/ 195
22. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

La Peinture, la Sculpture & l’Architecture ont des principes surs, bien établis, bien détaillés, généralement avoués, dont tout le monde connoît les effets, & qui n’égarent jamais ceux qui les suivent ; aussi les inculque-t-on aux jeunes éleves avec le plus grand soin ; ceux-ci se les rendent tous familiers avant d’avoir la témérité de les mettre en usage : de là vient que leurs premiers ouvrages, s’ils n’ont pas ces beautés délicates, cette vigueur mâle qui caractérisent les grands hommes & qui sont le fruit d’un travail assidu ou d’une longue expérience, n’offrent du moins rien de révoltant. […] Passons à nos Auteurs modernes : les poétiques ne nous manqueront pas chez eux, puisque la plus petite piece est aujourd’hui précédée d’un long discours, dans lequel l’Auteur s’efforce de prouver modestement que Plaute, Térence, Lopez de Vega, Calderon, Moliere n’ont pas le sens commun ; que toutes les comédies doivent être faites précisément comme celle qu’il offre pour modele. […] On conçoit aisément combien un ouvrage d’une aussi longue haleine, & toujours hérissé de préceptes, peut être ennuyeux, si l’Auteur ne prend les plus grandes précautions.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Ce placet est fort long & pourroit bien fâcher... […] Encor n’est-ce pas tout : il tire un long escrit, Que voyant je frémis. […] Les déréglements de sa jeunesse ne le laisserent pas jouir d’une longue vie ; il mourut à Rouen dans sa quarantieme année, le 22 Octobre 1613.

24. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

M. de Beausset établît aussi que dans la rupture de 1670 madame de Montespan reçut ordre de quitter la cour et fut envoyée à Paris 105 ; en quoi il diffère de La Beaumelle qui, dans les Mémoires de Maintenon 106, a fait une longue narration des circonstances de la séparation : ce fut, selon lui, madame de Montespan qui en prit la première résolution, qui s’éloigna de Paris avec un courage héroïque qu’affermissaient les exhortations de madame de Maintenon ; et le roi, informé de ce départ inattendu, fait appeler celle-ci pour en connaître les moindres circonstances et en approfondir les motifs, et madame de Maintenon emploie toute son éloquence pour combattre la douleur du roi et ramener à une sainte résignation. […] Je ne néglige aucune preuve de l’attention persévérante du roi, parce que la longue durée de ses sollicitations annonce d’avance jusqu’où pourra aller son amour. […] J’ai composé un long chapitre pour dire ce que je viens de résumer en dix lignes ; mais ce chapitre est un assemblage de fragments tirés des écrits de mesdames de Sévigné et de Maintenon, et je n’ai pu résister au plaisir de les transcrire.

25. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Comment le croire aussi éclairé et aussi élevé qu’il était piquant, lorsqu’on la voit confondre les empressements du roi voluptueux, au moment d’un retour après une longue absence, avec un de ces retours de tendresse et d’affection qui attestent les douces et vives sympathies des âmes délicates et des intelligences élevées ? […] Son règne ne fut pas long.

26. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

Pourquoi notre poète, après avoir si docilement suivi l’Inavvertito, a-t-il de gaieté de cœur renoncé aux scènes amusantes qui terminent celle pièce, et s’en est-il tenu à une reconnaissance invraisemblable exposée dans un récit fort long et peu clair de Mascarille ? Le succès étourdissant qu’obtenait Coquelin dans ce récit nous peut fournir une première explication : on aimait, au temps de Molière, les longs monologues où un acteur s’essoufflait et gesticulait, comme Gros-René dans le Dépit amoureux, et Molière, qui jouait Mascarille, a pu se ménager par ce récit un succès semblable à celui de Coquelin.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Oui, ma fille, oui, mon fils, je suis Dom Thomas d’Alburci, que le ciel garantit des ondes avec tout l’argent qu’il portoit, & qui, vous ayant tous cru morts durant plus de seize ans, se préparoit, après de longs voyages, à chercher dans l’hymen d’une douce & sage personne, la consolation de quelque nouvelle famille. […] Après un si long temps, Qui t’amene en ces lieux ? […] Les Anciens, qui sentoient vraisemblablement combien il étoit difficile de rendre une reconnoissance plaisante, & qui ne croyoient pas qu’il fût beau, grand, sublime, de filer de longues scenes larmoyantes pour forcer le public à pleurer à force de plaisir, faisoient passer presque toutes leurs reconnoissances derriere la toile ; ensuite un acteur venoit en instruire le spectateur.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Le même jour le jeune homme vint voir le Pere, qui, après une longue conversation, lui fit une très grave censure sur les prétendues persécutions qu’il faisoit à la Dame. […] Tout le monde sait ce conte par cœur ; il est inutile d’en donner un extrait plus long. […] Léandre est incorrigible, dit-elle :  Il est venu par le mur du jardin, A monté par-dessus ; il s’est glissé soudain Tout le long d’un figuier, &, sans se faire entendre, Est venu justement au-dessus de ma chambre ; A grimpé comme un chat, & si subitement, Qu’il est enfin entré dans mon appartement.

29. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Quelques mots nous donneront tout de suite le ton du recueil ; voici, par exemple, les aphorismes humoristiques qu’on y prodigue : « Une femme mariée, dit Arlequin, est comme une maison dont le propriétaire n’occupe que le plus petit appartement, et où cependant toutes les grosses réparations se font sur son compte. » Mezzetin, reprend : « Comme ainsi soit que le naturel des corneilles est d’abattre des noix et de parler gras, celui des pies d’avoir la queue longue, et des perroquets d’être habillés de vert, de même la nature des femmes est de faire enrager leur mari. » Colombine trouve son maître Persillet triste et soucieux : « Qu’est-ce que c’est, Monsieur ? […] Bornons-nous à constater comment le théâtre lui fut tout à coup interdit après un si long séjour. […] La scène italienne se releva à Paris, en 1716, sous le Régent ; elle recommença alors une nouvelle et longue carrière.

30. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Les comédies de Boursault, qui du reste ne manquent pas de mérite, sont trop longues et trop diffuses. […] Si le manque de mouvement et les longues dissertations en dialogue, sont des défauts qui se sont perpétués depuis Molière jusqu’à nos jours, les conventions reçues pour la tragédie ont également exercé sur la comédie régulière une influence qui ne peut être méconnue. Les pièces françaises de ce dernier genre, lorsqu’elles sont versifiées, ont leurs longues tirades tout comme les tragédies, et il va encore une circonstance qui contribue à leur donner une sorte de raideur cérémonieuse. […] Il est rare qu’une pièce nouvelle obtienne un succès bien marqué, et dans tous les cas, ce succès n’est jamais de longue durée, car on s’aperçoit bientôt que l’on n’a devant les yeux que des choses déjà connues, à peine déguisées par de légers changements. […] Diderot a fait encore un grand tort à l’éloquence dramatique, par la coutume qu’il a introduite de noter tout au long le jeu muet.

31. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Les Espagnols fanfarons, maîtres de la plus grande partie de l’Italie, firent ressusciter le Miles gloriosus de Plante, le capitan, le matamore, qui jouit d’une si longue popularité. […] Les acteurs de la Comédie de l’art n’avaient pas seulement, pour vaincre les difficultés de l’improvisation, l’avantage d’une longue préparation, d’une préparation de toute leur vie.

32. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Voilà mon idée à posteriori du comique et de la comédie ; la voilà toute, et je trouverais étrangement hardi quelqu’un qui en croirait plus long sur cet article. […] À ceux qui ont besoin de trouver des taches au soleil, elle accorde sans peine que la reconnaissance finale est maladroitement expliquée, que les longs discours de Chrysalde sont inutiles, ennuyeux, et non seulement cela, mais qu’ils offensent trop le sens moral pour ne pas choquer le goût. […] Elle a voyagé en pays étranger, et elle se rappelle encore son premier scandale et sa longue indignation, aux cris d’admiration que poussaient les sauvages pour leur Dante, leur Caldéron eu leur Shakespeare. […] Il est un petit nombre d’œuvres qui, dans l’histoire universelle de l’art, ont obtenu des hommes un long et général assentiment ; on les appelle classiques 315. […] La logique la mène et la pousse rudement le long d’un étroit sentier à part, près de la route royale de la beauté.

33. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Armande Béjart était née en 1645 et Molière en 1622; ainsi, vingt-trois longues années les séparaient Armande, pour plaire, était plus que belle, elle était jolie et gracieuse. […] —Les jours heureux que Molière passa avec la jeune Armande, ne furent pas de longue durée, la représentation de la Princesse d’Elide fit connaître la jolie actrice : Guiche et Lauzun daignèrent la remarquer. — Le mariage de Molière est de 1662, et l’anecdote suivante, que nous rapportons d’après un contemporain, peut être placée en 1665.

34. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [59, p. 96-98] »

Pour répondre à l’inculpation, le satirique fit imprimer et placarder une affiche longue d’une aune241, où, tout en citant des morceaux de sa satire, il traitait les journalistes d’ignorants et de mauvais connaisseurs, et finissait par avouer avec une candeur d’âme tout-à-fait risible que son écrit était bon, et parfait en son genre.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Arlequin cherche son maître : il paroît avec une lanterne de papier au bout d’un bâton, & une épée traînée par une longue corde, & dit, en admirant la longueur & la largeur de sa lame : « Si tous les couteaux n’étoient qu’un couteau, ah ! […] La Statue accepte, se rend à l’invitation, & file une scene très longue, en y débitant une ennuyeuse morale, Don Juan beaucoup d’impertinences, & Philippin de fades plaisanteries hors de saison. […] Ajoutez que les scenes de la Statue sont extrêmement longues. […] La liste est une longue bande de papier roulé qu’Arlequin jette vers le parterre en retenant un bout.

36. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [58, p. 95-96] »

Après un long siège et un blocus systématique  (-134 - -133), Scipion Émilien réduisit les habitants par la famine et rasa la ville.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

La scene qu’ils auront ensemble sera certainement plus longue que le monologue, & fort ennuyeuse indubitablement, puisqu’elle répétera au spectateur ce qu’il sait déja. […] Sa scene est trop longue, trop ennuyeuse ; & en conscience je ne puis pas la rapporter.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

L’Ame fait de longues & malheureuses complaintes sur la Passion du Sauveur ; elle veut pénétrer jusqu’à lui, & trouve toutes les issues fermées. […] La liste de leurs pieces allégori-satyriques est très longue.

39. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Un chapitre long d’une coudée , a dit le divin Sterne, et ailleurs : cela ne vaut pas un liard rogné 140. […] À quoi bon une longue polémique contre les définitions d’autrui ?

40. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Ses goûts s’annoncèrent dès son enfance ; il parlait à peine, qu’il chantait déjà : sa vie ne fut, pour ainsi dire, qu’une longue fête ; parvenu à son dix-septième lustre, il tirait encore des sons mélodieux de sa lyre octogénaire ; enfin, les Muses avaient présidé à sa naissance, et les Muses ont reçu son dernier soupir. […] N’attendez pas, Messieurs, que je soulève le voile qui les dérobe à vos yeux ; ne- croyez pas que je déroule devant vous cette longue liste de productions monstrueuses dans lesquelles le bon goût, la langue et les mœurs furent également outragés.

41. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

« Couvert d’un manteau noir, tenant en l’air une longue épée espagnole, au bout de laquelle brille une lanterne, Arlequin se présente et dit : “Si tous les couteaux n’étaient qu’un couteau, ah ! […] C’est un long rouleau de parchemin qu’il lance jusqu’au milieu du parterre, il en retient le bout et dit : “Examinez, messieurs, voyez si par hasard vous n’y trouverez pas le nom de votre femme, d’une de vos parentes, les noms de vos bonnes amies.”

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

  Entre des Dieux tels que nous sommes,   Il ne faut pas de longs discours. […] Je suis pourtant fort connu dans la ville ; Et, si vous l’ignorez, sachez que je faufile Avec Ducs, Archiducs, Princes, Seigneurs, Marquis, Et tout ce que la Cour offre de plus exquis ; Petits-Maîtres de robe à courte & longue queue. […] Il en est ainsi de la scene de Clistorel dans le Légataire, qui est tout-à-fait calquée sur celle de Purgon dans le Malade imaginaire ; elle est trop longue pour être rapportée.

43. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

L’instruction fut longue et prit une tournure inattendue : un beau jour Aubry fut arrêté par ordre du procureur du roi, Robert. […] Toujours est-il qu’oubliant tout a coup les légitimes motifs d’irritation qu’elle avait contre Lulli, et redoutant sans doute ses mauvais offices, elle se mit du côté du manche : ce ne fut pas toutefois sans précautions ni longues hésitations. […] Leur certificat est imprimé tout au long à la page 14 de la réponse de Guichard. […] Leur existence pendant plusieurs années fut une alternative de longues brouilles et de courts raccommodements, et, si elle donna alors quelques coups de canif dans le contrat, elle put dire qu’elle trouvait une excuse dans les agissements de son mari. […] Il nous peint à larges traits la perturbation profonde dans laquelle les longues luttes de la Fronde jetèrent les esprits, pendant cette période d’un quart de siècle qui va de l’invasion espagnole, en 1636, jusqu’à la paix des Pyrénées, en 1660.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

La méprise de Bernadille, qui ne reconnoît pas sa femme, & qui croit avoir affaire à un juge très sévere, produit des choses charmantes ; mais elle est très mal amenée, puisqu’il n’est pas vraisemblable qu’un homme, à moins d’être aveugle, ne reconnoisse pas une femme avec laquelle il a eu les liaisons les plus intimes, sur-tout lorsqu’un long espace de temps ne s’est pas écoulé, & lorsque la femme ne met pour tout déguisement qu’un habit d’homme. […] J’ai souvent entendu dire dans le monde qu’il étoit impossible de filer naturellement une méprise, une équivoque ou un quiproquo un peu long : c’est une erreur des plus grandes.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Que nous apprend Ariste dans cette longue tirade ? […] Ces trois dernieres scenes sont précieuses, en ce qu’elles nous rappellent d’une façon comique le Glorieux ; mais depuis le commencement de la piece jusqu’à l’arrivée du héros, nous avons neuf scenes longues & conséquentes pour la plupart, où l’on ne fait seulement pas mention de lui, & c’est un grand défaut.

46. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

Il serait trop long d’énumérer ses succès dans les autres pays de l’Europe : en Angleterre, où dès le xviie  siècle, son Misanthrope est grossièrement imité et devient un loup de mer brutal, jureur et ivrogne ; dans la Hollande, qui eut une part capitale à la publication de ses œuvres ; en Autriche, où son Don Juan inspire Mozart : en Italie, où les pièces de la Commedia dell’ Arte et celles de la Commedia Sostenuta, après lui avoir tant donné, lui empruntent à leur tour non moins abondamment. […] Oui ne connaît ces mots si brefs dans lesquels se condense avec force la violence d’une passion et dont le retour, à la fois comique et dramatique, en apprend plus sur un caractère que ne le ferait une longue analyse ?

47. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Aussi s’en est-il vengé dans ses comédies de la Foire, et dans son roman de Gil Blas, cette longue et admirable comédie. […] Long corps, jambes sans fin, longue figure et des bras qui n’en finissaient pas : celui-là faisait rire et pleurer à volonté. […] À la fin, et après de longues heures d’attente, cette porte s’ouvrit lentement. […] Nous en sommes encore au troisième acte ; cette comédie est si longue ! […] et des cheveux si longs !

48. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Le buste est massif et trapu, les jambes longues et grêles. […] Si l’on demande aux faits positifs des preuves de cet état moral, on n’a que l’embarras du choix : son goût pour Lucrèce qu’il traduit, sa longue amitié avec Chapelle, ses relations avec le sceptique La Mothe le Vayer et l’incrédule des Barreaux. […] Jamais un médecin n’a parlé ni ne parlera de la sorte ; c’est Molière lui-même qui exprime sa propre pensée avec insistance, avec acharnement, car la tirade est très longue et je n’en donne que l’essentiel. […] En tout cas, il était assez préoccupé de l’hypocondrie pour instituer dans Monsieur de Pourceaugnac une longue consultation où elle est décrite avec une complaisance singulière. […] Au moment où Molière s’exprime de la sorte, il est très malheureux et commence une longue plainte sur ses souffrances domestiques ; on ne s’étonne donc pas que son métier lui apparaisse sous des couleurs très sombres.

49. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Nous savons aussi qu’en 1637, il obtint la survivance de l’emploi paternel, ce qui l’obligea, vers 1641, à suivre Louis XIII dans ce long voyage de Narbonne qui dura presque un an. […] Enfin, c’est Thrasyclès qui entame un long discours où il lui conseille, dans son intérêt, de jeter tout son argent à la mer, devant lui, à peu de distance du rivage. […] Sa parcimonie a d’ailleurs son excuse dans une longue habitude de la pauvreté. […] S’il est assez sot pour boire à longs traits les compliments adressés à son teint frais et gaillard, il se garde bien de les payer. […] Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

La belle eut beau le conjurer de lui ouvrir, & lui protester qu’elle ne venoit pas d’où il croyoit, mais de chez une voisine où elle avoit été veiller, parceque les nuits étant longues, & n’ayant point de compagnie, elle étoit obligée d’en aller chercher chez ses voisines ; ses prieres ne servirent à rien, son original de mari étant résolu de faire éclater leur commune infamie. […] Si vous m’avez coupé les cheveux, je ne m’en suis pas apperçue ; il est aisé de savoir la vérité : &, en disant cela, elle se décoeffe, & fait voir de beaux & de longs cheveux.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Goldoni : en voilà suffisamment pour que nous nous interdisions un plus long examen là-dessus. […] Après un long combat de générosité, ils conviennent de s’en remettre à la décision de Flaminia, qui, pressée par son pere & par les deux amants, déclare qu’elle ne peut aimer que Lélio.

52. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

Toujours est-il que c’était reconnaître la manière défectueuse dont se termine la comédie de Molière, après un long acte, qui n’a pas plus de raison pour finir que pour commencer. […] La comédie de M. de Pourceaugnac aurait été d’abord, selon nous, divisée en un seul acte long, précédé d’un prologue-sérénade, coupé par deux intermèdes amenés par le sujet, et suivi d’entrées nombreuses de masques. […] C’est peut-être par une tradition se rapportant à l’usage des masques, que le Théâtre-Français, il n’y a pas longues années (et peut-être encore & présent’, représentait les deux médecins dansants de Pourceaugnac avec le visage couvert d’un masque difforme, muni d’un nez de proportions géantes

53. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Comédie à trois voix, suivie de deux divertissements chantés et dansés ; côté modeste et toutefois charmant, devant lequel le lecteur passe trop souvent sans le voir, mais sur lequel s’arrête volontiers le musicien », surtout, ajouterons-nous à notre tour, quand le musicien est un de ces fins lettrés que la fréquentation des bons auteurs et la pratique du meilleur monde ont formés de longue main aux travaux de ce genre.

54. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Mais, sans entrer dans cette longue discussion, je soutiens que Platon et les autres Législateurs de l’Antiquité païenne n’auraient jamais admis dans leurs Républiques un tel jeu sur les mœurs.

55. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

qui compromit cette femme illustre, lui fit souffrir un long tourment, et finit par lui causer la mort.

56. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Entraîné par la vocation la plus franche et la plus décidée il a commencé par subir un long et dur apprentissage. […] C’était une construction très ancienne, spécimen curieux du vieux Paris, remarquable par un poteau cornier ou longue poutre sculptée représentant des singes grimpant le long d’un oranger pour en atteindre les fruits. […] Le voyage était long et le déplacement coûteux. […] On n’a découvert jusqu’ici aucune trace de cette longue excursion. […] Il se modifia avec la patience et la docilité qu’il porta dans la longue éducation de son génie.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Vos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville ; M’ôter, pour faire bien, du grenier de céans Cette longue lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l’aspect m’importune ; Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous.

58. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

De petites tirades, pas trop longues, sont ménagées pour elle, et Molière, en distribuant ses conseils, lui a fait le même compliment qu’à La Grange et à Mlle du Parc, les deux parfaits comédiens : « Pour vous, je n’ai rien à vous dire. » L’actrice que sera Mlle Molière se laisse déjà voir avec ses traits essentiels dans ces deux rôles de début ; la femme y est aussi, ce me semble, avec son caractère : bon sens net, mais un peu étroit ; humeur railleuse, par suite un peu méchante ; assez d’esprit ; peu de bonté. […] Toute la pièce était conçue pour mettre en relief ses diverses qualités, art de la parure, chant, danse ; et Euryale, représenté par La Grange, détaillait en son honneur un portrait qui dut être salué de longs applaudissemens : « Elle est adorable en tout temps, il est vrai ; mais ce moment l’a emporté sur tous les autres, et des grâces nouvelles ont redoublé l’éclat de ses beautés. […] Un jour, il rêvait tristement dans son jardin, lorsque, selon la Fameuse Comédienne, il reçut la visite de son ami Chapelle, et, « comme il étoit alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, » il s’épancha dans une confidence que l’auteur du pamphlet prétend reproduire tout au long et au vrai : Je suis né, disait-il, avec les dernières dispositions à la tendresse ; et, comme j’ai cru que mes efforts pouvoient lui inspirer par l’habitude des sentimens que le temps ne pourrait détruire, je n’ai rien oublié pour y parvenir. […] Elle aurait pu se joindre immédiatement à l’hôtel de Bourgogne ; le roi le souhaitait et l’hôtel n’eût pas mieux demandé à, ce moment que d’accueillir le Palais-Royal : une longue rivalité aurait ainsi pris fin. […] Il est impossible de transcrire au long le passage qui la concerne ; quelques lignes feront juger du reste : « La Molière, disait-il, est infâme de droit et de fait, » c’est-à-dire par sa profession et son inconduite ; « avant que d’être mariée, elle a toujours vécu dans une prostitution universelle ; pendant qu’elle a été mariée, elle a toujours vécu dans un adultère public ; enfin, qui dit La Molière dit la plus infâme de toutes les infâmes. » L’exagération même de ces injures leur enlève jusqu’à l’apparence du sérieux, d’autant plus que Guichard traite avec la même violence de calomnies sans preuves tous ceux dont il redoute le témoignage.

59. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

L’Auteur aurait pu faire entrer Baron plus noblement sur la Scène, que de le mettre avec les Bateleurs de la Foire ; et je m’étonne que ce grand Homme ait souffert que son ami (car je n’en veux rien rabattre, ils se connaissent de longue main) l’ait fait passer à la postérité par une si vilaine porte. […] Il nous fait un long narré de la mort de Molière, comme si nous étions ses petits parents, qui voulussions en savoir jusqu’aux plus basses circonstances.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Un jour, comme on représentoit son Opéra de Village, & qu’il chantoit, les vignes & les prés seront sablés, le Marquis de Sablé, qui sortoit d’un long & grand dîné, où il avoit bu copieusement, crut que d’Ancourt vouloit tirer sur lui, & lui donna sur la scene même un soufflet. On raconte qu’il avoit été chargé d’aller porter aux Administrateurs de l’Hôtel-Dieu la rétribution que la Comédie est obligée de donner à cet Hôpital, & qu’en s’acquittant de cette commission, il fit un beau & long discours pour prouver que les Comédiens méritoient, par le secours qu’ils procuroient aux pauvres, d’être a l’abri de l’excommunication ; mais son éloquence ne fut pas assez persuasive.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

S’il marche dans les places, il se sent tout d’un coup rudement frapper à l’estomac ou au visage ; il ne soupçonne point ce que ce peut être, jusqu’à ce qu’ouvrant les yeux & se réveillant, il se trouve ou devant un timon de charrette, ou derriere un long ais de menuiserie que porte un ouvrier sur les épaules. […] Une autre fois il rend visite à une femme, & se persuadant bientôt que c’est lui qui la reçoit, il s’établit dans son fauteuil, & ne songe nullement à l’abandonner : il trouve ensuite que cette Dame fait ses visites trop longues ; il attend à tous moments qu’elle se leve & le laisse en liberté : mais comme cela tire en longueur, qu’il a faim, & que la nuit est déja avancée, il la prie à souper ; elle rit, & si haut qu’elle le réveille. […] Lui-même écrit une longue lettre, met de la poudre dessus à plusieurs reprises, & jette toujours la poudre dans l’encrier. […] Bruno, du Chanoine & de son aventure, en fait une longue histoire, & la montre dans l’un de ces tableaux : Ménalque, qui pendant la narration est hors du cloître & bien loin au-delà, y revient enfin, & demande au Pere si c’est le Chanoine ou S.

62. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Lewinski s’est avancé et a lu, aux bravos du public, une longue poésie, composée par lui. […] Pour Molière, elles furent longues, ces années de luttes, d’essais, de tentatives. […] Il avait fait de longs efforts pour se débarrasser d’une certaine volubilité de la langue qui affectait son débit lorsqu’il avait abordé le théâtre. […] Louandre, dans l’édition qu’il a donnée des œuvres de Molière (Bibliothèque-Charpentier), a consacré une longue note à la troupe du grand comique. […] La liste serait trop longue.

63. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Nombre de faits, scandaleusement célèbres, attestent que, pendant cette longue période, il exista pour la haute noblesse une sorte de morale et même de probité cavalières, tellement propres aux personnes de cette classe, qu’on les voyait se glorifier avec impunité des mêmes choses qu’un roturier n’eût pas faites sans honte ou sans châtiment. […] Dans sa jeunesse, le brillant chevalier de Grammont trouvait plaisant de voler au jeu, et même d’appeler au secours d’une adresse coupable une violence plus coupable encore en appuyant une partie de quinze d’un détachement d’infanterie ; et, vers la fin de sa longue carrière, il s’indigna des scrupules bourgeois de Fontenelle, qui, censeur du livre d’Hamilton, voulait en effacer le récit de ces charmants larcins et de ces aimables guet-apens, comme pouvant porter quelque atteinte à l’honneur d’un gentilhomme. […] Il n’est point de mon sujet d’examiner son roman, ouvrage un peu long, un peu inégal, mais gracieux dans ses négligences et naïf dans ses divagations, où une prose, trop uniformément badine, est le fond sur lequel sont semés çà et là, et comme sans dessein, les vers que laissait échapper sa Muse.

64. (1871) Molière

Madeleine en savait plus long que ses frères ; elle avait déjà monté sur les planches, et vous eut dit le faible et le fort de la troupe du Petit-Bourbon, et de la troupe de l’hôtel de Bourgogne. […] Ce qui est certain, c’est que Molière a laissé dans Lyon même, beaucoup plus qu’à Bordeaux, troublé par les guerres civiles, un souvenir, une trace, et, disons tout, son premier ouvrage de longue haleine, L’Étourdi. […] Ces quinze jours suffirent au poète ; il fit sa comédie, il dressa son théâtre à l’extrémité d’une longue avenue On la voit encore aujourd’hui solitaire et déserte.

65. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière, au long regard, au sourire céleste, Salut, type touchant et d’Arnolphe et d’Alceste, Poète au cœur aimant, philosophe profond ! […] Molière n’avait fait que chatouiller l’épiderme des médecins jusque-là, dans cette comédie, il déclare une guerre à mort à leurs longues robes doctorales, à leurs rabats, à leur pédantisme hérissé de mots grecs, à l’ignorance de la plupart d’entre eux, à tout ce qui constituait alors le charlatanisme de leur profession. […] Dans la longue et première scène de la pièce, elle dit à peine quelques mots, mais elle n’en impose pas moins à son beau-fils, à sa belle-fille, à sa servante, le respect qui lui est dû ; un regard, un mouvement de lèvres arrêtent, l’expression d’une parole trop vive de leur part. […] Euripide commence une de ses tragédies par une longue tirade contre elles, et le grand Shakespeare s’écrie: Frailty, thy name is woman. […] Purgon m’a dit de me promener le matin dans ma chambre douze allées et douze venues ; mais j’ai oublié à lui demander si c’est en long ou en large.

66. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Ainsi, la conversation des deux amants ne fut pas longue.

67. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Harpagon veut donner à dîner ; il consulte maître Jacques, qui lui répond par une longue kyrielle de mets suffisants pour festiner une ville entière. […] Cailhava indique quelques-unes des sources où Molière a puisé ; mais il fourmille d’erreurs, il est long, diffus, superficiel, souvent ridicule. […] Mais voici un reproche plus grave, et par lequel je terminerai cette longue liste d’erreurs et d’oublis. […] Les Mémoires de Grimarest nous dispensent d’entrer dans de longs détails sur Armande Béjart. […] La longue absence de cet acteur, qui resta en Italie depuis 1667 jusqu’au commencement de 1670, explique l’empressement du public.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313

On dira à cela qu’ils ne pouvoient pas excuser une faute contre la vraisemblance, parcequ’un homme qui en a vu un autre, qui lui a parlé, qu’il a eu à son service, le reconnoît ordinairement, s’il a quelque chose à démêler avec lui avant qu’un long espace de temps l’ait effacé de sa mémoire.

69. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Le long règne de Mazarin avait été celui de la fausseté et de la débauche ; une cour dissolue, une noblesse intrigante, un clergé sans mœurs, une bourgeoisie sans lumières, un peuple fanatique, tel était l’état de la société. […] Ce fut au milieu de toutes les scènes héroïques et galantes de L’Île enchantée, où le jeune roi paraissait lui-même sous l’armure de Roger, et s’abreuvait à longs traits des doux poisons de la flatterie et de la volupté, que le poète sollicita la permission de faire représenter les trois premiers actes d’une comédie qui n’était pas encore achevée, mais dont il désirait soumettre l’essai au jugement et à l’approbation du prince. […] Ce nom de Tartuffe a été un sujet de longues investigations pour les érudits, qui, en général, s’occupent beaucoup plus des mots que des choses. […] Molière fût bien endommagé de ses longues tribulations ; le succès du Tartuffe fut complet et l’auteur recueillit de toute part le prix du talent et de la persévérance. […] Les Médicis avaient introduit en France la superstition et le libertinage de l’Italie ; et le long règne de Mazarin en avait perpétué la tradition.

70. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Les professeurs, fidèles à leur serment, ont « leurs robes longues à grandes manches, le bonnet carré sur la tête, et la chausse d’écarlate à l’épaule (7). » La séance va s’ouvrir. […] Pourquoi, comme on l’a dit spirituellement, a-t-il engagé contre elle cette longue lutte aux nombreux épisodes, lutte qui va de sa première pièce, le Médecin volant, jusqu’à sa dernière, le Malade imaginaire, sinon par haine de l’école, de cette école qui semblait avoir caché tout son amour de l’autorité, et toute la susceptibilité du moyen âge, sous la robe de Gui Patin et de ses confrères ? […] Damiron avait conclu sa longue et consciencieuse étude par ces mots : « En tout Gassendi est sensualiste. » (Essai sur l’Histoire de la Philosophie, Dix-septième p. 48.)- M.

71. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Elle partagea avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni difficile à obtenir ; car les précieuses avaient commencé en 1651, et, Boileau disait déjà, en 1677, en parlant d’une précieuse :reste de ces esprits jadis si renommés, que Molière a diffamés.Mais elle eut sur Molière l’avantage de réformer les mœurs et la grossièreté du langage.

72. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Avertissement du commentateur [La Princesse d’Élide] Dans les premières éditions, La Princesse d’Élide est comme ensevelie dans le long récit de la fête dont elle fut une partie. […] L’attachante simplicité du drame français a remplacé la fatigante complication de l’imbroglio espagnol ; à de longues conversations où la subtilité s’unit à l’emphase, a été substitué un dialogue précis, simple et naturel ; des invraisemblances de caractère ou de situation ont disparu ; enfin, un dénouement, qui choque à la fois la raison et les convenances, habilement modifié, est devenu un dénouement nouveau, où sont ménagées toutes ces délicatesses de sentiment et toutes ces bienséances de mœurs qui embellissent la passion de l’amour.

73. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Maintenant que j’ai fait connaître l’origine, le but et les avantages de la comédie, je vais examiner quels sont les écueils qui l’entourent et que les longues méditations du génie peuvent seules franchir. […] C’est une vaste galerie où il a prodigué tous les trésors de son coloris, où il a tracé tous les portraits que sa connaissance approfondie de l’homme, ses longues méditations lui avaient fait connaître.

74. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Nous avons vu plus haut qu’en 1673, à l’époque de la mort de Molière, les trois amis qui lui survécurent avaient déjà arrêté le cours de leur fécondité, et qu’ils avaient exprimé, par un long silence, l’étonnement de ce qui se passait, le besoin d’étudier, d’observer, de suivre le changement qui s’opérait dans les mœurs de la haute société. […] Vigueul-Marville rapporte qu’il disait à ses amis : « Vous voyez la manière dont je parle : sachez que je suis toujours sur mes gardes et que personne n’observe mieux que moi les longues et les brèves. »T. 

75. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Chaque jour, il trouve le prétexte de quelque course pour pousser jusque-là ; puis, prenant le plus long, au retour, tantôt il passe par les Halles, vers Sainte-Opportune, où le drapier, M. […] A ses heures, et, celles-là, il les choisissait longues, il allait chez Gassendi, avec Bernier, Chapelle, Cyrano de Bergerac, le poète Hesnault et bien d’autres, pour y faire de la libre pensée, à bas bruit, en petit comité. […] A ce même moment de l’année 1643, elle était revenue à Paris, après une longue course dans les provinces du Midi, à laquelle l’avaient obligée certaines circonstances, moitié de galanterie, moitié de politique. […] « S’il est triste, répètent aussi ces charitables personnes, si, pendant de longues journées, on le voit mélancolique et silencieux errer dans les allées de son jardin d’Auteuil, c’est que les remords le rongent. […] Ou Molière était prophète, ou il en savait bien long dans les secrets du roi.

76. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

La Fronde, dans ses jeux parodiant la Ligue, Jusques au dénouement de sa bizarre intrigue Déroula devant toi son long imbroglio, Spectacle pour Thalie apprêté par Clio, Et de ton Étourdi dans ce drame frivole Tu vis plus d’un acteur anticiper le rôle.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

parceque l’avarice, qui est un vice de tous les pays, de tous les états, forme un caractere si bien marqué par lui-même, qu’il n’a pas besoin d’être placé à côté d’un autre pour ressortir ; parcequ’il est encore si fécond, que, sans le secours de tout autre, il peut fournir une longue carriere : par conséquent il eût été mal-adroit de lui donner un compagnon qui l’auroit éclipsé de temps en temps, qui l’auroit empêché d’agir, ou qui ne lui auroit été d’aucune utilité.

78. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Or, parmi les villageois il y en avait un, nommé Puccio d’Aniello, à la face comique, au nez long, au teint hâlé, assez facétieux d’ailleurs, et d’esprit pointu.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

On rencontre à l’abord une longue avenue D’arbres à quatre rangs qui voisinent la nue : Deux prés des deux côtés font voir cent mille fleurs, Qui parent leur tapis de cent vives couleurs, Où cent petits ruisseaux coulent d’un doux murmure, Qui d’un œil plus riant font briller la verdure. […] Mon cerf débuche, & passe une assez longue plaine, Et mes chiens après lui, mais si bien en haleine, Qu’on les auroit couverts tous d’un seul justaucorps.

80. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Avant d’arriver à cette puissance souveraine du talent, Molière avait passé par un long noviciat d’épreuves morales et d’observations. […] L’illusion qui le domine et qui l’inspire si heureusement ne tient pas seulement à l’imagination, mais à la sensibilité : car dans sa longue familiarité avec les animaux, il s’est pris pour eux, comme pour la nature, d’un amour véritable ; il les porte dans son cœur, il plaide leur cause avec éloquence, et dans l’occasion il s’arme de leurs vertus contre les vices de l’humanité.

81. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

La vanité de ses parents avait été vivement blessée, leur ressentiment fut long. […] Elle avait un long usage de la scène. […] Aussi, le 20 février 1662, crut-il faire un long bail avec le bonheur en contractant ce mariage, qui devait avoir sur le reste de sa carrière une si fâcheuse influence. […] Cette guerre entre lui et Boursault ne fut pas de très longue durée. […] À qui espérait-il donc faire croire que notre premier comique se plût à entretenir d’aussi longues liaisons avec un vrai squelette privé du commun bon sens ?

82. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Que, s’il veut une rime, elle vient le chercher ; Qu’au bout du vers jamais on ne le voit broncher, Et, sans qu’un long détour l’arrête ou l’embarasse, A peine a-t-il parlé qu’elle-même s’y place 22 . […] Ils sont partis, et fai peu d’espérance De les revoir malgré tous nos efforts ; Pour un long tems, selon toute apparence, Térence, Plaute et Moliere sont morts. […] C’est alors que, par la vérité des sentimens, par l’intelligence des expressions et par toutes les finesses de l’art, il séduisoit les spectateurs au point qu’ils ne distinguoient plus le personnage représenté d’avec le comédien qui le représentait152 ; aussi se chargeoit-il toujours des rôles les plus longs et les plus difficiles. […] Il y eut à ce sujet un long et curieux procès, que nous raconterons ailleurs, avec les héritiers.

83. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Assurément la sévère dignité de la marquise, la fierté de Julie d’Angennes, la longue constance de Montausier, prises d’une certaine façon bourgeoise, pouvaient prêter à rire. […] Bazin conte au long toute l’histoire ; elle est déplorable. […] » Je ne demande point pardon de celle longue citation, ni de celles que je ferai encore. […] Il se convertit à quarante-deux ans, il régna de longues années encore, et déjà un mal irréparable était fait ; le règne avait pris sa pente, elle allait aux abîmes. […] Les invraisemblances, les caractères faux, les longues tirades toutes pleines d’iniquité, ne l’ont pas inquiété sur le succès.

84. (1802) Études sur Molière pp. -355

Nous ne parlerons pas des retranchements qu’on faisait dans cette pièce, autrefois et avant que tous les théâtres l’eussent abandonnée, ma vénération pour Molière m’a ordonné de la retoucher, la décence me défend d’entrer dans de plus longs détails. […] cette lettre ordinairement lue, ou plutôt récitée avec trop de volubilité, paraît longue et insignifiante. […] Ce mouvement subit de générosité, fût-il involontaire, peint, mieux qu’un long discours, un amant tout entier aux intérêts de son cœur ; et je félicite le comédien qui l’imagina. […] Si je ne craignais d’être trop long, je réclamerais tous les vers de précaution, de sentiment, de situation qui mutuellement se font ressortir, tous ceux qui renferment une pensée philosophique, et que l’on retranche impitoyablement. […] Je dirais même qu’il est impossible de remplacer Préville dans ce rôle, si je ne l’avais pas vu jouer par son élève Du…, à qui je reprocherai cependant de n’être pas constamment persuadé qu’on le reçoit mufti ; et s’il voulait être sincère, il conviendrait que certain jour, en parlant bas à son voisin, il lui disait : comme cette cérémonie est longue.

/ 195