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22. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

On festoyait et on s’embrassait i tour de bras. […] Marquise, à votre tour, dites, m’en croyez-vous ? […] Filandre, chef d’une troupe vagabonde, adopta à son tour l’enfant anonyme. […] Jeanne imagina un tour digne d’un valet de la farce italienne. […] Regnard, qui, à son tour, lui donna à jouer ses rôles de soubrettes, se garda bien d’amortir son jeu franc et décidé.

23. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Les sculptures et les vitraux de leurs cathédrales reproduisaient, sous mille formes, à la fois inspirées et naïves ou souvent même grotesques, les légendes sacrées ; et les peintres, à leur tour, en faisaient le sujet de leurs tableaux. […] Dans Jules César la scène est tantôt à Rome, tantôt à Sardes, tantôt à Philippes; dans Antoine et Cléopâtre on fait presque le tour du monde ; dans le Conte d’hiver Perdita naît, grandit et se marie en une seule soirée. […] Après Philippe-Auguste et son petit-fils St-Louis, premiers restaurateurs de la monarchie, la royauté, pendant tout le cours du XIIIe et du XIVe siècle, n’avait cessé de grandir, chaque province venant à son tour se rallier au faisceau de l’unité nationale, le comtat Venaissin (1273), la Navarre (1285), la Guyenne (1299) au XIII0 siècle, Lyon (1312), Montpellier (1349), le Dauphiné (1349) au XIVe, qui est aussi l’époque des premières réunions d’États généraux. […] Guillemette s’effraye à son tour : las ! […] La comédie, qui n’est rien si elle n’est pas une peinture des mœurs, se fit gloire à son tour de n’être qu’une copie de l’antique : « N’attendez donc en ce théâtre, dit un prologue de Grevin en 1558, Ni Farce ni Moralité, Mais seulement l’antiquité, Qui d’une face plus hardie Représente la Comédie. » Partant de là, Grevin et ses congénères ou successeurs crurent imiter Plaute et Térence en remplissant leurs pièces de filles enlevées en bas âge et reconnues ensuite, de déguisements et de surprises, sans compter les magiciennes, les capitans, les naufragés qui reparaissent à propos, les occis qui ne sont jamais morts, les bourses enfouies qui sont toujours découvertes, les intrigues doubles ou triples s’emmêlant les unes dans les autres, et tout l’imbroglio emprunté à la comédie italienne.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

Je souris à mon tour, & je continue. […] Valere adore une jeune veuve, la jeune veuve l’aime à son tour ; mais un contrat de mariage qu’elle a été obligée de signer avec un homme qu’elle abhorre, met le couple amoureux au désespoir.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

C’en est trop ; écoutez : si je me mets moi-même en liberté, je vous attraperai à mon tour, & vous aurez beau dire, comme tantôt, j’appellerai, j’appellerai, vous me paierez tout ceci. […] Ces Dames m’envelopperent, tout habillé que j’étois, je crois, avec plus de cent aunes de toile coupée comme des langes : elles ne pouvoient pas se lasser de faire avec ce linge des tours autour de moi.

26. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Qu’on se figure la multitude de tours, d’images, de mouvements qui ont dû naître de ces conversations, où les sens, l’imagination, le cœur, étaient en jeu ; où l’émulation de plaire et d’étonner excitait les amours-propres ; où la critique n’était pas moins exaltée par les rivalités que le besoin de produire par l’émulation de plaire ! […] Sans doute des mots bizarres, des tours forcés, des locutions étranges, furent hasardés dans les premiers temps ; mais qu’importe ?

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Il se trouble à son tour ; ce qui augmente l’embarras du Docteur. […] Depuis long-temps j’écoute : il est bien raisonnable Que je parle à mon tour. […] Que je parle à mon tour. […] Lorsque le crocheteur a suffisamment satisfait sa curiosité, il lui dit de demander des nouvelles à son tour : l’autre répond qu’il n’est pas curieux.

28. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Mais si les alexandrins nous ont paru peu favorables à l’expression du pathétique, c’est déjà une chose comique en soi, que de voir un vers tellement symétrique par sa nature, obligé de s’adapter de force aux tours familiers de la conversation. […] Tout ce qu’il recueillait était immédiatement employé par lui avec plus ou moins d’habileté, et, en vue de revêtir ses pièces d’ornements plus variés, d’en rendre le spectacle plus brillant, il appelait même à son secours des moyens étrangers à son art, des allégories imitées des prologues d’opéras, des intermèdes où il introduisait jusqu’à de la musique espagnole et italienne, avec des paroles dans la langue originale, des ballets, tantôt pompeux, tantôt grotesques, et même quelquefois de simples tours de force. […] L’intrigue n’a d’autre but que de servir de cadre aux tours de Scapin ; ces tours sont l’essentiel de la comédie ; mais méritent-ils d’y occuper tant de place ? […] Je ne parlerai pas des défauts qui proviennent de la musique ; de la monotonie du récitatif, des tours de force des chanteurs et de la difficulté d’accorder la langue française avec la composition musicale, pour peu que celle-ci s’élève au-dessus des légères modulations de l’antique romance ; c’est aux connaisseurs en musique à prononcer sur ces différents points. […] Ce qui fait tomber les comédiens dans ce défaut, c’est, je crois, un sentiment confus que les formes conventionnelles de la poésie étouffent le plus souvent les mouvements de la nature ; pour peu donc que le poète les délivre un instant de cette contrainte, aussitôt ils se donnent carrière, et entassent sur un de ces moments d’abandon si rares tout le superflu de vie qu’ils avaient retenu en eux-mêmes, et qui devrait être répandu sur l’ensemble de leur jeu ; de là vient que dans leurs tours de force ils passent souvent à côté du vrai.

29. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [97, p. 141] »

Le Malade imaginaire Ne saurait l’avoir fait mourir ; C’est un tour qu’il joue à plaisir, Car il aimait à contrefaire.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

Je veux faire voir que tous nos Dramatiques30 vivants sont imitateurs à leur tour. […] L’avare Financier, d’une main de forfante, Lâche sur un contrat trois mille écus de rente ;  On a de l’Auditeur Quarante mille écus en billets au porteur ; le Capitaine cede un coffret plein de neuf ou dix mille pistoles : & quand ils pensent venir recueillir le fruit de leur fausse générosité & de leur amour intéressé, on leur avoue le tour qu’on leur a joué.

31. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

La plupart des acteurs fameux de la commedia dell’arte furent des gymnastes de premier ordre ; ils durent leur réputation autant à leurs tours de force ou d’adresse qu’à la vivacité de leurs reparties. […] Il faisait, en dehors, le tour des premières, secondes et troisièmes loges, exercice si périlleux que le public, tremblant pour la vie de cet acteur, l’obligea d’y renoncer.

32. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

L’Affamato, quand le Capitan a fini ses rodomontades, entame à son tour le chapitre de ses exploits ; l’un parle de géants pourfendus et de princesses délivrées, l’autre de festins gigantesques et de noces de Gamaches. […] Son gosier a tant de tours et de détours que, lorsqu’il mange en compagnie, les autres ont déjà fini quand le premier morceau arrive à son estomac.

33. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

De ce moment, le théâtre italien prend aux yeux de l’histoire un intérêt d’une autre sorte ; mais il perd celui qu’il offrait pour le sujet qui nous occupe principalement ; ou plutôt la thèse se retourne pour ainsi dire : les Italiens nous imitèrent à leur tour. […] Riccoboni, qui écrivait dans la première moitié du dix-huitième siècle, Cailhava, qui écrivait dans la seconde moitié du même siècle, ne se préoccupèrent ni l’un ni l’autre, en traitant à leur tour les mêmes questions, de fixer la date des documents et d’établir une chronologie précise.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Lors Mopse me voyant, Mopse qui par augure Connoissoit les secrets plus secrets de nature, Qui la chose à venir à chacun prédisoit, Par le vol des oiseaux lesquels il avisoit, A dextre ou à senestre, en pair ou impair nombre ; Il entendoit encor des corbeaux, des vautours, Des corneilles le chant, leurs tours & leurs retours : Bref, Mopse savoit tout. […] L’Auteur ingénieux d’Heureusement, de la Matinée à la mode, du Tour du Carnaval, donna il y a trois ans une piece dans le genre gracieux, intitulée Hilas & Silvie.

35. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Dans les lettres publiées on voit un peu trop peut-être la mère de madame de Grignan ; et malgré le charme des narrations, la justesse des observations, la finesse naïve des expressions, la grâce des tours, et enfin la solidité des pensées que répand en courant sa plume légère, on ne peut se dissimuler qu’il y règne au fond un peu de monotonie. […] Quel tour, quelle délicatesse Éclatait dans tous ses discours !

36. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Aussitôt le voilà qui veut acheter tout son désert, et y bâtir une tour où il s’enfermera, seul avec ses richesses, pour en faire son tombeau. […] Chacun parle avec son tour d’esprit ou son travers. […] Pour avoir eu si bon marché des nigauds, il ne prend plus la peine de raffiner ses tours. […] Grâce au tour plaisant qui nous égayé, le péril est conjuré. […] Despréaux à ce jeu répond par sa grimace, Et fait en bateleur cent tours de passe-passe.

37. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

La leçon donnée par le poète serait donc incomplète, insuffisante, si l’avare n’avait point d’enfants qu’il pût rendre victimes de ses mauvais traitements, pour devenir victime à son tour de leurs sentiments dénaturés ; et le drame serait invraisemblable, si, l’avare étant père de famille, ses enfants, réduits par lui aux plus dures et aux plus humiliantes privations, n’en étaient pas moins tendres et respectueux. […] C’est à peu près l’intrigue de L’École des femmes, où Arnolphe, informé par son rival de tous les tours qu’on lui a joués ou qu’on lui prépare, n’en peut éviter aucun, et s’engage dans le piège par les efforts mêmes qu’il fait pour s’en garantir. […] Rire des tours qu’on joue à un sot qui s’y est exposé volontairement, ce n’est pas approuver l’aigrefin, le fourbe, le fripon qui le trompe. […] Tout simplement sot, il ne mériterait pas, il ne vaudrait pas les tours sanglants qu’on lui joue ; et l’extrême facilité qu’on trouve à le berner, nous ferait trouver peu de plaisir à en être les témoins : mais sot avec présomption, avec jactance, et plaçant tout de travers sa confiance ou ses soupçons, il nous amuse de ses infortunes, dont sa suffisance est toujours étonnée ; il nous divertit de ses fureurs, qu’exalte toujours l’idée du mérite qu’il possède et des égards qu’on lui doit. […] Tous deux (je veux dire Moron et Clitidas) ont servi de modèles à leur tour ; tous deux ont été copiés plus d’une fois par l’auteur de L’Heureux Stratagème et des Fausses confidences : le Dubois de cette dernière pièce est tout ensemble Clitidas et Moron.

38. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Oratio se plaint de sa mauvaise fortune et maudit la présence de ces comédiens dont vient tout le mal ; il s’exprime surtout en termes injurieux à l’égard de Vittoria qui lui a joué ce méchant tour. […] Gratiano arrive à son tour.

39. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [80, p. 121-126] »

Je me dégage à mon tour, Mon cœur devenu paisible, Oubliera, s’il est possible, Que tu lui fus cher un jour.

40. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

On pourrait, en passant condamnation sur cette circonstance, dire qu’au moins Molière fit l’annonce en question le lendemain de la défense, devant un public qui l’ignorait et s’était porté en foule au théâtre pour jouir à son tour du chef-d’œuvre nouveau. […] « Molière, dit- il, a pris beaucoup de choses de Plaute ; mais il leur donne un autre tour ; et, s’il n’y avait qu’à comparer les deux pièces l’une avec l’autre pour décider la dispute qui s’est élevée depuis quelque temps sur la supériorité ou l’infériorité des anciens, je crois que M.  […] Il y a des finesses et des tours dans l’Amphitryon de Molière, qui surpassent de beaucoup les railleries de l’Amphitryon latin. […] La fable d’Amphitryon est une de celles qui ont fait le tour du globe, et qu’on retrouve dans plusieurs mythologies diverses.

41. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Molière, qui avait alors trente-six ans, et qui était devenu un maître à son tour, en était le directeur. […] La fillette est charmée, et quand d’autres lecteurs, plus sincères, essayent de lire la lettre à leur tour, elle la leur arrache dès les premières lignes en disant qu’ils ne savent pas lire aussi bien que le monsieur de chez Gély. […] En revanche, rien n’est plus français que l’esprit qui anime d’un bout à l’autre le dialogue ; on y trouve le tour naïf et des réminiscences nombreuses de nos conteurs du seizième siècle.

42. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Je vous avouë à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensois ; mais il faut tout esperer du tems ; continuez cependant à vous faire des efforts. […] C’est un remerciment au Roi ; il y donne un tour merveilleux, & peut-être n’a-t-il rien fait de meilleur en matiere de petits Ouvrages.

43. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Le philosophe se plaint des coups qu’il vient de recevoir, mais, à son tour, Sganarelle le reprend et lui rappelle qu’il ne doit pas dire j’ai été battu, mais il me semble que j’ai été battu. […] Passe pour sa morale, mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention. » Chapelle, à son tour, s’écrie : « que Descartes n’a formé son système que comme un mécanicien qui imagine une belle machine sans foire attention à l’exécution ; le système de ce philosophe est contraire à une infinité de phénomènes de la nature que le bonhomme n’avait pas prévus. » Chapelle l’accuse encore d’avoir rêvé, ne lui accordant d’autre éloge que d’avoir mieux rêvé qu’homme au monde, quand il n’a pas pillé ses rêveries.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

De telles comédies sont fort bonnes sur un théâtre où tout est sacrifié au personnage burlesque, qui seul attire le monde, où les lazzis & les tours de passe-passe sont comptés pour autant de beautés : mais sur un théâtre où les bons Auteurs ne cherchent pas à faire briller un personnage aux dépens des autres, où il faut des choses & non des mines, des situations bien marquées & non des grimaces ; sur un tel théâtre, dis-je, toute comédie, dans laquelle un seul acteur jouera, sans nécessité, deux rôles, sera jugée très mauvaise, à moins qu’on ne lui fasse la grace de la regarder comme une farce, ou bien comme une comédie épisodique. […] Le public sachant encore que Philocomasie va profiter de la fausse porte pour jouer deux rôles, ne risque plus de faire une méprise, & rit à son aise du tour qu’elle joue à Sceledre : d’ailleurs on n’a pas besoin du secours d’aucun masque.

45. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Ce tour est trop hardi pour le temps où nous sommes : À la lisière, encore, il faut mener les hommes. […] Protégeons les essais de nos jeunes auteurs ; De leur siècle, à leur tour, généreux bienfaiteurs, Ils pourront l’éclairer : leur âme noble et fière De la philosophie a reçu la lumière.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

L’Étourdi ou les Contre-temps, Comédie en vers & en cinq actes, comparée, pour le fond & les détails, avec l’Inavertito, le maître Étourdi, canevas italien ; l’Amant indiscret, comédie de Quinault ; l’Epidique de Plaute ; le Phormion de Térence, & le Tour subtil d’un Filou, Conte de d’Ouville. […] Tour subtil d’un Filou.

47. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

L’Amour partira-t-il « du bord du théâtre, et, après avoir fait un tour en volant, se perdra-t-il » dans les frises ? […] Elle nous fait souvenir de ce modèle unique par le malicieux badinage de ce premier acte, où paraissent d’abord les sœurs de l’héroïne, véritables princesses de conte de fée, envieuses comme on l’est dans la Belle et la Bête ; ensuite, au troisième acte, par le spirituel entretien de l’Amour, ce Prince Charmant, et de son valet Zéphire : — voilà pour Molière ; — aussitôt après, par la déclaration tendrement ingénue de Psyché à l’Amour, et par la réplique tendrement jalouse de l’Amour à Psyché : — voilà pour Corneille ; — enfin, de-ci de-là, dans toute la pièce, par quelques traits d’enjouement et de sentiment, par la souplesse et la légèreté du langage, par le tour de tel couplet et par sa cadence.

48. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Arlequin déchire l’acte, s’empare du bâton et met Bernagasso à la porte à son tour. […] S’il avait réellement, dans La Fausse Prude, occasionné par des allusions plus ou moins piquantes la suppression de la troupe à laquelle il appartenait, son humeur agressive joua plus d’un mauvais tour à cet acteur.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Supposons-nous dans une compagnie nombreuse : on parle de filouterie ; on raconte les tours les plus adroits des illustres frippons. […] Il en est ainsi des tours de nos valets. […] Outre que le beau sexe a la science infuse là-dessus, une femme ne joue jamais un tour à son mari dans une comédie, qu’elle ne donne une excellente leçon à tous les tuteurs & à tous les maris du monde, & qu’elle ne nuise en même temps à toutes les personnes de son sexe qui voudroient avoir recours au même stratagême. […] Dans l’Ecole des Maris, Isabelle joue mille tours à Sganarelle ; mais l’amour tyrannique de ce tuteur les rend pardonnables ; d’ailleurs, elle avoue plusieurs fois dans le courant de la piece qu’elle rougit de sa conduite ; elle demande grace : par conséquent le dessein de Moliere n’étoit pas d’engager les jeunes personnes à marcher sur les traces de son héroïne.

50. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Comédie à trois voix, suivie de deux divertissements chantés et dansés ; côté modeste et toutefois charmant, devant lequel le lecteur passe trop souvent sans le voir, mais sur lequel s’arrête volontiers le musicien », surtout, ajouterons-nous à notre tour, quand le musicien est un de ces fins lettrés que la fréquentation des bons auteurs et la pratique du meilleur monde ont formés de longue main aux travaux de ce genre.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Il voudroit les unir à la Grange & à du Croisy ; mais les deux Précieuses, rebutées par la simplicité de leur déclaration, de leurs propos, de leur parure, de leurs manieres, les rebutent à leur tour : ils sont furieux, & chargent de leur vengeance leurs valets.

52. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent, et que je n’ai garde de lui pardonner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Je me dégage à mon tour.

54. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

De même Ariste a élevé Léonor avec une philosophie très indulgente ; elle a vu « les belles compagnies, les divertissemens, les bals, les comédies ; » on lui permet de satisfaire ses goûts d’élégance, de « dépenser en habits, linge et nœuds. » Il est, ce rôle d’Ariste, plein d’une franchise de brave homme, d’une bonté sereine et douce, avec une pointe de mélancolie ; et les beaux vers qui le composent, d’un tour si net et d’un mouvement si aisé, ont jailli sans effort du cœur du poète, car ils traduisaient l’état de son âme. […] L’ampleur et la force manquaient à Armande ; elle ne put donc tenir dans la tragédie que les seconds emplois ; mais, là même, relevant le luxe très grand de ses costumes par le même goût d’originalité hardie qui lui allait si bien à la ville, ou par un tour de fantaisie romanesque, elle obtenait des succès éclatans ; ainsi, dans une Circé où elle charmait les yeux, « en habit de magicienne, avec une quantité de cheveux épars. » En revanche, elle excellait dans « les rôles de femmes coquettes et satiriques, » lesquels s’accordaient d’eux-mêmes avec sa nature, et dans ceux d’ingénues, bien qu’elle eût sans doute plus d’efforts à y faire. […] Mais si un comédien pense et écrit de façon spéciale, encore plus une comédienne, qui joint au tour d’esprit et de langage particuliers à sa profession celui qu’elle doit à son sexe. […] La place prépondérante qu’il donne aux femmes, la manière dont il parle des hommes, la haine jalouse qui l’inspire, le choix des médisances ou des calomnies, je ne sais quoi d’oblique et d’insinuant, tout cela dénote une main féminine ; comme aussi la finesse de certaines remarques, la grâce facile et l’agréable négligence des tours. […] Il ne comprend rien à la douleur de Molière, qui est obligé de lui dire : « Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé. » La confession achevée, mal à l’aise, dérangé dans sa quiétude d’esprit, il se dérobe au plus vite : « Je vous avoue à mon tour que vous êtes plus à plaindre que je ne pensois ; mais il faut tout espérer du temps.

55. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Il avoit de plus un talent singulier pour faire des vers d’un tour aisé et naturel, témoin son Voyage 32 avec Bachaumont, et ceux-ci qu’il fit sur le champ : Tout bon habitant du Marais Fait des vers qui ne coûtent guère ; Pour moi, c’est ainsi que j’en fais, Et, si Je les voulois mieux faire, Je les ferois bien plus mauvais. […] La sagesse de ses expressions, la conduite de ses intrigues, la finesse de ses pensées, le tour naturel de son style, et surtout la beauté de ses caractères, qui tendent tous à rendre le vice ridicule et méprisable, sont des choses que quelques-uns de ceux qui lui ont succédé dans le genre comique, ont imité d’assez près dans un petit nombre de pièces, mais qui peut-être ne se trouvent reunis dans aucune. […] Son jugement exquis l’a toujours porté à ne jamais parler lui-même dans ses pièces, mais à y faire parler toujours ses personnages selon l’idée qu’il donne de leur condition et de leur tour d’esprit. […] Passant, ici repose un qu’on dit. être mort, je ne sçai s’il rit ou s’il dort : La maladie imaginaire Ne peut pas l’avoir fait mourir ; C’est un tour qu’il joue à plaisir, Car il aimoit à contrefaire. […] Moliere à son tour, pour se venger de Boursaut, fit l’Impromptu de Versailles, où il le nomma par son nom et le traita très-mal.

56. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Tour à tour séducteur, hypocrite, meurtrier et athée, toujours égoïste à cœur ouvert, Don Juan est un modèle accompli de scélératesse : c’est par lui que Molière préludait à Tartuffe. […] Molière dans Amphitryon déploya un nouveau genre de talent : au naturel et à la chaleur ordinaire de son style, il joignit une certaine vivacité dans le tour, une finesse, une légèreté nouvelle dans la pensée. […] Certes le mari doit être sot ; mais peut-être eût-il été à désirer qu’on vît dans Clitandre un fat qui tromperait à son tour la perfide Angélique. […] Ce grand homme, quand il voulait descendre des hauteurs de son génie et se jouer dans les régions du persiflage, se montrait encore supérieur par l’art avec lequel il maniait la plaisanterie, et par le tour ingénieux qu’il savait donner à l’épigramme.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Don Pedre lui communique la lettre de son pere, & le prie de lui laisser venger l’affront fait à sa famille avant de l’obliger à se battre contre lui : le Comte le loue de sa délicatesse, lui dit à son tour qu’il a un rendez-vous & qu’il y court quelques dangers : Don Pedre offre de l’accompagner. […] Le pere paroît, loue la diligence de son fils, lui ordonne de fondre avec lui sur leur ennemi commun : Don Pedre défend au contraire le Comte, favorise sa fuite, lui sauve à son tour la vie : ils projettent de se voir ailleurs.

58. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

À l’époque où les Italiens offraient au public ces attrayants spectacles, une jeune troupe d’enfants de famille, la plupart Parisiens de naissance, s’étant associés pour jouer la comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre, donnèrent, d’abord au Jeu de paume des Métayers, proche la tour de Nesle, puis au Jeu de paume de la Croix-Noire, sur le quai des Ormes, au port Saint-Paul, des représentations beaucoup moins fastueuses. […] Le Temps fait, à propos du méchant tour que celles-ci jouent aux deux nigauds, la réflexion suivante : IL TEMPO.

59. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Ils obtinrent d’alterner de nouveau avec la troupe de Molière ; ils prirent à leur tour les jours extraordinaires, et, sur l’ordre du roi, ils restituèrent aux Français les quinze cents livres qu’ils avaient reçues de ceux-ci en 1658, contribuant ainsi pour leur part aux frais d’établissement de la salle du Palais-Royal. […] Trivelin, piqué de son avarice, projette de lui jouer un tour.

60. (1821) Scène ajoutée au Boulevard Bonne-Nouvelle, pour l’anniversaire de la naissance de Molière pp. -

Trop souvent ils ont leur tour, Qu’ils se taisent au moins pour L’anniversaire du jour Où naquit Molière.

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Monsieur prend le chemin de Tours.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Isabelle veut excuser Octave ; mais le Roi l’empêche de parler, ordonne qu’on la mette dans une tour, & charge Don Pedre d’aller arrêter Octave, afin qu’il répare l’honneur d’Isabelle en l’épousant. […] Il reconnoît enfin son valet, lui raconte le tour galant qu’il vient de jouer à sa cousine. […] Elle vient prendre un couvert, invite à son tour Don Juan.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Géronte demande, d’un ton ironique, à l’Olive s’il est fatigué de son voyage à Tours, & appelle ses gens. […] Le bon tour que l’on vous joue ici ! […] vais-je m’écrier à mon tour.

64. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Essayez, par exemple, en fait d’étonnements et de surprises, d’aller plus loin que La Tour de Nesle et les drames de M.  […] Il fit encore deux ou trois tours dans l’appartement, en sifflant un air de la Norma ; puis, se posant devant moi : Par hasard, me dit-il, avez-vous vu sortir, des magasins d’Érard, quelque beau piano tout neuf, chef-d’œuvre sonore de l’habile facteur ? […] S’il donne quelque tour à ses pensées, c’est moins par une vanité d’auteur que pour mettre une vérité qu’il a trouvée dans tout le jour nécessaire pour faire l’impression qui doit servir à son dessein.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. M. DORAT. » pp. 463-467

J’approche, les tours de votre capitale se découvrent.

66. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Quel tour de force dans l’art de tout dire et de le bien dire, cette scène du premier acte, et la seconde scène du quatrième poussée à bout, la prude Armande consent enfin à se donner à Clitandre, qui la refuse. […] C’est d’abord cette jeune veuve, la belle Célimène, De qui… l’humeur coquette et l’esprit médisant Semblent si fort donner dans les mœurs d’à-présent dit Philinte à Alceste, et dont Alceste dit à son tour : J’ai beau voir ses défauts et j’ai beau l’en blâmer, En dépit qu’on en ait elle se fait aimer.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Giliole, qui étoit d’accord avec son mari pour jouer un tour sanglant à Rossi, feint d’être désespérée, conseille au malheureux amant de se cacher dans un sac : l’époux entre, compte ses sacs, en trouve un de trop, applique dessus cinquante coups de bâton, & va manger les chapons de Rossi, qui se retire tout moulu. […] C’est toi, pendard, qui m’as bu mon vin d’Espagne, & qui as été cause que j’ai tant querellé la servante, croyant que c’étoit elle qui m’avoit fait ce tour ! […] Dans Moliere, Zerbinette rappelle de même à Géronte tout ce qu’il a dit dans son dépit contre la galere, & lui raconte le tour que Scapin lui a joué. […] « Comment, pendard, vaurien, infame, fils indigne d’un pere comme moi, oses-tu paroître devant mes yeux, après tes bons déportements, après le lâche tour que tu m’as joué pendant mon absence ?

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313

Grichard, doit lui jouer plusieurs tours sous divers déguisements : on lui dit : ACTE II.

69. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

La salle était suspendue à ses lèvres, avec cette sorte d’admiration et de battement de cœur qu’on ressent à voir un danseur de corde faire ses tours à trente pieds de hauteur. […] Il a lu tous les fabliaux de nos vieux conteurs ; il se plaît à conter les bons tours des femmes, et quand on lui en apprend un nouveau, il se frotte les mains et ne manque pas de l’inscrire sur ses tablettes. […] Nous le connaissons tout entier, après que la toile est tombée sur son châtiment : nous avons fait le tour de ses vices. […] Les tours qu’on joue à ce pauvre homme nous paraissent bien grossiers et quelque peu abominables. […] C’est Molière lui-même qui m’a lancé dans cette direction ; je la lui impose à mon tour, et, après lui, à ses interprètes.

70. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ils étaient trois qui rimaient à tour de rôle et à gaîté que veux-tu ? […] Un jour, au cabaret, Boileau, qui venait de lire des vers, priait Molière d’en lire à son tour : « Ah ! […] Vous m’avez battu quand j’étais petit, mon père, donc je vous bats maintenant que vous êtes en enfance. — Mais, dit le père, tu battras tes enfants à ton tour. — Eh ! […] Est-il donc, lui aussi, comme l’autre, un comédien ambulant, a-t-il fait son tour de France, de tréteaux en tréteaux ? […] Beauté facile et complaisante, et qui ne regarde pas, quand elle rit, si son tour de gorge est dérangé quelque peu.

71. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

À quoi servirait-il de remarquer que Molière a plus ou moins souvent enfreint les règles du langage, si par là on ne voulait empêcher le lecteur de les enfreindre à son tour ? […] C’est à bon escient qu’ils nous divertissent ; et leur humeur, quand ils en ont, a je ne sais quel tour planant qu’ils ont l’air d’y avoir donné exprès. […] Paris, pris à son tour pour juge de l’Étourdi et du Dépit amoureux, confirma le jugement de la province. […] Voici comme, à leur tour, ils argumentent. […] Pour Molière, parler peu dans le monde, n’était pas seulement un effet du caractère et du tour d’esprit ; c’était aussi une chose de régime.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Chacun a ses plaisirs, qu’il se fait à sa guise : Mais pour ceux que du nom de galants on baptise, Ils ont en ce pays de quoi se contenter ; Car les femmes y sont faites à coqueter : On trouve d’humeur douce & la brune & la blonde, Et des maris aussi les plus bénins du monde : C’est un plaisir de Prince ; &, des tours que je vois, Je me donne souvent la comédie à moi. […] Elle lui répondit par deux ou trois révérences ordinaires qui ne finirent que lorsqu’il lui fit faire deux ou trois tours de chambre ; ce qu’elle fit par hasard de si bon air, sa beauté naturelle & son air de Pallas y contribuant beaucoup, que le trop fin Grenadin en demeura charmé. […] Il passe, vient, repasse, & toujours de plus belle, Me fait à chaque fois révérence nouvelle : Et moi, qui tous ses tours fixement regardois, Nouvelle révérence aussi je lui rendois : Tant que si sur ce point la nuit ne fût venue, Toujours comme cela je me serois tenue, Ne voulant point céder ni recevoir l’ennui Qu’il me pût estimer moins civile que lui.

73. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Une fois ce point accordé, il nous sera plus facile, à notre tour, de faire des concessions sur la manière dont Molière défend les deux thèses cartésiennes dont nous avons parlé. […] Gassendi en affirme- deux autres, à son tour : la ressemblance du corps et de l’âme, qui n’est qu’un corps plus subtil (36), et la connaissance de notre corps, beaucoup plus claire que celle de notre âme (37). […] Gassendi, à son tour, défend Épicure, et avec lui le vide et les atomes.

74. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Madame de Maintenon croyait que madame de Montespan, cessant d’être jalouse d’elle, c’était à son tour de l’être de madame de Montespan.

75. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Ainsi donc, l’esprit d’examen introduit par Pascal dans les matières religieuses, Molière le mit habilement à profit pour l’introduire à son tour dans la comédie. […] Le jeune Adraste en fait plus, en un tour de main, que Figaro avec ses sternutatoires, ses coups de lancette et ses cataplasmes sur l’œil de la mule aveugle. […] Chemin faisant, vous assistez à toutes sortes de tours de force. […] C’est même un des plus grands tours de force de l’inimitable comédienne, non pas d’être descendue, mais de s’être élevée, comme elle l’a fait, de Molière à Marivaux. […] Il s’en tira comme un sot, par la fuite ; il ne vit dans cette perfection qu’un tour de gibecière, et il eut peur d’être une dupe.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Polilla trouve un secret excellent pour que la Princesse ne fuie plus les deux Princes : il veut qu’on l’enferme dans une tour, qu’on la laisse quatre jours sans lui donner à manger, que le Prince de Béarn & Don Gaston passent ensuite devant elle, l’un avec six poulets & deux pains, l’autre avec un gigot ; loin de les fuir, elle courra après eux. […] Don Carlos, désespéré, avoue à son tour qu’il est vaincu.

77. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

On fut forcé de convenir qu’une prose élégante pouvoit peindre vivement les actions des hommes dans la vie civile ; & que la contrainte de la versification, qui ajoûte quelquefois aux idées, par les tours heureux qu’elle donne occasion d’employer, pouvoit quelquefois aussi faire perdre une partie de cette chaleur & de cette vie, qui naît de la liberté du stile ordinaire. Il est, en effet, des tours uniques, dictés par la nature, que le moindre changement dans les mots altére & affoiblit. […] La magnificence royale que l’on étala dans la représentation, & le concours des auteurs illustres dont les talens s’étoient réunis pour exécuter plus promtement les ordres de Louis XIV, ajoutérent un nouveau lustre à cette piéce, qui sera toujours célébre par un grand nombre de traits ; &, sur tout, par le tour neuf & délicat de la déclaration de l’Amour à Psiché. […] Ces derniéres scénes, plus fines & plus piquantes que les premiéres, se ressemblent encore moins entre elles par le tour.

78. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Mon homme a toutes les peines du monde à croire qu’une femme de bien puisse faire de pareils tours ; mais, pour l’en convaincre mieux, cette honnête dame devient amoureuse du petit page, et veut le prendre à force ; mais comme il faut que justice se fasse, et que, dans une pièce de théâtre, le vice soit puni ou la vertu récompensée, il se trouve à la fin du compte que le capitaine se met à la place du page, couche avec son infidèle, fait cocu son traître ami, lui donne un bon coup d’épée au travers du corps, reprend sa cassette, et épouse son page. […] L’Isabelle de Molière occupe presque toujours la scène avec esprit et avec grâce, et mêle quelquefois de la bienséance, même dans les tours qu’elle joue à son tuteur. […] Que les domestiques d’Éraste, ayant découvert ce dessein, forment à leur tour celui d’assassiner l’oncle ? […] Les scènes tendres, quoiqu’écrites avec la plus grande précision, auraient refroidi celles des fâcheux, et celles-ci à leur tour auraient détourné du motif de la pièce l’attention du spectateur. […] Cette pièce assez singulière, Est un impromptu de Molière ; Et comme les bourgeois un jour Verront ce spectacle à leur tour, Où l’on a des plaisirs extrêmes, Ils en pourront juger eux-mêmes.

79. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Deux poètes, confrères de Molière, Boursault et Monfleury fils, se levèrent à leur tour, chargés en quelque sorte de défendre tous les intérêts opposés. […] Aussi, dans la pièce espagnole, Pollila, le gracioso accoutumé, veut qu’on enferme la belle Diana, cette inhumaine créature, dans une tour où elle sera laissée quatre jours sans qu’on lui donne à manger. […] Le président Roze, humaniste distingué, joua un tour ingénieux à Molière, à propos de la chanson que Sganarelle adresse à sa bouteille : Qu’ils sont doux !. […] Ce fut au tour de Molière à être jaloux. […] C’était, de la part de Molière, un assez mauvais tour joué à son puissant collaborateur, puisqu’après des hésitations, Louis XIV s’opposa formellement au mariage de Lauzun, et fit emprisonner le fier et fougueux prétendant.

80. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Ce n’est pas que les vers n’en soient ingénieux ; Ils sont les plus charmants du monde, Leur tour, leur force, est sans seconde, Et serait fin qui ferait mieux. […] Ces dernières scènes, plus fines et plus piquantes que les premières, se ressemblent encore moins entre elles par le tour ; Molière arrive au même but, mais par diverses routes, plus ingénieuses et plus comiques l’une que l’autre. […] Il est en effet des tours uniques, dictés par la nature, que le moindre changement dans les mots altère et affaiblit. […] Il a pris beaucoup de choses de Plaute ; mais il leur donne un autre tour : et s’il n’y avait qu’à comparer ces deux pièces l’une avec l’autre pour décider la dispute qui s’est élevée depuis quelque temps sur la supériorité ou l’infériorité des anciens (M.  […] Il y a des finesses et des tours dans l’Amphitryon de Molière qui surpassent de beaucoup les railleries de l’Amphitryon latin.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Le nœud est lui-même plus ou moins serré par les incidents qui ralentissent ou précipitent l’action, en rapprochant ou en éloignant la catastrophe qui doit tour dénouer.

82. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

L’Isabelle de Moliere occupe presque toujours la Scéne, avec esprit & avec grace, & mêle quelquefois la bienséance, même dans les tours qu’elle jouë à son Tuteur ».

83. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Toutefois nous souhaitons que le tour de Rotrou vienne bientôt.

84. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Ne transporte chez vous les pleurs et la misère, Et mettant en nos mains, par un juste retour, Les armes dont se sert sa vengeance sévère,        Il ne vous fasse, en sa colère,        Nos esclaves à votre tour.

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cour, Vous n’en épargnez point, & chacun a son tour : Cependant aucun d’eux à vos yeux ne se montre, Qu’on ne vous voie en hâte aller à sa rencontre, Lui présenter la main, &, d’un baiser flatteur, Appuyer le serment d’être son serviteur. […] Brisons là ce discours, Et dans la galerie allons faire deux tours.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Une piece en trois actes, intitulée Le Disgrazie d’Arlichino, les Disgraces ou les Malheurs d’Arlequin, a fourni la plupart des tours qu’on joue au Gentilhomme de Limoges.

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