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16. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

On ne te trouve plus, chez nous, que dans les drames ; L’égoïsme, insensible à la voix du malheur, Aux pleurs de la pitié ferme toujours son cœur ; Et la philosophie et sa douce influence N’ont pu, de son exil, tirer la bienfaisance : Le cri de l’infortune est à peine écouté ; L’homme d’esprit sourit au mot d’humanité ; Le mérite caché languit dans la misère, Et l’intrigant, hélas ! […] Dans leur sainte horreur pour tout ce qui tient à nos trente dernières années de malheurs et de prodiges, ces messieurs calomnient sans pitié la philosophie et la gloire, les paratonnerres et la vaccine ; et ils ne passent sur les ponts d’Austerlitz et d’Iéna que depuis qu’ils ont changé de noms. […] Cependant, à une des représentations du Solliciteur, l’expression de figure féodale, d’autant plus comique dans la bouche de M. l’Espérance qu’elle était en situation, eut le malheur de déplaire à quelques oreilles, bien chatouilleuses on l’avouera, et cette plaisanterie fut supprimée à la représentation suivante.

17. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Dans la seconde, Mysis seule redoute quelque malheur nouveau pour l’Andrienne, & prie les Dieux de ne pas l’abandonner. […] Pamphile déplore son malheur. […] Dave déplore son malheur ; il a jetté son maître dans le plus grand des embarras : il l’apperçoit, il voudroit trouver un précipice sous ses pas. […] Dave, désespéré d’avoir fait le malheur de son jeune patron, ne sait où donner de la tête : il voudroit se noyer, encore craindroit-il qu’un démon ne le retînt en l’air pour conserver sa vie. […] Les changements que Baron a faits dans cet acte sont adroits ; au lieu d’alarmer Chrémès par la vue de l’enfant, il fait venir Glycerie, qui, toute abattue par sa maladie, & plus encore par ses chagrins, se jette aux pieds de Chrémès, lui montre son contrat de mariage, l’assure qu’elle est citoyenne, & le conjure de ne pas faire son malheur.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Sais-tu déja par où notre honneur est taché, Car un pareil malheur n’est pas long-temps caché : Où ton bras, punissant une vie ennemie, Auroit-il pu déja venger notre infamie ? […] que de malheurs sur moi le Ciel assemble ! […] Il ne me manquoit donc pour combler mon malheur, Que ta raison blessée autant que mon honneur !

19. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Peut-être serait-il à propos de nous enquérir d’abord d’une belle-mère, car souvent on épouse sa belle-mère en même temps que sa femme ; or, il serait fâcheux de débuter en ménage par une brouille de famille, et c’est un malheur qui arrive quelquefois. […] C’est la pensée de Priam et des vieillards qui la voyant s’avancer vers la tour où ils discourent, pareils à des cigales harmonieuses, n’ont pour elle aucun mot de reproche, admirent sa beauté et rejettent sur le destin la faute de leurs malheurs. […] Théorie charmante et poétique, mais dont, par malheur, il est trop aisé d’abuser. […] Celui-ci a eu le malheur de croire et le triste courage de dire par deux fois que l’homme est un être pervers, pour qui la vertu n’est que grimace : Le plus saint est celui qui se cache le mieux34. […] Enfin, comme il est assez vil pour se résigner même à ce malheur, pourvu qu’il tienne l’argent, elle éclate, indignée d’une telle bassesse, et lui déclare en face, avec une ironie méprisante, qu’elle renonce au bonheur de l’avoir pour époux.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Il fait confidence de ses amours & de ses malheurs à son pere. […] Troisièmement, les frippons d’Athenes & de Rome agissoient quelquefois pour leur propre compte ; & le public ne partage bien leurs succès ou leurs malheurs, que lorsqu’ils décident du sort de quelques personnages honnêtes.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

La premiere fois qu’elle fut donnée au public, il arriva un malheur que notre poëte n’avoit jamais éprouvé : elle ne put être jouée, & on n’en put connoître les beautés, le peuple étant entiérement appliqué à regarder des danseurs de corde. […] Je le déliai ; il poursuivit Tchao-tun qui fuyoit de tous côtés dans la salle royale : par malheur mon chien déplut à un mandarin de guerre qui le tua. […] Princesse, que faire dans ce malheur ?

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Ce qu’il y a de plus singulier, ajouteroit-il, c’est que tous ceux qui les entourent sont si sensibles à leur malheur, qu’ils pleurent comme eux : cependant le François est naturellement un peu gai. […] Respectez ses malheurs. […] Respectez ses malheurs.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Malheur à vous si vous n’avez pas eu soin de vous ménager un parti en promettant les meilleurs rôles, si vous avez dédaigné de faire votre cour à Marton, si vous avez riposté aux épigrammes d’Amarinthe, si vous n’avez pas composé de petits vers pour Angélique, si vous n’avez pas constamment applaudi Dorimene ! […] malheur encore à vous si vous n’avez pas une jolie figure ! […] Une rapsodie protégée ne forcera plus les étrangers à ne voir qu’elle pendant tout un hiver ; le public se réchauffera en voyant multiplier sous ses yeux le nombre des athletes ; les Auteurs pouvant donner la préférence à ceux des Comédiens qui leur plairont davantage, & qui auront de meilleurs procédés, ceux-ci leur sauront gré du choix ; les soins, les égards, la politesse, succéderont à des tracasseries, à des haines si peu faites pour les gens à talent, & qui font autant la honte & l’opprobre des uns que le malheur des autres.

24. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [15, p. 45-46] »

[15, p. 45-46] 1705, Grimarest, p. 168-169 Molière avait commencé à traduire Lucrèce dans sa jeunesse, et il aurait achevé cet ouvrage sans un malheur qui lui arriva.

25. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Il cherche pour ses enfants des mariages de pur intérêt, destinés à être un malheur de tous les instants97. […]   Donc l’honnête homme de Molière déteste d’abord ces deux sources fécondes de vice et de malheur : la luxure et l’avarice. […]   Malheur à qui le voit et n’en profite pas !

26. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Madame de La Sablière eut le malheur de remarquer que l’astrolabe sert à mesurer la hauteur des astres et non à reconnaître si la terre tourne ou est fixe ; et que parallaxe est du féminin. […] Il n’excepta des faveurs poétiques prodiguées aux maîtresses du roi, que la plus intéressante de toutes, madame de La Vallière ; mais il faut lui tenir compte de cette exception, parce qu’elle avait pour cause le malheur de Fouquet qu’il attribuait à cette ancienne favorite. […] Elle écrivait à madame de Grignan : « Les personnes innocentes qui chantent les malheurs de Sion (dans les chœurs) sont une convenance qui charme dans cette pièce.

27. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

Si j’avais élevé plus liant mon ambition, j’aurais eu le malheur de me rendre ridicule ; j’ai donc évité le peccet in extremis ridendus .

28. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

« La possession de madame de La Vallière commençait, dit Bussy, à lui donner du dégoût, malheur inséparable des longues possessions. […] Il semble assez simple d’imaginer que cette femme mal mise, qui ressemblait à un fantôme, qui attendait madame de Montausier dans un passage obscur , pour lui faire des reproches sanglants sur madame de Montespan,n’était autre que Montespan lui-même, pressé du besoin de se venger, par un nouvel outrage sur la dame d’honneur, qu’il avait accusée hautement chez elle-même de son malheur.

29. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Molière, qui eut quelque honte de se sentir si peu de constance pour un malheur si fort à la mode, résista autant qu’il put; mais, comme il était alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, il céda à l’envie de se soulager, et avoua de bonne foi à son ami, que la manière dont il était obligé d’en user avec sa femme était la cause de l’accablement où il le trouvait. […] L’amour d’Alceste pour Célimène est facile à comprendre ; il est homme de goût, elle est femme de goût; il est homme d’esprit, elle est femme d’esprit ; mais Alceste a du génie : de là, l’inégalité et le malheur.

30. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Si le fait est vrai, ce nombre extraordinaire de représentations ne lui a pas porté malheur comme à Timocrate, qui n’a jamais reparu; au contraire, il est peu de pièces qu’on joue aussi souvent que le Mercure galant. […] C’étaient les compagnons de Regnard qui avaient été sur les bords du Gange; pour lui, il ne connaissait l’Afrique et la Grèce que par le malheur d’y avoir été esclave. […] Ils concertent tous deux les moyens de s’enfuir, et ils en viennent à bout ; mais par malheur ils sont rencontrés sur mer par un brigantin d’Alger qui les ramène. […] Les variations de son amour, selon qu’il est plus ou moins heureux au jeu ; l’éloge passionné qu’il fait du jeu quand il a gagné ; ses fureurs mêlées de souvenirs amoureux quand il a perdu; ses alternatives de joie et de désespoir; le respect qu’il a pour l’argent gagné au jeu, au point de ne pas vouloir s’en servir, même pour retirer le portrait d’Angélique; cet axiome de joueur qu’on a tant répété, et qui souvent même est celui des gens qui ne jouent pas, Rien ne porte malheur comme payer ses dettes ; tout cela est de la plus grande vérité.

31. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Malheur à lui s’il trahissait la pensée commune ! Interprète sublime, malheur à lui s’il faisait prévaloir sa fantaisie sur le sentiment unanime ! […] Seul, et longtemps après les autres, arrive le poète, alors qu’il n’y avait plus rien, Malheur à moi,  s’écrie-t-il, en se jetant à genoux devant le trône de Jupiter, malheur à moi, qui seul suis oublié, moi le plus fidèle de tes enfants !

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Malheur à l’Auteur qui n’en a jamais vu qu’un à la fois. […] D’ailleurs cette Isabelle qui ne peut être enlevée que dans trois jours, & que son tyran veut épouser le soir même, comment fera-t-elle pour se dérober à un malheur si pressant ?

33. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Riche, il avait eu le vrai luxe d’un homme de lettres : il avait placé ses fonds dans sa bibliothèque ; par malheur ses livres les plus précieux étaient couverts d’armoiries, il fut une époque où c’était un grand crime ; et M.  […] Sans doute de grands malheurs ont nécessité de grands sacrifices, car la fortune publique est livrée à des parvenus grossiers ; des laquais enrichis foulent aux pieds toutes les lois de l’honneur ; l’honnêteté, la pudeur sont bravées ; la vertu n’est plus qu’un vain mot !!!

34. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Par malheur, il se trouve avoir auprès de lui deux personnes auxquelles il « n’en imposera » jamais : sa bonne bourgeoise de femme, et sa mâtine de servante, Nicole. […] Par elle nous devinons les malheurs que Tartuffe déchaînera bientôt sur le logis. […] Un père qui se laisse avilir par un vice, dégrader par une passion, déconsidérer et rapetisser par un ridicule, perd toute autorité morale sur les siens ou cause leur malheur. […] Le scandale du monde est ce qui fait l’offense, Et ce n’est pas pécher que pécher en silence… Si nous devons étouffer en nous cette malsaine curiosité qui nous pousse à nous enquérir des malheurs d’autrui afin de les pouvoir conter en tout lieu, et cet instinct de diffamation brutale qui a triomphé depuis, au xixe  siècle et au début du xxe , avec le libre essor du journalisme irresponsable et vénal, il n’en est pas moins vrai que nous devons toujours agir avec franchise et bien vivre.

35. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Il ne reste plus à notre auteur qu’à gémir avec eux sur les malheurs du temps. […] La première, en effet, l’âme, distincte du corps, et si supérieure au corps qu’elle ne semble plus guère s’apercevoir de ses rapports avec lui, a le malheur de n’être plus soutenue que par Armande. […] Pour comble de malheur, Belise est encore favorable aux atomes. […] A un philosophe, et à un philosophe qui, pour comble de malheur, l’avait faite, lui, très-sérieusement (44).

36. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Par malheur, la peinture de ces revirements subits, véritable bonne fortune pour les auteurs comiques, leur fut interdite. […] Étienne, par malheur, ne put jamais accorder au théâtre que ses moments de loisir. […] Elle est plutôt, selon nous, dans le goût des faciles succès, trop commun par malheur à ceux qui travaillent pour le théâtre ; et la comédie romanesque, on le sait, est celle où l’on peut le plus aisément réussir. […] Par malheur, la vertu est une conquête plus difficile, et Philinte, dans l’appréciation qu’il en fait au cinquième acte, s’attache à montrer combien elle exige de nous de patience, de douceur et de résignation. […] Par malheur on n’en pouvait dire autant du Misanthrope, et cependant jamais dans aucun rôle peut-être il ne fit preuve de plus d’intelligence et ne se montra plus véritablement ingénieux.

37. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Zucca, qui est un poltron, dit à son maître qu’il lui arrivera malheur d’aller ainsi toutes les nuits chez Virginia. […] Craignant d’avoir éveillé les soupçons du valet, Tebaldo lui dit qu’il faisait comprendre à Lelio en quelle triste position se trouvait sa sœur Virginia, et il adresse les plus violents reproches et les plus terribles menaces à Zucca, qui cherche vainement à s’excuser d’être pour rien dans ce malheur, et qui ne sait plus, comme on dit, à quel saint se vouer. […] Fabio reproche à Zucca d’être, par son indiscrétion, la cause du malheur qui lui arrive.

38. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

. — Triomphe de madame de Maintenon qui obtient du roi un retour vers la reine dont il faisait le malheur. — Le triomphe de madame de Maintenon est celui de la société polie. […]  » Il paraît que madame de Maintenon mit alors à profit les bonnes dispositions que a naissance du duc de Bourgogne avait inspirées au roi, et réalisa une des grandes espérances qu’elle avait fondées sur ce cœur bien fait, en obtenant de lui un retour de tendresse vers la reine, dont sa négligence faisait le malheur. […] Le triomphe de madame de Maintenon ne fut pas de s’élever au rang de femme légitime d’un puissant roi : ce fut d’avoir ramené ce prince à ses devoirs envers la reine dont il faisait le malheur par le désordre de sa vie, et d’avoir mis fin à la contagion de son exemple.

39. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Pour moi, par un malheur, je m’aperçois, Madame, Que j’ai, ne vous déplaise, un corps tout comme une âme; Je sens qu’il y tient trop pour le laisser à part : De ces détachements je ne connais point l’art, Le ciel m’a dénié cette philosophie, Et mon âme et mon corps marchent de compagnie. […] Voici ce que dit Grimarest de celte traduction : «Il avait traduit presque tout Lucrèce, et il aurait achevé ce travail, sans un malheur qui arriva à son ouvrage.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Permettez-moi donc de me flatter que mes larmes vous ont touché ; ou souffrez que, pour me punir de vous avoir offensé, je m’arrache une vie qui me devient odieuse si j’ai le malheur de vous déplaire encore. | Le jeune Comte ayant alors ramassé son épée, la tourna contre lui-même, & attendoit la réponse du Marquis, qui le releva, & l’embrassa tendrement […] Du plus grand des malheurs doit-elle être suivie ?

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « De l’Imitation en général. » pp. 1-4

Si, par malheur, un jour son livre étoit perdu, A le chercher bien loin, Passant, ne t’embarrasse, Tu le retrouveras tout entier dans Horace.

42. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Plusieurs comediens ont essuyé le même malheur & sont morts de maladies, qu’ils avoient gagnées dans la representation du même personnage : on nomme entr’autres, Brecourt & Rosimont.

43. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Au milieu de ses malheurs, il ne pensa aux autres hommes que pour les faire rire, les consoler, les rendre meilleurs. […] Le malheur n’ébranla point son bon sens. […] Le malheur le fait rentrer en lui-même. […] Un malheur survient à ce pauvre homme : il s’est engagé à donner à souper. […] Molière, dans ce nouveau malheur, fit-il comme font quelquefois les vieillards, quand la vie leur est devenue tout à fait sans attrait ?

44. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Voici l’instant fatal qui doit terminer tous mes malheurs. […] Malheur à lui s’il trahit la pensée commune, s’il est infidèle aux traditions antiques ! Interprète sublime, malheur à lui s’il veut faire prévaloir sa fantaisie sur le sentiment unanime ! […] il n’y avait plus rien ; chaque chose avait son maître : « Malheur à moi ! dit le poète, en se jetant à genoux devant le trône de Jupiter, malheur à moi !

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Le déshonneur est sûr, mon malheur est visible, Et mon amour en vain voudroit me l’obscurcir ; Mais le détail encor ne m’en est pas sensible, Et mon juste courroux prétend s’en éclaircir. […] Après, nous percerons jusqu’au fond d’un mystere   Jusques à présent inoui ; Et, dans les mouvements d’une juste colere,   Malheur à qui m’aura trahi !

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Vous n’avez jamais eu qu’une ame intéressée : Vous n’aimiez pas Cléon, vous adoriez son bien ; Son malheur vous l’assure, & Cléon n’est plus rien. […] Tandis que mes malheurs combleront vos souhaits, Je ferai mon bonheur de ne vous voir jamais ; Dans mon désastre affreux c’est ce qui me console, Et j’espere. . . . . . .

47. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

tous les malheurs possibles, afin que lui seul tienne lieu de tous et de tout à l’abandonnée. […] Iago mérite ce reproche : il n’a d’autre intérêt au malheur de tous qu’un désir trop vague de vengeance.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Nos âges par malheur ne se rapportent point. […] Madame Lisban, connoissant le danger qu’elle a couru, dit à son époux : Comptez que je prendrai tout le soin nécessaire Pour sauver ma vertu d’un lâche attachement : Mais si je me pouvois oublier un moment, Personne ne sauroit, en ce malheur extrême, Plus à mon gré, Monsieur, survenir que vous-même. […] Voilà une plume, de l’encre, du papier ; il y aura bien du malheur si je ne fais pas des vers avec tout cela.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

Voyez le grand malheur, quand il vous raillera !

50. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Mais son malheur même aura accéléré la victoire de l’honnêteté et de la décence.

51. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Ce lien honnête seul peut satisfaire l’amour vrai sans blesser le respect et la pudeur qui en sont un caractère essentiel512 ce lien honnête seul peut assurer l’avenir des enfants, pour lesquels il n’y a que honte et malheur sans père et sans mère513 ; ce lien honnête enfin seul peut fonder l’estime et d’échange de devoirs qui constitue la famille, et par suite la société. […] Mais ce malheur sans doute se pourrait éviter si l’on n’épousait pas comme Sganarelle ; si la nature dans toute sa pureté présidait à cette, union ; si ceux qui s’unissent s’aimaient de.

52. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Il était trop homme de bien pour que Molière ne lui épargnât pas ce malheur. […] Son malheur fut donc d’entrer dans la vie avec des illusions qu’allait décourager l’expérience. […] Car il l’avertit des ridicules qu’il se donne, et des malheurs qu’il se prépare. […] Ainsi que le titre l’annonce, elle ne roule que sur la découverte d’une marmite pleine d’or qu’a trouvée le pauvre Euclion, mais pour son malheur, puisqu’elle sera comme la furie vengeresse qui le punit de sa dureté cruelle envers les siens et envers lui-même. […] Mais malheur à qui tenterait de dissiper cette innocente hallucination !

53. (1821) Scène ajoutée au Boulevard Bonne-Nouvelle, pour l’anniversaire de la naissance de Molière pp. -

Qui faisait des romans très longs, aussi longs que lady Morgan, et qui les vendait aussi chers que Walter Scott… Elle avait eu le malheur de voir à Argitti-Rooms les miladys savantes.

54. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Plusieurs comédiens ont essuyé le même malheur, & sont morts de maladies qu’ils avoient gagnées dans la représentation du même personnage : on nomme entr’autres, Brécourt & Rosimont.

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

C’est, me dira-t-on, la critique d’un travers ou d’un vice, avec la peinture des ridicules ou des malheurs qu’ils entraînent, selon leur nature. […] Je demande encore si la peinture d’un vice n’est pas plus ou moins morale, selon que les malheurs qu’il entraîne sont plus ou moins effrayants : on est forcé de convenir de cette vérité. […] Des malheurs imprévus ont causé ma ruine, Sans me faire oublier une noble origine : Mais vous, vous avez fait, devenu financier, D’un pauvre gentilhomme, un riche roturier.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Par ces fréquents soupçons, qu’on trouvoit odieux, Je cherchois le malheur qu’ont rencontré mes yeux ; Et, malgré tous vos soins & votre adresse à feindre, Mon astre me disoit ce que j’avois à craindre. […] Voici l’instant fatal qui doit terminer tous mes malheurs. […] On ne doit pas se plaindre d’un malheur que l’on s’est attiré soi-même.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Les deux infortunées se rencontrent, & se font mutuellement part d’une partie de leurs malheurs. […] Dona Anna paroît en fondant en larmes : elle raconte le malheur qui lui est arrivé, demande vengeance, promet six mille écus à celui qui lui fera voir l’assassin mort, & dix mille à celui qui le prendra vivant. […] Si cela n’est point faux, qu’elle seche ses pleurs : D’autres ont eu par lui de semblables malheurs.

58. (1871) Molière

À entendre les critiques et les historiens, elle fut le mauvais génie et le malheur du grand poète ; elle excita sa jalousie ; elle fit connaître à ce cœur déchiré toutes les tortures… Il ne faut pas croire à toutes ces déclamations. […] Il paraît qu’Armande Béjart a jeté au feu tous les papiers de son mari, ce qui représente un grand malheur ! […] Ainsi fut justifiée, à l’heure suprême du maître jour, cette éloquente sortie de l’évêque de Meaux, sans pitié pour Molière, qu’il a traité plus mal, certes, que Luther ou Calvin : « La postérité saura la fin de ce poète-comédien qui, en jouant son Malade imaginaire ou son Médecin par force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez ! 

59. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

L’observation démontre que le plaisir et le bonheur de l’homme résident dans la satisfaction de ses éléments instinctifs prédominants, quels qu’ils soient, et que le chagrin et le malheur résident dans ce qui froisse, blesse et contrarie ces mêmes éléments, dans tout ce qui contrecarre leur satisfaction. […] Contre la force de l’homme elle emploiera la ruse, et contre l’abus de la force elle emploiera l’abus de la ruse pour se soustraire au malheur qui la menace. […] La vue de cette personne si affectueuse et dont il cause le malheur ne saurait l’attendrir, puisqu’il est dénué de tous les sentiments humains ; mais elle devient une circonstance qui met en relief un côté de ses mauvais instincts. […] Les ennemis passionnés de telle ou telle forme de gouvernement établi n’ont-ils pas maintes fois exprimé le désir que des malheurs vinssent fondre sur la patrie, espérant voir le gouvernement de leur choix revenir à la suite de ces malheurs ? […] Aussi, pour ne pas provoquer un malheur plus grand que celui que l’on veut empêcher, faut-il se conduire très prudemment avec les passionnés dont on arrête la violence par la contrainte, les considérer comme fort dangereux et se tenir en garde contre eux plusieurs heures, et même davantage, après qu’ils ont été contenus.

60. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

L’exemple est étonnant pour tous les scélérats, Malheur à qui le voit et n’en profite pas ! […] Malheur à vous et malheur à nous qui avions besoin de la paix du monde et de la paix de nos consciences ! Malheur à nous, quand le pauvre ne sera plus secouru qu’au nom de l’humanité, c’est-à-dire quand la charité chrétienne aura disparu de cette terre, pour remonter au ciel, sa patrie ! […] Le parterre a ri aux malheurs du Misanthrope, il a ri aux malheurs de M.  […] il a tout dit ; vienne un accident qui mette quelque bâton dans la roue de ses projets, aussitôt il s’en console, et la première venue, pourvu qu’elle le veuille épouser, lui fait oublier ce malheur.

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Sans doute, et c’est un malheur fort ordinaire dans la société, au milieu des esprits élégants et délicats que rassemblait l’hôtel de Rambouillet, se trouvèrent des copies chargées et ridicules qui présentaient des affectations mensongères et hypocrites à la place des nobles délicatesses de leurs modèles.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Eschine, touché des malheurs de son frere, se charge pour lui d’enlever l’esclave, & la conduit dans sa maison, ce qui donne lieu à tout le monde de croire que c’est pour son compte, sur-tout à Déméa, qui rencontre Micio, l’accable de reproches, lui dit que son indulgence perd Eschine, & l’exhorte à se modeler sur lui, qui, en traitant Ctésiphon avec sévérité, en a fait un jeune homme sage & prudent. […] Cependant, Madame, gardez-vous bien de parler de cette affaire à votre mari & à vos freres ; vous pourriez être cause de quelque malheur.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Le plaisant de cette piece doit naître nécessairement des confidences multipliées que l’amant fait à son rival, du caractere d’Arnolphe qui rit des malheurs arrivés aux maris, qui craint cependant pour lui, & doit la disgrace qu’il redoute si fort, précisément aux précautions qu’il prend pour l’éviter. […] C’est à la Fontaine, comme on vient de le voir, que Moliere doit l’humeur goguenarde de cet Arnolphe qui rit des malheurs arrivés aux maris, & qui se trouve ensuite au rang des infortunés. […] Il lui doit, comme nous l’avons vu, la matrone & ses discours : il lui doit l’opposition sublime d’une fille simple avec un Jaloux qui se croit fort rusé : il lui doit la morale amenée naturellement par les malheurs que le héros éprouve en préférant une sotte à une femme d’esprit.

64. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Ses malheurs continuent en quelque sorte après sa mon, et lorsque les persécutions ne peuvent plus s’attacher à l’homme, elles s’attachent à sa statue. […] « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien qui en jouant son Malade Imaginaire ou son Médecin par Force reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut « peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : malheur à vous qui riez, car vous pleurerez. »Le cœur se serre en lisant ces exécrables paroles, et pour l’honneur de l’humanité, on voudrait les effacer des œuvres du grand homme qui eut le malheur de les écrire.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. Des Pieces intriguées par un déguisement. » pp. 216-222

Rosaura rentre chez elle, Celio prend la fuite ; le Docteur & Pantalon accourent, s’affligent du malheur arrivé à Silvio.

66. (1910) Rousseau contre Molière

Rousseau nous dit : « Ce Philinte-là, si un malheur lui arrivait, vous verriez où s’en irait toute sa belle philosophie !  […] L’amour d’Eliante pour Alceste est un vrai malheur pour Philinte : il le supporte d’une âme égale, forte et douce. […] Alceste m’a touché, et ses récits encore M’offrent un vrai malheur, Monsieur, que je déplore. […] Moi, sensible aux malheurs qui m’atteignent ! […] Vous faites le malheur de votre fille en la voulant marier à un médecin stupide, comme Orgon la sienne à un coquin de faux dévot.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Malheur à l’action qui n’est pas frappante par elle-même, & qui a besoin d’être soutenue par un discours fleuri.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Flaminia raconte ses malheurs à sa chere Argentine.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

L’homme qui l’entretient de ses chevaux, de ses bonnes fortunes, de sa caleche ; celui qui le consulte sur l’air & les pas d’un ballet qu’il vient de composer ; Alcandre qui le prie de lui servir de second, & de porter un cartel pour lui à son ennemi ; Alcippe qui lui raconte ses malheurs dans une partie de piquet ; Oronte & Climene qui le prient de décider si un amant jaloux est préférable à celui qui ne l’est point ; le Chasseur qui lui fait part d’une chasse malheureuse ; l’Homme aux projets, qui veut enrichir la France en l’entourant de ports de mer ; le Savant, qui sollicite la charge de Contrôleur, Intendant, Correcteur, Reviseur & Restaurateur général des enseignes de Paris ; enfin, les divers caracteres de ces fâcheux devant également impatienter Ergaste en l’arrêtant, aucun d’eux ne devoit écraser les autres par une force trop supérieure.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

  La scene de Moliere, à la voir du côté que nous l’offrons, est meilleure que celle de Plaute, puisqu’Harpagon résiste par avarice aux prieres de sa fille, qui le conjure de ne point faire son malheur, & qu’Euclion, loin de savoir s’il rend sa fille infortunée, croit au contraire faire son bonheur en l’unissant à un homme assez généreux pour la prendre sans dot. […] je ne le connois point ; & c’est là le comble de mon malheur ! […] A présent les autres se réjouissent de mon trésor ; ils le dissipent, ils le perdent, ils le consument ; le tout à mon malheur & à ma perte !

71. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Comment purent-ils conserver leur génie dans leur malheur ? […] Ce mariage n’en fut pas moins, on le sait, le malheur à jamais irréparable de la vie de Molière. […] Nous verrons bientôt comment ses ennemis, Le Boulanger de Chalussay, entre autres, dans son Élomire hypocondre, abordaient sans honte ce douloureux sujet des souffrances et des malheurs domestiques de Molière. […] Son cas est grave : il est « impuissant » ; or il est indiqué dans le livre de La Fameuse comédienne que Molière était parfois affligé de ce malheur. […] Seulement, le malheur nous a appris à nous serrer avec tant de soin contre la France, notre mère, que nous ne songeons plus maintenant (et nous faisons bien) à donner à Molière d’autre nom que ce nom seul de Français, d’autant plus aimé qu’il est plus battu du sort.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Une piece en trois actes, intitulée Le Disgrazie d’Arlichino, les Disgraces ou les Malheurs d’Arlequin, a fourni la plupart des tours qu’on joue au Gentilhomme de Limoges.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Malheur à tout Auteur comique qui sourit à un sujet indécent, & qui cede au desir de le traiter. […] Mais votre malheur vous conduit-il chez ces prétendus amateurs, qui desirent de voir des Artistes chez eux seulement pour en parer tous les matins leur antichambre ou leur cabinet à toilette, songez alors que s’ils ont de la naissance, vous avez des talents.

74. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

dans sa propre femme, l’effet de cette sensualité harmonieuse, de cette lubricité délicate dont il a eu le malheur de se faire le chantre joyeux652. […] V des Maximes et Réflexions sur la Comédie : « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire ou son Médecin par force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez (Luc, VI, 25).

75. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Le malheur est qu’on avait affaire à des parents, à des amis, à des voisins grossiers, qui, n’entendant rien aux grands airs et au beau langage, s’en moquaient, au lieu de les admirer. […] Cotin étant désigné dans la pièce par son nom et par ses propres écrits, est-il besoin d’ajouter qu’il y est fait une allusion évidente au malheur qu’il avait d’être incessamment en butte au courroux satirique de Boileau ? […] Chrysale est un honnête bourgeois, riche d’un patrimoine acquis peut-être par le commerce, qui, restant indifférent, étranger même au progrès de la civilisation, a conservé toute la simplicité des opinions anciennes et des mœurs paternelles : du reste, raisonnable, mais borné, ayant des volontés, mais privé de la force nécessaire pour les faire prévaloir, il est le type de ces bons maris, qui ont laissé prendre à leurs femmes un empire dont ils enragent ; qui, cachant leur faiblesse sous le nom d’amour du repos, endurent un malheur de toute la vie pour éviter une querelle d’un quart d’heure ; mais qui se vengent de la tyrannie qu’ils subissent, en querellant ceux qui sont de leur avis, en les contraignant quand ils ne s’opposent à rien, et en leur ordonnant impérieusement ce qu’ils ont envie de faire. […] Dufresny, qui avait, dit-on, le malheur de ne pas trouver assez d’esprit à Molière, et qui pourtant en avait beaucoup lui-même, a eu la singulière idée de refaire Le Malade imaginaire, en changeant le sexe du principal personnage.

76. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Si George Dandin perd de grosses sommes, on le voit malheureux par la pauvreté, malheur qui est trop voisin de tous les spectateurs, même du prince, pour être une source de plaisir. […] On rit de la bêtise de Lubin qui a des prétentions à la finesse, on rit du malheur de G. Dandin, c’est singulier ; un autre malheur serait triste avoir, à apprendre au malheureux, une banqueroute, la mort d’un ami, la perte d’une place. Il faut qu’il y ait un ridicule particulier attaché au malheur d’être cocu, qui est un grand malheur, car il y a des Meinau (Misantropie et Repentir) dans le monde. […] Ex[poser] ce malheur.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Tu sais que ta maîtresse en eut peu de douleur, Et très patiemment supporta ce malheur ; Que loin de rechercher, craignant sa délivrance, Elle le tint pour mort, & prit le deuil d’avance. […] Géta, souffrirons-nous que ce malheur arrive à celui qui, comme tu m’as dit, vient de prendre mon parti avec tant d’honnêteté ?

78. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Mais sa philosophie, ni l’ascendant de son esprit sur ses passions, ne purent empêcher l’homme qui a le plus fait rire la France, de succomber à la mélancolie : destinée qui lui fut commune avec plusieurs Poètes comiques ; soit que la mélancolie accompagne naturellement le génie de la réflexion, soit que l’observateur trop attentif du cœur humain, en soit puni par le malheur de le connaître. […] Tel est le malheur de la nature humaine ; gardons-nous d’en conclure qu’on ne doive point combattre les ridicules.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Si j’ai le malheur de ne pas persuader mes lecteurs ; qu’ils assistent à une représentation de cette piece, & surement ils seront de mon avis en sortant.

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289

Géronte veut faire pendre le docteur, qui gémit sur son malheur.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Si, fuyant ces malheurs, je rentre à la maison, Ceux qui servent chez nous tombent en pamoison : Ils cedent aux rigueurs d’une flamme contrainte, Et tremblent devant moi de respect & de crainte.

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