesque de leur figure, et surtout de leurs minauderies.
La satire directe met en jeu l’amour-propre qui regimbe, qui s’irrite et qui récrimine : la comédie le ménage, elle dit le mot de tout le monde sans le dire à personne expressément, et c’est ainsi qu’elle devient tout ensemble un plaisir innocent et un enseignement profitable. […] Peut-on se trouver plus naïvement sophiste, et montrer tout ensemble plus de candeur et de licence ?
Il naît d’une conformité des âmes, qui sentent, par un penchant dominateur, qu’elles sont faites de manière à être heureuses ensemble : une vue intérieure fait découvrir à chacune d’elles que l’autre possède les qualités nécessaires pour le bonheur commun ; et un irrésistible attrait les pousse à se chercher et à s’unir pour la vie. […] Tout cela surnage au-dessus de toutes les intrigues et de toutes les faiblesses ; tout cela est exprimé ou indiqué avec une mesure et une justesse qui donnent à l’ensemble de ces peintures d’amour un caractère général de moralité, et qui placent le théâtre de Molière à une distance infinie au-dessus de l’immense majorité des drames et des romans d’amour464.
Mais, pour combien d’actes, cette dernière pièce était-elle comprise dans les sept actes qui formaient l’ensemble du spectacle ? […] Enfin, c’était un événement trop naturel, trop commun, que deux beaux esprits commençant un entretien par des louanges réciproques, et le finissant par des injures mutuelles, pour qu’il fallût absolument que la querelle entre Trissotin et Vadius eût été copiée d’après celle que Cotin et Ménage avaient eue ensemble ; et j’ajouterai que l’histoire littéraire, voulant indiquer le véritable type de la scène, semble hésiter entre quatre altercations toutes pareilles, dans l’une desquelles Molière lui-même figure comme acteur. […] Il y a eu depuis Molière, il y a encore aujourd’hui, il y aura toujours des pédantes telles qu’il les a peintes, c’est-à-dire des femmes douées de quelque esprit et ornées de quelques connaissances, mais s’en croyant beaucoup plus qu’elles n’en ont, et brûlant d’en montrer encore plus qu’elles ne s’en croient ; puristes et prudes tout ensemble ; raffinant sur les idées, les sentiments et les expressions ; dédaignant tous les soins d’épouse, de mère et de maîtresse de maison ; méprisant tout ce qui n’est pas de leur coterie, et réservant tout leur enthousiasme pour elles-mêmes d’abord, puis pour quelque petit auteur bien sot, bien vain, bien envieux, qui les flagorne, et qui fonde sur leur engouement l’espoir de sa renommée, souvent même celui de sa fortune. […] À elle seule, elle a plus de raison que tous ses maîtres ensemble, en exceptant Henriette, et sans excepter Chrysale.
Laharpe n’a pas fait autre chose, dans son volumineux Lycée, que d’appliquer à tout l’ensemble de l’histoire littéraire les règles du catéchisme qu’il avait appris de Boileau. […] Grave question, que nous aborderons en son lieu, lorsque nous étudierons la portée morale du théâtre de Molière, pris dans son ensemble. […] De là une sorte de vernis d’un goût douteux, une teinte équivoque, qui se répand sur l’ensemble de sa poésie. […] Ils veulent prononcer sur l’ensemble des choses sitôt qu’ils en connaissent quelque petite partie. […] Il pourrait y avoir cependant un préservatif efficace dans l’ensemble de l’œuvre du poète et dans l’autorité de son nom.
L’ensemble des morceaux consacrés au Tartuffe mérite une attention particulière. […] Les Poquelins à Bordeaux, la montre de Molière, le Jubilé de 1873, le Musée de Molière à la Comédie française, les Interprètes de Molière au Théâtre-Français, sont autant de chapitres qui préservent ces études d’ensemble contre toute apparence de pédantisme ou de monotonie. […] Il faut être à Paris, pour en résoudre ensemble, et, tâchant de faire réussir l’application de vos rôles à leur caractère, remédier à ce démêlé qui vous donne tant de peine. […] Voyant qu’on se moquoit ainsi d’eux, ils se proposèrent d’en avoir raison, et quoiqu’ils nous quittassent, sans tesmoigner leur colère, ils résolurent de nous ruiner, et firent la paix ensemble, pour se rendre plus puissants contre nous quand l’occasion se présenteroit. […] C’était, tout ensemble, pour lui, Dieu le fils et Dieu le père.