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10. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Mais elle gardera de préférence à un laquais actif, vigilant, fidele, un mauvais sujet qu’elle aura trouvé quelquefois dans son antichambre avec une brochure, sur-tout si elle est de sa composition, ou de celle de ce précepteur mielleux à qui elle permet de négliger l’éducation de son fils, pourvu qu’il sache faire une ariette, & qu’il concoure dans les académies de province, dût-il être mis constamment sous le tapis. […] Gardez la bague, puisque Monsieur le veut.

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

Il faudra le garder au moins un mois avec nous. […] Mais nous vous garderons bien...

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Alors mon homme, aidé du simple sens commun, pourroit lui répondre, je pense : « Puisque la satisfaction du cœur a deux façons de s’exprimer, gardez votre joie pleureuse pour les pieces que je viens voir avec l’intention d’y pleurer ; mais lorsque, sur la foi de votre affiche, je vous donne de l’argent pour rire, régalez-moi, je vous prie, d’un plaisir qui soit gai, & qui ne ressemble pas si fort au chagrin ». […] J’entrevois vos projets, Et le coupable espoir que vous gardez encore. […] gardez-la toujours.

13. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Cependant, Madame, gardez-vous bien de parler de cette affaire à votre mari & à vos freres ; vous pourriez être cause de quelque malheur. […] Léandre paroît comme un fantôme : il dit au Capitan qu’il est l’esprit du meilleur de ses parents, qu’il est venu pour garder son honneur pendant son absence : il embrasse la femme en présence du mari qui ne le trouve pas mauvais, & disparoît. […] Que je meure, à voir la folie dont vous êtes, si je ne pense que vous la voulez garder pour avoir toujours avec qui chanter !

14. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Au moins ses camarades ont presque tous gardé leur caractère, ils sont bien de leur siècle et de leur théâtre. […] Comment Du Croisy qui riait si bien peut-il garder son sérieux ? […] Il l’exposa sur son théâtre, mais ne la garda pas longtemps. […] Elle garda sa gaieté jusqu’au tombeau. […] P. 269 vº d’un Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, gardé à la Bibliothèque.

15. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Gardez-vous d’imiter ces coquettes vilaines, Dont par toute la ville on chante les fredaines, Et de vous laisser prendre aux assauts du malin, C’est-à-dire, d’ouir aucun jeune blondin. […] Si votre ame les suit, & fuit d’être coquette, Elle sera toujours, comme un lis, blanche & nette : Mais s’il faut qu’à l’honneur elle fasse un faux bond, Elle deviendra lors noire comme un charbon ; Vous paroîtrez à tous un objet effroyable, Et vous irez un jour, vrai partage du diable, Bouillir dans les enfers à toute éternité, Dont vous veuille garder la céleste bonté !

16. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Sans définir les mots d’art et de science (ce dont il faut se garder, si l’on veut s’entendre soi-même et se faire entendre), on peut dire qu’entre la science et l’art il y a cette différence que, dans l’une les gens médiocres peuvent rendre d’utiles services, au lieu que dans l’autre ils ne font rien qui vaille. […] Elle a conquis et gardera toujours dans la critique littéraire la part du lion.

17. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

gardez-vous bien de l’ouvrir. […] gardez-vous bien de l’ouvrir.

18. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent que jusqu’à la mort de la reine-mère, arrivée le 20 janvier 1666, « le roi avait gardé quelques mesures de secret sur son amour pour madame de La Vallière, pour ne point donner de chagrin à la reine-mère ; mais que quand il fut hors de cette appréhension, cette affaire devint publique » ; et Mademoiselle ajoute que dans ce temps-là… madame de Montespan, qui était une des dames de la reine, « commença à aller chez madame de La Vallière, qui était ravie de la voir chez elle pour amuser le roi. » C’est cet amusement du roi qui commença l’intrigue dont Bussy-Rabutin raconte si bien l’origine. […] Après avoir parlé avec peu de ménagements de la condescendance de madame de Montausier à acheter la charge de madame de Navailles, si glorieusement chassée , disait-il, il ajoute : « Ce qui surprit bien davantage, ce fut la protection que madame de Montausier donna à madame de Montespan, au commencement de son éclat avec son mari, pour les amours du roi et l’asile que le roi lui-même lui donna, en choisissant M. et madame de Montausier pour retirer madame de Montespan chez eux, au milieu de la cour, et l’y garder contre son mari, Il y pénétra pourtant un jour, et voulant arracher sa femme des bras de madame de Montausier, qui cria au secours de ses domestiques, il lui dit des choses horribles. » Tous les détails de ce récit sont inexacts.

19. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Il ne se dément point dans le reste de la piece, il résiste sur-tout à la tentation de garder un trésor dont on veut qu’il fasse la distribution à son gré. […] Gardez-les pour la personne que vous aimez. […] si c’étoit vous, il n’y auroit que faire de les garder. […] Il s’est bien gardé, dans ses grandes pieces, d’employer de pareils ressorts pour exciter le rire.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

L’Auteur, cet Ecrivain aimable qui veut toujours garder l’anonyme, & que tout le monde reconnoît au ton noble & décent qui regne dans ses ouvrages, a distribué son terrein en deux parties : l’une représente la chambre de Madame, l’autre le cabinet de Monsieur ; de sorte que le lieu de la scene, quoique divisé en plusieurs pieces, est toujours vu, parceque le spectateur en embrasse en même temps toutes les parties. […] Il faut bien se garder d’imiter Clavaret, poëte tragique : cet Auteur prétendit sauver le reproche qu’on faisoit à ses rivaux, en mettant ces mots à la tête de sa tragédie du Ravissement de Proserpine : « La scene est au Ciel, en la Sicile, & aux Enfers, où l’imagination du lecteur se peut représenter une certaine espece d’unité de lieu, les concevant comme une ligne perpendiculaire du ciel aux enfers ».

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Il s’est bien gardé de prendre les caracteres principaux de ses chefs-d’œuvre dans les siecles les plus reculés & loin de nous. […] La piece ne prouve donc point qu’un caractere propre à une province puisse fournir assez de matiere pour une grande piece ; d’ailleurs, si nous admirons avec juste raison plusieurs scenes de la Réconciliation Normande, nous devons cependant nous garder de prendre pour modele la piece entiere.

22. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

C’est une œuvre essentiellement morale, de montrer que la passion qui tient le plus de place dans le monde, et dont les excès sont le plus funestes, est pleine de joie et de dignité, quand l’homme sait se garder assez pour n’y céder que dans le temps et les circonstances qui peuvent la rendre utile, noble, et faire d’elle le soutien et le charme de la vie. […]   Et donc, l’amour est d’abord un mouvement naturel ; mais, par le mot de nature, gardons-nous de comprendre les excitations instinctives du corps ou de l’imagination, faites pour être dominées et non obéies : il veut dire ici cette nature humaine en laquelle Cicéron ajustement affirmé qu’il faut chercher la source de la conduite et du devoir, parce que c’est une nature essentiellement raisonnable 424. […] Veuille le juste ciel me garder en ce jour De recevoir de vous cette preuve d’amour487 !

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

  Il y a, sans contredit, du mérite dans le Muet ; mais nous nous garderons bien de le citer comme un modele d’imitation ; les divers matériaux dont la piece est composée n’ont pas perdu l’air de leur pays natal en passant par les mains des Auteurs François. […] Gardons-nous de l’imiter en cela ; mais gardons-nous encore davantage de nous joindre à ceux qui veulent diminuer la gloire de cet Auteur, en disant qu’il n’avoit qu’un ton, qu’un style, & qu’il faisoit parler un héros comme Jean Lapin ou Maître Corbeau.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Destouches va nous fournir un exemple qu’il faut bien se garder de suivre. […] Elle desire, à la vérité, d’être publiquement reconnue pour l’épouse d’Ariste, afin de ne pas compromettre sa réputation, & d’être délivrée des soupirants qui la recherchent ; mais elle ne commet pas la moindre indiscrétion sur le secret que son mari a la folie de vouloir garder.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

Moliere s’est gardé de prendre pour son héros un Prince ou un homme élevé à la Cour : ce n’est point que le ridicule qu’il vouloit peindre ne se trouve aussi complettement chez eux que chez leurs inférieurs ; mais il n’auroit pas été aussi frappant, grace à l’adresse qu’ont les Grands, dit M. de Voltaire, de couvrir toutes leurs sottises du même air & du même langage.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4

Gardons-nous de donner à ce dernier mot un sens vague.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Il lui répete : « Gardez-vous bien d’oublier notre convention, savoir, que ma fille ne sera point dotée ». […] Il l’exhorte à le voir de plus près, & la force à le garder. […] Scapin veut faire voir de près à la belle Angelica les bagues de Magnifico, & l’oblige à les garder, en lui disant que Magnifico lui en fait un présent. […] gardez-vous bien d’oublier notre convention ; savoir, que ma fille ne sera dotée de quoi que ce soit.

28. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Il le lit chez Montmor, un gassendiste ; il le lit chez Ninon, qui lui raconte l’anecdote des deux cassettes, dont Voltaire fit une comédie plus tard, confiées par Gourville sur le point de s’expatrier par prudence, l’une à un ami, libertin comme lui, et sentant le fagot, qui rendit le dépôt plus tard ; l’autre, à un dévot, qui le garda. […] Thierry « n’ayant plus le champ de bataille, gardait le théâtre pour y décider encore la victoire ‌ 4 », Condé à son tour désire entendre Tartuffe ; la Palatine point convertie encore, et qui, selon son aveu, avait grand’peine à se tenir de rire aux choses de la religion, prête son château du Raincy ; et Molière et sa troupe y jouent la pièce entière. […] Le lendemain même, un huissier de la cour, huissier à verge, je suppose, en dépit de l’envie, vient signifier à Molière, au nom du Parlement, l’expresse interdiction de jouer l’œuvre proscrite, et de peur qu’il ne passe outre, les affiches sont déchirées, la salle est fermée et gardée. […] Tous les mouvements qui s’élèvent en lui sont sanctifiés par cela même ; il ira donc droit devant lui, souriant et béat, sur les ruines de la famille ; il mangera en conscience, il dormira sans trouble ; redoutez-le d’autant plus qu’il est sincère, et comme le dit superbement la satire de Du Lorens : Gardez-vous bien de lui, les jours qu’il communie. […] dirait Panurge encore ; mais le bonhomme, tout tartuffié qu’il est, qui a gardé pour sa femme un certain respect, consent à l’épreuve qu’elle propose.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Ils s’en garderont bien : l’un a trop d’intérêt à parler, & l’autre à écouter. […] Un jour que je l’accompagnois pour aller chez les gens qui gardent l’objet de ses vœux, nous entendîmes dans une petite maison d’une rue écartée quelques plaintes mêlées de beaucoup de sanglots.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Gardez-vous de l’aigrir. […] Gardez-vous de l’aigrir.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Louons Moliere de n’avoir pas mis sur la scene le caractere Italien ; mais gardons-nous de lui en attribuer toute la gloire. […] On le présente, il plaît : on va le garder, quand Cléandre vient dire que ce domestique est à lui.

32. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Le nouveau bienfait qu’elle recevait, la confiance et l’estime dont ce bienfait était le témoignage, ne durent pas affaiblir la reconnaissance qu’elle avait gardée du premier, et le roi n’eut pas besoin de donner à ses paroles un accent d’affection extraordinaire pour accroître ce tendre sentiment dans l’âme de madame Scarron. […] Je rentrais chez moi le matin par une porte de derrière, et après m’être habillée le montais en voiture par celle de devant, pour aller à l’hôtel d’Albret ou de Richelieu, afin que ma société ordinaire ne sut pas seulement que j’avais un secret à garder.

33. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Ce nom, Dieu merci, il ne l’y garda pas longtemps. […] Ses comédies, en plus d’une scène, en ont comme je l’ai dit, gardé le reflet et l’écho. […] Son cœur se l’était gardé. […] En se faisant personnage italien, Pierrot dut changer cet habit ; mais il en garda du moins la couleur. […] Est-ce garder pour soi l’argent des hôpitaux ?

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Harpagon, seul, dit que ce n’est pas une petite peine de garder chez soi une grande somme d’argent, & qu’on n’est pas peu embarrassé pour trouver une cache fidelle. […] Cléante fait admirer à Marianne le diamant que son pere porte au doigt, & l’oblige à le garder, malgré le désespoir d’Harpagon.

35. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

l’amour vrai dépeint au précédent chapitre ; si, considérant avec toute leur raison la gravité’ de ce qu’ils font, ils se donnaient l’un à l’autre avec une franchise et un abandon sans bornes, décidés à trouver tout l’un en l’autre533 ; si l’aveuglement de la jalousie mal fondée ne venait pas troubler la sincérité de leur affection534 ; si, une fois unis, ils continuaient, comme le recommande Ariste, à garder entre eux toutes les délicatesses et les, prévenances de l’amour535 ; si, comme dit Mlle Molière, le mariage ne changeait pas tant les gens 536 ; s’ils négligeaient moins leurs enfants, ces seconds liens des cœurs, qui viennent remplacer ceux de l’amour qui s’usent537 ; s’ils se consacraient résolument aux soins de la maison commune538 ; si l’homme, pénétré de sa dignité et de ses obligations, n’abdiquait pas comme Chrysale, et ne tournait ni à l’Orgon ni au M. […] Il doit « s’abandonner à la foi de sa femme565, » « Car toujours leur honneur veut se garder lui-même566, Et renfermer sa femme est un mauvais parti567. » XIX.

36. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Surtout, je me garderai de contrister le cœur des mères par l’imprudence de mes paroles. […] Célimène a gardé ses travers parce qu’aucun des hommes qui la recherchent ne possède un mérite assez grand pour agir sur son esprit ; mais reconnaissant dans son vainqueur une âme au-dessus du commun, elle subira sa domination et se pliera pour se conformer à lui. […] C’est un trait de son génie de savoir garder la mesure, et l’une des consolations qu’on éprouve en le lisant, c’est la beauté de ces caractères, fermes entre les excès, et conservant dans leur langage et dans leur conduite l’aimable modération de la vertu. […] Les jeunes filles, dans Molière, n’attendent pas toujours l’ordre d’un père à se choisir un époux ; elles se révoltent même quelquefois ; mais, dans leur révolte même, le père ou la mère gardent pour elles un caractère sacré ; elles lâchent d’éluder ou de fléchir leur volonté, mais elles ne l’enfreignent pas.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Arlequin demande à Argentine si elle aime la peinture ; elle lui répond qu’oui : Arlequin lui fait voir son portrait ; Argentine met à la place celui de Celio qu’elle a encore, & le rend à Arlequin qui le met dans sa poche, fort piqué qu’on n’ait pas voulu le garder.

38. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Selon Voltaire, Anne d’Autriche avait apporté à la cour de France une galanterie noble et fière qu’elle tenait du génie espagnol, et y avait joint les grâces, la douceur et une liberté décente qui n’était qu’en France : l’anecdote des férets d’aiguillettes en diamants qu’elle avait reçus du ici, et qu’elle donna presque aussitôt au duc de Buckingham, les vers où Voiture lui parle à découvert de son amour pour ce charmant Anglais et le plaisir qu’elle prit à les lire, le soin qu’elle mit à les garder, ces détails attestés par madame de Motteville annoncent dans la reine toute l’inconsidération d’un goût très vif, et sortent des bornes de cette galanterie noble et fière et de cette liberté décente que Voltaire lui attribue.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

Je ne quitterai point mes pratiques d’amour ; J’aurai soin seulement d’éviter le grand jour, Et saurai, ne voyant en public que des prudes, Garder à petit bruit mes douces habitudes.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

On a dû remarquer que M. de Chamfort s’est aussi gardé de faire entrer une pareille horreur dans sa piece. […] Ne gardez-vous pas les femelles ?

41. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Gardons-la précieusement, quitte à nous en corriger quand sera passé le temps de nous en servir. […] Elles gardaient cette tranquillité virginale dont elles s’arment lorsqu’un étourdi laisse échapper une gaudriole devant elles. […] J’ai, dans le temps, parlé à nos lecteurs de cette binette dont j’ai gardé l’exemplaire. […] Ce même amour, Arnolphe l’a gardé pour Agnès devenue jeune fille. […] Ils admirent de loin Molière et La Fontaine ; ils se gardent de marcher sur leurs traces.

42. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Dès qu’une fois on m’aura choqué tant soit peu, je ne pardonnerai jamais et garderai tout doucement une haine irréconciliable. […] Les anciennes mœurs doivent être exprimées dans l’ancien langage : gardons-nous d’altérer la couleur de ces peintures d’une autre époque, en leur substituant une triste et froide enluminure ; on ne refait pas plus le style des vieilles comédies qu’on ne corrige l’orthographe des antiques médailles. […] Gardez-vous, s’il se peut, d’honorer l’imposture ; Mais au vrai zèle aussi n’allez point faire injure. […] C’est donc le devoir des moralistes, et même des auteurs sacrés, de préserver les esprits crédules contre les charlatans de religion ; et Molière a bien mérité de son siècle et des siècles à venir lorsqu’il leur a dit : Ne vous fiez pas à un dévot sur l’emphase de ses paroles et sur le nombre de ses génuflexions ; gardez-vous de l’introduire dans votre intérieur, de lui livrer vos secrets, ou vous risquez de voir porter le trouble et le déshonneur dans votre famille, de prendre un maître qui vous opprime, un espion qui vous dénonce, et un fripon qui vous ruine. […] Ce fut par un motif de cas de conscience, J’allai droit à mon traître en faire confidence ; Ce sot raisonnement me vint persuader De lui donner plutôt la cassette à garder, Afin que pour nier, en cas de quelque enquête, J’eusse d’un faux-fuyant la faveur toute prête, Par où ma conscience eût pleine sûreté À faire des serments contre la vérité.

43. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Le but sérieux que je me proposerais d’examiner et de réfuter toutes ces erreurs ; le respect qu’on doit toujours garder pour la pensée d’autrui, lorsqu’elle est raisonnée et sincère ; la nécessité pénible d’avoir à répéter des sottises, et surtout ma préoccupation constante d’être un interprète à la fois intelligible, intelligent et fidèle : tout cela m’interdirait la gaieté. […] Nous verrons si Molière a toujours gardé la mesure et la délicatesse convenables, et si ses personnages, trop grossiers dans leur comique, n’accentuent pas eux-mêmes à l’excès leurs propres ridicules. […] À la faveur de la perte à jamais regrettable des ouvrages de Ménandre, et grâce à l’ignorance des critiques français qui méprisaient Aristophane, ne connaissaient pas Shakespeare, et néanmoins imposaient leur goût à l’Europe étonnée, un homme s’est rencontré qui a usurpé et gardé jusqu’à aujourd’hui le premier rang parmi les poètes de la comédie nouvelle et même de toute la littérature comique. […] Grâce à ce système d’équilibre et de pondération qui ne laisse aucune sottise se développer sans que le bon sens ne reçoive un développement parallèle ; grâce à ces docteurs qui savent                           Pour toute leur science, Du faux avec le vrai faire la différence96, le poète, mêlant l’utile à l’agréable, nous empêche de prendre le mal pour le bien, le bien pour le mal, et de tomber dans l’erreur d’Orgon, auquel Cléante disait : Vous ne gardez en rien les doux tempéraments. […] Pourquoi Legrand n’a-t-il pas gardé le sceptre qu’un tel critique lui avait rendu ?

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

Il est bon de s’épargner des éloges aussi cruellement mitigés, & j’offre cette même piece comme un modele qu’il faut bien se garder d’imiter.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Non, je me moque de cet usage, & je veux garder ma fille & mon bien pour moi. […] Pour vous, ô Seigneur de vaste étendue, plongez-vous dans celle-ci ; mais gardez d’ébouler sur la compagnie, car nos reins ne sont pas à l’épreuve des pierres, des montagnes, des tours, des rochers, des buttes & des châteaux.

46. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Ces trois noms, depuis notre enfance, sont logés dans notre cervelle, comme ceux de trois demi-dieux particuliers à notre pays ; sur un rayon de notre bibliothèque, si chétive qu’elle soit, si encombrée de romans nouveaux, nous gardons leurs ouvrages ; nous les montrons à nos enfans, à peu près comme telle mère leur montre l’évangile, et tel père la Déclaration des droits de l’homme. […] Plus que Racine, autant que Molière, le grand homme du jour a gardé la faveur publique ; il est même, sinon plus estime ni plus aimé, du moins plus respecté que Molière ; il tient le dessus dans cette trinité, il est Dieu le père : allons voir quels honneurs ses cardinaux lui rendent !

47. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Il faut qu’il s’écoule un demi-siècle au moins pour qu’on en vienne à être assez maître de son propre génie pour le garder tout entier, même en présence des modèles que nous offraient les littératures plus avancées que la nôtre.

48. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Votre façon d’écrire est fort jolie ; Mais gardez-vous de faire de folie, Ou je saurai, ma foi, vous châtier        Comme un galant.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

On lui demanda ensuite s’il avoit trouvé beau ce qui s’étoit passé sur le théâtre : alors il s’écria qu’il s’étoit bien gardé de regarder trop souvent de ce côté-là : il y avoit là, dit-il, des gens qui s’entretenoient de leurs affaires, & je sais qu’il n’est pas honnête de prêter l’oreille aux discours des personnes qui se parlent.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Des différents Genres en général. » pp. 1-8

Enfin donnons à nos productions les seuls titres, la seule forme qu’elles méritent : il est des palmes pour toutes ; mais gardons nous de prétendre à celles du Cid & du Tartufe, si nous ne sommes réellement avoués par Melpomene ou Thalie.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

Il est des femmes qui ne paroissent belles qu’à la faveur d’une toilette très recherchée, & qu’il faut bien se garder de surprendre avant qu’une Marton savante dans l’art de Latour 4 ait arrangé l’iris 5 de leur teint.

52. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Il garda aussi l’ancien nom, mais adouci, et s’appela Polecenella.

53. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Aux dépens du Bon sens gardez de plaisanter.

54. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Il envoie Spacca, déguisé en courrier, porter à Mezzetin une prétendue lettre du père de Celia, dans laquelle il annonce au marchand qu’il est sur le point de venir la chercher et le prie de la garder chez lui au moins une semaine.

55. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

C’est une enfant qu’il a achetée autrefois à sa mère, qui était trop pauvre pour la garder. […] Et toujours notre honneur veut se garder lui-même.

56. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Empruntée à l’espagnol, elle a gardé une allure de pastorale et de fantaisie qu’on ne retrouve pas dans les autres comédies de Molière ; nous l’estimons supérieure, et de beaucoup, à Don Garcie de Navarre. […] Rendons plutôt justice aux ménagements qu’il fallait que Molière gardât, de peur de déplaire à un monarque jaloux de son autorité, et son protecteur déclaré. […] Un jeune seigneur français est amoureux aussi de la charmante esclave, fille raisonneuse et difficile à garder. […] Dans la scène de la déclaration de Tartufe, elle est contrainte de garder le silence sur les émotions de son cœur ; mais elle ne peut manquer de faire voir au spectateur le mépris que lui inspire un pareil amour. […] Molière s’est bien gardé de tomber dans ce défaut.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

gardez-vous de m’ouvrir trop votre ame.

58. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

qu’est-ce qu’on mettra au-dessus du bon homme Chrysale qui ne permet à Plutarque d’être chez lui que pour garder ses rabats?

59. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Quant à Provençal, il avait quelque mérite à le garder, car c’était un lourdaud, d’intelligence rudimentaire. […] Ainsi, le poète aurait bien vite éprouvé lui-même la douleur qu’il consolait chez autrui, et, à l’éloquence désespérée avec laquelle, six ans plus tard, sans nécessité dramatique, il fait parler une infortune semblable à la sienne, on devine la blessure toujours saignante qu’il avait gardée au cœur. […] Je m’y suis risqué, cependant, mais après avoir demandé l’avis de personnes très compétentes ; je n’ai guère fait que développer leur sentiment, et je leur en rapporterais volontiers la responsabilité si elles ne désiraient garder l’anonyme. […] Mais c’étaient des fanatiques et des sots ; ceux de nos jours, hommes d’esprit doucement sceptiques, ne lui gardent, disent-ils, aucune rancune d’avoir si mal traité leurs devanciers.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Mais gardons nous d’ajouter foi à ses paroles quand il veut exclure de la scene les intriguants à livrée : tout le monde n’est pas en état d’employer des intriguants à talons rouges.

61. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Fions-nous à toutes les impressions du beau et du laid, du sublime, du comique, du tragique, etc. sur notre esprit cl sur notre âme, en priant notre bon ange de nous garder des théories et des définitions, qui ôtent au sens littéraire sa candeur naïve, et de la logique, qui lue la liberté.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Soyons aveuglément de son avis, quand il nous dictera, d’après Horace, des loix poétiques ; mais gardons-nous de décider du mérite d’un Auteur dramatique sur son jugement ; nous mépriserions Quinault, &, toute comparaison faite, l’Auteur d’Armide & de la Mere coquette vaut peut-être bien le Satyrique François. […] Mais ayant oui dire que Moliere s’apprêtoit à jouer les Femmes Savantes, elle jugea à propos de ralentir son zele pour les Anciens ; & la crainte de jouer un rôle sur le théâtre moderne, lui fit garder le silence.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Gardez-vous des finesses qu’il brasse. […] Scarron connoissoit si bien les meilleures pieces espagnoles, que pour faire son roman intitulé, Ne pas croire ce qu’on voit, il a décomposé les meilleures comédies de tout le Théâtre Espagnol ; entre autres, la Dama Duende, la Dame esprit follet ; & la Casa con dos puertas es de mal guardar, une maison à deux portes est difficile à garder.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Un soir qu’on venoit de jouer le Mercure Galant, on demanda au célebre Préville quel étoit l’Abbé qui lui avoit servi de modele : « Je me suis bien gardé de m’attacher à un seul, dit cet acteur judicieux : j’aurois pu le bien copier, on l’auroit reconnu dans sa ville ; mais une fois éloignée de l’original, la copie n’auroit eu rien de piquant : au lieu qu’en prenant ce qui m’a frappé chez tous les petits collets, j’étois sûr de rendre le portrait ressemblant par-tout où il y auroit des Abbés ».

65. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Mais les masques consacrés par la tradition l’emportèrent toujours, et toujours aussi ils gardèrent quelque chose de leur physionomie première et de leur première origine : à Paris, au dix-septième et au dix-huitième siècle, le docteur parlait encore le dialecte de Bologne et Arlequin le dialecte de Bergame.

66. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Commencez à l’épousseter, et gardez-vous de faire mal aux habits qui ne sont pas coupables.

67. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

C’est aussi par paresse que je me suis servi de l’Avare de Molière. » Il faut se garder de l’excès des meilleures choses et le patriotisme lui-même peut faire dire parfois des sottises. […] Vous croyez que tout le bonheur possible consiste à avoir de l’argent et à le garder ; vous croyez que, s’il y a un paradis, c’est un lieu où chacun a beaucoup d’argent et peut le garder sans crainte des voleurs. […] Le vrai Onuphre, qui veut acquérir et entretenir une réputation d’intégrité et de sainteté, se gardera bien de donner toujours raison aux forts. […] Non, Don Juan n’a pas gardé le sentiment de l’honneur ; Don Juan est une espèce. Mais Don Juan est une espèce qui a gardé quelques gestes instinctifs de la classe dont il est.

68. (1910) Rousseau contre Molière

En effet, j’observe que ces gens si paisibles sur les injustices publiques sont toujours ceux qui font le plus de bruit au moindre tort qu’on leur fait et qu’ils ne gardent leur philosophie qu’aussi longtemps qu’ils n’en ont pas besoin pour eux-mêmes. […] mon cher, gardez votre argent ; ne faites pas le commerce ! […] Quand vous l’aurez, gardez qu’on ne vous la dérobe. […] Vous croyez que tout le bonheur possible consiste à avoir de l’argent et à le garder. […] Nulle part assurément, si ce n’est à la première scène du premier acte, où Arnolphe expose ses théories sur l’éducation des femmes et sur « les vertus d’ignorance que les femmes doivent avoir et doivent garder.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445

On doit bien se garder de confondre le vrai avec le vraisemblable ; il y a très grande différence de l’un à l’autre : aussi n’est-ce pas sur le vrai qu’il faut imaginer, construire, filer, nouer, dénouer une piece, parceque bien des faits vrais ne peuvent pas se mettre en action, ou que, n’arrivant pas communément, ils paroîtroient incroyables à la plupart des spectateurs.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

Je me garderai de prononcer.

71. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Voici l’idée que le poète nous donnera de la société de madame de La Sablière 68 : Je vous gardais un temple dans mes vers… L’apothéose à la voûte eût paru : Là, tout l’Olympe en pompe eût été vu Plaçant Iris sous un dais de lumière.

72. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Louvois lui-même ne crut pas devoir garder sa mauvaise humeur. […] Ce qui se passait dans les mystères ne pouvait être divulgué sans crime : c’est par là que l’auteur de la dissertation explique ce silence absolu, difficile à exprimer autrement, que jusqu’au siècle d’Apulée, les écrivains, surtout les poètes de la Grèce et de Rome, ont gardé sur les aventures si poétiques de Psyché.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Saisissons avec empressement tout ce qui se présentera dans nos sociétés sous un aspect moral & comique ; mais gardons-nous bien d’imaginer que toute aventure qui nous a déridés en passant, doive également amuser le public.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Valere, dans le Dépit amoureux, s’est marié secrètement Mascarille, son valet, craint que l’affaire n’éclate, & qu’on ne le punisse d’avoir gardé le secret : il nous apprend par un monologue, qu’il a tout révélé.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Il faut bien se garder encore de confondre toutes les pieces à scenes détachées dans lesquelles une Divinité préside.

76. (1802) Études sur Molière pp. -355

S’il est vrai qu’un auteur n’est jamais mieux peint que dans ses ouvrages, par le but qu’il s’y proposa, par les amis, par les ennemis qu’ils lui firent ; c’est d’aujourd’hui que les temps, les lieux, les circonstances, tout va concourir à nous développer l’âme et le génie de Molière : aussi me garderai-je bien d’oublier l’un, pour ne m’occuper que de l’autre ; et c’est à la lin de cet ouvrage seulement, que le lecteur pourra se dire, je connais Molière. […] Cependant, d’après ce dernier vers, l’actrice doit bien se garder de prendre le ton et les manières d’une jeune personne tout à fait décidée : elle doit continuer de façon à pouvoir dire avec justesse : Je n’entends point de mal à tout ce que j’ai fait. […] Même pièce, Scapin, sous prétexte de faire voir de près, à la belle Angelica, les bagues de Magnifico, les lui présente, et la force de les garder, en disant que Magnifico lui en fait présent ; Magnifico enrage et n’ose démentir son valet. […] Nous nous garderons de prononcer si c’est la faute du sujet, on le doit à Louis XIV ; respect, reconnaissance aux souverains, quand ils veulent s’occuper des arts ; ils ont si rarement de pareilles fantaisies ! […] D’un autre côté, Phedria, fils de Chremès, se laisse prendre par les charmes d’une chanteuse trop exactement gardée par un marchand d’esclaves fort intéressé.

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