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20. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Il est donc naturel que l’on veuille connaître les principaux traits de sa vie, et surtout celui qui en lie un fait très important à celle du célèbre Molière, sur lequel une dissertation curieuse qui vient d’être publiée par M.  […] Le principal objet des attachements de cette fille était le fils d’un tapissier, qui formait une troupe de comédie en 1645. […] Mais en se privant ainsi de son principal appui, ce prince ne fit que s’affaiblir.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Si le caractere principal doit soutenir l’action d’une piece, il est indubitable qu’il doit la dénouer. […] Mais voulez-vous donner à votre ouvrage un embonpoint qui ne lui soit pas contraire, mariez vos épisodes à votre caractere principal.

22. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

De ces deux titres, en effet, l’un indique la fable et l’autre le caractère principal de la pièce française. […] Comme Molière avait rempli le principal rôle dans ses deux derniers ouvrages, et que la verve comique de son jeu y avait été fort goûtée, ils affectèrent de louer le comédien aux dépens de l’auteur ; ils convinrent que Molière était un fort bon mime qui, par ses gestes et ses grimaces vraiment risibles, faisait beaucoup valoir des scènes grossières et insipides ; mais forcés de reconnaître son talent pour la farce, ils voulurent l’y renfermer ; ils lui firent, pour ainsi dire, défense d’en sortir, le menaçant des choses les plus humiliantes, s’il osait franchir ce cercle étroit où ils l’emprisonnaient ; en un mot, ils le déclarèrent incapable de jamais réussir dans le genre noble et sérieux. […] La passion, disons mieux, le travers qui distingue le personnage principal est essentiellement du domaine de la comédie ; et, d’un autre côté, la condition élevée de tous les personnages, et les intérêts politiques dont le jeu se mêle aux mouvements de la jalousie, donnent à l’ensemble de la composition ce caractère de grandeur et de noblesse que, dans le langage de tous les arts, on est convenu d’appeler héroïque. […] Les deux rôles principaux, celui du jaloux et de sa victime, sont habilement tracés et soutenus ; plusieurs scènes sont préparées et exécutées avec art. […] Lui-même a-t-il imposé ce titre d’une manière tout à fait exacte, lorsqu’il a nommé École des maris, une pièce où nul mari ne figure, et qui serait presque aussi bien appelée l’École des parents, ou des instituteurs, puisque la principale moralité qu’on en doive tirer, c’est qu’il ne faut point user envers la jeunesse d’une sévérité excessive, si l’on ne veut lui inspirer une juste aversion pour soi, et en même temps un goût plus vif des choses même qu’on lui interdit ?

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Je crois donc qu’il ne faut confier les principaux fils d’un intrigue qu’à un seul intrigant. […] Il lui conserve toujours le mérite de l’invention ; & les diverses personnes qu’il emploie, tout-à-fait subordonnées à son principal personnage, ne sont que les instruments de ses fourberies.

24. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Cette opinion est d’autant plus facile à justifier, que les principales scènes de l’ouvrage français se trouvent dans la comédie de Plaute. […] Ainsi les trois personnages principaux, Jupiter, Alcmène, Amphitryon, ont pu égayer les courtisans et leur rappeler la mésaventure du marquis de Montespan, sans que Molière eût songé au mari mécontent de la nouvelle maîtresse.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Il composa dans le plus grand secret la piece dont nous parlons, & il en traça le principal caractere d’après l’idée injurieuse que ses ennemis ont cru donner de sa personne dans une foule de libelles calomnieux. […] Ce qu’il y a de plus singulier, c’est qu’on avoit fondu dans ce canevas plusieurs scenes d’une piece donnée il y a dix ans, & qui se trouvent cependant ressembler tout-à-fait aux principales de l’Homme dangereux, par pur hasard sans doute. […] Dans ma comédie, elles font la base, les principaux ressorts de la machine entiere, & servent à duper un tuteur, le héros de la piece.

26. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

*** Il n’est pas sans intérêt de rechercher quelques-unes des principales causes d’un succès presque unique. […] Mais ce spectacle risible n’est pas moins lamentable, et c’est une des principales raisons de l’universel succès de Molière d’en faire sentir en même temps que le ridicule la profonde tristesse. […] La peinture de Molière, non seulement exagère à dessein, en l’accentuant par la suppression des nuances qui l’estomperaient, le caractère principal de son héros, mais elle choisit, elle invente des détails susceptibles de donner au public une impression à la fois immédiate et saisissante de la réalité.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

signifioit je parviendrai à lier fortement toutes les parties de mes drames à l’action principale, à rendre tous mes personnages si nécessaires, qu’on ne puisse pas les accuser d’être épisodiques, & de n’être amenés sur la scene que pour faire briller le principal ; à unir si bien mes plus petits ressorts au ressort principal, qu’ils concourent ensemble à un dénouement qui satisfasse le spectateur sur le sort des principaux personnages, & non sur celui des subalternes : enfin je parviendrai à faire des pieces plus propres à être jouées sur un Théâtre qu’à être lues dans une Académie.

28. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Si je me suis arrêté longtemps à son sujet, c’est qu’il me semble en vérité le principal auteur de nos Lettres au Mercure, et qu’il me permet de conclure, en rétablissant simplement les faits dans leur ordre chronologique. […] Les précieuses, les petits-maîtres et les médecins ont été les principaux objets de sa satyre. […] Cependant le cardinal de Richelieu le fit revenir à Paris et l’engagea à jouer le principal rôle dans la comédie de l’Aveugle de Smirne 67, mais il n’en put jouer que deux actes. […] On reprocha à Moliere que le valet paroît plus étourdi que ce principal personnage, puisqu’il n’a presque jamais l’attention de l’avertir de ce qu’il veut faire. […] Adrien Baillet, Jugemens des Sçavans sur les principaux ouvrages des auteurs, tome IV, contenant les poètes.

29. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Aussi, vers la fin de la vie de Molière, le Florentin l’emportera-t-il en faveur sur le Parisien ; et, ayant inventé en France, avec Quinault, la tragédie chantée tout entière, c’est-à-dire l’opéra, il obtiendra que défense soit faite aux comédiens de se servir de plus de six « musiciens » et de plus de douze joueurs d’instrumens, et « d’aucuns des danseurs qui reçoivent pension de Sa Majesté. » Jusque-là, dans ces occasions, Molière, auteur des récits, se tient à peu près sur le même rang que Benserade, auteur des vers, — c’est-à-dire des complimens glissés dans le livre de ballet, ou programme distribué aux spectateurs, en l’honneur des principaux personnages qui assistent au spectacle où se mêlent de danser un pas. Même en de moindres pompes, alors que Molière dispose lui-même toute la représentation, elle n’est qu’un accessoire de la fête, ou du moins son texte comique n’y est pas le principal. […] justement, vous êtes le cousin du roi, et du grand roi ; vous êtes à sa cour : ces ballets eux-mêmes, qui en firent les délices principales, se donnent à nouveau pour votre plaisir. — Au demeurant, c’est peut-être aussi la meilleure façon de jouir des chefs-d’œuvre, à présent qu’on n’a plus guère d’occasions de les voir sur la scène, ni surtout de les voir bien joués, et du milieu d’un public assez chaud.

30. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Outre le principal caractère, développé et soutenu jusqu’à la fin avec un art admirable, on y remarque des personnages et des détails qui donnent une idée des mœurs du temps. […] Les principaux rôles de ses pièces sont presque toujours des tatillons à la parole déliée, et les autres personnages participent trop de leur caractère. […] La peinture des mœurs n’est pas un des moindres mérites de cette belle comédie ; elle les reproduit fidèlement dans ses principaux personnages et dans ses détails. […] Le style, qui distingue surtout le talent de l’auteur, fait le principal mérite de l’ouvrage. […] Comment, par exemple, dans un rôle tout de force et de passion, vous indiquer les moyens d’éviter un de ses principaux écueils : la monotonie ?

31. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

En l’un des bouts de la salle était élevé un grand théâtre de six pieds de hauteur, de huit toises de largeur et d’autant de profondeur ; en bas était une grande nuée qui cachait toute la scène, afin que les spectateurs ne vissent rien jusqu’au temps nécessaire. » Les principaux comédiens faisant partie de la troupe qui vint à Paris en 1645, étaient Tiberio Fiurelli jouant le personnage de Scaramouche ; Domenico Locatelli jouant le personnage de Trivelin ; Brigida Blanchi, fille du directeur, première amoureuse sous le nom d’Aurelia ; Marc Romagnesi, son mari, premier amoureux sous le nom d’Oratio. […] Les intermèdes de danse et de musique, les décors et les machines du célèbre Torelli, firent, à Paris comme à Venise, le principal attrait de la représentation. […] Les principaux acteurs de cette troupe étaient les mêmes qui étaient venus précédemment : Scaramouche, Trivelin, Aurelia, Horace.

32. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Le principal personnage de l’Aululaire, Euclion, est un indigent qui a trouvé un trésor. […] La fable particulière de George Dandin est empruntée à deux Nouvelles de Boccace : l’une a donné l’idée de la principale scène du second acte, et l’autre a fourni le sujet du dénouement. […] Elle suppose une gaîté originale ; les caractères en sont comme les grotesques de Calot, où les principaux traits de la figure humaine sont conservés. […] Don Sanche d’Aragon lui fournit l’idée principale des Amants magnifiques. […] Strepsiade, le principal personnage de la comédie des Nuées, d’Aristophane, se plaint d’avoir épousé une femme d’une condition supérieure à la sienne.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260

Puisqu’on ne peut représenter sur le théâtre qu’une seule action sensible, il est raisonnable de ne pas séparer les petites parties qui la composent, de ne point désunir les actions particulieres des personnages qui concourent à l’action principale. […] Je prouverai, quand il en sera temps, que l’action principale marche, ou du moins doit marcher, lorsque le théâtre reste vuide par l’intervalle qu’on met entre les entr’actes.

34. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

On pense bien que cette diatribe, tombée aujourd’hui dans un oubli profond, fut reçue avec de grands applaudissements de toute la cabale ; il m’a paru utile, sous plus d’un rapport, d’en faire revivre les principaux passages. […] Il est plus naturel de croire que cette défense du Tartuffe est l’ouvrage d’un des amis de Molière, qui la revit avec soin, et sous tes yeux duquel elle fut peut-être écrite : c’est une des pièces principales de ce grand procès ; elle est digne, sous tous tes rapports, de l’attention des critiques et des moralistes. […] Le nom du personnage principal fut changé ; Tartuffe devint Panulphe, et la pièce parut avec le titre de L’Imposteur. […] Cette scène rattachait mieux encore le deuxième acte à l’action principale, et faisait vivement désirer aux spectateurs l’entrevue de Tartuffe et de la femme d’Orgon. […] Il paraît qu’en effet l’abbé Roquette a fourni les principaux traits au peintre du Tartuffe ; l’abbé de Choisi le dit formellement dans ses Mémoires, et madame de Sévigné, parlant de ce prélat, l’appelle malicieusement le pauvre homme.

35. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Si le caractere simple & principal est suffisant pour conduire l’intrigue & remplir l’action, il n’est pas besoin de recourir aux caracteres accessoires : mais si ces derniers sont naturellement liés au caractere principal, on ne sauroit les èn détacher sans l’estropier. […] Le même auteur observe qu’on peut distinguer les pieces de caractere des comédies de caractere mixte ; & par celles-ci il entend celles où le poëte peut se servir d’un caractere principal, & lui associer d’autres caracteres subalternes : c’est ainsi qu’au caractere du Misantrope, qui fait le caractere dominant de sa fable, Moliere a ajoûté ceux d’Araminte & de Célimene, l’une coquette, & l’autre médisante, & ceux des petits maîtres, qui ne servent tous qu’à mettre plus en évidence le caractere du Misantrope. Le poëte peut encore joindre ensemble plusieurs caracteres, soit principaux soit accessoires, sans donner à aucun d’eux assez de force pour le faire dominer sur les autres ; tels sont l’Ecole des maris, l’Ecole des femmes, & quelques autres comédies de Moliere. […] Le Tartufe est un chef-d’œuvre plus surprenant encore dans l’art des contrastes : dans cette intrigue si comique, aucun des principaux personnages ne le seroit, pris séparément ; ils le deviennent tous par leur opposition. […] Les prétentions déplacées & les faux airs font l’objet principal du comique bourgeois.

36. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Les types principaux du jeu comique tendaient également à l’uniformité. […] À Paris, chez Pierre Menard, 1633. » Bruno explique lui-même qu’il y a dans sa pièce trois personnages principaux : Boniface, l’amoureux ridicule, l’alchimiste Bartolomeo, avare sordide, et Mamfurio, le pédant imbécile, « desquels, ajoute-t-il, le premier n’est pas non plus sans ladrerie ni imbécillité, le second n’est pas sans niaiserie ni ridicule, et le troisième n’est pas moins sordide que sot ».

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

C’est le sujet qu’un Auteur a choisi, qui doit déterminer l’état, la fortune, l’âge, le rang, le nom des principaux personnages. […] L’âge des principaux personnages contribue autant que leur fortune à rendre une piece plus ou moins morale, intéressante & comique. […] Il seroit sans doute mal que, dans une piece à caractere, le principal personnage portât un nom qui annonceroit toute autre chose que ce qu’il doit être ; mais je crois aussi qu’on peut nommer comme on veut les personnages subalternes, soit parcequ’ils n’ont pas ordinairement un caractere bien prononcé, soit parcequ’un homme tient un nom de la Nature avant que son caractere soit formé, & qu’il ne prend pas le soin de le régler sur la signification de son nom. […] Dans la derniere de ces pieces il composa le principal rôle pour Dufresne, qui le rendit très bien : on dit même qu’il ne le quittoit pas hors du théâtre.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Il colporte son squelette dramatique chez les petites-maîtresses, chez les demi-Grands ; ceux-ci envoient chercher un Comédien, on lui donne le principal rôle & le produit des représentations. […] Les principaux personnages de la Nouvelle & de la Comédie comparés. […] Destouches calqua le caractere de son Glorieux sur celui de Dufresne, Comédien auquel il destinoit le principal rôle. […] M. de Boissy a joint à ce sujet principal une partie du Jaloux désabusé, c’est-à-dire, une jeune sœur de l’époux inconstant, qui est sous la tutele de ce dernier : il ne veut point la marier, pour jouir de son bien ; il est cependant obligé d’y consentir, s’il veut faire la paix avec sa femme.

39. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Brueys et Palaprat l’ont fort embelli; mais les scènes principales et plusieurs des meilleures plaisanteries se trouvent dans le vieux français de la farce de Pierre Patelin, imprimée en 1656 sur un manuscrit de l’an 1460, sous ce titre: Des tromperies, finesses et subtilités de maître Pierre Patelin, avocat. […] Il y a si longtemps que le Jaloux désabusé de Campistron n’a été joué, qu’on ignore communément que cette comédie, fort supérieure à toutes les tragédies du même auteur, est en effet son meilleur ouvrage; l’intrigue en est bien conçue, le principal caractère, celui d’un mari jaloux qui ne veut pas le paraître, est comique, et a fourni à La Chaussée le Durval du Préjugé à la mode, et des scènes entières évidemment calquées sur celles de Campistron. […] La prose en est très-négligée; c’est une de ces pièces dont le jeu des acteurs fait le principal mérite, qu’on va voir quelquefois et que l’on ne lit point. […] La principale scène, où les deux sœurs se demandent pardon toutes deux et se mettent à genoux l’une devant l’autre, est une copie de la scène des deux vieillards dans le Dépit amoureux de Molière, et le fond de l’intrigue est un déguisement de valet, comme il y en a dans vingt autres pièces.

40. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [58, p. 95-96] »

Nommé proconsul en Espagne en -211 lors de la deuxième guerre punique, il prit Carthagène, battit Hasdrubal Barca en -209, puis grâce à ses alliances avec les principaux chefs ibères, commença la conquête de l’Andalousie et réussit à chasser les Carthaginois d’Esapgne (-206).

41. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

C’est pourtant sur cet anachronisme de Voltaire que se sont établis les principaux détracteurs de l’hôtel Rambouillet ; c’est sur la foi du poète, inexact chronologiste, que les biographies et les commentaires se sont à qui mieux épuisés en mépris sur l’hôtel Rambouillet. […] Les deux maisons principales qui s’ouvrirent à la bonne compagnie, quand l’hôtel de Rambouillet se ferma au grand monde, furent l’hôtel d’Albret et l’hôtel de Richelieu, vers 1655.

42. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Il est certain qu’elle se réunissait à Caen dans cette maison de l’Ermitage, propriété du sieur Bernières-Louvigny, et qu’elle comptait parmi ses membres, que même elle avait eu pour fondateur, ce dévot très mystique, précurseur de MmeGuyon, apôtre d’une « certaine espèce d’oraison, sublime et transcendante, que l’on appelle l’occasion purement passive, parce que l’esprit n’y agit point. » Même Bernières-Louvigny était parmi les gens du Saint-Sacrement « en si grande vénération »que « peu s’en fallait qu’ils ne le canonisassent. » — Il était vrai aussi qu’une « union et correspondance » toute particulière régnait « entre la Compagnie de Paris et celle de Caen. » — On ne pouvait nier enfin que l’idée d’implanter le catholicisme au Canada était des plus chères à la Compagnie du Saint-Sacrement, et, spécialement, à celle de Caen : Mgr de Laval-Montigny, le célèbre évêque de Québec, était l’élève en mysticité de M. de Bernières et « avait longtemps demeuré à l’Ermitage. » En tout cas, pour la Compagnie, la gravité de cette dénonciation consistait en ce qu’à l’occasion de ces indécences ridicules, non seulement le groupe de Caen était complètement dévoilé, avec les noms de son fondateur et de ses membres principaux, avec les lieux et jours de ses séances; mais encore son affiliation à la Compagnie de Paris se trouvait révélée, ainsi que l’existence « d’autres semblables compagnies dans plusieurs grandes villes du Royaume. » On disait expressément « leurs occupations, » leur organisation intérieure, leur méthode ; le vrai nom de la Compagnie était imprimé en toutes lettres ; on affirmait qu’elle n’était « autorisée ni par le Roy, ni par les évêques, ni par les magistrats ; »qu’elle était tout à fait secrète, à la différence des congrégations et « associations » des Jésuites; et bien que l’auteur du Mémoire se défendit de vouloir répandre son pamphlet partout, le tirage en fut assez grand pour qu’aujourd’hui l’on en retrouve de nombreux exemplaires : de l’aveu de d’Argenson, « quelque soin que se donna la Compagnie, pour le supprimer, elle n’en put jamais venir à bout. » D’ailleurs, le dénonciateur anonyme prenait bien soin de communiquer son factum « à ceux à qui il appartient de connaître et de corriger les excès que l’on y représente, »c’est-à-dire aux « supérieurs » de l’Etat ou de l’Eglise. […] En 1659, les principaux magistrats de Paris recevaient la visite de deux particuliers (deux membres de la Compagnie) qui faisaient une tournée de sollicitation « pour que fût prohibé le jeu de hoca, » naguère importé d’Italie et dont raffolaient alors toutes les classes de la société. En 1660, le Palais voyait, et d’un fort mauvais œil sans doute, se renouveler, auprès des « principaux magistrats, »— par les amis intimes du premier président Lamoignon,— des instances pour l’interdiction de cette « cause grasse » du carnaval, où s’escIaffait depuis le moyen âge la gaité des robins. […] Dans cette activité, on a vu aussi quelle part tenaient les « œuvres de zèle. » Or, s’il serait souverainement injuste, et nous n’y pensons nullement, de prétendre que le Jansénisme ne comprit pas, lui aussi, l’obligation de ces besognes de miséricorde47, il ne l’est pas d’observer que l’activité bienfaisante n’apparait point aux Jansénistes comme le principal de la vie chrétienne, et ne pouvait pas être, pour eux, l’idéal d’une association de dévots. […] Le second, — et le principal, — auteur de la Relation de l’Ermitage.

43. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Tel était le principal ou plutôt l’unique fondement de l’intérêt dans les comédies grecques. […] À son arrivée dans cette ville, il y avait trouvé une autre troupe de comédiens, que le public abandonna promptement pour la sienne, et dont les principaux sujets s’attachèrent à sa fortune. […] Le sel réjouissant de cette farce et le jeu plaisant de l’auteur, qui y faisait le principal rôle, excitèrent des rires universels. […] Avant que celui-ci fût appelé de Rome pour donner les dessins de la principale façade du Louvre, la salle du Petit-Bourbon fut démolie. […] On dit, de part et d’autre, de fort belles choses sur les deux systèmes et sur les principaux chefs-d’œuvre auxquels ils ont donné naissance.

44. (1802) Études sur Molière pp. -355

Voilà donc une comédie, véritablement dans le genre mixte, puisque l’intrigant et le caractère principal concourent également à faire mouvoir les principaux ressorts. […] Les caractères. — Nous avons jugé le principal en parlant des imitations. […] Les Adelphes de Térence ont fourni à notre auteur deux de ses principaux caractères. […] Molière est encore supérieur à Plaute, par la manière dont il a renforcé son caractère principal et les situations qu’il amène. […] Que Molière l’a consignée dans chaque rôle principal, en marquant bien distinctement le caractère de chacun des personnages.

45. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

Le duc de Montausier ne se tenait pas pour offensé des applications qu’on lui faisait des principaux traits du rôle.

46. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Je ne parle plus du personnage principal ; je ne considère que ceux qui sont groupés autour de lui, uniquement pour mettre en action son ridicule, ou pour lui donner du relief. […] On parle de contraste : en est-il un plus vrai, mieux ménagé, plus suivi, et toutefois moins tranchant et moins symétrique, que celui de Chrysale et de Clitandre, dont je viens de marquer les principaux traits ? […] Ce personnage de Béline, plus développé et mis davantage en action, pourrait être le personnage principal d’une pièce qui serait intitulée La Belle-Mère ; mais il est douteux qu’un si odieux caractère réussît au théâtre, si on l’y présentait de face et sur le premier plan. […] Mais d’un accessoire hideux et nécessaire, il serait peut-être imprudent de faire le principal sujet d’un tableau destiné plutôt à corriger les esprits par la peinture du ridicule, qu’à révolter les âmes par le spectacle de la perversité. […] Dufresny, qui avait, dit-on, le malheur de ne pas trouver assez d’esprit à Molière, et qui pourtant en avait beaucoup lui-même, a eu la singulière idée de refaire Le Malade imaginaire, en changeant le sexe du principal personnage.

47. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Qu’on nous permette de jeter un coup d’œil rapide sur les pièces de notre grand auteur : les principaux événements de la vie d’un écrivain ne sont-ils pas ses ouvrages ? […] C’est encore à Plaute que Molière doit le sujet de L’Avare, et même les principales scènes de son admirable comédie. […] Sa troupe venait de monter Le Malade imaginaire ; la foule se pressait pour voir cette comédie dans laquelle l’auteur remplissait le principal rôle. […] Il se rompit une veine dans le corps par les efforts qu’il fit en représentant le principal rôle de sa comédie de Timon, et mourut des suites de cet accident vers la fin de février 1685. […] Nous avons adopté l’opinion des principaux biographes, dont quelques-uns sont contemporains de Molière.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. De ce que nous entendons par caractere. » pp. 259-260

&c. joueront le principal rôle.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Cette comédie avoit été faite l’année 1700 pour être représentée devant le Roi par les principaux Seigneurs de la Cour dans l’appartement de Madame de Maintenon : mais la guerre qui survint à l’occasion de la mort du Roi d’Espagne, changea sa destinée. […] Les principales scenes des deux ouvrages sont celles où Patelin cajole M.  […] Les Auteurs ont même eu l’adresse de ramener les principaux ressorts de l’intrigue.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

Des scenes tendres, des scenes de jalousie, des scenes de réconciliation bien filées sur la scene, auroient refroidi celles des fâcheux, & détourné le spectateur du but principal. […] Les différentes parties de cette intrigue ainsi rapprochées font voir que le sujet est clairement exposé, que les noms des principaux personnages sont annoncés, ainsi que leurs caracteres & les motifs qui les font agir.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Je vais rapporter les principaux endroits qui lui ont servi. […] La principale est que je l’ai épousée dans la chapelle d’un château, & que c’est un moine qui nous a donné la bénédiction.

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Outre ces introducteurs, un individu, revêtu du titre d’alcoviste, était le chevalier servant de la dame : il l’aidait à faire les honneurs de sa maison et à diriger la, conversation ; rôle sans conséquence, parce que, selon Saint-Évremond, une précieuse faisait consister son principal mérite il aimer tendrement son amant sans jouissance, et à jouir solidement de son mari avec aversion ». […] De Pure diffère à cet égard de Somaise : « L’objet principal de leurs soins, c’est, dit-il, la recherche des bons mots et des expressions extraordinaires, pour conserver dans l’empire de la conversation, un juste tempérament entre le style rampant elle pompeux. » Mais ce but n’était pas condamnable. […] Il nous en reste un monument irrécusable dans Les Dialogues concernant le nouveau langage français italianisé et autrement déguisé, principalement entre les principaux courtisans de ce temps : de plusieurs nouveautés {dans les usages) qui ont accompagné cette nouveauté de langage : de quelques courtisanismes modernes et de quelques singularités courtisanesques. […] Celles qu’on appelle simplement des beautés, ont pour but principal de charmer les veux.

53. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Les Précieuses, les Petits Maîtres, & les Medecins, ont été les principaux objets de sa satire.

54. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Comme cette lettre est historique à cette comédie, nous allons en rapporter les principaux endroitsa. […] Molière et les principaux de ses compagnons allèrent prendre congé de Monsieur, et lui faire leurs très humbles remerciements de la protection qu’il avait eu la bonté de leur donner. […] La finesse du dialogue, et la peinture vive de l’amour dans un amant italien, et dans un amant français, sont le principal mérite de cette pièce, qui était ornée de musique* et de danses. […] La proposition faite à l’Avare d’épouser sa fille sans dot, l’enlèvement de la cadette, le désespoir du vieillard volé, sa méprise à l’égard de l’amant de sa fille, qu’il croit être le voleur de son trésor, l’équivoque de sa cassette, sont les traits principaux que Molière a puisés dans Plaute. […] Molière ne s’est point arrêté aux petits égards d’un caractère subalterne ; il ne s’est attaché qu’au caractère principal.

55. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Nous n’en avons pour garant que Gui Patin, dont l’autorité est d’autant plus suspecte qu’il se trompe sur les principales circonstances du fait qu’il raconte, prenant L’Amour malade pour L’Amour médecin, l’hôtel de Bourgogne pour le Palais-Royal, et comptant six médecins dans une pièce où il n’en paraît que cinq. […] Il est possible que cette manie de Sganarelle ait fourni à Collé l’idée du principal personnage de Dupuis et Desronais. […] On voulut lui persuader que Molière l’avait peint dans son personnage principal.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Le voile de la piece italienne & celui de la françoise sont tous les deux les principaux ressorts des scenes qu’ils amenent, & nous paroissent également forcés, parceque nos yeux ne sont pas accoutumés aux grands voiles : ce qui prouve qu’un Auteur, en imitant, ne doit rien transporter sur son théâtre qui blesse les usages de sa nation.

57. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Le reste de la fable n’est qu’un tissu sans ordre, et sans liaison, d’idées détachées et éloignées du point principal. […] Riccoboni tâche, autant qu’il lui est possible, de rapprocher toutes les idées du théâtre du côté des poètes italiens ; c’est pourquoi, malgré les louanges qu’il donne à Molière, il veut que ce grand auteur comique ait puisé le fond de L’École des maris chez les auteurs de sa nation, et ne dit pas un mot de Térence, à qui Molière doit la principale idée de sa comédie. […] Mais l’amour, devenu le principal mobile de cette pièce, entraînait de nouvelles difficultés. […] « À la moitié du second acte, par exemple, le poète espagnol amène une fête, ou un jeu dans le goût de sa nation, et dont voici les principales règles. […] « Lucinde, Clitandre et Lisette, qui sont les principaux acteurs et les plus intéressés dans l’action, voyant Sganarelle, père de Lucinde, toujours environné de médecins et de charlatans, imaginent de faire déguiser Clitandre en médecin et de l’introduire dans la maison.

58. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Cette lettre, assez entortillée et obscure, fait allusion aux embarras de tout genre qu’éprouvait Molière au milieu des trois principales actrices de sa troupe ; Chapelle l’y compare à Jupiter tiraillé entre Junon, Minerve et Vénus durant la guerre de Troie. […] Consultons d’abord le principal intéressé dans la question, Molière lui-même. […] L’abbé ne manquoit pas de lui envoyer tous les matins par un page le gage de leur traité et de l’aller voir toutes les après-midi. » Ce marché d’amour est commode et simple ; mais, outre que l’on sait par les contemporains les noms des principales amies de l’abbé et que Mlle Molière n’en est pas, il faut admettre, Molière et sa femme demeurant dans la même maison, ou bien que les allées et venues du page et de l’abbé ont passé inaperçues pour le mari, ou bien qu’il en a su le motif et les a tolérées : deux hypothèses également inadmissibles. […] Mais cette déclaration voilée ne suffit pas au poète ; il voulut écrire pour sa déesse une tragédie dont elle jouerait le principal rôle et où il se représenterait-lui-même sous les traits d’un de ces vieillards amoureux qu’il dessinait d’une touche si fière. […] Une information judiciaire suivit naturellement, et un arrêt du parlement de Paris, en date du 17 octobre 1675, condamna le président à faire amende honorable devant témoins à Mlle Molière, et les femmes Ledoux et La Tourelle à être « fustigées, nues, de verges, au-devant de la principale porte du Châtelet et devant la maison de Mlle Molière ; ce fait, bannies pour trois ans de Paris. » On est frappé de l’étrange ressemblance que présente cette affaire avec celle du Collier, qui, en 1785, compromit le nom de Marie-Antoinette.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Heureusement pour eux, un jeune homme instruit, & qui ne craint pas de déroger en le paroissant, éleve la voix, expose l’avant-scene, rend compte du but de l’Auteur, rapporte en passant quelques détails saillants, s’étend sur les principaux événements qui conduisent au dénouement, & met ses auditeurs à portée de juger par eux-mêmes du juste mérite de l’ouvrage. […] Saura-t-il distinguer & saisir les ressorts principaux d’un drame pour les rendre avec plus de force, & les faire sentir davantage, à mesure qu’ils sont plus nécessaires à l’intelligence, à la marche, au dénouement de la grande machine ?

60. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Les Précieuses, les Petits maîtres & les Médecins, ont été les principaux objets de sa satyre.

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

« Pour vous dire le vrai, je n’ai point grand goût pour cet auteur25. » Le changement qui s’opéra dans le goût de Voiture me paraît remarquable comme témoignage de celui qui dominait à l’hôtel de Rambouillet, et me semble prouver que les principaux personnages de cette société, au lieu d’être des modèles de mauvais langage, contribuaient à corriger et à épurer les ridicules qui depuis L’Astrée s’étaient propagés parmi les beaux esprits.

62. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Au milieu du siècle, quand la marquise eut marié sa fille Julie au duc de Montausier, qui était gouverneur de l’Angoumois, sa société se dispersa ; les habituées principales se firent leur cercle particulier ; elles eurent leur réduit, leur cabinet, leur alcôve ; et là, libres et dégagées de l’autorité des bons exemples, elles donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule.

63. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Au spectacle de cette période de terreur, c’est, je pense, une consolation de voir s’élever une autre grandeur que la grandeur de la cour, une autre autorité d’exemple et d’opinion, un autre modèle de société, une autre source de mœurs, d’idées, de principes ; c’est surtout un besoin pour les âmes douces et nobles, au milieu des tourments politiques qui les épuisent, d’entrevoir dans une société nouvelle un asile fermé à l’esprit de faction, et où se retrouvent les principales aménités de la vie civilisée.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Elle est filée, elle est une espece de petite comédie, & les voix différentes que prend l’acteur peuvent ajouter au plaisant, mais n’en font pas le principal mérite. […] « Ma Principale, Messieurs, est une Demoiselle de distinction, & d’une bonne réputation : la Partie adverse l’a demandée à ses parents ; & depuis ce temps-là il n’a rien à lui reprocher ». […] « Il est vrai, Messieurs, que mon Principal l’a demandée, & qu’il n’a rien à dire contre elle, sinon que c’est une honorable & honnête personne : mais c’est cependant une chose dure, que de forcer quelqu’un à se marier malgré lui ; ce seroit proprement appuyer les fondements de sa maison sur l’enfer : avec cela, comme mon Principal ne l’a point vue, encore moins touchée, elle est aussi bonne qu’elle étoit auparavant.... » (Il passe de l’autre côté.)

65. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

L’intrigue d’amour est banale, pesamment conduite, et fait souvent perdre de vue le caractère principal. […] La principale différence qu’on observe entre l’avare de Plaute et celui de Molière, c’est que l’un n’aime que son trésor et que l’autre est amoureux. […] Molière a manqué d’art dans la manière dont il a traité l’incident principal, le vol de la cassette. […] Je ne sais si l’on a déjà remarqué que l’idée principale du Mariage forcé est prise dans Rabelais.

66.

Joseph Bayer, le spirituel feuilletoniste de la Presse : « La principale situation comique de la pièce, la lecture du sonnet de Trissotin, a été manquée. » Il est vrai qu’on a joué cette scène un peu trop vite. […] Le pudique Compagnoni a relevé les principaux, et nous les indiquerons après lui : La deuxième scène du 1er acte débute ainsi : GROS-RENÉ. […] L’Illusion comique est annoncée sous le titre principal des Amours du Capitan Matamore. […] Molière n’y critique-t-il pas les principaux acteurs de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne, rivale de la sienne : Montfleury, Beauchâteau, Hauteroche, de Villiers, et jusqu’à Mlle de Beauchâteau ? […] C’était en 1659 que lui était venue cette fantaisie, et, comme à cette époque Mazarin négociait le traité des Pyrénées, le marquis conçut le dessein de donner, dans sa maison du Neubourg, pour célébrer la paix, une fête dont ses machines et l’ouvrage de Corneille devaient faire le principal ornement.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Le caractere de l’héroïne est beau : les motifs & les moyens principaux y sont puisés dans le sentiment : les degrés des passions y sont traités avec des nuances très fortes & même très délicates ; elles annoncent, dans l’Auteur, toutes les finesses de son art : les situations sont intéressantes : il y a des scenes où le cœur de l’homme est développé en entier. […] Marivaux n’a pas senti qu’il affoiblissoit son personnage principal, en substituant à la fierté de la Princesse d’Elide la foiblesse d’une femme légere, qu’on perd & qu’on ramene dans l’instant.

68. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Le principal personnage, le menteur, n’est un caractère qu’en comparaison des types imaginaires de la comédie d’intrigue. […] Malgré les inconséquences du personnage principal et la légèreté de la pièce, comparé à tant de vains ouvrages sans invention et mal écrits qui défrayaient alors le théâtre, le Menteur était de la comédie. […] On en compte jusqu’à huit dans L’École des Femmes ; et quoique chacun soit un pas vers le dénouement, on est près de trouver languissante une action qui laisse si souvent le principal personnage tout seul sur la scène. […] Il est deux sources principales où Molière puisa pour toutes ses pièces : sa vie d’abord, par laquelle il toucha à presque toutes les situations et il eut un peu de tous les caractères ; et sa science, qui le mit en possession de tout ce qui s’était fait avant lui dans son art.

69. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Mais par son caractère aristophanesque et par les suites qu’elle aurait eues sans la spirituelle indulgence de Henri IV, elle tomba dans le domaine du chroniqueur, et son récit nous en a conservé les principaux traits.

70. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Un écrit de Huet, le célèbre évêque d’Avranches, et un autre de Patru, nous apprennent les principales de ces causes.

71. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Son père, après avoir confié sa première éducation à un curé de campagne, l’avait fait entrer au collège de Beauvais, dont il mit depuis le principal en scène dans son Pédant joué. […] L’orateur d’une troupe avait deux fonctions principales. […] Raisin essaya d’attirer la foule par d’autres divertissements ; mais ses représentations avaient perdu leur principal attrait : elles cessèrent bientôt d’être suivies. […] Mais Molière en fit les principaux frais : sa Princesse d’Élide fut jouée le 8 mai, second jour des fêtes. […] Enfin, la principale figure de cette grande composition, Alceste, fut généralement regardée comme le portrait du duc de Montausier.

72. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Ses deux principaux compagnons, les frères Béjart, avaient une sœur nommée Madeleine, fille de vingt-sept ans, qui n’en était plus à ses débuts. […] Bourdaloue eut le don de partager, avec Molière et Arnaud le Janséniste, la principale admiration de Boileau. […] La principale opposition venait des jansénistes. […] Toujours les principaux représentants de l’intérêt religieux ont adressé au Tartuffe les mêmes reproches. […] Quant aux caractères, ils manquent absolument de noblesse, et les principaux sont des créations de fantaisie dont aucun ne se soutient jusqu’au bout, telle qu’il est d’abord posé.

73. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Les grands acteurs eurent pour ambition de briller dans les principaux rôles de son théâtre. […] Il en a relevé les principales variantes dans un feuilleton du Journal des Débats (12 août 1833). […] Nous avons dit déjà que les principaux associés de Molière dans ce projet étaient les Béjart. […] On trouverait étonnant aujourd’hui que les principaux acteurs de Paris se trouvassent si honorés d’avoir part à une distribution d’habits. […] La troupe était-elle avec ses deux principaux directeurs ?

74. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Les principales créations de l’Espagne qu’il s’est appropriées, El Burlador de Sevilla et Don Garcia de Navarra, lui sont venues par un détour, en passant par l’Italie.

75. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Le jour de Noël 1673, la même à la même : « Rien n’est changé dans ce qu’il y a de principal dans le pays.

76. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Ce gentilhomme était propriétaire ou principal locataire du jeu de paume de la Bouteille, rue Mazarine, en face de la rue Guénégaud : les trois associés firent construire là un théâtre. […] Guichard, disait-il, avait proposé à Aubry d’empoisonner le directeur de l’Opéra au moyen de tabac mêlé d’arsenic ; mais Aubry, saisi de remords, était venu dénoncer le complot au principal intéressé. […] Un soir il manqua à cette promesse et s’introduisit dans la loge de la véritable Molière, qui s’y déshabillait après avoir joué le rôle principal dans Circé, tragédie de Thomas Corneille. […] Toutes deux devaient être fustigées, nues, devant la principale porte du Châtelet et devant la maison de la demoiselle Molière. […] Eudore Soulié n’avait point encore signalé les principales invraisemblances.

77. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Ce type qui était une caricature dans Les Précieuses ridicules, une rapide ébauche dans Les Fâcheux, et le principal rôle dans La Critique, est dans Le Misanthrope plus élégant et plus contenu. […] Au seizième siècle, Pietro Aretino intitula Il Finto une pièce dont le héros principal, Messer Ipocrito, est un parasite gourmand et sensuel qui, par de dévotes simagrées, domine l’esprit faible d’un vieillard nommé Lisco ; il lance aussi des œillades à la maîtresse du logis. […] Naudet dit avec justesse que, dans l’Aululaire, la Marmite est le principal personnage, et fait à elle seule l’unité de l’action. […] Chacune d’elles a donc la physionomie propre, à commencer par Philaminte qui attire et retient surtout l’attention, parce qu’elle joue le principal rôle dans l’intrigue. […] Depuis 1666, la mort de la Reine mère avait ôté à la faction dévote son principal appui à la Cour.

78. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

] Le principal personnage de la derniere Comédie de Moliere est un malade qui fait semblant d’être mort. […] Les deux freres Bejar, & du Parc, étoient du nombre de ses principaux Acteurs.

79. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Si j’ajoute que Molière est un poète comique, le poète comique par excellence, il est évident qu’il aura rendu le personnage principal de sa pièce aussi ridicule que possible. […] Arnolphe, le personnage principal de la pièce, a pris le parti de se marier.

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Après avoir fait part au spectateur de l’histoire secrete des principaux personnages d’un drame, & l’avoir intéressé à leur sort par cette confidence, il est juste de lui apprendre nettement, & le plutôt qu’on peut, l’état actuel de leurs affaires, & de le préparer adroitement sur ce qui peut leur arriver d’heureux ou de malheureux ; mais de façon que flottant entre la crainte & l’espérance, il s’intéresse doublement aux événements. […] Il faut en annonçant les personnages peser sur le caractere principal, l’humeur, le ridicule, l’adresse de chacun d’eux, & peindre avec des couleurs plus marquées le côté par lequel on doit le voir plus souvent.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Ils sont plus ou moins bons, selon que le caractere simple, qui en est la principale branche, a été bien ou mal traité par un autre Auteur. […] Qu’on ne m’accuse pas d’opiniâtreté, en me voyant insister sur les larcins que nous ont fait nos predécesseurs : je le dois pour montrer aux personnes superficielles qu’il est moins facile qu’elles le pensent de faire aujourd’hui une bonne comédie à caractere, & pour engager les Auteurs à se familiariser avec tous les théâtres67 ; non pour les piller, à moins qu’ils ne soient d’une nation étrangere ; mais pour ne pas se rencontrer avec eux, soit dans les traits principaux qu’on veut donner à son héros, soit dans les ressorts qu’on a dessein d’employer pour le corriger ou pour le punir.

82. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

On verrait quel artifice particulier a présidé à chacun de ses Ouvrages ; avec quelle hardiesse il élève dans les premières Scènes son Comique au plus haut degré, et présente au spectateur un vaste lointain, comme dans L’École des femmes ; comment il se contente quelquefois d’une intrigue simple, afin de ne laisser paraître que les caractères, comme dans Le Misanthrope ; avec quelle adresse il prend son Comique dans les rôles accessoires, ne pouvant le faire naître du rôle principal, c’est l’artifice du Tartuffe ; avec quel art un seul personnage, presque détaché de la Scène, mais animant tout le tableau, forme par un contraste piquant les groupes inimitables du Misanthrope et des Femmes savantes ; avec quelle différence il traite le Comique noble et le Comique bourgeois, et le parti qu’il tire de leur mélange dans Le Bourgeois Gentilhomme ; dans quel moment il offre ses personnages au spectateur, nous montrant Harpagon dans le plus beau moment de sa vie, le jour qu’il marie ses enfants, qu’il se marie lui-même, le jour qu’il donne à dîner. […] Quel choix dans l’assemblage des vices et des travers dont il compose le cortège d’un vice principal !

83. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

que tous les rôles de cette comédie sont joués à contre-sens ; mais le rôle principal, le rôle d’Arnolphe, celui qui résume la signification philosophique de la composition, est dénaturé à la représentation. […] Pourvu qu’on rie, c’est le principal.

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