Dans l’Etourdi de Moliere, Lélie vole à Mascarille pour lui apprendre que Léandre est son rival. […] Trouve ruses, détours, fourbes, inventions, Pour frustrer mon rival de ses prétentions. […] C’est elle qui protege le rival du Comte, & elle ne paroît pas ; mais les spectateurs n’en sont point inquiets. […] Pour frustrer mon rival de ses prétentions. […] Un rival emmenera donc à mes yeux Pamphila dans un pays éloigné & inconnu !
Eraste interroge le valet de son rival. […] Elle abandonne la scene à Brighella, qui gémit sur le sort de son maître, & qui, le voyant venir, lui annonce que son frere est son rival, & son rival heureux. […] Célio arrive secrètement à Venise pour avoir une affaire d’honneur avec son rival dont il a juré la mort. […] lui dit-il, je viens à Venise exprès pour défier un rival, pour me couper la gorge avec lui ; c’est une action de bravoure qui me couvriroit de gloire si on la savoit, & tu ne l’apprends à personne !
Mais pourquoi finir par là des pieces très bien faites, comme la Casa con dos puertas, la Maison à deux portes, de Calderon, & les trois Freres rivaux, de la Font ? […] Dans l’autre le valet dit ce dernier vers : Des trois freres rivaux ainsi finit l’histoire.
On pourra me répondre que le Crispin rival, de Le Sage, est un petit chef-d’œuvre, que cependant on y voit deux intrigants, qui, chacun à leur tour, imaginent & agissent. Je réponds à cela que Crispin rival n’a qu’un acte.
Lorsque les Fausses Infidélités parurent, le grand succès de cette piece réveilla les rivaux, les jaloux, les partisans, les personnes indifférentes. […] Nous avons déja vu dans le second volume de cet ouvrage, Chapitre XIII, des pieces intriguées par les Maîtres, que, dans les Fausses Infidélités, un fat maussade, nommé Mondor, entreprend de subjuguer les maîtresses de deux de ses amis ; qu’il leur écrit ; qu’elles se montrent les lettres ; qu’elles veulent punir l’original par un feint retour ; que l’un des rivaux de Mondor est jaloux ; que l’autre ne fait que rire d’une pareille rivalité ; que le premier reproche à son ami son sang-froid ; que le second le raille sur sa jalousie, &c.
Jamais sujet ne fut traité plus à propos ; la manie du bel esprit régnait en France ; les femmes, devenues les protectrices ou les rivales, et surtout les juges des écrivains, donnaient le ton aux nouveautés. […] Jupiter, au bruit du tonnerre, apprend à son rival qu’il l’a remplacé pendant qu’il se battait, lui promet un bonheur infini, et remonte vers l’Olympe. […] Le genre. — D’intrigue dans l’un et l’autre ouvrage, mais d’intrigue surnaturelle, puisque la métamorphose de Jupiter, qui se donne la figure de son rival, en est la base. […] Voilà à peu près la scène d’Harpagon et de Cléante ; mais Magnifico n’est ni le père ni le rival de Célio. […] Enfin, Éraste est non seulement délivré de son rival, mais il gagne la confiance du père de sa maîtresse, en la lui ramenant au moment, dit-il, où le Limousin allait l’enlever, et force encore, par là, le bon Oronte à le supplier d’épouser sa fille.
Tous les deux se connoissent pour rivaux, & font en secret mille efforts pour se supplanter. […] Merlin l’enchanteur a été fameux sur le théâtre de la Foire & sur celui des Italiens ; mais Merlin, intriguant & valet, n’a commencé à figurer que dans le Retour imprévu 30, les trois Freres rivaux 31, &c.
Peu de temps après Samson paroît chargé de chaînes, & Phanor remet son sort entre les mains d’Achab, son rival, Samson dit à part : Pour punir mes tyrans, ma haine a profité D’un stratagême heureux, qu’eux même ont inventé. […] Mais la fureur reprend bientôt la place de ces sentiments si doux, sur-tout en présence de Frédéric son rival. […] Rivaux ambitieux, faites-lui votre cour : Qui me rapportera l’anneau que je lui donne, Recevra sur-le-champ ma main & ma couronne.
Elle est aussi peu prévue que l’autre, surprend un plus grand nombre de personnages fortement intéressés à l’action, fait sur eux différentes impressions, & bouleverse tout, puisqu’Arnolphe, qui pense triompher de son rival, est obligé de lui céder sa maîtresse ; & qu’Agnès & Horace, qui se croient perdus, voient tout d’un coup combler leurs vœux. […] Serai-je étonné de voir Sganarelle conduire son rival vers sa maîtresse ?
Bussy-Rabutin, dans ses Amours des Gaules 61, raconte comment il arriva que madame de Montespan, sous les yeux, dans la société intime de madame de La Vallière, devint sa rivale préférée, longtemps avant que cette amante passionnée s’en doutât, longtemps encore après qu’elle en eût la certitude ; le roi se trouvant alors partagé entre la maîtresse qu’il n’aimait plus, celle qu’il commençait à aimer, et la reine, dont il affligeait la tendresse, toutefois sans déserter sa couche. […] Elle vécut avec madame de Montespan dans une concorde qu’on ne devait point attendre d’une rivale. » Il importe, à la suite de cette histoire, de déterminer approximativement l’époque du changement du roi.
Les deux rivaux se rencontrent, se raillent mutuellement ; chacun veut prouver à son adversaire qu’il est le favorisé. […] Eraste croit que son rival va se pendre ; point du tout.
Le protégé de Philaminte cede la place à son rival : alors Ariste avoue que les lettres étoient de son invention : les acteurs & les spectateurs jouissent tout-à-coup de la plus agréable surprise. […] Ils amenent deux rivaux sur la scene, & ne s’occupent que du soin d’en congédier un, comme si sa fuite seule devoit tout-à-coup décider le sort de l’autre, & lui rendre favorables les personnes qui lui sont les plus contraires.
Ce n’est certainement point ici l’acte solennel d’un père justement courroucé, foudroyant la tête d’un enfant coupable ; c’est simplement le trait d’humeur, la saillie de colère d’un vieillard jaloux qui, trouvant un rival dans son fils, s’irrite assez injustement d’une résistance assez légitime ; ainsi, la plaisanterie de ce fils, criminelle, si la malédiction eût été sérieuse et méritée, reste seulement indécente, dès qu’elle ne fait que répondre à une boutade ridicule et mal fondée. […] C’est à peu près l’intrigue de L’École des femmes, où Arnolphe, informé par son rival de tous les tours qu’on lui a joués ou qu’on lui prépare, n’en peut éviter aucun, et s’engage dans le piège par les efforts mêmes qu’il fait pour s’en garantir. […] Pourceaugnac est, si je l’ose dire ainsi, le moule d’où sont sortis depuis un siècle, et d’où sortent chaque jour encore ces milliers de petites pièces destinées à faire rire le parterre de la capitale, des ridicules d’un homme de province, qui vient par le coche à Paris, pour y épouser une jolie fille, et qui s’en retourne dans la même journée, bafoué, tourmenté, excédé par des fourbes de profession qu’un rival préféré a su mettre dans ses intérêts. […] Notice historique et littéraire sur Les Amants magnifiques Dans l’avant-propos qui précède la comédie des Amants magnifiques, on lit ces mots : « Sa Majesté a choisi pour sujet deux princes rivaux qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l’on doit célébrer la fête des Jeux Pythiens, régalent à l’envie une jeune princesse et sa mère, de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser. » Ainsi, Louis XIV qui, jusque-là, s’était contenté de protéger, d’applaudir, de récompenser les ouvrages de Molière, cette fois s’associe au poète, et se met, pour ainsi dire, de moitié avec lui dans la composition d’une comédie. […] Dans les deux comédies, une grande princesse, dont la main est disputée par des rivaux à qui leur naissance permet d’y aspirer, et dont le cœur est en secret épris d’un jeune guerrier couvert de gloire, mais d’une condition obscure, qui l’adore en secret lui-même, s’en remet à cet amant du soin de choisir pour elle entre ses prétendants.
George Dandin s’apperçoit que sa femme s’est levée d’auprès de lui pour aller rejoindre son rival. […] Dans Plaute, Amphitrion, après avoir reconnu son rival, est dévoré d’un grand chagrin ; le voici. […] On méprise les Gens de Lettres qui se déchirent mutuellement par des satyres ; on applaudit à ceux qui, plus dignes de ce nom, ne sont occupés que du progrès de l’art, qui aiment jusqu’à leurs rivaux, & qui les encouragent.
Ces farces, au nombre de cinq, sont : Le Docteur amoureux, Les trois Docteurs rivaux, Le Maître d’école, Le Médecin volant, et La Jalousie du Barbouillé.
Ses rivaux se montrèrent à visage découvert, et cherchèrent à l’arrêter dans sa marche triomphante. […] Les gens qui la trouve mauvaise ne doivent pas se la permettre: d’ailleurs Boursault avait osé donner à un théâtre rival son Portrait du peintre. […] Il se tenait toujours dans une juste expression, tandis que ses rivaux criaient et gesticulaient à peu près comme on le fait encore sur nos théâtres de boulevard. Molière s’égaie du ton emphatique et des rodomontades de ses rivaux. […] Il avait succombé en représentant le Malade imaginaire, et les petits auteurs, ses rivaux, firent une foule de jeux de mots sur ce qu’ayant voulu jouer la mort, c’était la mort qui l’avait joué.
Poquelin qui prit alors le nom de Moliere faisait de petites comédies pour les provinces, Le docteur amoureux, Les trois docteurs rivaux, Le maître d’école, et quelques autres qui n’ont point été imprimées.
L’un de ses rivaux est furieux, l’autre se doute que les infidélités de leurs belles ne sont que feintes : ils projettent de paroître infideles à leur tour. […] Ce n’est pas, je le répete, que le grand monde n’ait ses intrigues : ses héros, sans parler de ceux qui déshonorent leur rang, s’ingénient continuellement, les uns pour supplanter un rival en faveur auprès du maître, les autres pour se souffler des amants ou des maîtresses ; ceux-ci pour se mystifier, ceux-là pour se faire des noirceurs atroces.
Dans cet acte, pendant lequel la scene change si souvent que l’on ne sait jamais où l’on est, dans cet acte, dis-je, je ne vois rien qui annonce une piece intriguée par le hasard : ce n’est point par hasard que Lisardo parle à la sœur de Dom Félix, puisque la belle a soin de se trouver exprès sur son passage : ce n’est point par hasard que Laura est jalouse, puisque Dom Félix a réellement aimé Nice, & que cette Nice s’est étudiée à donner de la jalousie à sa rivale : c’est encore moins par hasard que Dom Félix vient chez Laura, puisque Célia l’y conduit, par l’ordre secret de sa maîtresse. […] Dom Félix la prie d’aller chez Laura, de lui dire qu’elle s’est brouillée avec son frere, & qu’elle vient passer quelques jours dans sa maison : il espere que sa sœur découvrira quel est le rival qu’on lui préfere.
Son faste, Sa fierté, ses hauteurs font un parfait contraste Avec les qualités de son humble rival, Qui n’oseroit parler, de peur de parler mal, Qui, par timidité, rougit comme une fille, Et qui, quoique fort riche, & de noble famille, Toujours rampant, craintif, & toujours concerté, Prodigue les excès de sa civilité : Pour les moindres valets rempli de déférences, Et ne parlant jamais que par ses révérences. […] Ce doucereux rival, c’est Philinte sans doute ?
La position d’un amant qui trouve un rival dans son pere est bien plus embarrassante pour lui, & bien plus comique pour le spectateur, que celle de Célio, puisqu’il ne doit rien à son concurrent, & qu’il peut le débusquer avec plus de facilité. […] Désespéré de trouver un rival chéri dans son fils, il rejette d’abord cette idée importune : il se livre ensuite aux soupçons ; &, pour découvrir la vérité, il fait appeller Monime ; il feint avec elle de se rendre justice, de se trouver lui-même trop vieux pour unir son sort au sien, & lui offre de céder ce bonheur à son fils Xipharès, pourvu qu’elle n’étende pas sa haine jusques sur lui. […] Pantalon & le Docteur sont rivaux ; ils se querellent ; ils en viennent aux mains : Scapin les sépare à plusieurs reprises, les prend l’un après l’autre à l’écart, leur demande la raison pour laquelle ils se querellent, & termine pour un temps la dispute, en persuadant à chacun en particulier que son rival lui cede sa maîtresse.
Il n’a pas la miraculeuse imagination de son rival ; mais cela même le sert et le rend plus profond dans son observation. […] Par cela même, et par d’autres points encore, il nous touche de plus près que son sublime rival ; Molière nous est plus immédiat que Shakespeare. […] Ce libelle, écrit probablement sous l’inspiration de quelque comédienne, camarade et rivale d’Armande, noircit le plus qu’il peut celle qui fut la Guérin après avoir été la Molière, et appuie tout naturellement sur les chagrins qu’elle put causer à son premier mari. […] , Alceste ne s’en soucie point et s’écrie, le naïf : Perdez votre procès, madame, avec constance Et ne ménagez pas un rival qui m’offense ! […] Alceste baisse le nez ; il n’ose avouer que lui, le galant homme, il a accepté ce billet de la main d’une femme, d’une rivale, d’une Arsinoé, qui lui offrait en même temps …de quoi le consoler Il biaise, il ne fait qu’une demi-réponse — Qui me l’a dit ?
La comédie de l’Étourdi est la première des pièces imprimées et connues de Molière ; mais auparavant il avait fait quelques farces, telles que Le Docteur amoureux, Les trois Docteurs rivaux, le Maître d’Éole, dont il ne reste que le titre ; Le Médecin volant et La jalousie de Barbouillé, que quelques curieux ont conservé, et dont Molière a employé quelques traits dans d’autres pièces.
Le roi accorda à la troupe de son comédien favori la salle de théâtre du Palais-Royal, où le cardinal de Richelieu avait autrefois fait représenter ses propres tragédies et fait parodier Le Cid de son rival Corneille. […] Mais cet éclaircissement causa un vacarme terrible ; la mère donna des marques de fureur, de désespoir, comme si Molière avait épousé sa rivale, ou comme si sa fille fût tombée entre les mains d’un malheureux. […] Ses rivaux devaient être plus ronflants ; il était, lui, plus naturel. […] Ce fier et hautain poète, son rival nous le montre quémandant et intriguant : « il a tiré des limbes son Dépit amoureux à force de coups de chapeau et d’offrir les loges à deux pistoles ». […] Molière aux yeux de ses rivaux avait trop de succès.
C’est ainsi qu’en partageant ses soins entre trois rivaux, elle s’amusoit à leurs dépens, jusqu’au moment où les vieillards congédioient leur prétendu gendre, & se retiroient avec toute leur maison. […] Il se croit si sûr de son fait, qu’il ose défier ses rivaux de soutenir ce qu’ils avancent en présence de la fidelle Sophie.
Non vuol rivali amore (l’Amour ne veut point de rivaux). […] On peut comparer ce canevas avec Crispin rival de son maître, de Le Sage.
Il n’y manque point, puisqu’Isidore a pris le voile de Zaïde, & que c’est elle-même que Don Pedre met entre les mains de son rival.
c’est la rivale de Pallas : maigre & décharnée ?
Un autre littérateur, qui ne connaît point de rival dans les succès de l’esprit, et qui ne s’est pas moins illustré dans nos débats politiques que sur la scène française, M. […] Il était heureux : enfin il mettait le pied dans la lice où il devait laisser ses nombreux rivaux si loin derrière lui. […] Les érudits citent respectueusement Les Docteurs rivaux, Le Maître d’école, Le Médecin volant, Le Docteur amoureux, La Jalousie de Barbouillé. […] Une société rivale, ne pouvant soutenir la concurrence, fut obligée de se dissoudre ; plusieurs de ses membres se réfugièrent dans les rangs des vainqueurs, où ils furent généreusement accueillis. […] Ils avaient deux petites pièces qu’ils faisaient rouler, Tricassin rival, et L’Andouille de Troyes.
Enfin il ne se permettra aucune des impertinences que le Comte dit à son rival, à sa future, à son beau-pere, à tout le monde. […] Il leur fait des mensonges à chacun en particulier ; & lorsqu’ils pensent être d’accord, ils s’apperçoivent qu’ils sont toujours rivaux.
C’étaient Les Trois Docteurs rivaux et Le Maître d’école, dont il ne nous reste que les titres. […] De la part de rivaux influents, la conspiration du silence était donc facile. […] Les troupes rivales vont bientôt se le disputer. […] Fouquet, aspirant à la succession de ce ministre, avait sur ses rivaux la supériorité que donne une immense fortune. […] Peut-être nous eût-il révélé le secret de son art, cet immortel génie qui depuis deux siècles est resté sans rival, comme il avait été sans modèle.
Pocquelin, qui prit alors le nom de Moliere, faisoit de petites comédies pour les provinces, le docteur amoureux, les trois docteurs rivaux, le maître d’école, & quelques autres qui n’ont point été imprimées.
Des Prologues où l’Auteur se plaint de quelqu’un de ses Rivaux. […] Le Roi me le donna, & je formai le dessein de m’en servir pour faire mourir mon rival ; j’enfermai le chien dans une chambre à l’écart, & je défendis qu’on lui donnât à manger pendant quatre ou cinq jours.
Le jaloux éloigne toute espece de confident : elle imagine de se servir de lui-même pour apprendre à son rival ce qu’elle pense. […] Il a substitué au fils un jeune homme qui ne doit pas le moindre égard à son rival.
Il offroit sa protection au vrai mérite, lui enlevoit la honte de la mendier, & sur-tout celle d’avoir pour concurrents des rivaux indignes de cet honneur : le talent étoit alors un patrimoine. […] Les Acteurs qui voudront être lestes sur le cothurne, lourds sur le brodequin, & sortir de la nature, seront sifflés, parceque leurs rivaux feront leur critique en conservant les nuances convenables à chaque genre.
Pour servir ce rival, as-tu formé l’envie, Dis-moi, de m’arracher & le cœur & la vie ? […] Moncade arrive, prend son portrait pour celui d’un rival, &, furieux, accable Mariane de reproches : elle est trop irritée pour le désabuser. […] Le Marquis avoue que la Comtesse l’a pressé de se déclarer rival de Moncade ; mais que, loin de suivre un tel projet, il veut servir la flamme de Moncade, & faire prolonger son congé.
Aurore est promise à Dom Lope : un rival s’oppose à leur bonheur ; Dom Lope le tue, il est obligé de partir.
S’ils étaient moins savants et moins raffinés que leurs rivaux, s’ils n’étaient pas aussi riches en inventions galantes ou burlesques, les comédiens français de la rue Mauconseil avaient pourtant leurs verves, comme disait Montaigne, et, dans leurs batelages, perçait parfois un génie comique qui promettait de dépasser la commedia dell’arte elle-même.
Le génie est en proie à de lâches rivaux ; Tant qu’il respire encor, la haine le déchire, Mais l’avenir le venge et l’univers l’admire.
Deux Princes rivaux se disputent par des fêtes galantes le cœur d’une Princesse....
Dès que le vieux bourru s’apperçoit du dessein de son rival, il le quitte brusquement, en lui disant, serviteur. […] Alceste expose clairement qu’il veut, dans cette scene, faire expliquer Célimene entre lui & ses rivaux.
L’Étourdi reparut à Béziers avec un nouveau succès ; le Dépit Amoureux et les Précieuses Ridicules y entraînèrent tous les suffrages ; on donna même des applaudissements à quelques Farces, qui, par leur constitution irrégulière, méritaient à peine le nom de Comédies, telles que le Docteur amoureux, les Trois Docteurs Rivaux, etc. […] Molière avait encore composé, pour la Province et pour Paris, plusieurs petites Farces, comme le Docteur amoureux, le Docteur pédant, les Trois Docteurs Rivaux, le Maître d’École, le Médecin volant, la Jalousie de Barbouillé, la Jalousie du Gros-René, Gorgibus dans le sac, le Fagoteur, le Grand benêt de Fils, Gros-René petit enfant, etc, qui n’ont pas été imprimées. […] 1801, Moliérana, 72, p. 106-108 Tome I, p. 282 L’idée principale de cette Comédie [L’École des femmes] est tirée d’un Livre intitulé : Les Nuits Facétieuses du Seigneur Straparole 42, dans une histoire duquel un Rival vient tous les jours faire confidence à son ami, sans savoir qu’il est son Rival, des faveurs qu’il obtient de sa Maîtresse. […] L’Étourdi reparut à Béziers avec un nouveau succès ; le Dépit Amoureux et les Précieuses Ridicules y entraînèrent tous les suffrages ; on donna même des applaudissements à quelques Farces, qui, par leur constitution irrégulière, méritaient à peine le nom de Comédies, telles que le Docteur amoureux, les Trois Docteurs Rivaux, etc. […] Molière avait encore composé, pour la Province et pour Paris, plusieurs petites Farces, comme le Docteur amoureux, le Docteur pédant, les Trois Docteurs Rivaux, le Maître d’École, le Médecin volant, la Jalousie de Barbouillé, la Jalousie du Gros-René, Gorgibus dans le sac, le Fagoteur, le Grand benêt de Fils, Gros-René petit enfant, etc, qui n’ont pas été imprimées.
Philaminte, indignée contre son héros, couronne les vœux de son rival. […] Mon dessein a été de flatter nos Comiques naissants & leur ambition : désespérant, avec raison, de pouvoir atteindre à la gloire de Moliere, ils pourroient se refroidir s’ils voyoient encore dans Regnard un rival invincible.
Si tôt que d’Apollon un génie inspiré Trouve loin du vulgaire un chemin ignoré, En cent lieux contre lui les cabales s’amassent, Ses Rivaux obscurcis autour de lui croassent, Et son trop de lumière importunant les yeux De ses propres Amis lui fait des Envieux.
Qu’est-ce, comme nous le voyons jusque de nos jours, qu’entretenir des sectes rivales qui se prodiguent l’injure et le mépris et renouvellent à chaque instant la scène de M.
Heureusement pour la morale, pareilles escapades ne sont pas fréquentes dans les pérégrinations de Molière à travers la France ; toutefois le jeune imprésario dut, dans ses voyages, jouer de temps en temps le rôle qu’il fait jouer au vicomte poète, soi-disant rival de M. […] Quel supplice d’aimer un objet adorable, Et de tant de rivaux se voir le moins aimable ! […] Le chagrinant rival ? […] Il n’avait pas encore fait le Cid, ni le Misanthrope, comme ses deux rivaux, mais il avait une grande force sous la main, la jeunesse. […] Jeanne Bourguignon plut si fort aux nobles, bourgeois et manants de la cité lyonnaise, que Paphetin résolut de l’enlever à son rival.
Il la presse de se déclarer, et de faire un choix entre lui et ses rivaux : ce qui donne lieu au Misanthrope de faire une action qui est bien d’un homme de son caractère. […] Les Trois Docteurs rivaux. […] Pantalon et le Docteur, rivaux, en viennent aux mains, et sont deux fois séparés par Scapin, qui en leur demandant à chacun en particulier l’origine de leur querelle, fait accroire à chacun d’eux en particulier que son rival lui cède sa maîtresse, etc. […] Les rivaux de Molière juraient en même temps, sur la connaissance qu’ils avaient du théâtre, que ce nouveau genre de comédie ne valait rien. […] Mais après un certain nombre de représentations, le monde comprit que la manière de traiter la comédie en philosophe moral était la meilleure, et laissant parler contre Le Misanthrope les poètes jaloux, toujours aussi peu croyables sur les ouvrages de leurs concurrents que les femmes sur le mérite de leurs rivales en beauté, il en est venu avec un peu de temps à l’admirer.
Un valet y conduit seul toute l’action ; les incidents sont nombreux et ne sont pas tous vraisemblables ; les vieillards abondent ; une jeune fille est un objet de commerce dont deux rivaux se disputent l’acquisition ; de petites intrigues, presque aussitôt détruites que formées, se succèdent plutôt qu’elles ne s’enchaînent entre elles ; enfin, des personnages, inconnus à eux-mêmes et aux autres, apprennent tout-à-coup le secret de leur existence, et la pièce se dénoue par une quadruple reconnaissance.
je ne fais que du mal, Et ne puis faire un bien sans tuer un rival !
Dans sa conduite avec ses ennemis, ses rivaux, ses protecteurs, les grands personnages, le roi, on voit un homme très honnête, très droit, mais très souple et très avisé. […] Bazin a justement remarqué que, s’il a subi de violentes attaques, il a lui-même usé et abusé du droit de défense, que l’Impromptu de Versailles n’est pas précisément l’œuvre d’un homme sans ressentiment, qu’il y a pris l’initiative de la satire personnelle contre ses rivaux de l’Hôtel de Bourgogne, qu’il a traité le pauvre Boursault avec un mépris écrasant. […] Ailleurs, dans l’École des femmes, c’est la jalousie désespérée du vieillard rival d’un jeune homme. […] S’il ne ménageait pas les railleries à ses rivaux, ceux-ci les lui rendaient avec usure.
C’est dans ce temps qu’il fit quelques-unes de ces petites pièces que lui-même condamna depuis à l’oubli, et dont il ne reste que les titres, le Docteur amoureux, le Maître d’école, les Docteurs rivaux. […] Quand Arnolphe, qui a vu Horace encore enfant, est instruit que cet Horace est son rival, il s’écrie douloureusement : Aurais-je deviné , quand je l’ai vu petit, Qu’il croîtrait pour cela? […] Quant au comique de situation, « la beauté du sujet de l’École des Femmes consiste surtout dans les confidences perpétuelles que fait Horace au seigneur Arnolphe ; et ce qui doit paraître le plus plaisant, c’est qu’un homme qui a de l’esprit, et qui est averti de tout par une innocente qui est sa maîtresse, et par un étourdi qui est son rival, ne puisse avec cela éviter ce qui lui arrive. »Cette remarque n’est point de moi ; elle est d’un homme qui devait s’y connaître mieux que personne, de Molière, lui-même, qui s’exprime ainsi mot à mot par la bouche d’un des personnages de la Critique de l’École des Femmes, petite pièce fort jolie, qu’il composa pour répondre à ses censeurs, et qui fut jouée avec beaucoup de succès. […] Il en était jaloux comme s’il eût pu être son rival, et le critiquait comme s’il avait eu le droit d’être son juge. […] Autant Molière avait été jusque-là au-dessus de tous ses rivaux, autant il fut au-dessus de lui-même dans le Misanthrope.
Les deux amants quittent la scene pour chercher leurs rivaux, qui arrivent précisément par un autre côté. […] Don Diegue, mal instruit par ses espions, croit qu’elle s’est rendue chez quelque rival heureux.
C’étaient les Trois docteurs rivaux et le Maître d’école. […] Or, cette farce du Maître d’école, aujourd’hui disparue, composée à peu près à la même époque que le Médecin volant, la Jalousie du Barbouillé, les Docteurs rivaux, le Testament, le Docteur amoureux, existait encore au siècle dernier dans le cabinet de M. de Bombarde (voir la Valise de Molière, de M.
L’ouvrage de l’infortuné rival de La Serre fut imprimé très-mal à propos, puisqu’il ne convenait qu’à l’édition du Molière. […] Il fit donc pour la province le Docteur amoureux, les Trois Docteurs rivaux, le Maître d’école : ouvrages dont il ne reste que le titre. […] Dès lors les rivaux se réveillèrent ; les dévots commencèrent à faire du bruit ; les faux zélés, (l’espèce d’hommes la plus dangereuse) crièrent contre Molière, et séduisirent même quelques gens de bien.
Ici, Lélie, divisé d’intérêt avec Trufaldin qui ne veut lui céder l’esclave dont il est amoureux, qu’à beaux deniers comptants, & avec un rival assez riche pour faire cet achat, se trouve toujours dans des situations dont un homme prudent tireroit avantage, & qu’il tourne contre lui ; mais, qu’est-ce en comparaison de Tartufe surpris par Damis lorsqu’il fait la déclaration de son amour à Elmire ?
Le Joueur annonça, non pas tout-à-fait un rival, mais du moins un digne successeur de Molière : Regnard eut cette gloire et la soutint. […] Il la mène dans son harem, où ses rivales la voient entrer et frémissent de jalousie.
Mais cet éclaircissement causa un vacarme terrible ; la mère donna des marques de fureur et de désespoir comme si Molière avait épousé sa rivale, ou comme si sa fille fût tombée entre les mains d’un malheureux. […] Ils avaient deux petites pièces qu’ils faisaient rouler, Tricassin rival, et l’Andouille de Troyes. […] Mais Corneille a vu avant de mourir un jeune rival lui disputer la première place, et faire balancer entre eux le jugement du parterre. […] Ce Montfleury, qui croyait se venger de Molière en se déshonorant, avait l’orgueil de se croire son rival. […] Voilà tout ce que nous avons pu découvrir sur ce rival de Molière.
Elle a besoin d’eux comme d’une décoration enviée par plus d’une rivale qui ne demande qu’à les accaparer. […] Il faut qu’Harpagon devienne amoureux et rival de son fils. […] Henriette et Clitandre ont la récompense d’un amour généreux, Armande et Bélise se voient punies de leur vanité par le bonheur d’une rivale. […] Il n’épargnait pas les canevas à l’italienne, les impromptus, tels que Le Médecin volant, et La Jalousie du Barbouillé, préludes du Médecin malgré lui et de George Dandin, Les Docteurs rivaux, Le Maître d’école, Le Docteur amoureux. […] On cite encore une comédie de Chevalier (1662) : Les Barbons amoureux et rivaux de leurs fils.
Isabelle, en présence d’un tuteur qu’elle déteste, donne sa foi à un amant qu’elle adore, & convient avec lui qu’il l’enlevera dans trois jours : tout cela de façon que le jaloux, loin de s’appercevoir du stratagême, plaint son rival, & croit lui-même être au comble de ses vœux.
Il faut bien se garder d’imiter Clavaret, poëte tragique : cet Auteur prétendit sauver le reproche qu’on faisoit à ses rivaux, en mettant ces mots à la tête de sa tragédie du Ravissement de Proserpine : « La scene est au Ciel, en la Sicile, & aux Enfers, où l’imagination du lecteur se peut représenter une certaine espece d’unité de lieu, les concevant comme une ligne perpendiculaire du ciel aux enfers ».
Lélie reste sur la scene pour déclamer contre la figure de Sganarelle, qu’il croit son rival, & pour se trouver mal.
D’un autre côté, Montfleuri, comédien qui osait être rival de Molière, crut si bien qu’Armande-Grésinde était fille de la comédienne Bejard, qu’il accusa Molière d’avoir épousé la fille et d’avoir vécu autrefois avec la mère25, parce que Molière avait en effet vécu intimement avec cette comédienne.
Qu’on se figure, dans la position de madame de Maintenon, une femme d’un autre caractère : elle mettra en jeu tout ce que l’art de la galanterie aura de plus raffiné, d’abord pour nuire à sa rivale, ensuite pour plaire toujours plus qu’elle-même : elle disputera sa possession autant qu’il faudra pour en exalter le désir jusqu’à la passion.
Alors à quatorze ans il vient demander place Sur les bancs du collège ; il étonne, il dépasse Tous ses jeunes rivaux. […] Deux siècles ont passé ; ses œuvres immortelles Semblent, après ce temps, plus jeunes et plus belles ; Dans l’art qu’il a créé toujours original, Chez aucun peuple encor il n’a trouvé d’égal ; Par ses rivaux vaincus sa gloire est confirmée : Chacun de leurs efforts accroît sa renommée ; Tout a changé, les lois, les usages, le goût ; Il peignit la nature et survécut à tout !
A personne ou à tout le monde, serait-il facile de répondre ; et l’on pourrait invoquer ici l’unité de la philosophie nouvelle en face de sa rivale, faire voir Bacon, Gassendi, Descartes, au milieu de leurs doutes et de leurs affirmations contradictoires, d’accord pour résister aux anciens, et montrer enfin tout le mouvement philosophique du grand siècle venant aboutir à cette pensée, ou plutôt à cet effort commun : affranchir la science et l’esprit de toute autorité extérieure. Mais pour rester fidèle à la vérité, j’aime mieux avouer que, dans cette attaque générale, personne ne porta à l’ennemi commun des coups plus directs que le rival de Descartes, et conclure cette première discussion en confessant que Molière est ici le disciple de Gassendi.
« Le sujet des deux pièces n’est point de son invention, il est tiré de divers endroits, à savoir de Boccace, des Contes d’Ouville, de La Précaution inutile de Scarron, et ce qu’il y a de plus beau dans la dernière est tiré d’un livre intitulé : Les Nuits facétieuses du Seigneur Straparolle, dans une histoire duquel un rival vient tous les jours faire confidence à son ami, sans savoir qu’il est son rival, des faveurs qu’il obtient de sa maîtresse, ce qui fait tout le sujet et la beauté de L’École des femmes. […] Le rival qui s’était le plus flatté du retour de la princesse épouse sa cousine, et la pièce finit. […] « [*]Les trois enfants de Raisin, et quelques autres dont Raisin avait formé une troupe, représentaient, tant bien que mal, deux petites pièces qu’ils faisaient rouler, Tricassin rival et L’Andouille de Troyes.