Cette troupe réunit un bon nombre d’artistes distingués. […] Le directeur des Fedeli, Giovanni-Battista Andreini, fut un écrivain dramatique des plus féconds : il a laissé un grand nombre de pièces appartenant à tous les genres ; il y en a dix-huit cataloguées dans la Drammaturgia d’Allacci, et ce n’est qu’une faible partie de ses productions.
Cet événement fut au nombre de ceux qui concoururent, dans la période de 1670 à 1680, à opérer de grands changements dans la situation, dans l’esprit et le caractère du roi, et a confirmer l’ascendant qu’avaient pris sur les mœurs de la cour les exemples des personnes en qui s’étaient conservées les traditions morales de l’hôtel de Rambouillet. […] La liaison des deux amants était devenue, par le nombre de leurs enfants, qui était alors de quatre, une espèce de mariage avoué ; c’était une bigamie ouverte95.
Il a des beautez qui disparoîtroient dans les Versions, & à l’égard des Païs où le goût n’est pas semblable à celui de France ; mais il en a un grand nombre d’autres qui passeroient dans toutes sortes de Traductions, & de quelque goût que les Lecteurs fussent, pourvu qu’ils entendissent l’essence des bonnes pensées. […] Les deux freres Bejar, & du Parc, étoient du nombre de ses principaux Acteurs. […] 428, en cite un grand nombre. […] Qu’il me soit permis d’appeller ainsi les plus rigides observateurs des loix de la perfection par rapport au goût du petit nombre, ou de l’élite des Beaux-Esprits.
Cette longue interruption, qui ne fut point commandée par l’autorité, eut pour cause le départ subit de La Grange et de La Thorillière, acteurs employés dans un trop grand nombre de rôles pour qu’il fût possible de donner aucune représentation utile en leur absence. […] Mais d’abord, à ses yeux, les hypocrites sont plus rares et par conséquent moins redoutables qu’aux yeux de l’incrédulité, qui se plaît à en grossir le nombre et le danger : ensuite, par prudence, si ce n’est par charité, elle s’abstient généralement de lancer contre ses faux adorateurs des censures dont ses ennemis ouverts sont toujours prêts à abuser. […] Peut-être aussi cette aventure était-elle au nombre des traits fournis à Molière par Guilleragues. […] Un sujet plus intéressant, une intrigue plus animée, un plus grand nombre de caractères prononcés et agissants, quelque chose de plus vif, de plus énergique, de plus populaire dans le dialogue, tous ces avantages lui assurèrent dès l’abord un succès éclatant qui s’est toujours soutenu. […] Qu’il ait blâmé les logomachies et les subtilités galantes du rôle de Jupiter, je le conçois sans peine : son goût pur et sévère put ne voir que la faute, sans daigner considérer qu’elle était peut-être inévitable, et que, d’ailleurs, il en résulte nombre d’agréments qui la rachètent.
La raison en est, que n’étant pas réduit en principes, ou du moins n’en ayant qu’un très petit nombre, que chacun explique à son gré, les jeunes Auteurs, de tous les pays, de tous les âges, en ont abusé pour se faire des regles analogues à leur foiblesse ; & que, désespérant de marcher sur les traces des bons Maîtres, ils se sont laissé flatter par l’orgueil de créer de nouveaux genres, & d’avoir une maniere à eux. […] Destouches avoit encore tenu la parole qu’il nous donne dans la troisieme Lettre à M. le Chevalier de B**, il auroit augmenté le nombre de ses admirateurs en augmentant celui des connoisseurs2. […] C’est ainsi que Phidias, mesurant d’un coup d’œil rapide le bloc informe nouvellement sorti des carrieres de Paros, fixoit la grandeur, le nombre, la distance, le caractere, le rapport des figures animées déja par son génie ; & que son imagination, subjuguée d’avance par elle-même, brûloit avec Mars aux pieds de Vénus endormie sous la garde des Graces : ou trembloit à l’aspect de Jupiter foudroyant la terre.
Don Alvar exécute ses ordres : Enrique indigné lui fait mettre l’épée à la main : Alvar le blesse, est poursuivi par trois braves 50 : il alloit être accablé par le nombre, lorsque Don Lope le défend & apprend un moment après qu’il a secouru le meurtrier de son frere. […] Heureusement pour eux Enrique a confessé avant de mourir qu’il avoit fait insulter Don Sanche, & qu’il méritoit la mort pour avoir attaqué Don Alvar avec l’avantage du nombre. […] Oui, je suis Don Juan, & l’avantage du nombre ne m’obligera pas à vouloir déguiser mon nom.
Le style de L’Étourdi est animé d’une verve comique que ne comportait pas Le Dépit amoureux ; mais la diction de ce dernier ouvrage, quoique chargée encore d’un assez grand nombre d’incorrections et d’impropriétés, est cependant un peu plus exacte, et parait surtout avoir obéi plus facilement à la pensée de l’auteur. Depuis l’établissement régulier de la scène française, il s’était écoulé un grand nombre d’années, pendant lesquelles notre Muse comique s’était vouée exclusivement à l’imitation de deux théâtres étrangers.
Dans la premiere piece, l’héroïne est remarquable par le nombre d’amants qu’elle amuse. […] Il est inutile de citer un plus grand nombre de mauvais titres : le lecteur en doit tant connoître !
L’opinion commune est que Moliere doit entiérement la piece dont il est question au canevas italien ou au Médecin volant de Boursault, qui n’en est qu’une traduction presque littérale ; mais il m’est aisé de prouver que s’il doit à l’un ou à l’autre quelques idées, il a pris le plus grand nombre & les plus essentielles ailleurs. […] Sganarelle veut recevoir Géronte au nombre des Docteurs, & lui donne des coups de bâton.
On compteroit plutôt les feuilles des forêts, Les sablons de la mer, les épis de Cérès, Les fleurs dont au printemps la terre se couronne, Les glaçons de l’hiver, les raisins de l’automne, Et les feux qui des nuits assistent le flambeau, Que le nombre d’amants que j’ai mis au tombeau. […] Desmarets peut se compter au nombre de ses Visionnaires en peignant des personnages imaginaires, dont la peinture ne peut être d’aucune utilité.
Mais, vers 1648, cette guerre de la Fronde étant près d’éclater, Montausier se brouilla avec un grand nombre de ses amis qui prirent parti contre l’autorité royale. […] Quand la société-mère se dispersa, les femmes ridicules qui étaient contenues par le grand nombre les autres, et surtout par la marquise de Rambouillet et sa fille, voulurent avoir à leur tour leur petit empire et leur petite cour.
. — Accroissement du nombre des enfants naturels du roi. — Maison, rue de Vaugirard, où madame Scarron s’établit. — Le roi va la voir secrètement. — Faux bruits de sa grossesse. — Parole du roi qui indique un goût très vif pour madame de Scarron. En 1672, le nombre des enfants de madame de Montespan s’étant accru du comte de Vexin et de madame de Nantes, il se fit un second arrangement tout différent du premier pour leur habitation.
M. de Molière a donc fait un grand nombre de comédies, tant en vers qu’en prose que l’on a partagées en sept volumes, dont le premier en comprend 4. savoir, Les Précieuses ridicules, Le C[ocu] imaginaire, ou Sganarelle, L’Étourdi ou Les Contretemps, et Le Dépit amoureux. […] L’autre fougueux Marquis lui déclarant la guerre Voulait venger la Cour immolée au Parterre, Mais sitôt que d’un trait de ses fatales mains La Parque l’eût rayé du nombre des Humains, On reconnut le prix de sa Muse éclipsée.
Les pieces de ce genre sur-tout ont beaucoup d’ennemis, & leur nombre accroît chaque jour. […] Les Italiens ont nombre de pieces dans ce goût.
Il en est un très petit nombre en état de sentir la bonne comédie. […] Loin de diminuer par-là le nombre de ses lauriers, il leur donne un nouvel éclat. […] A-t-on si grand tort de dire que nombre de comédiens ne connoissent que leur rôle, même dans les pieces qu’ils représentent journellement » ?
La nature toujours également féconde, toujours également bonne mere, se plaît à faire naître dans chaque siecle un certain nombre de talents dans tous les genres, & chacun de ces talents languit ou produit des fleurs & des fruits en abondance selon qu’il est plus ou moins secondé par les circonstances. […] Une rapsodie protégée ne forcera plus les étrangers à ne voir qu’elle pendant tout un hiver ; le public se réchauffera en voyant multiplier sous ses yeux le nombre des athletes ; les Auteurs pouvant donner la préférence à ceux des Comédiens qui leur plairont davantage, & qui auront de meilleurs procédés, ceux-ci leur sauront gré du choix ; les soins, les égards, la politesse, succéderont à des tracasseries, à des haines si peu faites pour les gens à talent, & qui font autant la honte & l’opprobre des uns que le malheur des autres. […] L’Auteur ne fait tirer que le nombre dont il a besoin, & n’a par ce moyen aucuns faux frais à faire.
Les indications du catalogue Soleine ne nous paraissent pas parfaitement exactes ; il y a erreur sur la date de la représentation ; le nombre des entrées est mal indiqué, et si Quinault ou Benserade (et non les deux, et c’est plutôt Benserade) a fourni quelque chose, ce ne peut être que dans l’introduction, la très courte 9ª entrée et le finale, intermèdes tirés d’un même et seul divertissement, intermèdes très secondaires, méritant à peine qu’on les cite. […] Si le troisième acte4 existait, il devait être resserré en un petit nombre de scènes ; peut-être était—il réduit aux premiers mots de Sbrigani et à quelques phrases relatives au mariage des amants ; peut-être était-il tout à fait fondu dans ce que nous appelons le deuxième acte. […] Suivant un grand nombre d’éditions, Lully aurait pris ce surnom de Chiacchiarone pour ne pas éprouver d’opposition de la part des secrétaires du roi alors qu’il voulait entrer dans leurs rangs ; mais la grande rancune des secrétaires ne se produisit que lorsque Lully joua le Muphti du Bourgeois gentilhomme, et ce ne fut qu’en 1670. […] Si elles le furent, ce ne dut être que pour faire équilibre [aux intermèdes des apothicaires et des avocats, qui se trouvaient alors chacun terminer un acte; en tous cas, elles n’apparurent à Paris que réduites en nombre et à l’époque du carnaval, ce que justifieraient les derniers mots d’Eraste (acte III, scène X).
Entre les gens du monde, les uns applaudissaient à ces mœurs d’exception, le grand nombre en était blessée. […] « Le plus beau quartier de la ville de Coquetterie est la grande place, qu’on peut dire vraiment royale 44… Elle est environnée d’une infinité de réduits, où se tiennent les plus notables assemblées de coquetterie, et qui sont autant de temples magnifiques consacrés aux nouvelles divinités du pays ; car, au milieu d’un grand nombre de portiques, vestibules, galeries, cellules et cabinets richement ornés, on trouve toujours un lieu respecté comme un sanctuaire, où sur un autel fait à la façon de ces lits sacrés des dieux du paganisme, on trouve une dame exposée aux yeux du public, quelquefois belle et toujours parée ; quelquefois noble et toujours vaine ; quelquefois sage et toujours suffisante ; et là, viennent à ses pieds les plus illustres de cette cour pour y brûler leur encens, offrir leurs vœux et solliciter la faveur envers l’amour coquet pour en obtenir l’entrée du palais de bonnes fortunes. » On lit dans un autre passage, que dans le royaume, « il n’est pas défendu aux belles de garder le lit, pourvu que ce soit pour tenir ruelle plus à son aise, diversifier son jeu, ou d’autres intérêts que l’expérience seule peut apprendre45 ». […] Le grand Dictionnaire des Précieuses renferme environ 1 200 noms de beaux-esprits des deux sexes ; de ce nombre sont huit cents précieuses de tout genre, depuis les illustres jusqu’aux plus ridicules. […] Henri Étienne déplore, en nombre d’occasions, la perte de la diphtongue oi, qu’on remplace par l’é ouvert. […] — Sont-elles deux ensemble ou un plus grand nombre, elles rient au nez des gens, trouvent à redire à tout ce qu’on dit.… Ce sont les plus insupportables personnes du monde. » Mademoiselle de Montpensier fait une description assez grotesque de leur figure, et surtout de leurs minauderies.
Il faut cependant ajouter que parmi le nombre des pièces comiques dont nous venons de parler, il en parut qui méritèrent le nom de comédie. […] « [*]L’abbé Cotin, irrité contre Despréaux, qui l’avait raillé, dans sa troisième Satire, sur le petit nombre d’auditeurs qu’il avait à ses sermonsa, fit une mauvaise satire contre lui, dans laquelle on lui reprochait comme un grand crime d’avoir imité Horace et Juvénal, etc. […] Trissotin et un autre savant, qui divertit beaucoup ; et il y a au dernier un retour d’une certaine Martine, servante de cuisine, qui avait été chassée au premier, qui fait extrêmement rire l’assemblée par un nombre infini de jolies choses qu’elle dit en son patois, pour prouver que les hommes doivent avoir la préférence sur les femmes. […] Cotin n’était point de ce nombre, de peur (dit-on) qu’on ne crût qu’il s’était servi de cette occasion pour se plaindre au roi de la comédie qu’on prétend que M. […] « Au mois de novembre de la même année 1670, que l’on représenta Le Bourgeois gentilhomme à Paris, le nombre prit le parti de cette pièce ; chaque bourgeois y croyait trouver son voisin peint au naturel ; et il ne se lassait point d’aller voir ce portrait.
Francaleu lui remet sa foi, déclare qu’il est sa belle amante, s’avoue pour l’auteur des vers qui, sous le masque femelle, ont agacé tant de lecteurs & fait un si grand nombre d’enthousiastes. […] On retrancha le nombre de ses domestiques ; ceux qui lui resterent, le mépriserent ; sa table fut servie par la frugalité elle-même : ses gendres & ses filles se mirent de niveau avec lui, enfin le placerent au-dessous d’eux, & le regarderent comme un ancien domestique à charge, qui ne tenoit à leur cœur que par un petit filet de bienséance, si mince, si délié, qu’on admiroit à tout moment qu’il ne se rompît point.
Et, en disant cela, je ne crois pas du tout faire bande h part dans l’armée sans cesse grandissante des moliéristes : je suppose même qu’au fond le plus grand nombre, parmi ceux qui s’honorent de ce nom, parmi ceux qui prennent part à ce culte dont M. […] Et si vous insistez tant sur le respect dû aux actes authentiques qui la représentent comme sœur aînée, n’est-ce pas que, malgré leur nombre, ces documents ne vous paraissent pas d’une certitude suffisante ? […] Dans le nombre des jolies pécheresses dont cette femme disposait se trouvait une fille La Tourelle, qui ressemblait tellement à Mme Molière que, même de près, beaucoup de gens s’y trompaient. […] Il existait, a-t-on dit, nombre de Molière dans le bas Languedoc en 1656 ; deux ans avant cette date, qui est celle du reçu de six mille livres, il y en avait un à Pézenas. […] Auguste Baluffe, à qui l’on doit des recherches et des conjectures ingénieuses sur Le Dépit amoureux et sur nombre de questions relatives à Molière.
De là je pars sans bruit, Quand le jour diminue & fait place à la nuit, Avec quelques amis & nombre de bouteilles, Que nous faisons porter, pour adoucir nos veilles, Chez des femmes de bien, dont l’honneur est entier, Et qui de leur vertu parfument le quartier : Là nous passons la nuit d’une ardeur sans égale ; Nous sortons au grand jour pour ôter tout scandale, Et chacun, en bon ordre, aussi sage que moi, Sans bruit au petit pas se retire chez soi. […] Toujours au plus grand nombre on doit s’accommoder, Et jamais on ne doit se faire regarder. […] Mais je tiens qu’il est mal, sur quoi que l’on se fonde, De fuir obstinément ce que suit tout le monde, Et qu’il vaut mieux souffrir d’être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous76. […] De toutes les pieces de Regnard, celle-ci fait voir un plus grand nombre de scélérats bien récompensés. […] Moliere les tourne si bien en ridicule, que s’il n’a pu bannir de la Faculté tous les ignorants, il en a du moins diminué le nombre.
Ils introduisirent sur la scene les Bergers de Bethléem, & leur firent débiter, devant Jésus, Marie & Joseph, nombre de sottises que nous ne rapporterons point. […] Lors Mopse me voyant, Mopse qui par augure Connoissoit les secrets plus secrets de nature, Qui la chose à venir à chacun prédisoit, Par le vol des oiseaux lesquels il avisoit, A dextre ou à senestre, en pair ou impair nombre ; Il entendoit encor des corbeaux, des vautours, Des corneilles le chant, leurs tours & leurs retours : Bref, Mopse savoit tout.
Je ne suis pas du nombre de ces esprits sublimes dont vous parlez ; mais tel que je suis, je n’ai rien fait en ma vie, dont je sois véritablement content (I)240.
. — Celui de cette pièce offre sans doute nombre de fautes grammaticales. […] Ce rôle est au nombre de ceux qu’on appelait, du temps de Molière, rôles à grande casaque. […] savez-vous qu’il fut l’écueil de nombre d’actrices, et qu’il faudrait réunir les talents les plus célèbres, pour le rendre parfaitement ? […] Qu’il me soit donc permis, pour mon instruction, et peut-être pour le bien de l’art, d’en appeler au petit nombre : c’est à lui que je vais proposer mes doutes. […] L’intrigue. — Peu compliquée, mais suffisamment pour amener nombre de personnages comiques qui animent la marche.
L’un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots, le condamnait au feu ; L’autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre, Voulait venger la cour immolée au parterre ; Mais sitôt que, d’un trait de ses fatales mains, La parque l’eut rayé du nombre des humains, On reconnut le prix de sa muse éclipsée.
J’ai dit ailleurs que nombre d’Auteurs, entraînés par la vanité de prouver ou de faire croire qu’ils vivent dans le grand monde, craindroient de passer pour des roturiers s’ils ne puisoient leurs sujets & leurs caracteres chez nos demi-Dieux. […] Il n’est qu’un certain nombre de personnes qui aient assez fréquenté les originaux dont on expose les copies, pour juger si les caracteres & les événements sont traités dans la vraisemblance.
Si les petites choses qui enthousiasment si fort nos élégants beaux esprits, suffisoient pour fournir les matériaux nécessaires à une piece, je conseillerois à nos Auteurs de prendre bien vîte un de ces Messieurs pour héros : mais comme leur caractere est accessoire & tient à mille autres, qu’il n’offre que des superficies de quelque côté qu’on le tourne, qu’il seroit minutieux sur la scene, qu’il n’intéresseroit qu’un très petit nombre de spectateurs, qu’il a été traité en détail dans plusieurs pieces différentes, je n’exhorterai personne à les prendre pour modele.
Avec ce dialogue, auquel nous pouvons joindre, pour faire nombre, le Jugement de Vulcain et deux ou trois autres églogues du même genre, qui prouvent tout au moins que le souvenir de l’antiquité latine n’était pas complètement éteint, nous aurons tout le lot dramatique de ces quatre siècles. […] Elle voulut chanter, dans la mesure de son petit génie, comme elle le dit elle-même, « juxta mei facultatem ingenioli, » les triomphes de la chasteté ; et pour cela elle composa un assez bon nombre de petits poèmes, dont quelques-uns, traduits en français vers 4845, ont défrayé pendant plusieurs années la critique littéraire et servi d’aliment à l’avidité archéologique de l’époque. […] Tout y contribue, plan ridiculement construit, vers sans cadence et sans règles, langage devenu, presque inintelligible, ignorances et grossièretés sans nombre ; en un mot, tout ce qui peut rendre une lecture rebutante se trouve rassemblé dans ces pièces. »Vous avez là, Messieurs, une définition exacte de notre vieux théâtre et de toutes les soi-disant pièces dramatiques qui l’ont précédé. […] Le génie de notre nation se trouve comme accablé, pendant près d’un siècle, par l’étourdissement que lui cause l’irruption subite des auteurs de l’antiquité; la phrase française prend d’autres allures et cherche à se calquer sur la phrase latine ; le vocabulaire même se modifie, nombre de mots se perdent, d’autres naissent plus ou moins heureusement de l’imitation.
II Un petit nombre de sentiments constituent le fond divin de la nature humaine. […] Le tragique, c’est la guerre des Dieux dans l’Humanité, c’est la discorde de ce petit nombre de sentiments pathétiques que j’ai tous nommés, et qui constituent le fond divin de la nature humaine. — Les Dieux sont unis dans l’Olympe, où Hébé leur verse, avec l’ambroisie et l’éternelle jeunesse, l’éternelle sérénité. […] Mais le nombre des suffrages se trouva égal de chaque côté. […] Ces sentiments sont en petit nombre ; leur conflit n’est jamais qu’un duel ; les événements extérieurs ne peuvent pas empêcher la lutte de courir à son dénouement nécessaire, le retour du Divin à l’unité absolue de son essence : de là la simplicité du drame grec. […] En outre, Alceste a beau être brouillé avec le genre humain, il tombe dans les filets d’une femme, il aime, et il serait tout disposé à augmenter légalement avec Célimène le nombre de ces exécrables humains, « pires que des loups, des vautours ou des singes malfaisants ».
Le nombre des notes importe peu. […] Après cet éclat, on fut obligé de les marier, et, quelque peu de talent qu’eût Beauval pour le théâtre, Paphetin le reçut au nombre de ses acteurs. […] Lefèvre, libraire, je lui ai emprunté un petit nombre de notes qui rentrent dans mon plan général, et je les ai signées de son nom. […] De ce nombre étaient La Grange, Du Croisy, Duparc, et les demoiselles de Brie et Duparc. […] La Fontaine l’a placé au nombre des auteurs de chants mélodieux dans son Épître sur l’Opéra, adressée à M. de Niert, 1677.
Ces farces, au nombre de cinq, sont : Le Docteur amoureux, Les trois Docteurs rivaux, Le Maître d’école, Le Médecin volant, et La Jalousie du Barbouillé.
La plus fameuse de ce nombre est L’Avare ; malheureusement les manuscrits de l’Aulularia de Plaute sont tronques à la fin, mais, dans ce que nous en connaissons, il reste encore assez à admirer. […] De ce nombre sont la dispute avec Oronte sur le sonnet, et la façon dont elle se termine ; le jugement du procès dont on parle sans cesse ; enfin, la manière dont Célimène est démasquée par la vanité des deux marquis et par la jalousie d’Arsinoé. […] Il faut excepter du nombre de ceux qui méritent de tels reproches, deux auteurs féconds ou du moins abondants, l’un en vers et l’autre en prose, Destouches et Marivaux. […] Un homme au fait de la statistique de la scène française, a remarqué que depuis plusieurs années, il a paru fort peu de tragédies et de comédies régulières, mais que les mélodrames à eux seuls surpassent en nombre toutes les autres pièces réunies : par mélodrame on n’entend pas comme chez nous, une composition dramatique où les monologues sont entrecoupes de musique instrumentale. […] « Molière, dit-il, a tellement tiré parti des comiques italiens, que si on lui reprenait tout ce qu’il en a emprunté, les volumes de ses œuvres ne seraient pas en si grand nombre. » 2.
Cette comédie, qu’on peut mettre au nombre des chefs-d’œuvre de son auteur, eut tout le succès qu’elle méritait, mais en même temps elle essuya beaucoup de critiques. […] Riccoboni, dans ses Observations sur la comédie, et le génie de Molière, pages 130 et 131, met le dénouement du Mariage forcé au nombre des plus heureux de Molière. […] De hautes toiles, des bâtiments de bois faits presque en un instant, et un nombre prodigieux de flambeaux de cire blanche, pour suppléer à plus de quatre mille bougies, chaque journée, résistèrent à ce vent qui, partout ailleurs, eût rendu ces divertissements impossibles à achever. […] « Le roi fit donc couvrir de toiles, en si peu de temps qu’on avait lieu de s’en étonner, tout ce rond d’une espèce de dôme, pour défendre contre le vent le grand nombre de flambeaux et de bougies qui devaient éclairer le théâtre, dont la décoration était fort agréable. […] Je me réduisis donc à ne toucher qu’un petit nombre d’importuns ; et je pris ceux qui s’offrirent d’abord à mon esprit, et que je crus les plus propres à réjouir les augustes personnes devant qui j’avais à paraître, et pour lier promptement toutes ces choses ensemble, je me servis du premier nœud que je pus trouver.
Pour le plus grand nombre, hélas ! […] Qu’il se méprenne sur la pensée du poète, qu’il lui prête des intentions réprouvées par le bon sens, ce n’est là pour le plus grand nombre qu’une question sans importance. […] Il y a dans les conceptions de cet heureux génie tant de simplicité, tant de clarté, que tout homme de bonne foi, qui juge par lui-même sans s’inquiéter de l’opinion de son voisin, est à peu près sûr de ne pas se tromper en donnant son avis sur ces œuvres ; mais juger par soi-même est de nos jours une chose assez rare : pour le plus grand nombre, le point important est de ne pas contredire l’opinion reçue.
Moliere, le divin Moliere lui-même, n’a pas quatre pieces qui ne soient imitées, en général ou en partie, d’un autre Auteur ; & je vais le prouver : loin de vouloir par-là diminuer le nombre de ses lauriers, je prétends leur donner un nouvel éclat, puisque Moliere a si bien embelli ses copies, qu’on les préfere aux originaux, qu’il est devenu lui-même un objet d’imitation pour ses successeurs, & que tous n’ont obtenu des suffrages qu’en se rapprochant de ce grand homme.
Quelque pièce que Molière dût jouer, Boissat voulait se trouver au nombre des spectateurs. […] Il fait rechercher les vieux crimes, qui y sont en fort grand nombre. Il a fait emprisonner bon nombre de gentilshommes et en a écarté beaucoup d’autres. […] Loret nous apprend que les acteurs et les actrices, au nombre de quinze, reçurent à cette occasion chacun cent pistoles de récompense. […] La fortune grandissante de Molière augmentait le nombre de ses envieux.
Le Misanthrope de Molière, qui fera toujours l’admiration des personnes de goût, ne fut approuvé que des vrais connaisseurs : le plus grand nombre des spectateurs ne sentit point la force du sujet, ni l’art du poète dans la peinture du caractère singulier, qui donne le titre à la pièce. […] Uniquement rempli du désir d’exécuter promptement les ordres du roi, il ne songeait qu’à répondre, au moins par son zèle, à la confiance que lui témoignait ce prince en le chargeant du soin de l’amuser ; il n’a pas même cru avilir son talent en se prêtant au peu de délicatesse de la multitude dans ses pièces, dont les caractères chargés plaisent toujours au plus grand nombre, et où les gens de goût, sans en approuver le genre, remarquaient des traits que l’usage a consacrés, et fait passer en proverbes. D’ailleurs, une critique trop sévère ne s’accorde guère avec l’intérêt d’une troupe que la gloire seule ne conduisit pas, et qui ne jugeait du mérite d’une comédie que par le nombre des représentations et par l’affluence des spectateurs. […] Pantalon reproche à Lélio, d’une façon équivoque, l’indignité de son action, et Lélio lui répond de même sur l’amour de Flaminia : cette scène est plus ou moins soutenue à l’impromptu, suivant le talent des acteurs ; mais ils ont tous par tradition un certain nombre de propos, ou de répliques principales, dont Molière s’est servi dans son Avare. […] Mais après un certain nombre de représentations, le monde comprit que la manière de traiter la comédie en philosophe moral était la meilleure, et laissant parler contre Le Misanthrope les poètes jaloux, toujours aussi peu croyables sur les ouvrages de leurs concurrents que les femmes sur le mérite de leurs rivales en beauté, il en est venu avec un peu de temps à l’admirer.
Mais mon goût, ou celui du siecle, ne fait rien à la chose : c’est le caractere des interlocuteurs, & leur situation, qui doivent alonger ou raccourcir les couplets ; &, d’après cette regle, dictée par la raison, je critique ce que la plupart des comédiens, grands amateurs de tirades, parcequ’elles sont toujours applaudies par le grand nombre, ont ajouté après la mort de Moliere à la cinquieme scene du troisieme acte de l’Avare, & qu’on débite hardiment sur le premier Théâtre de l’Europe, qu’on trouve même dans les mauvaises éditions. […] Je pourrois citer ici nombre d’exemples qui trouveront mieux leur place dans l’article où il sera question du juste embonpoint des pieces, des scenes, du dialogue.
Voici maintenant un certain, nombre de canevas qui ont date certaine entre cette dernière pièce, analysée par Gueulette, et l’époque où commence le Recueil de Gherardi. […] Un certain nombre d’autres pièces sont indiquées par Louis Riccoboni, dans la liste qu’il a placée en tête du Nouveau Théâtre italien, comme étant « très anciennes ».
Depuis Regnard, un nombre infini d’auteurs ont travaillé sur ce modèle, et le dénouement surtout est devenu un expédient banal, une espèce de propriété commune. […] De ces représentations, dont le nombre suffisait alors pour constater un plein succès, quatre des dernières seulement n’atteignirent pas tout à fait à la somme qui était considérée comme bonne et satisfaisante recette. […] Jamais pièce, surtout, n’a fourni un plus grand nombre de ces mots naïfs et piquants qui, devenus proverbes, sont des raisonnements, des axiomes, ou des plaisanteries dans la bouche de ceux qui savent les citer à propos.
Nous avons cité bon nombre de sujets, de caracteres, de scenes, de détails imités par Moliere ; mais ne nous persuadons pas avoir rapporté toutes ses imitations. […] De ce dernier nombre sont les sculpteurs, les musiciens, les peintres, les poëtes : tous approchent plus ou moins de la perfection, acquierent plus ou moins de gloire, à mesure qu’ils imitent plus ou moins bien. […] Nous espérons prouver encore par-là que les successeurs les plus célebres de Moliere sont ceux qui ont imité davantage leurs prédécesseurs ; que leurs meilleures pieces sont celles où l’on voit un plus grand nombre d’imitations, & que tous ont été plus ou moins applaudis, à mesure qu’ils ont plus ou moins imité Moliere, le premier Poëte comique de tous les âges & de toutes les nations.
Il faut la capitale d’un grand royaume pour y établir la demeure du goût ; encore n’est-il le partage que d’un petit nombre d’honnêtes gens ; il est inconnu aux familles bourgeoises, et toute la populace en est exclue327. […] C’en est fait, nous dégringolons dans la barbarie ; et cela est dans la nature : après que le grand jour a paru, on ne voit plus qu’un long et triste crépuscule. » Et si l’on venait nous dire, à nous, que bon nombre des calembredaines de Shakespeare peuvent être justifiées littérairement, que la rhétorique de Théramène n’est point déplacée, ne crierions-nous pas au paradoxe ? […] Si elle avait été trop grecque, elle n’aurait pu être goûtée, de même que l’Iphigénie de Goethe, que par un petit nombre d’initiés. […] Avec ce remède, il avait déjà tué sa femme, sa fille, son neveu, deux de ses gendres, et un grand nombre de personnes en dehors de sa proche parenté. […] Ailleurs Voltaire réduit à vingt le nombre des bons vers de Dante.
La comédie des Femmes savantes est bien meilleure sans contredit que celle du Malade imaginaire ; cependant le dernier ouvrage est certain de plaire chez un plus grand nombre de nations que le premier, parcequ’il est par-tout des hommes à qui l’amour de la vie inspire la crainte de la perdre, & un desir trop violent de la conserver ; au lieu qu’il n’y a peut-être qu’en France des femmes qui méritent cette apostrophe de Chrisale.
Les négligences qui se laissent apercevoir en assez grand nombre dans ses plus belles pièces, ont presque entièrement disparu dans celle-ci ; et elle peut passer pour un modèle de style aussi bien que de composition. […] Le travers que Molière a mis sur le théâtre, est heureusement borné à un petit nombre de personnes ; mais il n’est rien moins que passager. […] Elle entretenait surtout un grand nombre de correspondances ; et ses lettres, qu’on montrait en divers lieux, ressemblaient trop aux pages d’un livre écrit sans naturel, sans grâce et sans facilité. […] Reprise de nouveau le 19 novembre de la même année, elle fut jouée encore, onze fois de suite ; ce qui fait monter à soixante-deux le nombre total des représentations. […] Ce tort n’est pas celui de tous, sans doute ; mais il est celui d’un assez grand nombre pour avoir au moins l’apparence d’un vice caractéristique de la profession, et pour prêter à une censure générale.
On a noté, cependant, les intonations et les gestes des grandes interprètes du rôle ; la tradition les conserve et ils s’enseignent ; mais une élève intelligente aura beau en savoir tout ce qui peut s’apprendre, si elle ne tire de son propre fond le sentiment du personnage, elle ne fera que grossir le nombre enrayant des vaines tentatives qu’enregistre l’histoire théâtrale. […] Cette foule d’amans qui l’entoure, et dont le poète ne met en scène que le nombre nécessaire à l’action, se retrouvait certainement autour d’Armande. […] Je me moque de cela et ne veux point mourir si jeune… Je veux jouir, s’il vous plaît, de quelque nombre de beaux jours que m’offre la jeunesse, prendre les douces libertés que l’âge me permet, voir un peu le beau monde et goûter le plaisir de m’ouïr dire des douceurs. » Ces deux passages rappellent ce que nous apprend Grimarest du ménage de Molière. […] On objecte qu’un assez grand nombre de vers, et des plus passionnés, du rôle d’Alceste, notamment aux scènes deuxième et troisième du quatrième acte, se trouvaient déjà dans Don Garcie de Navarre, représenté un an avant le mariage de Molière. […] De Villiers ne croyait pas lui-même au bien fondé de son allusion, et la preuve c’est que, dans un recueil par lui publié en cette même année 1663, les Nouvelles nouvelles, il disait de Molière : « Si vous voulez savoir pourquoi, presque dans toutes ses pièces, il raille tant les c…s et dépeint naturellement les jaloux, c’est qu’il est du nombre de ces derniers.
Enfin quelques annotations indispensables ajoutées au texte éclaircissent les obscurités qu’il peut offrir de temps en temps, expliquent le sens d’un petit nombre d’expressions vieillies, qui ont dû être employées par Molière, parce qu’elles étaient, à l’époque où il écrivait, d’un usage fréquent dans la familiarité de la conversation. […] Au nombre de ses condisciples se trouvait aussi le prince de Conti, dont la protection lui fut fidèle dans plusieurs occasions importantes. […] On estime un grand nombre d’états qui n’ont d’autre objet que le plaisir ; pourquoi refuser de la considération à une profession laborieuse, dont le but est d’instruire les hommes en les délassant de leurs travaux ? […] Molière avait recueilli à Paris un grand nombre de scènes italiennes, et, dans ses courses, quand il venait à manquer de nouveautés, il en faisait des canevas que l’acteur devait remplir. […] Après cet éclat, on fut obligé de les marier ; et, quoique Beauval eût alors très peu de talent pour le théâtre, Paphetin le reçut au nombre de ses acteurs.
C’est là insulter fortement Dancour pour le nombre, et plusieurs autres Auteurs pour la bonté des Pièces. […] D’autres Critiques plus chagrins que moi, y auraient peut-être plus trouvé à redire que je ne l’ai fait : mais persuadé que je suis, que les sentiments ne sont jamais généraux sur le bon ou le mauvais d’un Ouvrage, je ne voudrais pas répondre que ce Livre n’eût son mérite pour le plus grand nombre ; il est amusant pour les gens qui se contentent de lire sans réflexion.
On y voit que, bien loin d’avoir éprouvé une chute, le Festin de Pierre composa le spectacle à lui seul pendant quinze jours consécutifs, et fit faire à la comédie un égal nombre de recettes très productives : celle, entre autres, de la cinquième représentation s’éleva à 2,390 livres, somme très considérable pour le temps. […] Quelques-unes de ces personnes prétendaient même qu’en un petit nombre de cas la touche un peu rude du copiste produisait plus d’effet au théâtre que les traits plus déliés du modèle.
Notice historique et littéraire sur L’Avare Grimarest, auteur d’une Vie de Molière, a écrit, le premier, que L’Avare, à une époque qu’il ne détermine pas avec précision, fut joué d’abord un petit nombre de fois sans succès ; que Molière le retira, et, après un intervalle de plusieurs mois, le fit reparaître sur la scène, le 9 septembre 1668. […] D’honnêtes et riches bourgeois, désespérant de devenir nobles de leur chef, voulaient du moins s’allier à des familles nobles : les uns donnaient leur fille à quelque gentilhomme obéré, qu’une grosse dot affranchissait de la poursuite de ses créanciers ; les autres, en plus petit nombre, épousaient eux-mêmes quelque fille de qualité, dont les parents recevaient, pour prix de cette mésalliance, de quoi rétablir leurs affaires délabrées. […] Si l’on jugeait du mérite d’un ouvrage d’après le nombre des imitations qu’il a produites, Pourceaugnac serait le chef-d’œuvre de Molière. […] « Molière, dit encore Voltaire, avait écrit son Avare en prose, pour le mettre ensuite en vers ; mais il parut si bon que les comédiens voulurent le jouer tel qu’il était ; et que personne n’osa depuis y toucher. » J’ignore où Voltaire a pris ce fait qu’il rapporte avec tant d’assurance ; et je ne vois rien dans L’Avare qui le confirme, si ce n’est un certain nombre de phrases plus ou moins éloignées de la simplicité du langage ordinaire, et où l’on pourrait croire que Molière cherchait d’avance à introduire quelques-unes des formes propres à la versification.
Nombre de faits, scandaleusement célèbres, attestent que, pendant cette longue période, il exista pour la haute noblesse une sorte de morale et même de probité cavalières, tellement propres aux personnes de cette classe, qu’on les voyait se glorifier avec impunité des mêmes choses qu’un roturier n’eût pas faites sans honte ou sans châtiment. […] La troisième, enfin, consiste dans un petit nombre de farces ou de pièces populaires, que le chef de troupe commandait, en quelque sorte, à l’auteur de comédies, soit pour réparer quelque échec reçu par son théâtre, soit pour y ramener, par quelque heureuse nouveauté, la foule qui commençait à s’en éloigner. […] Ces événements étaient fréquents chez les peuples de l’antiquité, où la guerre, la piraterie et l’exposition des enfants séparaient de leur famille nombre de jeunes garçons et de jeunes filles, qui la plupart étaient vendus à l’encan, et passaient de main en main comme objet de commerce.
Je n’affecterai plus de rapporter le nombre des représentations de chaque piece. […] Malgré ce que je viens de dire, convenons que nombre d’Auteurs auroient peut-être imité plus mal la Nouvelle espagnole, & que la comédie ne mérite pas l’épigramme suivante faite par quelque malin après les trois ou quatre premieres représentations : On représente maintenant Le Curieux impertinent. […] Timon paroît entouré de ses convives, il se félicite d’en avoir un si grand nombre : Apemantus se moque de lui.
Dans ce genre de pièces, qu’on appelle improprement épisodiques, et qui seraient mieux nommées pièces à épisodes, le Mercure galant était un des sujets les mieux choisis : aucun autre ne pouvait lui fournir un plus grand nombre d’originaux faits pour un cadre comique. […] Si le fait est vrai, ce nombre extraordinaire de représentations ne lui a pas porté malheur comme à Timocrate, qui n’a jamais reparu; au contraire, il est peu de pièces qu’on joue aussi souvent que le Mercure galant. […] Mais il n’en est pas moins vrai que le Galant Jardinier, le Mari retrouvé, les Trois Cousines, et les Bourgeoises de qualité, seront toujours au nombre de nos petites pièces qu’on revoit avec plaisir.
Rouen était en outre une des villes de France où l’on aimait le plus la comédie, ainsi qu’on le peut voir par le nombre prodigieux d’œuvres dramatiques qui s’y imprimèrent aux premières années du xviie siècle. […] Ne soyons plus surpris du grand nombre d’hiéroglyphes qui couvrent les monuments de l’Égypte : nos pères n’en plaçaient-ils pas aussi partout ? […] Le petit travail que je vous envoie sur la maison natale de Molière n’est, en somme, que la récapitulation d’un certain nombre de faits connus. […] Je tiens à dire dans Le Moliériste que le nombre des moliéristes en Allemagne est plus grand que l’on ne croit ; — que Molière se joue sur tout théâtre allemand qui se respecte — que Molière se range, pour nous autres allemands, à peu près parmi nos poètes nationaux. […] Le Tartuffe gagne du terrain au for et à mesure que la lumière se répand dans le monde ; pendant les années de la réaction politique, cette comédie était interdite dans bon nombre de villes d’Allemagne et d’Autriche.
C’est le but que nous nous proposons dans cette étude ; mais, pour l’atteindre, nous serons obligé de faire un assez long circuit ; comme nous passerons par des sentiers peu connus au moins du grand nombre des lecteurs, nous espérons qu’ils ne feront pas de difficulté de nous suivre.
Croiroit-on que l’auteur de ces vers est celui qui a fait un plus grand nombre de reconnoissances ? […] J’ai entendu nombre de personnes admirer beaucoup les reconnoissances, par la seule raison qu’elles amenent nécessairement des tableaux sur la scene.
Depuis l’an 1658 jusqu’à 1673, c’est-à-dire en quinze années de temps, il donna toutes ses pièces, qui sont au nombre de trente. […] Molière se fit dans Paris un très-grand nombre de partisans, et presque autant d’ennemis. […] Voilà comme ce grand homme fut traité de son vivant ; l’approbation du public éclairé lui donnait une gloire qui le vengeait assez : mais qu’il est humiliant pour une nation, et pour les hommes de génie, que le petit nombre leur rende justice, tandis que le grand nombre les néglige ou les persécute !
Des hommes de talent et de goût, animés parfois d’un noble enthousiasme, s’y sont laissé prendre en grand nombre. […] Ce sont là les hommes supérieurs, les fortes individualités : Alceste est du nombre. […] Cette hardiesse n’a trouvé dès lors qu’un petit nombre d’imitateurs, et elle a été généralement blâmée. […] Une expérience pareille est possible sur les vers d’un grand nombre de poètes. […] La pièce à laquelle il a donné son nom a soulevé des récriminations sans nombre.
Parmi les œuvres en cours de publication, nous avons cité les comédies de Molière, et, au nombre des volumes de la collection, récemment publiés, il y a deux volumes de ce grand poète, les tomes IV et V, lesquels contiennent précisément les plus intéressantes et les plus importantes de ses œuvres : Tartuffe, Don Juan et Le Misanthrope. […] Heureusement le nombre des esprits absolus est assez rare ; autrement aucun progrès ne s’accomplirait dans le monde. […] Et cependant un grand nombre de faits nous autorisent à croire que non seulement l’incrédulité a existé au xviie siècle, mais qu’elle y a été puissante, qu’elle a préoccupé vivement les hommes religieux. […] Et cependant l’expérience lui en montre « un si grand nombre », que cela serait surprenant si l’on ne savait que la plupart « se contrefont et ne sont point tels en effet… Ce sont gens qui ont ouï dire que les belles manières du monde consistent à faire l’emporté : c’est ce qu’ils appellent avoir secoué le joug… Prétendent-ils nous avoir bien réjouis de nous dire qu’ils tiennent que notre âme n’est qu’un peu de vent et de fumée, et encore de nous le dire d’un ton de voix fière et contente ? […] Excepté cette générosité de sang qui le porte à la défense d’un homme succombant sous le nombre et qui est bien le trait d’un gentilhomme, nulle part ailleurs Molière ne lui a prêté un sentiment qui puisse faire illusion et qui nous le fasse aimer ; c’est une âme glacée qui n’a rien d’humain ; et si peu croyants que nous soyons, si peu d’effroi que nous inspire la foudre qui termine la pièce, je ne pense pas cependant qu’il y ait un seul spectateur qui regrette de le voir puni et son insolence humiliée.
On lui doit, en effet, un certain nombre de développemens dans le genre de celui-ci : « Presque toutes les têtes de l’histoire ancienne ou moderne ont une analogie plus ou moins lointaine avec quelque race animale ; Molière ne ressemble à aucun type de la création inférieure. […] Nous avons déjà vu les éloges que La Grange, Chappuzeau et Grimarest donnent à ses qualités de cœur ; Grimarest confirme les siens par une quantité d’anecdotes dont plusieurs peuvent être apocryphes, mais dont le plus grand nombre est vraisemblable ou concorde avec d’autres preuves. […] C’est là ce que n’ont jamais voulu comprendre un certain nombre de comédiens que la nature destine à faire rire. […] Si l’on considère le petit nombre de ses acteurs et la quantité de pièces jouées par eux, on s’étonne qu’ils aient suffi à la tâche. L’on s’étonne aussi de la souplesse dont chacun d’eux fît preuve en incarnant un si grand nombre de rôles et dans plusieurs emplois, car on ne se cantonnait pas alors dans un seul ; on n’était même pas l’homme d’un seul genre, et l’on passait aisément de la comédie à la tragédie.
Puis, nous avons cherché à dessiner l’attitude qu’il avait prise pendant sa vie, en face de cette « seule chose nécessaire. » Plein de respect pour elle, nous l’avons vu lui prêter, intentionnellement, l’appui de sa satire, sans que nous ayons cru devoir le ranger pour cela au nombre de ses plus fervents disciples. […] Et pour abréger, sa pensée à ce sujet me parait être parfaitement rendue dans ce passage que Molière appliquait à la mode, et que j’applique à la morale : Toujours au plus grand nombre on doit s’accommoder, Et jamais il ne faut se faire regarder. L’un et l’autre excès choque… (Et) je tiens qu’il est mal, sur quoi que l’on se fonde De fuir obstinément ce que suit tout le monde ; Et qu’il vaut mieux souffrir d’être au nombre des fous Que du sage parti se voir seul contre tous (54).
Pour que les pieces de ce genre soient bonnes, il faut que l’événement sur lequel l’Auteur veut bâtir son intrigue soit premiérement très naturel, très vraisemblable ; qu’il soit ensuite connu par un très petit nombre d’acteurs ; & qu’un mot, en dévoilant tout le mystere, puisse amener un dénouement prompt & facile.
Je prouverai qu’il n’en existe qu’un petit nombre qui puissent réunir toutes les conditions imposées à ce genre de comédie. […] Des difficultés sans nombre entouraient ce sujet : comment peindre la fausse dévotion sans alarmer la véritable, la première prenant adroitement le masque de l’autre ?
A ce petit nombre d’ouvrages conservés après la mort des auteurs ajoutez quelques pièces d’écrivains vivans qui sont admises dans le répertoire : Le Demi-Monde et L’Étrangère de M. […] Est-ce donc que les demi-dieux se réjouissent du nombre trois : Phèdre, Andromaque, Bérénice, voilà toute la part de Racine en 1883-84 ; à quoi il convient d’ajouter, en 1884-85, Andromaque derechef et Athalie.
En effet, un certain nombre d’œuvres à la fois semblables et diverses sont comprises sous la dénomination commune de comédies. […] sans doute, si l’on voulait s’en donner la peine, on pourrait relever dans les comédies d’Aristophane, de Plaute et de Térence, de Shakespeare et de Caldéron, de Molière, d’Holberg et de Louis Tieck, un assez grand nombre de traits, d’expressions, de gestes, comiques pour toutes les époques et pour toutes les nations. […] Il est un petit nombre d’œuvres qui, dans l’histoire universelle de l’art, ont obtenu des hommes un long et général assentiment ; on les appelle classiques 315. […] Si quelqu’un ne trouve pas beau un poème que mille suffrages vantent, il pourra commencer à douter s’il a suffisamment cultivé son goût pour la connaissance d’un nombre suffisant d’objets d’une certaine espèce.