/ 227
22. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul Or, ces vapeurs dont je vous parle, venant à passer du côté gauche où est le foie, au côté droit où est le cœur, il se trouve que le poumon, que nous appelons en latin armyan, ayant communication avec le cerveau, que nous nommons en grec nasmus, par le moyen de la veine cave que nous appelons en hébreu cubile, rencontre en son chemin lesdites vapeurs qui remplissent les ventricules de l’omoplate ; et, parce que lesdites vapeurs ont une certaine malignité, qui est causée par l’âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs… ossabandus, nequeis, nequer, potarinum, quipsa milus. […] Les Guèbres et les Hindous l’appellent le Paradis des roses. […] Avec L’Impromptu de Versailles, Jean-Paul nomme aussi le Tartuffe, qu’il appelle prosaïque et immoral, § 36.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Il fait ensuite paroître une Languedocienne avec une Picarde, qui accusent Pourceaugnac de les avoit épousées, appellent une douzaine d’enfants, se disputent la gloire de le faire pendre, & l’alarment au point qu’il se déguise en femme, prend la fuite, & laisse Eraste possesseur de Julie. […] Ils m’ont assuré que le héros Italien étoit, comme le héros François, persécuté par un fourbe qui mettoit à ses trousses de faux créanciers, des coquines qui prétendoient être ses femmes, & un déluge d’enfants qui l’appellent papa. […] Il appelle un Apothicaire, qui paroît une seringue à la main, & veut absolument donner des clysteres à Guillot.

24. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Il était très connu à la cour, où on l’appelait le gros Modène. […] Le jeune Modène suivit cet exemple, et s’attacha à la fille d’un simple bourgeois de Paris, appelée Madelène Bejard, connue depuis par son goût pour le plaisir. […] La mère de Madelène Bejard, appelée Marie Hervé, fut la marraine. […] Elle y est appelée femme Guérin (Armande-Grésinde-Claire-Elisabeth Bejard), morte le 30 novembre, à l’âge de cinquante-cinq ans.

25. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Tout en causant, la comédienne, qui s’appelait Vittoria, retira subtilement le portrait du médaillon et rendit le joyau au cavalier, puis elle mit fin à la visite. […] Flaminia, de sa fenêtre, appelle Arlequin et le prie de porter une lettre à un cavalier nommé Flavio qu’il rencontrera sur la place où se donnent rendez-vous les gentilshommes. […] Puis, Oratio répétant ce qu’il vient de dire à Pedrolino, elle l’appelle traître et lui dit qu’elle n’ignore pas qu’il aime la comédienne et qu’il lui a donné son portrait à elle. […] Isabelle, saisissant l’occasion de causer du dépit à Oratio, appelle Flaminia, et lui dit d’amener son nouvel amant à la fenêtre.

26. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Voilà ce que les mortels n’ont été appelés à voir deux fois ni sur le trône de notre bon Henri IV, ni sur le trône que, suivant la belle expression de Chamfort, Molière a laissé vacant. […] Les temps étaient venus, et en 1769, dans un concours public et solennel elle appela l’éloge de celui qu’elle regrettait de n’avoir pu compter parmi ses membres. […] L’aimable lauréat nous a appelé à cette œuvre, péristyle modeste, qu’elle veut bien placer à la tête de son ouvrage, et que les lecteurs avides de beaux vers ne sauraient traverser trop rapidement. […] Parfois se soulevant, il appelait tout bas Quelqu’un qu’il attendait et qui n’arrivait pas : Et seules l’entourant à cette heure dernière, Les deux sœurs près de lui demeuraient en prière. […] Tous en le bénissant l’appellent à la fois,    4 Et les bruits du dehors sont couverts par leurs voix.

27. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

(22) » Oui, c’est bien l’Aristote de Molière et du siècle, celui qui est appelé autre part le philosophe des philosophes, ou encore le philosophe tout court (23). […] Un principe : n’admettre que l’évidence, et dans la ferme résolution de rejeter tout ce dont on peut douter, ne s’arrêter que devant le : « Je pense, donc je suis. » C’est ce qu’on a appelé le doute méthodique. […] Nous pouvons donc maintenant aborder la grande question : N’y a-t-il pas un rapport intime entre la morale plus ou moins facile de Molière, et la philosophie de celui que Gui Patin appelle « un vrai épicurien mitigé?  […] Pour Gassendi, en effet, le principe de la morale s’appelle le bonheur, — pour Molière il s’appelle ? […] Gui Patin appelle Van Helmont « un méchant pendard de Flamand.»

28. (1802) Études sur Molière pp. -355

Comme ils s’appellent et se croisent mutuellement ! […] Ce rôle est au nombre de ceux qu’on appelait, du temps de Molière, rôles à grande casaque. […] Il prend cependant la résolution d’épouser une jeune innocente appelée Laure, qu’il a fait élever dans un couvent. […] Qu’il me soit donc permis, pour mon instruction, et peut-être pour le bien de l’art, d’en appeler au petit nombre : c’est à lui que je vais proposer mes doutes. […] voilà ce qui s’appelle bien jouer les pièces en vers libres ».

29. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Grand homme, il s’appelle Molière ; enfant et jeune homme, il s’appela Poquelin. […] Les riches Poquelin purent respirer : le comédien ne s’appelait plus que Molière. […] Ceux même de la Chambre du roi, les vingt-quatre violons, comme on les appelait, n’étaient pas mieux vus. […] On l’appela bel et bien M. de Roquette, comme il le désirait tant. […] Non, non, ce n’est pas là ce qu’on appelle vivre.

30. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Flaminio l’appelle fourbe et calomniateur. […] Virginia dit à Pandolfo qu’il n’a qu’à l’appeler quand il sera temps, et elle rentre dans la maison. […] Pandolfo appelle sa fille. […] Virginia les appelle des scélérats et des monstres, et se défend avec une énergie excessive. […] Pandolfo, qui connaît les habits de sa fille, est convaincu que c’est Virginia elle-même ; il appelle son fils, pour lui faire partager sa colère.

31. (1871) Molière

On appelait, naguère, M. le duc de Beaufort : le Roi des halles, et le sobriquet ne déplaisait pas au petit-fils de Henri IV. […] Ainsi le jeune Arouet, plus tard, s’appellera Voltaire. […] En même temps, le surintendant, pour recevoir dignement le roi de France, appelait à son aide, en cette maison des féeries, les peintres, les poètes, les comédiens, les musiciens, tous les artistes du grand siècle à peine commencé. […] Austère invocation du pauvre, appelé, pour la première fois, à dire sa redoutable parole dans les destins de l’humanité. […] Il mourut à dix heures du soir, entre deux sœurs de charité que la bonne Laforest avait appelées à son aide.

32. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Cette maison, qui s’appelait l’hôtel de Pisani, prit en 1600 le nom d’hôtel de Rambouillet. […] C’est un des griefs du temps présent contre la marquise de Rambouillet d’avoir été appelée Arthenice. […] Comme j’y suis le parrain de plusieurs belles, je veux et entends qu’à l’avenir mademoiselle d’Hervart s’appelle Sylvie dans tous les domaines que je possède sur le double Mont15 ». […] Vaugelas est appelé par Boileau le plus sage de nos écrivains.

33. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Le tout fut appelé Le Ballet des ballets. […] Voltaire et beaucoup d’autres ont appelé La Comtesse d’Escarbagnas, une farce : c’est une fausse application du mot. […] Le personnage de la pièce s’appelait d’abord Tricotin. […] Les uns, improprement appelés de ce nom, sont les hypocondriaques ; c’est-à-dire, ceux qu’un désordre physique porte à la mélancolie, aux pensées sombres et inquiètes. […] J’appelle Horace, Horace ; et Boileau, traducteur.

34. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

C’est sur ces aspects-là que je me réserve d’insister tout à l’heure, comme j’ai fait dans ma causerie sur le Misanthrope, et sans craindre davantage de froisser ce qu’au risque de passer pour un esprit arriéré, j’appellerai les préjugés romantiques sur Molière. […] Tâchons d’y suppléer une minute, dussions-nous, à défaut de son érudition, appeler un peu l’imagination au secours. […] C’est là que l’admirent les yeux de tourterelle de cette petite blonde, modeste, tendre, et boiteuse comme la prière, qui s’appelle mademoiselle Louise La Beaume Le Blanc de la Vallière. […] La mort de Mazarin a porté un coup à l’Opéra naissant ; on n’entend plus guère chanter ces faussets particuliers que Madame de Longueville, charitable, appelait des incommodés. […] Il l’a peint tout bouffi de vanité, se débaptisant après la quarantaine pour se faire appeler M. de la Souche il lui a donné des prétentions au bel air, et quelque esprit, dont il use comme Un sot, car cela se voit.

35. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Le Postillon d’Hippocrate lui répondit qu’il s’appelait Fleurant. […] Le Clistériseur80 qu’il a mis sur le Théâtre, dans le Malade Imaginaire, s’appelle Fleurant. […] Il avait ce que les Comédiens appellent l’emploi des grands Amoureux, tragique et comique. […] On l’appela le Physicien, car au Lycée dont il fut le directeur de -288 à -268, il orienta les recherches et l’enseignement surtout vers les sciences de la nature. […] C’est le grand acteur comique du XVIIIe siècle ; Garrick l’appelle l’« enfant de la nature ».

36. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Cette société, qui éclipsa bientôt toutes les sociétés rivales, fut appelée l’Illustre Théâtre. […] Voltaire dit qu’il y avait déjà un comédien appelé Molière, auteur de la tragédie dePolyxène. […] Il s’appelait lui-mêmeCharles d’Assoucy, Empereur du burlesque, premier du nom. […] À la cour, tous les services de prévoyance s’appellent des en cas. […] Madame Molière appela à son secours, et le président fut arrêté.

37.

J’en appelle à tous les collectionneurs ! […] Comment appelez-vous ce traiteur de Limoges qui fait si bonne chère ? […] Les deux troupes, entretenues par le Roi, s’appelaient également troupes royales. […] Les Frères ennemis en étaient à leur douzième représentation, lorsque la troupe fut appelée à Fontainebleau. […] Tout cela était gai, bon enfant, ce que j’appellerais gaulois, si nous n’étions hors de France.

38. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Il se met à la tête d’une troupe de comédiens bourgeois appelée l’Illustre Théâtre. […] Elles ne s’appelaient que « ma chère », et ce mot avait fini par servir à les désigner généralement. […] Molière et ses acteurs avaient été appelés par eux à Chantilly pour y représenter, du 29 septembre au 5 octobre, presque tout le répertoire de l’auteur. […] Le fou qui était alors auprès de Louis XIV avait appartenu au prince de Condé ; il s’appelait L’Angeli. […] celui qu’il appelait son ami, que l’on peut appeler son bienfaiteur, est lâchement et injustement accusé d’un crime horrible, et Racine rapporte cette incrimination sans le moindre sentiment d’indignation contre son auteur !

39. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Don Sanche d’Aragon n’était rien autre qu’une tragi-comédie, quoique Corneille le donnât pour un poème dont il n’y avait pas d’exemples , et qu’inventant un nom pour la chose qu’il croyait avoir inventée, il appelât ce poème comédie héroïque. […] Voltaire pensait de même au sujet de cette pièce, puisqu’il dit qu’elle est de ce genre purement romanesque qui fut en vogue avant Corneille  ; mais il s’est trompé en ajoutant que ce genre s’appelait comédie héroïque , puisque Corneille prétend, et avec raison, qu’avant lui personne n’avait employé cette dénomination. […] La passion, disons mieux, le travers qui distingue le personnage principal est essentiellement du domaine de la comédie ; et, d’un autre côté, la condition élevée de tous les personnages, et les intérêts politiques dont le jeu se mêle aux mouvements de la jalousie, donnent à l’ensemble de la composition ce caractère de grandeur et de noblesse que, dans le langage de tous les arts, on est convenu d’appeler héroïque. […] C’est de L’École des maris que date véritablement ce qu’on pourrait appeler la seconde manière de Molière, celle où, cessant de copier avec talent, il invente avec génie, où renonçant à imiter les tableaux fantastiques d’une nature de convention, il prend pour uniques modèles, l’homme de tous les temps et la société du sien. […] Riccoboni a beaucoup mieux fait que de contester sans raison à Molière ce qu’il appelle l’idée et le motif de l’action des Fâcheux ; il a justifié cette action même, en prouvant très bien que, dans le dessein de l’auteur, elle ne devait être ni plus forte, ni plus soutenue, ni plus développée qu’elle l’est.

40. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

» C’est bien inutilement qu’on a cherché le nom de Béjart dans tous les villages qui s’appellent Belleville. […] Tout à l’heure, il l’appelait Philis, maintenant il l’appelle Isabelle. […] On appelait cela jeter son feu. […] Molière appelait : “Baron ! […] Pourquoi s’appelaient-elles Laforest toutes les deux ?

41.

Orgon n’a plus besoin d’ouvrir la porte de sa fille pour l’appeler, il la trouve déjà sur la scène, et s’assoit pour lui parier en lui tenant la main. […] Sur la scène, Febvre s’appelle Damis, Mlle Périga s’appelle Elmire, Mlle Bérengère s’appelle Marianne. […] Honoré appelée la maison des cinges faisant le coing de la rue du pressouer Dubray et de la rue St. […] J’ajouterai que la rue de l’Ave-Maria s’appelait précédemment rue des Barrés, et que la rue Charlemagne s’appela tour à tour rue de la Fausse-Poterne-Saint-Paul, puis rue des Prêtres-Saint-Paul. […] Archives nationales, KK. 213. — La Comédie italienne avait été appelée à Compiègne en 1656.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

George Dandin est certain que sa femme le trompe, il veut s’en plaindre à son beau-pere & à sa belle-mere, qui, loin de l’écouter, veulent l’obliger à leur parler, son bonnet à la main ; le querellent, parcequ’il les appelle mon beau-pere & ma belle-mere ; exigent qu’il nomme l’un, Monsieur tout court, & l’autre, Madame. […] Sans cette précaution encore, ririons-nous de voir le pauvre Pourceaugnac en proie à un déluge de lavements, de filles de joie, qui se disent ses femmes, de petits fils de pu...... qui l’appellent papa, & contraint enfin à prendre la fuite sous un habit de femme, crainte d’être pendu ? […] Les équivoques, les méprises, tout ce qu’on appelle quiproquo au théâtre, & sur-tout les surprises, sont autant de ressources inépuisables dans les mains d’un bon Comique pour exciter le rire.

43. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

L’unique différence, c’est qu’autrefois le cuisinier français était un cuisinier grec, qui s’appelait Aristote ; tandis qu’aujourd’hui, M.  […] Y a-t-il plusieurs manières différentes, opposées, d’être comique, et une pièce de théâtre est-elle une comédie avant d’avoir reçu le baptême des mains d’un philosophe, seulement parce qu’un public ignorant tout, parce qu’un poète ignorant l’Esthétique, ont eu la fantaisie de l’appeler de ce nom ? […] Corneille appelle la Poétique un divin traité (Préface du Cid) et il en dit tant qu’on est tenté de prendre cette expression à la lettre. […] On vante avec raison les ouvrages des anciens comme des modèles ; les auteurs en sont appelés classiques et forment, parmi les écrivains, comme une noblesse dont les exemples sont des lois pour peuple. […] La propédeutique de tous les beaux-arts ne semble pas consister dans des préceptes, mais dans la culture des facultés de l’esprit par ces connaissances préparatoires qu’on appelle humaniora.

44. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Qu’est-ce que cette sombre agonie comparée aux lugubres funérailles de ce grand homme de bien qui s’appelait Molière ? […] On appellerait volontiers la police, et l’on réclamerait pour un peu du secours. […] Quand donc épouserons-nous enfin la belle esclave que retient au logis le bonhomme Trufaldin, et qui s’appelle la Liberté ? […] Ces acteurs italiens n’allaient-ils pas être appelés par les envieux les maîtres et les inspirateurs de Molière ? […] On l’appelait aussi, dans un certain monde, Belphégor, au dire de M. 

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Tout ce qui arrive sur la scene d’une maniere imprévue, dans le cours d’une action, s’appelle coup de théâtre, ou surprise. […] J’appelle une surprise muette celle qu’un personnage ressent si vivement qu’il ne peut l’exprimer par un seul mot. […] Lorsqu’elle veut rentrer, elle trouve la porte fermée ; elle appelle Colin, & au lieu de Colin son mari paroît.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Un homme en place à Versailles, a un cuisinier qui s’appelle réellement Mache-lard. […] Par exemple, lorsqu’on appelle sur le théâtre un Procureur, M. […] Moliere n’a pas jugé à propos de prendre cette précaution dans son Malade imaginaire, quant il appelle un Notaire M. […] Un Procureur au Châtelet s’appelle M. […] Regnard, qui a voulu, dans le Distrait, annoncer, par le nom d’un de ses personnages, un caractere grondeur, l’appelle Madame Grognac.

47. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

La Compagnie (c’est ainsi que Mrs les Comédiens appellent leur Corps présentement) n’a point, ce me semble, d’Auteur critique aussi délié que celui qui me reprend. […] « Un Comédien, dit-t-il, peut-il être appelé, Monsieur, que par des Domestiques, ou par le menu Peuple ? […] Quel est l’Auteur de son temps que l’on n’appellerait pas Monsieur en faisant sa Vie ? […] Quand bien même j’aurais pris Molière, comme Comédien ; quel mal aurais-je fait de l’appeler, Monsieur ? […] C’est là ce qu’on appelle communément, ne pas savoir, ne pas sentir ce que l’on dit ; n’avoir pas d’entrailles.

48. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

On dit qu’il y a quelque brouillerie dans le ménage, et que cela vient de la jalousie qu’elle a d’une jeune fille de Madame, appelée Fontanges. » Madame de Montespan ne connaissait pas la passion du roi pour madame de Fontanges, elle ignorait sa grossesse, qui n’était plus un secret que pour elle. Elle était seulement blessée de la négligence du roi et de ses attentions pour cette jeune et belle personne, qu’elle appelait une belle idiote, et elle avait recours à son secret ordinaire pour rappeler sur elle l’attention, c’était de s’éloigner. […] Le roi n’est que des moments chez madame de Montespan et chez madame de Fontanges, qui est toujours languissante. » Du 18 septembre : « Je ne sais auquel des courtisans la langue a fourché le premier ; ils appellent tout bas madame de Maintenon, madame de Maintenant. […] Une particularité du caractère de Louis XIV était son respect pour la bienséance, que La Rochefoucauld appelle la moindre de toutes les lois et la plus suivie. […] et des voix qui concertent depuis longtemps (au théâtre), se fassent entendre.… Parce qu’on ne danse pas encore aux Théatins, » demande enfin La Bruyère, « me forcera-t-on d’appeler tout ce spectacle office divin144 ? 

49. (1900) Molière pp. -283

On ne dira jamais qu’il a exposé régulièrement ce qu’on appelle une action. […] Nous en savons la date exacte par la gazette de Loret, et c’est en 1665 qu’il commence sa guerre contre la maladie, j’appelle ainsi sa guerre contre les médecins. […] Parce qu’elle l’appelle mon cœur et soigne très tendrement ce pauvre corps infirme. […] « La cabale », Molière a prononcé le mot, qu’il n’avait pas prononcé dans Tartuffe, il n’avait fait que s’attaquer à un caractère isolé ; et, là, il dit à la dévotion intrigante et fausse, « tu t’appelles légion ; tu t’appelles cabale !  […] Dès qu’il a parlé deux fois à une femme dans un bal, il l’appelle par son prénom : « la belle Athénaïs », et le lendemain il lui adresse un bouquet.

50. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

On n’en savait pas encore assez pour trouver le sonnet d’Oronte mauvais : ce sonnet d’ailleurs est fait avec tant d’art, il ressemble si fort à ce qu’on appelle de l’esprit, il réussirait tant aujourd’hui dans des soupers qu’on appelle charmants, que je trouve le parterre excusable de s’y être trompé. […] Un comédien corrigea la cour et la ville, et fit voir que c’est le bon esprit qui enseigne le bon ton que ceux qu’on appelle les gens du monde croient posséder exclusivement. […] On l’appela le Ballet du Roi, parce que Louis XIV y dansa. […] Rien de tout cela : c’est un homme du monde, qui s’est amusé à ce qu’on appelle des vers de société. […] Ce rôle m’a toujours paru le seul, dans les bonnes pièces de Molière, qui soit réellement ce qu’on appelle chargé.

51. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Femme de tête (elle était fille d’huissier), économe, active, ne s’effrayant pas d’un procès, administrant la comédie errante, sachant les vers, rajustant les vieilles pièces, en composant peut-être de nouvelles, — maîtresse acariâtre parfois, mais amie fidèle, — telle fut celle qu’on peut appeler proprement la compagne de Molière. […] Un siècle plus tôt, Molière se fut appelé Rabelais, un siècle plus tard, Voltaire ; alors il eut été un réformateur, parce qu’il eût vécu dans un temps de réforme et de combat ; au xviie siècle, dans un temps où l’organisation sociale semblait achevée et quasi parfaite, il fut Molière, le contemplateur ; rien de plus. […] C’est cette disproportion entre l’offre et la demande qui fait de lui ce qu’on appelait du temps de Molière un Ridicule, ce qu’on appelle aujourd’hui un personnage comique. […] Quel génie a trouvé grâce devant ce qu’on appelle le goût ? […] C’étaient là des axiomes classiques et qui n’empêchaient pas Corneille d’accepter des lettres de noblesse, ni Jean-Baptiste Poquelin de s’appeler de Molière.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Magnifico veut confondre Flaminio, & appelle Béatrix. […] Elle est désespérée d’être ainsi rebutée par Flaminio ; elle en cherche en vain la cause : elle se souvient de la lettre qu’elle a écrite à Silvio : elle appelle Arlequin, lui en demande des nouvelles. […] Pantalon a peur ; Brighella le rassure, en lui disant qu’il connoît un brave qui le prendra sous sa protection : il l’appelle ; c’est Flaminio, qu’il a déja travesti. […] Dans ce temps-là le Docteur & son fils viennent armés ; ils se saisissent de Pantalon, qui appelle son brave à son secours : mais Colombine lui apprend que le brave & Diane ont pris la fuite par la porte du jardin. […] Mais comme les bons Acteurs Italiens ont soin d’écrire les scenes essentielles de leurs sujets, qu’ils appellent scenes préméditées, j’ai eu soin d’en avoir des copies autant qu’il m’a été possible, & je vais en traduire une que mes Lecteurs pourront comparer ensuite avec la troisieme scene du quatrieme acte du Dépit amoureux françois.

53. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Henri IV, qui aimait à se divertir des parades comiques qui commençaient à faire la réputation de l’acteur français, le faisait appeler quelquefois. […] Ce fut la fin de la farce de ces beaux jeux, mais non de ceux que voulurent jouer, après, les conseillers des aides, commissaires et sergents, lesquels, se prétendant injuriés, se joignirent ensemble et envoyèrent en prison MM. les joueurs ; mais ils furent mis dehors le jour même, par exprès commandement du roi, qui appela les autres sots, disant Sa Majesté que, s’il fallait parler d’intérêt, il en avait reçu plus qu’eux tous, mais qu’il leur avait pardonné et pardonnerait de bon cœur, d’autant qu’ils l’avaient fait rire jusqu’aux larmes.

54. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Godeau, de l’Académie française, évêque de Vence, ayant adressé à Voiture un défi de vers galants en honneur de cette belle personne, Voiture lui adressa ce rondeau fanfaron : Comme un galant et brave chevalier, Vous m’appelez en combat singulier D’amour, de vers et de prose polie ; Mais à si peu mon cœur ne s’humilie, Je ne vous tiens que pour un écolier ; Et fussiez-vous brave et docte guerrier, En cas d’amour, n’aspirez au laurier. […] Voltaire, dans son Commentaire sur Corneille, a relevé comme grossier, un mot employé par l’auteur dans une épigramme contre Scudéry, qui à la suite de quelques débats à l’occasion de la critique du Cid, l’avait appelé en duel.

55. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Il n’appela pas du jugement du public, il ne fit pas même imprimer sa pièce, quoiqu’il y eût des traits qu’il jugea dignes d’être insérés dans d’autres piècesa ». […] Qui la maison de Vaux s’appelle, Où Le Brun de ce temps l’Apelle, A mis, (je ne le flatte point) La peinture en son plus haut point. […] Molière), et celle donc vous souhaitez le plus que je vous entretienne, parce que c’est elle qui fait le plus de bruit, s’appelle L’École des femmes. […] On ne trouve rien de remarquable dans cet ouvrage, si on en excepte quelques personnalités contre Molière, qu’on appelle Elimore, qui est l’anagramme de son nom : et ces personnalités ne méritent pas la peine d’être relevées. […] Je me réjouis fort, seigneur Arnolphe…Bon, Me voulez-vous toujours appeler de ce nom ?

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Il cherche, il brouille, il crie, il s’échauffe, il appelle ses valets l’un après l’autre. […] Il appelle sérieusement son laquais monsieur, & son ami il l’appelle la Verdure. […] Il vous dit non pour oui ; pour oui, non : il appelle Une femme Monsieur, & moi Mademoiselle. […] Qui appelles-tu ton jeune maître ? […] L’un s’appelle Gaspard, & demeure à ce coin ; Et l’autre un peu plus bas, & se nomme Scrupule.

57. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Dès l’année suivante, il rassembla une nouvelle troupe qui s’appela les Comici Fedeli, les Comédiens Fidèles. […] Quoi qu’il en soit, le personnage de Francischina ou Fracischina eut et conserva à Paris une popularité plus grande que celui de Ricciolina : c’est le nom de Francisquine qu’adopta cette Anne Begot qui faisait le rôle de la femme de Tabarin ou de Lucas sur les tréteaux de la place Dauphine, « comédienne ordinaire de l’île du Palais », comme on appelait ces acteurs en plein vent, commère dessalée, aussi preste à la riposte et probablement plus « forte en gueule » que sa devancière et sa contemporaine de la commedia dell’arte 22.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

On appellera ces secrets dits à l’oreille comme on voudra, mais il est certain que je dois en parler dans cet article préférablement à tout autre, puisque, pour être bons, ils exigent précisément les mêmes précautions de la part de l’Auteur, que les aparté. […] On appelle cela montrer la comédie. […] Je ne sais si je me trompe, ces aparté, ou ces mots à l’oreille, (on les appellera comme on voudra) me paroissent très théatrals.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. […] « Il y a d’autres genres de comique : il y a des plaisanteries qui causent une autre sorte de plaisir ; mais je n’ai jamais vu ce qui s’appelle rire de tout son cœur, soit aux spectacles, soit dans la société, que dans des cas approchants de ceux dont je viens de parler. […] Durval croit tenir des témoins convaincants de l’infidélité de sa femme ; il appelle à grands cris son beau-pere, son ami, toute la maison, leur distribue les lettres : il se trouve enfin qu’elles sont de lui, & qu’une de ses maîtresses les a renvoyées à sa femme.

60. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Enfin, mettre sans cesse devant eux le tableau du choix qu’ils peuvent faire entre le vice et l’honnêteté et en appeler à leur conscience pour décider ce choix, c’est leur dire, si par hasard ils l’oublient, que ce qu’ils ont en eux de plus précieux et de plus périlleux, c’est la liberté ? […]   Mais, d’autre part, Molière dit, avec beaucoup de raison834, que la masse des hommes n’est point appelée à n’avoir pour occupation unique que les choses qui regardent directement Dieu et le salut. […]   Je me souviens d’avoir entendu critiquer vivement un académicien pour ce qu’on appelait sa théorie des deux morales : c’était une mauvaise.querelle. […] « La troupe de Molière jouait d’abord sur le théâtre du Petit-Bourbon les jours qu’on appelait extraordinaires, les lundi, mardi, jeudi et samedi, et les liens jouaient les autres jours… En janvier 1662, quand Molière et sa troupe étaient installés au Palais-Royal, les Italiens étant revenus à Paris, alternèrent de nouveau avec eux. » J.

61. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Cette maison s’appelait la maison ou le pavillon des Singes. […] Dès cette époque, il fut engagé au service du prince et appelé annuellement pour la tenue des états. […] Il est le chef reconnu ; c’est lui qu’on appelle aux États, lui qui touche les gratifications.  […] Le crime appelle le crime. […] Un garçon que je sais, qu’on appelle Boursault.

62. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Dans sa jeunesse, le brillant chevalier de Grammont trouvait plaisant de voler au jeu, et même d’appeler au secours d’une adresse coupable une violence plus coupable encore en appuyant une partie de quinze d’un détachement d’infanterie ; et, vers la fin de sa longue carrière, il s’indigna des scrupules bourgeois de Fontenelle, qui, censeur du livre d’Hamilton, voulait en effacer le récit de ces charmants larcins et de ces aimables guet-apens, comme pouvant porter quelque atteinte à l’honneur d’un gentilhomme. […] Suivi d’un gros de courtisans, il rencontra bientôt après Lulli, à Versailles : Bonjour, lui dit-il en passant, bonjour, mon confrère  ; et cela, dans le temps, s’appela un bon mot de M. de Louvois, qui n’avait jamais été si plaisant. […] De cette foule de sots, Molière fit un seul homme, qu’il appela M.  […] Mais, quoi qu’on y puisse reprendre, cette pièce ne peut être considérée comme un ouvrage médiocre, un ouvrage du second ordre : c’est plutôt ce qu’on pourrait appeler la moitié d’un chef-d’œuvre. […] En langage de littérature dramatique, on appelle l’honnête homme de la pièce, non pas précisément le personnage le plus vertueux, mais le personnage qui, étant exactement opposé à celui dont on joue le vice ou le ridicule, obtient au dénouement le triomphe dû à la probité ou à la raison.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Il appelle Charles son domestique, lui demande sa chaise & des chevaux ; Charles lui représente qu’il a tort de partir sans prendre congé de Clairville, de Constance, de Rosalie, sur-tout au moment où le pere de cette derniere est sur le point d’arriver, où Rosalie & Clairville se sont flattés de l’avoir pour témoin de leur mariage : d’Orval donne des ordres plus pressants. […] Il appelle Charles. […] D’Orval projette de faire mettre dans les papiers publics que le vaisseau du pere de Rosalie étoit assuré, & d’employer la moitié de sa fortune pour rétablir celle de son amante, afin qu’elle épouse Clairville : il appelle Charles : Charles paroît, d’Orval lui donne une lettre & lui dit : A Paris chez mon Banquier.

64. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Démoli en grande partie après la défection du connétable en 1527, il restait de cet hôtel une vaste salle ou galerie, qu’on appela la salle du Petit-Bourbon. […] Il appela ou il accueillit la plus excellente troupe d’artistes comiques que l’Italie possédât alors. […] On distinguait encore, dans la troupe de Scala, le fameux bouffon Burattino, qui donna son nom à toutes les marionnettes italiennes, qu’on appelle encore des burattini.

65. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Celui qui appelait Térence un demi-Ménandre, aurait sans doute appelé Ménandre un demi-Molière. […] Il paraît qu’il méprisait, ainsi que le grand Corneille, cette modestie affectée, ce mensonge des âmes communes, manège ordinaire à la médiocrité, qui appelle de fausses vertus au secours d’un petit talent. […] Il étudiait l’homme dans toutes les situations ; il épiait surtout ce premier sentiment si précieux, ce mouvement involontaire qui échappe à l’âme dans sa surprise, qui révèle le secret du caractère, et qu’on pourrait appeler le mot du cœur.

66. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

n’a-t-il pas le droit de lui dire : Si vous n’aviez pas appelé le danger, votre honneur n’eût jamais été menacé ? […] Si le lecteur en effet a bien voulu suivre avec attention l’enchaînement de mes idées et les preuves que j’ai apportées pour établir la légitimité de mes regrets, il arrivera comme moi à cette conclusion, que Molière n’est pas compris au Théâtre-Français, qui s’appelle pourtant la maison de Molière. […] Ils s’abusent trop souvent sur l’étendue de leurs droits, et je ne crois pas inopportun d’appeler l’attention sur leur méprise. […] Si l’Opéra, au lieu de jouer toute l’année quatre ou cinq pièces, voulait reprendre l’ancien répertoire et remettre en honneur l’Armide et l’Orphée de Gluck par exemple, il ne laisserait pas aux chanteurs le soin de deviner les intentions du compositeur ; il appellerait pour diriger les répétitions un maître de chant initié à tous les secrets du style musical.

67. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

. — Boileau, La Bruyère, Bayle, Fénelon, Vauvenargues sont les pédants ; les tartufes s’appellent Racine, Bourdaloue, Bossuet et Jean-Jacques Rousseau. […] Evidemment, à la distance des 70 ou 80 lieues qui sépare Agen de Narbonne, s’il appelle à lui la troupe de Molière, on peut admettre qu’il la connaît. […] Sur un désir qu’exprime Mme de Calvimont, sa maîtresse, Daniel de Cosnac, gentilhomme de la Chambre, appelle au château la troupe de Molière. […] Ils ne s’appelaient point l’abbé de Pons, ou l’abbé Roquette, le sieur Charpy de Sainte-Croix, comme le répètent à satiété les commentateurs de Tartufe. […] Ne semble-t-il pas qu’elles soient là pour nous dire que, tout ce qu’on appelle des noms d’instruction et d’éducation, inutile où la nature manque, ne peut, lit où elle existe, que la fausser en la contrariant ?

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Celui-ci l’appelle ; Dave feint de ne le voir pas & de le chercher. […] Dave est désespéré : son embarras croît lorsqu’on entend l’Andrienne qui, dans les douleurs de l’enfantement, appelle Lucine à son secours. […] Simon appelle Sosie, lui peint sa joie, lui dit que Chrémès consent à donner sa fille, après cela il le renvoie. […] Simon indigné appelle Dromon, & donne ordre qu’on lie Dave : il appelle ensuite son fils.

69. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

  Lorsque Madelon, qui veut s’appeler Polyxène, et de sa vie à Paris faire un roman comme ceux de Mandane et de Clélie, trouve irrégulier le procédé des amants qui débutent d’abord par le mariage. […] Quand don Juan fait sa belle tirade contre le mariage et le faux honneur d’être fidèle, quand il demande à Sganarelle, ébloui par son éloquence sophistique, ce qu’il a à dire là-dessus, le timide bon sens de Sganarelle répond : « Ma foi, j’ai à dire… Je ne sais que dire : car vous tournez les choses d’une manière qu’il semble que vous avez raison, et cependant il est vrai que vous ne l’avez pas… Je suis tant soit peu scandalisé de vous voir tous les mois vous marier comme vous faites, et vous jouer ainsi d’un mystère sacré502… » Et quand Sganarelle n’est pas bridé par la crainte, il ne se gêne pas pour appeler cet épouseur à toutes mains « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un turc, un hérétique, qui ne croit ni ciel, ni saint, ni Dieu, ni loup-garou503 ; qui passe cette vie en véritable bête brute ; un pourceau d’Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu’on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons504. » Qui ne rit encore, en repensant au refrain terrible qui met en fuite le pauvre Pourceaugnac : La polygamie est un cas, Est un cas pendable505 ? […] Ce qu’on y veut, c’en est le mal ; ce qu’on y appelle les belles passions, sont la honte de la nature raisonnable ; l’empire d’une fragile et fausse beauté, et cette tyrannie, qu’on y étale sous les plus belles couleurs, flatte la vanité d’un sexe, dégrade la dignité de l’autre, et asservit l’un et l’autre au règne des sens (chap.

70. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Scaramouche fut mandé à Paris toutes les fois qu’on y appelait une troupe italienne ; et Louis XIV rappelait volontiers à Fiurelli leur première entrevue, et riait beaucoup en le voyant mimer le récit de l’aventure. […] Dans cette troupe s’était engagé le fils d’un tapissier, valet de chambre du roi, Jean-Baptiste Poquelin, qui se fit appeler Molière. […]   « Deuxième conclusion :                      Ce que l’on appelle valeur                    Est une espèce de folie ;                    La vertu véritable est la poltronnerie,                    Qui nous fait éviter la mort et la douleur.

71. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Les dépenses assez modestes des divertissements qu’ils donnaient à la cour prouvent que, d’ordinaire, ils étaient simplement appelés à y jouer leurs canevas, sans grand appareil. […] Diamantine se présente, appelle Arlequin monseigneur, ce qui l’amuse quelque temps et lui déplaît ensuite. […] « L’inimitable Monsieur Dominique, dit son successeur Gherardi, a porté si loin l’excellence du naïf du caractère d’Arlequin, que les Italiens appellent goffagine, que quiconque l’a vu jouer trouvera toujours quelque chose à redire aux plus fameux Arlequins de son temps. » L’inimitable, c’est l’épithète attachée à son nom : « Qui ramènera, dit Palaprat dans la préface de ses œuvres, qui ramènera les merveilles de l’inimitable Domenico, les charmes de la nature jouant elle-même à visage découvert sous le visage de Scaramouche ? 

72. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

C’est l’idée d’Arnolphe, autrement dit M. de la Souche, car ce bourgeois vaniteux rougit de porter le nom de son père, et d’un tronc pourri de sa ferme s’est fait un nom de seigneurie, à l’exemple de ce paysan … Qu’on appelait Gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit tout à l’entour faire un fossé bourbeux, Et de Monsieur de l’Ile en prit le nom pompeux4. […] Ils appelaient cela passer par les armes. […] Tant qu’il n’a pas trouvé de quoi se remplir, il souffre et appelle douloureusement la moitié qui lui manque. […] Elle s’appelle, de son nom de fille, Henriette ; nom charmant, que par une rencontre, peut-être accidentelle, ont porté dans le même temps la fille de Henri IV, cette malheureuse reine d’Angleterre, si dévouée à son mari et à ses enfants, et cette gracieuse duchesse d’Orléans dont Racine a peint dans Bérénice les amours combattus, dont Bossuet a si douloureusement déploré la perte prématurée. […] Ce n’est plus Henriette qu’elle s’appelle, c’est Elmire ; mais sous un autre nom vous reconnaîtrez la même personne.

73. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Voilà ce qui s’appelle traiter un caractère en grand maître, le montrer sous toutes ses faces, le placer à tous les jours, le faire passer par toutes les épreuves. […] Les Anglais ont une expression bien philosophique pour désigner un avare : ils l’appellent miser. […] Cette espèce de désordre social appelait, méritait certainement la censure de Molière. […] Le sujet de la pièce, Pourceaugnac, est un sot, voilà tout : or, un sot ne peut être le héros d’une fiction morale, comme est une comédie ou un roman, parce que, de sa nature, la sottise est incorrigible ; il sera tout au plus l’objet de ce qu’on appelle aujourd’hui une mystification ; et une mystification n’est qu’une farce, c’est-à-dire une chose plaisante et non comique, une chose qui fait rire comme risible et non comme ridicule. […] Tous dans le secret, à l’exception de deux, les personnages s’appellent eux-mêmes des acteurs, et ils nomment râles ce qu’ils vont faire.

74. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

En ce temps-là il s’appelait Zeus. […] Les Italiens appellent cela un sproposito. […] Tout indique que ce qu’on a appelé le sens religieux n’était pas un sens de Molière. […] Vous appelez cela réciter ? […] Le bon sens naturel, soit du peuple, soit de la Cour avec la connaissance de la vie, voilà les deux choses où en appelle toujours Molière.

75. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Il appela sa comédie Le Dépit amoureux, comme si ce sujet d’une seule scène de la pièce était celui de la pièce entière. […] Molière n’en est encore qu’à sa seconde comédie ; et, dans la scène entre Éraste et Lucile, il s’élève jusqu’à ce degré où le talent s’appelle du génie.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

Le Commandeur tué, qui s’appelle Dom Pedre, a donné lieu à l’équivoque. […] Dans l’Asinaire, un jeune homme a besoin d’argent pour acheter une fille : son pere lui conseille de voler à sa mere l’argent de quelques ânes qu’elle a fait vendre ; c’est à propos de ces ânes que la piece s’appelle l’Asinaire.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

C’en est trop ; écoutez : si je me mets moi-même en liberté, je vous attraperai à mon tour, & vous aurez beau dire, comme tantôt, j’appellerai, j’appellerai, vous me paierez tout ceci.

78. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Ce sonnet d’ailleurs est fait avec tant d’art, il ressemble si fort à ce qu’on appelle de l’esprit, il réussirait tant aujourd’hui dans des soupers qu’on appelle charmants, que je trouve le parterre excusable de s’y être trompé.

79. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

« C’était, dit-il, une femme admirable. » Voiture l’appelle divine. […] Elle l’appelle la Déesse d’Athènes.

80. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Il est certain que ce mariage fut la première cause qui mit fin à ce qu’on peut appeler le règne de l’hôtel Rambouillet, c’est-à-dire à ses nombreuses réunions, à l’appareil des conversations de haut intérêt, à l’influence, à l’autorité des opinions qui y prévalaient. […] Que si elles avaient le défaut de faire de l’amour un délire de l’imagination, elles eurent aussi le mérite d’élever les esprits et les âmes au-dessus de l’amour d’instinct, et de préparer cet amour du cœur, ce doux accord des sympathies morales si fécond en délices inconnues à l’incontinence grossière, cet amour qui donne tant d’heureuses années à la vie humaine, appelée seulement à d’heureux moments par l’amour d’instinct.

81. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Car la folie du roi, tant qu’il a au doigt l’anneau magique, n’a rien qui ressemble à ces travers du caractère ou de l’esprit que l’on appelle proprement des ridicules. […] Après une courte transition qu’on appelle la comédie moyenne, Ménandre, dont les ouvrages sont perdus, créa la nouvelle comédie, et la porta d’abord à son plus haut point de perfection. […] Je ne sais pas pourquoi on a laissé Diderot revendiquer pour lui le douteux honneur d’avoir inventé ce genre ; la plupart des pièces qui composent ce que la critique française appelle emphatiquement la haute comédie ne sont pas autre chose que des drames moraux, et nous leur trouverions au besoin des précédents et des modèles dans l’antiquité. […] Je sais bien que tous ces gens-là s’appellent Harpagon ; mais Harpagon n’est qu’une abstraction, car un avare réel ne saurait être tous ces gens-là87. […] Les critiques français ont mis à la mode d’accorder à ce qu’ils appellent une pièce de caractère, une grande supériorité sur la comédie d’intrigue.

82. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [62, p. 100] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 271 Despréaux* ne se lassait point d’admirer Molière, qu’il appelait toujours le contemplateur.

83. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

Le ballet du Carnaval (appelé aussi le Carnaval-Mascarade, ou la Mascarade-Carnaval, ou mieux, et c’est son vrai titre, le Carnaval, ballet-mascarade), figure au catalogue Soleine, sous le n° 3301-7- ; il y est désigné comme étant composé de huit entrées et d’un prologue : N° 3301. […] Or, si, là, Pourceaugnac parlait italien, c’est qu’auparavant il avait baragouiné dans cette langue; on ne peut guère admettre que Pourceaugnac, ayant parlé français tout le temps, aille prendre subitement la langue italienne ; cela passe pour un petit rôle épisodique comme celui des médecins, mais non quand il s’agit d’un premier rôle, du moins dans notre Théâtre-Français ordinaire, car lg mélange des paroles françaises et italiennes se rencontrait parfois chez Molière dans les pièces écrites pour la cour, en souvenir des Italiens appelés sous le dernier règne. […] Si le troisième acte4 existait, il devait être resserré en un petit nombre de scènes ; peut-être était—il réduit aux premiers mots de Sbrigani et à quelques phrases relatives au mariage des amants ; peut-être était-il tout à fait fondu dans ce que nous appelons le deuxième acte. […] En plus de l’anecdote du gentilhomme campagnard, qui aurait servi à Molière pour dessiner son Pourceaugnac, on raconte aussi l’histoire d’un apothicaire qui, appelé par de jeunes gentilshommes, en toute hâte, pour donner & un malade un lavement bien chaud, se vit saisir par les jeunes fous; on lui administra de force le lavement bouillant qu’il apportait, et on le força de boire et de danser, si bien qu’on craignit qu’il es « crevât. » La comédie inspira peut-être cette mauvaise plaisanterie au lieu de l’avoir copiée.

84. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [92, p. 135-136] »

Molière, dit-on, ne l’appelle Qu’une petite bagatelle, Mais cette bagatelle est d’un esprit si fin, Que s’il faut que je vous le die, L’estime qu’on en fait est une maladie Qui fait que dans Paris tout court au médecin.

85. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Les Français ont peu de goût pour cette exagération volontaire, pour cette caricature de soi-même, que nous avons nommée le comique avoué, et pour cette bouffonnerie des rôles de convention, que nous avons appelée le comique arbitraire, parce que l’un et l’autre de ces effets plaisent à l’imagination bien plus qu’à l’esprit. […] Voltaire l’appelle le père de la vraie comédie, et, pour la France, il se peut qu’il ait raison. […] Molière et la comédie sont deux mots synonymes, il est le premier de tous les philosophes moralistes, ses pièces sont l’école du monde, Chamfort l’appelle le plus aimable instituteur de l’humanité depuis Socrate ; il prétend que Jules César, qui nommait Térence un demi-Ménandre, aurait nommé Ménandre un demi-Molière. […] Racine s’est ouvert une route que l’on peut appeler nouvelle, en empruntant à Aristophane le sujet de ses Plaideurs. […] Que Ducis, pour faire connaître Shakespeare à ses compatriotes, ait soumis aux règles françaises quelques-unes des tragédies du poète anglais, ce n’est pas là ce qui s’appelle avoir agrandi le domaine de l’art.

86. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

On voit que ce M**pourrait s’appeler « M. […] Il s’est particulièrement appliqué à connoître le génie des grands, et de ce qu’on appelle le beau monde, au lieu que les autres se sont souvent bornés à la connoissance du peuple. […] C’est par ce moyen qu’il a sçu réformer, non pas les mœurs des chrétiens, mais les défauts de la vie civile, et de ce qu’on appelle le train de ce monde ; et c’est, sans doute, tout ce qu’a voulu louer en lui le P. […] Elle s’appelait Jeanne de La Chappe, et avait été mariée en premières noces à P. […] La femme d’Achille Varlet de Verneuil s’appelait Marie Vallée.

/ 227