elle touche légèrement mais avec dignité l’objet de sa lettre a madame de Saint-Géran. […] « Madame Scarron, continue madame de Caylus, en fut touchée comme une mère tendre, et beaucoup plus que la véritable.
Apprenez que le capitaine de ce vaisseau, touché de ma fortune, prit amitié pour moi, qu’il me fit élever comme son propre fils, & que les armes furent mon emploi dès que je m’en trouvai capable ; que j’ai su depuis peu que mon pere n’étoit point mort, comme je l’avois toujours cru ; que, passant ici pour l’aller chercher, une aventure par le ciel concertée me fit voir la charmante Elise ; que cette vue me rendit esclave de ses beautés, & que la violence de mon amour, & la sévérité de son pere, me firent prendre la résolution de m’introduire dans son logis, & d’envoyer un autre à la quête de mes parents. […] Enfin le ciel plus doux, touché de ma misere, Lui fit naître en l’esprit un dessein salutaire ; Il partit, me laissant par bonheur sans enfants. […] Son repos, son honneur devroient bien vous toucher.
Les efforts qu’il vient de faire lui causent une soif si ardente qu’il croit toucher à son heure derniere. […] Le Roi, touché des malheurs de son fils, mais plus alarmé par l’emportement de son caractere, imagine de lui faire prendre un breuvage somnifere, & de le faire porter, pendant son sommeil, au milieu de sa Cour, au risque de le faire reporter dans la tour par le même moyen, s’il abuse de son autorité. […] Il se jette aux pieds du Roi, qui, vivement touché du repentir de son fils, s’accuse d’avoir trop légérement ajouté foi aux prédictions des astres que la vertu sait toujours démentir.
Dans ces récriminations incessantes, Alceste a souvent raison au fond ; mais, poussant tout à l’extrême, il gâte tout ce qu’il touche. […] Il n’est pas besoin de répéter après Molière lui-même que dans Tartuffe il a voulu stigmatiser le vice qui se revêt du manteau de la religion, tout en professant le plus grand respect pour tout ce qui touche au vrai sentiment religieux. […] « Quand il s’agit de toucher à des choses aussi graves que les croyances et les pratiques religieuses, ajoute-t-il, il faut avoir les mains bien pures. […] Pendant le siège de Paris en 1870-71, les aliénés résidant dans les asiles qui touchent presque aux fortifications, assistaient aux scènes de ce siège sans y croire cependant ; ils interprétaient la canonnade continuelle, le mouvement des troupes, etc., dans le sens des passions qu’ils devaient à leur état cérébral. […] C’est beaucoup sans doute ; mais elle n’a pas touché aux effets naturels des passions, parce que, de même que les écoles qui l’ont précédée et celles qui l’ont suivie, elle a considéré ces effets comme entièrement facultatifs, comme indépendants de toute loi, comme étrangers par conséquent à toute science.
Elle me touche assez pour m’en charger moi-même ; &, sans autre détour, je vous dirai que l’honneur d’être votre gendre est une faveur glorieuse que je vous prie de m’accorder. […] Touchez là, Monsieur ; ma fille n’est pas pour vous.
Mes enfants, leur dit-il, je vais vous découvrir ma manie : je n’ai pu refuser ces mille écus à ce Banquier qui est mon intime ; à cela près je ne fais aucun usage de mon argent de peur qu’il ne se dissipe ; mon dessein est de n’y pas toucher tant que je vivrai, vous le trouverez après ma mort : je le destine à celle de vous deux dont je serai le plus content ; je le partagerai si je m’apperçois que votre tendresse soit égale. […] Alors les trois ingrats, autant pour plaire à la fausse Comtesse, qui ne peut estimer, dit-elle, des fils dénaturés, que pour arracher quelque nouvelle somme à leur bon-homme de pere, feignent d’être touchés de son sort, & font à qui mieux mieux pour se surpasser en générosité.
Prenant à corps, parmi les gens qui l’avaient attaqué, ceux qui touchaient de plus près au roi, les chefs laïques de la cabale, il avait hardiment fait voir que leur fait n’était qu’hypocrisie, il avait placé dans leur bouche même l’éloge du vice à la mode, du grand moyen de parvenir, caricaturé le prince de Conti peut-être, les raffinés, les corrompus, athées au fond, et mêlé cette satire à une étrange comédie où lui-même se permettait des libertés inconnues et lançait, dans la scène du Pauvre, ce mot d’humanité qui, sautant par-dessus le siècle, ne devait être relevé que dans le nôtre. […] Ce ne sont pas non plus des retouches de cette nature qui peuvent avoir touché l’esprit du roi : s’il a permis l’œuvre en 1669, après avoir maintenu la défense dix-huit mois encore, d’autres raisons évidemment se sont jointes à ces satisfactions telles quelles. […] Orgon, touché, veut connaître ce dévot personnage ; il s’adresse au valet qui a sa leçon faite. — Oh ! […] Il fait pénitence avant la faute pour que Dieu, touché, la lui permette comme une récompense. […] A l’artiste de toucher juste et ne pas tirer du public cette dissonance cruelle, le rire de la farce se fourvoyant dans la comédie.
Aucun préjugé ne la roidit contre le plaisir d’être touchée, amusée ou ravie. […] Elle croit au génie de Molière, parce que ses comédies la touchent ; elle croit à la beauté de L’École des femmes, parce qu’elle la sent, et ce sentiment remplit son âme d’une certitude intime qui défie tous les doutes. […] Car elle sait que ces choses-là ne sont point belles, si elles ne plaisent qu’à ses sens ou ne touchent que son cœur, sans pouvoir être en même temps admirées, ni d’elle, ni de personne. […] Ne cherchez pas de raisonnements pour vous empêcher d’avoir du plaisir, et quand vous lisez une comédie, regardez seulement si les choses vous touchent. […] « Je conjure mes critiques d’avoir assez bonne opinion d’eux-mêmes pour ne pas croire qu’une pièce qui les touche, et qui leur donne du plaisir, puisse être absolument contre les règles. » (Préface de Bérénice.)
Ils avaient cependant poussé si loin la raillerie, que Molière, touché de la patience de La Fontaine, ne put s’empêcher d’en être piqué pour lui, et de dire à Descoteaux, en le tirant à part au sortir de table : Nos beaux esprits ont beau se trémousser, ils n’effaceront pas le bonhomme.
Il paroît touché de remords ; mais la vue de deux jolies paysannes les dissipe bien vîte. […] C’est un dessein que votre sœur elle-même a pris : elle a résolu sa retraite, & nous avons été touchés tous deux en même temps. […] Arlequin soupire en voyant la table couverte d’une infinité de mets, auxquels il n’ose pas toucher. […] Après une touche si considérable, tu t’étonneras que je me sois exposé à y mettre la main ; mais apprends que je me connois trop pour m’être flatté d’en faire quelque chose d’excellent, & que la Troupe dont j’ai l’honneur d’être, étant la seule qui ne l’a point représentée à Paris, j’ai cru qu’en y joignant ces superbes ornements de théâtre qu’on voit d’ordinaire chez nous, elle pourroit profiter du bonheur qu’un sujet si fameux a toujours eu ».
Elle s’est toujours soutenue au théâtre, et fait voir que Quinault avait plus d’un talent : elle est bien conduite : les caractères et la versification sont d’une touche naturelle, mais un peu faible. […] On sait que le repentir de Rodope, qui a méconnu sa mère un moment, a toujours fait verser des larmes : l’auteur a touché un des endroits du cœur humain les plus sensibles. […] Au bout de quelque temps, Achmet eut affaire à Constantinople ; il y mena ses deux esclaves, dont il rendit la captivité très rigoureuse jusqu’à ce que la famille de Regnard lui fit toucher une somme de douze mille livres, qui servit à payer sa rançon, celle de son valet de chambre et de la Provençale. […] Rien ne s’opposait plus à leur union; et ils croyaient, après tant de traverses, toucher au moment le plus heureux de leur vie, lorsque Deprade, que l’on croyait mort, reparut tout à coup avec deux religieux mathurins qui l’avaient racheté.
Ces braves gens délient avec peine les cordons de leur bourse, et menacent sans cesse leurs fils de les déshériter; mais leur cœur de père, facile à toucher, se rend bientôt au vœu des jeunes gens. […] Boileau fut si touché de ce procédé, que, dans les éditions suivantes de ses satires, il effaça le nom de Boursault ; mais comme il lui fallait une rime en ault, il substitua le nom de Perrault. […] On en était venu jusqu’à toucher à son caractère. […] Nous allons toucher encore une matière délicate il s’agit de la source éternelle et classique du ridicule, c’est-à-dire des maris qui sont ou qui se croient trompés dans leur foi conjugale. […] Le même duc de Lauzun disait, d’un autre côté, à son confesseur, toutes les fois qu’il touchait cette question des legs et des dons pieux: parlez-moi latin, mon pire, parlez-moi latin.
Arnolphe a vu Agnès et elle était tranquille : hé oui, tranquille ; elle le tue, et n’a pas l’air d’y toucher ! […] Il est fort tard, sept heures au moins, la nuit est profonde, les porteurs de lanternes éclairent la montée en carrosses ou en chaises ; les seigneurs prennent congé des dames, les plumes balayant la terre ; touche chez Arthénice ! Touche chez Scudéry ! […] Mais il faut que je m’arrête ici : l’amour de mon sujet ne m’a que trop entraîné déjà. — J’espère d’ailleurs, toucher prochainement un mot de cette histoire, dans une autre conférence sur le chef-d’œuvre que je viens de nommer. […] On me dit fort que tous les jeunes hommes sont des trompeurs, qu’il ne les faut point écouter, et que tout ce que vous me dites n’est que pour m’abuser ; mais je vous assuré que je n’ai pu encore me figurer cela de vous, et je suis si touchée de vos paroles, que je ne saurais croire qu’elles soient menteuses.
si sur vous je puis avoir crédit, Si vous êtes sensible aux prieres d’un frere, Quittez un tel dessein, & n’ôtez point Valere Aux vœux d’un jeune objet dont l’intérêt m’est cher, Et qui, sur ma parole, a droit de vous toucher. […] Si Monsieur votre pere étoit homme farouche, Passe : mais il permet que la raison le touche ; Et lui-même m’a dit qu’une confession Vous va tout obtenir de son affection.
Dans la nuit claire-obscure, une flamme bleue, sans blesser ce qu’elle touche, çà et là danse et parcourt en zig-zag tous les points de l’horizon fantastique ; les fleurs en feu s’éteignent, se rallument ; des esprits chuchotent dans le vent, et les montagnes se dressent, vagues formes vacillantes, dans le clair de lune indécis : c’est l’image de la poésie romantique122. […] Le domaine de la satire touche de très près au domaine de Cornus ; l’épigramme en marque la frontière.
Tout le monde sait que dans une piece en cinq actes, le premier doit servir à l’exposition ; que l’intrigue doit se nouer au second ; que dans le troisieme elle doit toucher au moment de se dénouer, & se nouer avec plus d’embarras qu’auparavant, pour fournir au quatrieme ; & qu’enfin elle doit se dénouer tout-à-fait au cinquieme. […] Au reste, ton amour me touche au dernier point, Mignonnette, & je veux qu’il ait sa récompense.
Je te croyois touché de mon chagrin. […] Il part ; il touche la somme, revient bien vîte sur ses pas, guidé par l’amour.
. — Menjaud « Est-il besoin de vous rappeler que nous touchons aux dernières représentations de mademoiselle Mars ? […] quelle peur de toucher à ces fleurs sacrilèges, volées par un païen sur un tombeau !
N’est-il pas encore bien édifiant que dans la même piece Sganarelle veuille voir & toucher le sein de la nourrice ? […] Enfin les Comédiens, touchés de compassion, l’invitent à dîner chez leur Chef. […] Un suc toujours égal est préparé pour eux : Leur pied touche aux enfers, leur cime dans les cieux.
Touchez là, Monsieur Dimanche. […] Que je sois un maraud déshonoré cent fois, Si l’on m’a vu toucher un sou depuis six mois ! […] Que votre cœur pour moi se laisse un peu toucher !
Il est vrai que la royauté était hors d’atteinte et qu’elle se montra très facile sur tout ce qui ne la touchait point. […] Le génie de Molière s’y produit dans toute sa force, avec une aisance, une pureté, une touche plus sûre peut-être encore que celle du Misanthrope, et, si on osait le dire, du Tartuffe même. […] Ce qui prouve victorieusement la parenté et la puissance de leur génie, c’est le don qu’ils possèdent au même degré de transformer ce qu’ils touchent, et de s’assimiler ce qu’ils empruntent.
Pourquoi faut-il que cette grande figure du poète moraliste soit la statue dont la tête d’or semble toucher le ciel, tandis que ses pieds d’argile s’enfoncent dans la boue585 ? […] Le chagrin des vieux jours ne peut aigrir mon âme Contre les doux transports de l’amoureuse flamme ; Et, bien que mon sort touche à ses derniers soleils, Je dirai, que l’amour sied bien à vos pareils ; Que ce tribut qu’on rend aux traits d’un beau visage De la beauté d’une âme est un clair témoignage, Et qu’il est malaisé que, sans être amoureux, Un jeune prince soit et grand et généreux... […] Un mal d’opinion ne touche que les sots, Et je prendrais pour ma devise : Moins d’honneur et plus de repos..
Guillaume part en effet pour manger l’oie & toucher l’argent du drap. […] Guillaume, croyant manger une oie & toucher de l’argent, se trouve rejetté bien loin de son attente par le faux délire de Patelin ; celle enfin de l’audience. […] Dans la premiere piece, lorsque Guillaume va pour manger l’oie & toucher de l’argent, que Patelin le régale & le paie en sornettes, il se retire bonnement en disant que le diable a sans doute pris son drap.
Dupuis dit à Desronais qu’il est un étourdi, qu’il n’est pas libre ce jour-là, montre la lettre de la Comtesse : Desronais est anéanti ; Mariane sent la plus vive douleur : Dupuis est enchanté ; mais Mariane, touchée des remords de Desronais, lui pardonne. […] L’or qui poisse leurs mains, s’attache comme le miel aux doigts de ceux qui le touchent. […] Lucas, surpris de s’être laissé toucher par cette mijaurée, apperçoit Richard, court à lui, le trouve bien chagrin de n’avoir pu se jetter aux pieds du Roi, comme il l’avoit projetté, pour lui demander justice contre le Marquis de Concini.
Quant à la sublime humilité du repentir, aux trésors de la miséricorde divine, avec quelle grandeur et quelle douceur ces choses sont encore exprimées par done Elvire à don Juan : « Je sais tous les dérèglements de votre vie ; et ce même ciel, qui m’a touché le cœur et fait jeter les yeux sur les égarements de ma conduite, m’a inspiré de vous venir trouver758, et de vous dire de sa part que vos offenses ont épuisé sa miséricorde, que sa colère redoutable est prête de tomber sur vous, qu’il est en vous de l’éviter par un prompt repentir, et que, peut-être, vous n’avez pas encore un jour à vous pouvoir soustraire au plus grand de tous les malheurs. […] Ce n’est ni un timide, ni un indifférent en ces matières, qui aurait touché des points délicats comme celui-ci, qu’indique F. […] D’ailleurs Molière a sur Pascal l’avantage de n’avoir touché ces points là qu’en passant, en se gardant d’attacher une importance qu’ils n’avaient réellement pas, à quelques livres de rêveries mystiques et casuistiques, que les jésuites furent presque aussi étonnés que leurs adversaires de voir exhumer par Pascal avec une méchanceté et une petite mauvaise foi que tout l’esprit n’excuse pas.
Depuis quand savez-vous que j’ai touché son cœur ? […] qu’aura cet amour qui me touche ?
L’argent me touche peu : c’est un mariage d’inclination. […] Je suis trop touché de voir mon ami ruiné, ainsi que sa famille.
Grammaire, rhétorique, histoire, philosophie : il a touché à toutes ces matières, gardien vigilant des règles, du bon goût, de la raison.
Baron a toujours été un de ces sujets heureux qui touchent à la première vue. […] Molière fut ravi que Baron revînt touché et reconnaissant. […] Cependant je sens bien que je finis. » La Molière et Baron furent vivement touchés du discours de M. de Molière, auquel ils ne s’attendaient pas, quelque incommodé qu’il fût. […] Aussitôt que Molière fut mort, Baron fut à Saint-Germain en informer le roi ; Sa Majesté en fut touchée, et daigna le témoigner. […] Il y mourut, et le curé en fut si fort touché, qu’il n’eut pas le courage de l’enterrer ; et il pria un autre curé de ses amis de faire les cérémonies à sa place.
L’orgueil de l’hérésie est un vice que l’on peut blâmer mais lorsqu’on parle d’hypocrisie, ce n’est pas de cela qu’il s’agit, et pour vouloir frapper deux adversaires à la fois, s’exposent à n’en toucher aucun. […] secrètes ; nous y avons touché incidemment dans les pages précédentes ; mais comme la même question se reproduira au sujet de Don Juan, nous l’ajournons pour la traiter à fond après l’examen de ce second ouvrage. […] Nous retrouvons ici le problème déjà discuté : la comédie a-t-elle le droit de porter sur le théâtre les choses sacrées, et de peindre, même pour les blâmer, les vices qui touchent à la religion ? […] » Ce dernier mot bref et irrité, par lequel don Juan coupe court à la prédication de son valet, ne prouve-t-il pas qu’il a été touché au vif et que les paroles de Sganarelle ont été à leur adresse ? […] Nous touchons ici à ce qui nous paraît être le vrai sujet du Misanthrope, à savoir le conflit de la vertu et du monde.
Geoffroy développe ingénieusement les points qu’il vient de toucher. […] Il ne touchera personne. […] Je vais maintenant toucher un point plus délicat encore. […] Elle aura beau déployer des trésors de sensibilité ; je n’en serai touché que médiocrement. […] Si nous touchons terre un instant, cet instant suffit pour nous gâter le plaisir de ces inventions comiques.
L’un touche à la délicatesse, l’autre à la dignité du poète, et tous les deux à son honneur. […] La question, comme on va le voir, ne touche pas seulement à l’honneur d’un membre de cette famille, elle se relie à l’histoire du théâtre au dix-septième siècle. […] Il s’agit ici d’un fait qui touche au caractère de Molière et au degré d’estime qu’il mérite : on me permettra donc d’y regarder d’un peu près. […] Pourquoi lui prêter confiance en ce qui concerne 4e corps de La Fontaine et le rejeter en ce qui touche la sépulture de Molière, que ce même récit disait être inhumé au même endroit ? […] Léopold Delisle, Henri Bordier et A. de Montaiglon, des écrivains ayant une autorité incontestée pour tout ce qui touche à Molière, comme MM.
Baron a toûjours été de ces sujets heureux qui touchent à la premiere vuë. […] Ce fut cette fâcheuse situation qui toucha Moliere. […] Moliere fut ravi que Baron revînt touché, & reconnoissant. […] Il ne manquoit aucun des accens & des gestes necessaires pour toucher le Spectateur. […] La Moliere & Baron furent vivement touchez du discours de M. de Moliere, auquel ils ne s’attendoient pas, quelque incommodé qu’il fût.
C’est un genre faux, agréablement touché par un homme de génie271.
Nous fûmes tous touchés de ce discours, & Antiphon prenant d’abord la parole : voulez-vous, dit-il, que nous allions voir ? […] Nous demandons ce que c’est ; une femme nous dit en soupirant, que nous pouvions voir là quelque chose de pitoyable en des personnes étrangeres, & qu’à moins d’être insensibles, nous en serions touchés.
Tous ces entremetteurs infâmes, tous ces valets, âmes damnées du vice et de la débauche, travaillent cependant à des causes justes, nobles, touchantes ; ils sont tendres, compatissants, désintéressés ; ils ont un esprit qui touche au génie : cela est faux dans la réalité. […] Le même reproche s’adresse au Valère du Mariage forcé, au Clitandre de l’Amour médecin, à l’Adraste de l’Amour peintre, au Valère du Médecin malgré lui, à l’Eraste de M. de Pourceaugnac, à l’Octave et au Léandre des Fourberies de Scapin : tous ces jeunes hommes mêlent des ruses honteuses, dégradantes, à la noblesse d’un amour qui touche au sublime par le dévouement et la délicatesse.
« Comme l’avide guerrier de Tarse, renversé de son cheval, se releva touché de repentir et ne désirant que la croix avec le Christ, ainsi Genest, au moment où il va se jouer du baptême, a reconnu son erreur véritable dans des eaux feintes. […] Mezzetin, pour le toucher, lui offrit le tiers de la récompense qu’il recevrait de son maître, et passa au moyen de cette promesse.
& quel inhumain, quel barbare ne seroit touché par de telles larmes ! […] Il est aisé de nous toucher ; Et nous sommes humains plus qu’on ne sauroit croire. […] Dans une tragédie, ouvrage d’importance, Que faut-il pour toucher les cœurs ?
C’est un homme unique ; ses pièces touchent à la tragédie, elles saisissent ; et personne en cela n’ose l’imiter. […] L’épisode de notre histoire qui touchait à son dénouement, la Fronde, ressemblait à quelque combinaison grandiose de la Commedia dell’arte. […] Il est le chef reconnu ; c’est lui qu’on appelle aux États, lui qui touche les gratifications. […] « Molière, dit Sainte-Beuve, était-il et demeurait-il aussi touché de la réparation que de l’injure ? […] La force de sa nouvelle création ne touchait pas les raffinés, les précieux, dont le goût trop délicat était blessé par certains détails.
Il faut convenir aussi que cet excellent acteur possédait à un si haut degré de perfection ce merveilleux talent, qu’il touchait plus de cœurs par les seules simplicités d’une pure nature que n’en touchent d’ordinaire les orateurs les plus habiles par les charmes de la rhétorique la plus persuasive.
En outre, Scaramouche et sa femme Marinette, qu’il avait emmenée avec lui, touchaient, à la date de 1664, un supplément de pension personnelle, ainsi qu’il résulte des mêmes comptes : « À Tiberio Fiurelli dit Scaramouche, comédien italien, pour ses gages, tant de lui que de sa femme, pendant une année finie le dernier juin 1664… 200 liv. » Ce n’est pas tout. […] On aura remarqué encore que les comédiens de la troupe italienne touchent tour à tour la pension de la troupe.
Shakespear peut paraître gai Aux lords d’Angleterre, Schiller est bien intrigué, Sa touche est légère ; Mais du drame fatigué, Par sa verve subjugué, J’aime mieux Molière, ô gué, J’aime mieux Molière.
Les uns et les autres, à peine ils eurent touché à l’ancienne comédie, ils trouvèrent qu’elle était impuissante à satisfaire leur fantaisie, et Poquelin, pour leur plaire, inventa Le Docteur amoureux, Le Maître d’école et Les Trois Docteurs. […] Le roi ne touchait pas encore à la grandeur dont il fit profession plus tard, mais chacun disait qu’il était le plus honnête homme de son royaume. […] La reine ingénue, et repentante de ces danses et de ces fêtes, mademoiselle de La Vallière, enfin touchée, et comprenant la vanité de ces désordres et de ces scandales, y renonça, et s’en fut prendre le voile à Chaillot, sous la parole ardente de Bossuet.
Aujourd’hui un tout autre sentiment dirige les recherches dans le même sens, c’est l’intérêt de plus en plus vif qui s’attache à tout ce qui a pu servir son génie, c’est le désir de montrer comment l’imagination ne crée point de rien, comme quelques-uns se le figurent, mais transforme et vivifie ce qu’elle touche, et d’une chose morte fait une chose impérissable.
Louis XIV parut peu touché de cette mort qu’il avait causée.
« Il est vrai, Messieurs, que mon Principal l’a demandée, & qu’il n’a rien à dire contre elle, sinon que c’est une honorable & honnête personne : mais c’est cependant une chose dure, que de forcer quelqu’un à se marier malgré lui ; ce seroit proprement appuyer les fondements de sa maison sur l’enfer : avec cela, comme mon Principal ne l’a point vue, encore moins touchée, elle est aussi bonne qu’elle étoit auparavant.... » (Il passe de l’autre côté.) […] C’est une autre affaire encore qui me touche bien plus, & je veux que tu me la dises. […] En effet, les Turcs n’ont garde de toucher l’argent des Chrétiens, à cause qu’il a une croix. […] si d’amour tu ressentois l’atteinte, Tu plaindrois moins ces mots qui te coûtent si cher, Et qu’avec tant de peine il te faut arracher ; Et cette avare Echo, qui répond par ta bouche, Seroit plus indulgente à l’ennui qui me touche.
Molière y répond comme aux autres, en passant gaillardement à côté, de façon à faire voir que le scrupule des âmes délicates le touche peu. […] La famille de Bourdaloue touchait à la noblesse. […] Bourdaloue attaque le cœur par des points plus accessibles, il y touche des fibres moins paralysées ! […] Les intérêts de Dieu, c’est-à-dire ce qui touche son culte, la religion, sa loi, son honneur, sa gloire ne peuvent jamais être balancés par nul autre intérêt. […] Une femme du monde, honnête au fond de sa frivolité, et touchée de cet amour vrai et de cette souffrance dont elle est cause, s’interroge et réfléchit.
Au moins, je vais toucher une étrange matiere, Ne vous scandalisez en aucune maniere.
Il croit toucher au but. […] Elle ne redoute plus ni la prison sur terre, ni les chaudières bouillantes de l’enfer, et quand Arnolphe, étonné, dépité, désespéré, se trouve à ses pieds, prie, implore, elle est à son tour cruelle, elle se venge impitoyablement… Tenez, tous vos discours ne me touchent point l’âme, Horace avec deux mots en ferait plus que vous… C’est la nature qui triomphe de toutes les entraves que l’égoïsme humain prétendait lui imposer, et Molière chante ce triomphe. […] Une petite larme ou deux ; des bras jetés au cou ; un mon petit papa mignon, prononcé tendrement, sera assez pour vous toucher… Quelle simplicité, quel excellent réalisme !
En ce qui touche ce monument : Considérant que les plans et modèle qui ont été présentés par M. […] En ce qui touche les voies et moyens : Considérant qu’ils se composent déjà de 81,000 f., suivant le détail ci-dessus, parmi lesquels figurent les fonds provenant de la souscription, dont il y a lieu d’autoriser le versement à la caisse municipale. Considérant, en ce qui concerne la part que la ville de Paris est appelée à prendre dans la souscription du monument de Molière, que ce grand homme, dont les arts n’ont pas encore suffisamment honoré la mémoire, est né à Paris, qu’il y a fait ses études, qu’il y a passé presque toute sa vie, qu’il y a exercé sa profession, qu’il y a écrit ses chefs-d’œuvre, qu’il y est mort, et, qu’en un mot, il n’y a pas un des rayons de sa gloire qui ne brille sur sa ville natale ; Que lorsqu’il est question de lui ériger un monument digne de cette gloire, Paris, qui déjà y a contribué par les souscriptions particulières des chefs et des employés de son administration, de ses conseillers municipaux, d’un grand nombre de ses habitants, et notamment des sociétaires de la Comédie française, et, à leur exemple, des artistes des autres théâtres de la capitale ; Paris, disons-nous, ne veut pas, en tant que commune, rester étranger à cette Œuvre ; Considérant que la souscription de Paris, jointe aux 81,000 f. déjà disponibles, rend possible de commencer, dès à présent, les travaux ; Considérant, en ce qui touche le mode d’exécution de ces travaux, qu’ils ne sont pas de nature à être soumis à une adjudication, et qu’il convient qu’il y soit pourvu au moyen de traités passés avec des entrepreneurs connus ; DELIBERE : 1° Le projet de fontaine monumentale dédiée à Molière, à ériger à l’angle des rues Richelieu et Traversière-Saint-Honoré, est approuvé, sauf les modifications ci-dessus indiquées.
Emilie est aimable, & je lui rends justice : Mais j’admire ses traits, sans en être touché ».
Nous avons même un peu touché aux pieces à caractere, en remarquant que dans le Distrait de Regnard, une distraction du héros auroit dû amener la catastrophe, & non un mensonge de son valet.
Du reste, il a mis dans ces changements toute la discrétion, toute la réserve, toute l’absence de prétention personnelle, que commandait le grand nom de Molière à un écrivain digne de l’admirer ; et, comme ces artistes adroits qui rendent une seconde vie aux chefs-d’œuvre du pinceau, en les transportant sur une toile nouvelle, et en réparant les outrages qu’ils ont reçus du temps, il a, si je l’ose dire ainsi, mis sa versification au ton de celle de Molière, évité soigneusement tout ce qui pouvait déceler une touche trop moderne, et mérité qu’en plus d’un endroit on pût attribuer au maître lui-même l’heureux travail de l’élève. […] Mais, à cette époque, les pieux scrupules de Louis XIV allaient croissant avec ses années, et les dépositaires de son autorité se montraient de plus en plus sévères sur tout ce qui pouvait toucher la religion.
Rien de plus impertinent & de plus ridicule que d’amasser du bien avec de grands travaux, & élever une fille avec beaucoup de soin & de tendresse, pour se dépouiller de l’un & de l’autre entre les mains d’un homme qui ne nous touche de rien ? […] Quelque temps après, Boileau, surpris & touché d’un bon procédé que Boursault eut pour lui, se raccommoda sincérement.
Il écrit à Racine les vers suivants : Et qu’importe à nos vers que Perrin les admire, Que l’auteur du Jonas s’empresse pour les lire ; Qu’ils charment de Senlis le poète idiot127, Ou le sec traducteur du français d’Amyot, Pourvu qu’avec éclat leurs rimes débitées Soient du peuple, des grands, des provinces goûtées, Pourvu qu’ils puissent plaire au plus puissant des rois, Qu’à Chantilly Condé les souffre quelquefois, Qu’Enghien en soit touché, que Colbert et Vivonne, Que La Rochefoucauld, Marsillac et Pomponne, Et mille autres qu’ici je ne puis faire entrer, À leurs traits délicats se laissent pénétrer ! […] Elle appréciait ces hommes illustres, elle les aimait, elle avait quelque chose de leur talent, beaucoup de la sagesse de leur esprit, un goût aussi pur en littérature, seulement plus délicat en tout ce qui touchait à la décence et peut-être à la morale.
L’Auteur nous fait partir d’un point où il seroit obligé de nous traîner ; au lieu qu’en entrant dans la lice, nous voyons le but, nous y touchons presque.
La Farce qu’il nous raconte n’aurait, comme une infinité d’autres, laissé aucune trace sans doute dans l’histoire de notre théâtre, si elle n’avait touché à la politique.
Mais, si j’ai de la reconnaissance pour l’habile critique qui m’a fait toucher du doigt la vanité des brillantes fantaisies de ma jeunesse, j’ai aussi la prétention d’être parvenu depuis quelque temps déjà à l’âge et aux travaux solides de la raison et de l’expérience, et d’avoir dépassé le Chevalier, qui s’est contenté de détruire et qui n’a rien fondé. […] Leurs pieds sont scellés l’un contre l’autre ; leurs bras descendent à angle droit sur leur corps où ils adhèrent ; leurs mains se touchent, posées sur leurs genoux serrés. […] Il s’égaie des sots de la comédie et de leurs sottises ; mais il aime dans un exemple particulier toucher une vérité universelle. […] « Je ne comparerai Shakespeare, dit-il, ni à l’Apollon du Belvédère, ni au Gladiateur, ni à l’Antinoüs, ni à l’Hercule de Glycon, mais bien au saint Christophe de Notre-Dame, colosse informe, grossièrement sculpté, mais entre les jambes duquel nous passerions tous, sans que notre front touchât à ses parties honteuses. » Paradoxe du comédien. […] Ses pièces touchent au tragique… Sincérité est bien le terme dont il faut se servir en partant de lui.
Aussi peu il est permis de toucher à Tartuffe, aussi fort peut-on toucher à L’Amour médecin. […] Dans ses lettres à M. le maréchal de Bellefonds, l’évêque de Meaux raconte d’un style attristé, grave et touché tout ensemble, ce drame caché dont M. […] Ce Bragelone est toujours le même ; il faisait planter du chèvrefeuille au premier acte, il n’ose pas toucher aux reliques de sa maîtresse ! […] » Ces amoureux petits discours, si jolis et si bien placés dans cette chapelle des carmélites et dans une circonstance si solennelle, ne touchent pas, le moins du monde, la sœur Louise de la Miséricorde. Le roi s’en va en disant : — « Je ne veux pas t’entendre, — Ne me touche pas !
Alceste m’a touché, et ses récits encore M’offrent un vrai malheur, Monsieur, que je déplore. […] on ose y toucher ! […] Mais Rousseau a ajouté : « surtout avec un air d’approbation… » C’est ici qu’il touche le point juste et le point délicat. […] Et, sans sortir de la cour, n’a-t-il pas encore vingt caractères de gens où il n’a pas touché ? […] Cette forme intermédiaire, Molière la crée dans Don Juan et dans Tartuffe et y touche dans l’Avare, y touche seulement parce qu’il traite de l’avare en tant que sot beaucoup plus qu’en tant qu’horrible ; mais le plus souvent il ne touche qu’aux défauts, lesquels sont risibles, et il ne peut pas faire autrement.
parceque le spectateur est continuellement balloté par des événements qui se contrarient sans cesse, qui l’éloignent de la conclusion quand il croit y toucher, ou qui l’en rapprochent tout-à-coup quand il pense en être bien loin.
Toutes les fois qu’il n’a pas été enchaîné par des motifs aussi puissants, les agréments ont été faits pour les pieces, & non les pieces pour les agréments : aussi peut-on à volonté les admettre ou les retrancher sans toucher aux beautés solides de la piece.
Il lui dit que son gendre doit beaucoup à plusieurs marchands de son pays, & qu’il a promis de les payer avec la dot qu’il touchera.
J’étais obligé, toutefois, de m’en tenir à ce qui touchait immédiatement mon sujet, à ce qui en était, du moins, très rapproché, sans m’étendre à l’ensemble de la tradition comique de l’Italie.
Cette dame (madame Scarron) a parlé de vous avec une tendresse et une estime extraordinaires ; elle dit que personne n’a jamais tant touché son goût, qu’il n’y a rien de si aimable ni de si assorti que votre esprit et votre personne. »Cette lettre est rapportée ici pour montrer l’union et la conformité de mœurs et d’esprit qui existaient entre madame Scarron, madame de Sévigné, sa fille, et leur société.
Il y a dans les Femmes savantes une âpreté qui touche très souvent à l’injustice. […] Et, sans sortir de la Cour, n’a-t-il pas encore vingt caractères de gens où il n’a point touché ? […] Comment, par exemple, pourrait-il accepter la distinction rigoureuse des genres, lui qui fait des comédies qui touchent à chaque instant au drame ? […] Toutes les fois que Molière a touché à la vanité, « le mal français » comme a dit La Fontaine, il avait les mains si pleines, de vérités que le personnage semblait se composer de lui-même. […] Et ne peut-on répondre à tout ce qui le touche, Que le feu dans les yeux et l’injure à la bouche ?