De plus, Éphyre, comme les deux autres néréides de la pièce, ne peut être jouée que par une jeune fille ou une jeune femme, car la seule raison d’être du personnage est de servir à un effet plastique. […] Malheureusement pour l’effet de son récit, elle voulut trop prouver, et, surtout en pareille matière, qui veut trop prouver ne prouve rien. […] On a vu que, dans les trois pièces qui suivent celle-ci : Mélicerte, le Sicilien et Amphitryon, Armande est laissée de côté : c’est Mlle de Brie qui en obtient les beaux rôles ; ne serait-ce point un effet du ressentiment de son mari, effet très naturel et d’autant plus pénible pour elle que jusqu’alors elle avait eu dans les distributions une part plus flatteuse et plus large ? […] Je me fis à moi-même des reproches sur une délicatesse qui me sembloit ridicule dans un mari, et j’attribuai à son humeur ce qui étoit un effet de son peu de tendresse pour moi. […] Continuez cependant à faire vos efforts ; ils feront leur effet lorsque vous y penserez le moins.
Il a cédé aux habitudes de sa profession, il a voulu produire de l’effet dans un passage sans importance, produire de l’effet à tout prix, et ne s’est pas aperçu qu’il altérait ainsi l’unité de son rôle. […] Ils attachent en général plus d’importance aux effets de détail qu’aux effets d’ensemble.
La Peinture, la Sculpture & l’Architecture ont des principes surs, bien établis, bien détaillés, généralement avoués, dont tout le monde connoît les effets, & qui n’égarent jamais ceux qui les suivent ; aussi les inculque-t-on aux jeunes éleves avec le plus grand soin ; ceux-ci se les rendent tous familiers avant d’avoir la témérité de les mettre en usage : de là vient que leurs premiers ouvrages, s’ils n’ont pas ces beautés délicates, cette vigueur mâle qui caractérisent les grands hommes & qui sont le fruit d’un travail assidu ou d’une longue expérience, n’offrent du moins rien de révoltant. […] J’ai assisté avec la plus scrupuleuse assiduité au spectacle de la nation ; j’ai étudié l’effet que chaque trait, chaque scene, chaque situation & l’ensemble produisoient sur l’esprit des gens de lettres auprès de qui j’avois soin de me placer, sur le parterre & sur les loges ; je me suis bien gardé sur-tout de négliger les représentations qu’on a données gratis pour la populace ; j’ai joui du plaisir de lui voir saisir les véritables beautés, de lui voir distinguer celles qui sont dans la nature, au travers de celles que l’esprit seul enfante, & que l’esprit seul peut appercevoir ; enfin je me suis fait pour moi seul, d’abord, aux dépens des morts & des vivants, une Poétique qui m’a déja valu des encouragements bien flatteurs de la part du public, mais qui seroit encore dans mon porte-feuille, si l’Académie en Corps n’eût daigné m’encourager, & ne m’eût exhorté, devant l’Assemblée la plus brillante, à la soumettre au jugement du Public. […] Saura-t-il graduer ses effets, & concourir à l’ordonnance du tableau général ?
S’il eût commencé par le dernier moyen, les lavements, les créanciers, les femmes, les enfants, loin de produire le moindre effet sur le héros & le public, auroient été du dernier pitoyable. […] Pour cet effet Crispin dit à Valere que Lucile est folle de lui, & qu’elle s’est trouvée mal en apprenant qu’il devoit partir.
On charge un Comédien de l’examiner : c’est dans ses mains que votre sort est remis ; il peut à son gré vous fermer ou vous ouvrir les premieres avenues du temple de mémoire : reste à savoir s’il est assez éclairé pour juger de l’effet que la piece peut produire au théâtre ; si elle est dans le genre qu’il aime ou qu’il protege ; s’il est lui-même votre ami ou votre ennemi ; s’il ne voudra pas favoriser un autre Auteur. […] Ce n’est pas qu’il n’y ait parmi eux de bons Juges ; mais il est impossible que les détails, lus avec prétention, n’éblouissent la plus grande partie d’une assemblée nombreuse, & ne fassent perdre de vue le fonds, la contexture, enfin la machine qui seule doit produire le grand effet au théâtre. […] Qu’on cesse d’y représenter ces drames étonnants qui blasent le goût, & produisent sur le public l’effet des liqueurs fortes sur les palais délicats ; qu’on ne s’y borne pas à rouler sur sept ou huit canevas, tandis qu’on a le fonds le plus riche ; qu’on y reprenne ces parodies si propres à corriger les ridicules, si nécessaires pour la police du Parnasse ; qu’on y parle enfin plus au cœur & à l’esprit qu’aux oreilles : alors tout Paris dira avec Fontenelle en y courant : Je vais au grenier à sel.
. — Il n’en faut pas davantage, dit Arlequin, j’ai gagné ma cause. » Cette décision, quoique obtenue par subtilité, eut son effet, et depuis, les comédiens italiens jouè- rent presque exclusivement des pièces françaises. […] Mais quand tout vous rit, et que le monde est bien infatué de vos richesses, il faut prendre à toute main l’argent qu’on vous offre, faire grande dépense à l’ordinaire ; et puis un beau matin, après avoir mis tous vos meilleurs effets dans une cassette, déloger à petit bruit, et donner ordre à votre portier de dire à tout le monde qu’on ne sait où vous êtes allé. […] quand ils se mettent comme cela à la raison, on entre en pourparlers ; on écoute, on négocie ; et enfin, après un bon contrat bien et dûment homologué, vous revenez sur l’eau avec sept ou huit cent mille livres d’argent comptant, et tous vos meilleurs effets divertis.
La pièce fut jouée avec un applaudissement général, et j’en fus si satisfait en mon particulier, que je vis dès lors l’effet qu’elle allait produire. […] Si vous la peignez dans ses accès les plus furieux et dans ses effets les plus terribles, le personnage, quel qu’il soit, fera naître dans l’âme du spectateur ces mouvements de commisération ou d’effroi qui sont exclusivement du ressort de la tragédie. […] Gêné, pour ainsi dire, dans ses fureurs, par les bienséances de son rang et par les limites du genre où Molière l’a placé, il ne peut produire, il ne produit que des effets équivoques et imparfaits. […] Faisant choix d’un tuteur, ridiculement amoureux de sa pupille qu’il opprime, et lui donnant pour rival un jeune homme qui ne lui doit ni respects, ni égards, il a tout concilié, l’effet comique et les convenances morales.
Mais toutes ses lamentations, loin de nous toucher, produisent un effet contraire, parceque nous nous peignons encore Harpagon allant dérober l’avoine à ses chevaux, ou prêtant à usure. L’emploi des termes consacrés à un usage différent, moyen de faire rire si négligé de presque tous les Auteurs, produit le plus grand effet chez Moliere.
Elle va indiquer le moyen dont l’amant doit se servir pour devenir heureux, quand l’Etourdi détruit tout l’effet de la ruse. […] Je veux désabuser les gens, & pour cet effet il faut que ce soir vous & moi nous commencions le bal. . . .
La seconde partie, appelée tragédie, si féconde en grands effets, resta uniquement destinée à montrer les grands coups du sort, ces passions terribles qui portent tour à tour dans l’âme la pitié et la terreur. […] Par ce moyen, il a produit des beautés du premier ordre et multiplié les effets ; mais en même temps, il a toujours su fixer l’attention du spectateur sur le sujet principal ? […] J’ai souvent entendu plusieurs personnes marquer leur étonnement sur le peu d’effet que nos excellentes comédies produisent sur le peuple, sur les gens sans éducation si sensibles aux sentiments gigantesques, à l’enflure, aux images presque toujours fausses et exagérées des mélodrames.
Que reste-t-il donc de prouvé sur le caractère de la société de Rambouillet et sur ses effets pendant les vingt premières années de son existence ?
C’est un transport si grand, qu’il n’en est point de même ; Et vous pouvez juger de sa puissance extrême, Puisque, seule, à cette heure, elle est venue ici Me découvrir, à moi, son amoureux souci, Me dire absolument qu’elle perdra la vie, Si son ame n’obtient l’effet de son envie ; Que depuis plus d’un an d’assez vives ardeurs Dans un secret commerce entretenoient leurs cœurs, Et que même ils s’étoient, leur flamme étant nouvelle, Donné de s’épouser une foi mutuelle. […] Pour mieux prouver ce que j’avance, qu’on me permette d’imaginer quelque léger changement, qui, en ne dérangeant rien à la situation, donne au mensonge un air plus vraisemblable ; nous verrons l’effet qui en résultera.
c’est sans doute afin de rendre l’un des deux plus sortant : mais on n’obtiendra cet effet qu’autant que ces caracteres paroîtront ensemble. […] Il me paroît donc qu’il en est de cette regle comme de beaucoup d’autres, qu’elle a été faite d’après quelques productions de génie, où l’on aura remarqué un grand effet de contraste, & qu’on aura dit : le contraste fait bien ici ; donc on ne peut bien faire sans contraste.
Je me fis à moi-même des reproches sur une délicatesse qui me semblait ridicule et j’attribuai à son humeur ce qui était un effet de son peu de tendresse pour moi. […] Mais on n’est tenté d’établir un parallèle qu’entre des objet qui ont quelque analogie ; si d’Alceste à Philinte, par exemple, la distance était incommensurable, on n’eut jamais apprécié l’un par l’autre ; il fallait donc, pour produire de l’effet, humaniser la vertu du misantrope en lui donnant quelques unes de nos imperfections.
Si personne jusqu’ici n’a rien tenté de semblable, c’est l’effet d’une prudence qui mérite des éloges. […] « Cette pièce a produit des effets tout nouveaux ; tout le monde l’a trouvée méchante, et tout le monde y a couru. […] Voilà ce qui donne à la princesse l’idée d’exécuter le projet qu’elle médite : pour cet effet, elle dispose la fête suivant son intention, et feint d’avoir naturellement un ruban de la couleur que le prince a nommée ; par là, le prince et obligé de lui parler d’amour, et elle est engagée à lui répondre : ce qui produit une situation fort théâtrale. […] On peut juger de l’effet que ces premières représentations produisirent par les traits injurieux dont ce passage est rempli. » La brochure de Rochemont ne resta pas sans réplique. […] Clitandre assure ce bon homme que c’est l’effet des paroles mystérieuses qu’il lui a dites, et qu’il a découvert que la maladie de sa fille n’a d’autre principe que le désir d’être mariée.
Ces Lettres, dont l’apparente spontanéité est un effet de l’art, contiennent des évocations de la nature, rapides mais pleines de fraîcheur, et des anecdotes concernant des événements ou des personnages de la Cour.
Si votre Majesté veut en voir des effets, Ses vœux vont être satisfaits. […] n’es-tu pas de même Par l’effet seul de ton humeur ?
L’objet et l’effet ordinaire de l’enseignement, c’est d’instruire l’ignorance ; et je vois dans cette salle ce que l’une des villes les plus éclairées de l’empire renferme d’hommes distingués par la science et l’esprit. […] Je prie donc les savants de me pardonner ce que mon discours aura de commun ou de frivole ; tout ce qu’il aura d’ennuyeux, et de considérer, en cette tentative, moins l’effet que l’intention. […] Ce défaut n’est pas dans les femmes un effet de la nature ; elles ne naissent pas pédantes, elles le deviennent ; il y faut la contagion de l’exemple, une époque infectée de bel esprit, du soin, de l’application, de l’étude ; car ce n’est pas sans peine, dit La Bruyère, qu’elles arrivent à plaire moins. […] Les docteurs des deux sexes qui se réunissaient à l’hôtel de Rambouillet, et surtout Mlle de Scudéry, avaient même fait de cette fatalité de l’amour une théorie que Molière exprime en ces termes dans les Précieuses ridicules : « Premièrement, un amant doit voir au temple ou à la promenade, ou dans quelque cérémonie publique, la personne dont il devient amoureux ; ou bien être conduit fatalement chez elle par un parent ou un ami, et sortir de là tout rêveur et mélancolique. » Quelque mépris qu’il ait pour les précieuses, leurs raffinements et leur jargon, Alceste est trop de son temps pour n’avoir pas éprouvé un effet à peu près semblable. […] Je me la représente volontiers comme une fille de dix-neuf à vingt ans, plutôt petite que grande, plus grasse que maigre, d’une figure ordinaire, qui ne plaît qu’à une vue attentive, mais dont l’effet plus lent est aussi plus durable.
Les mêmes causes n’ont pas toujours produit les mêmes effets. […] Répétés, ils perdent tout leur effet, ou n’obtiennent plus qu’un froid sourire de réminiscence. […] Toutes les parties d’un art doivent être homogènes : une seule, qui ne serait pas de la nature des autres, les accuserait d’imposture ; et l’effet de l’ensemble serait détruit. […] En effet, on ne la retrouva pas. […] Pour Molière, parler peu dans le monde, n’était pas seulement un effet du caractère et du tour d’esprit ; c’était aussi une chose de régime.
ma plainte a cet effet ! […] J’ai assisté plusieurs fois aux représentations de l’Homme à bonne fortune, exprès pour voir l’effet que produiroit cette scene sur le spectateur ; je l’ai toujours vu indigné de l’indécente malhonnêteté avec laquelle Moncade parle à Eraste, & de la patience avec laquelle celui-ci l’écoute ; ce qui devient une seconde indécence, parcequ’il n’est pas reçu dans le monde qu’un homme entende de sang froid insulter sa sœur, & qu’il partage tranquillement avec elle l’affront qu’on lui fait. […] « Tristes effets, dit M.
Or c’est ce sentiment, ce jugement juste sur le choix d’un sujet, et sur l’effet d’un ouvrage dramatique, que Molière joignait dans un degré éminent à tous ses autres talents. […] Plusieurs disent des choses qu’ils ne font pas, et l’auditeur ne lui a pas sitôt vu prendre cette résolution qu’il souhaite d’en voir les effets, ce qu’il découvre dans la scène suivante ; et ce qu’il lui doit faire connaître l’adresse de l’auteur qui répond sitôt à ses désirs. […] Comme l’esprit paraît aussi bien dans les petites choses que dans les grandes, on en voit beaucoup dans cette scène puisque le valet exerce la patience du Misanthrope, et que ce qu’il dit ferait moins d’effet s’il était à un maître qui fût d’une autre humeur. […] Ce sont apparemment ces espèces de farces qu’il lisait à sa servante, pour juger, par l’impression qu’elle en recevait, de l’effet que la représentation produirait sur le théâtre. […] Les deux scènes ne produisent pas le même effet, par la différence que l’auteur a mise entre la conduite de Jupiter avec Alcmène, et celle de Mercure avec Cléanthis.
Voilà les véritables effets de l’avarice. […] Serait-ce l’effet du hasard, ou ne serait-ce pas plutôt celui de vos goûts et de vos penchants que les auteurs ont su deviner et exploiter? […] Elle lui trouve, eu effet, l’esprit négatif de ces orgueilleux qui, pour toujours avoir raison et plutôt que de se ranger à l’avis d’autrui, changent tout à coup de sentiments et combattent à outrance ceux qu’ils avaient précédemment défendus avec vigueur. […] Que l’on juge combien la scène où, jetant le masque, il se déclare maître de la maison et menace son bienfaiteur de sa vengeance, eût été plus dramatique et d’un effet plus terrible si, dès son apparition, le public avait pu être un instant sa dupe, et se trouver pris au théâtre comme Orgon l’a été à l’église. […] C’est là encore un effet comique obtenu aux dépens de la vérité.
C’est là que la sottise et la vanité, ces deux inépuisables sources de comique, déploient leurs plus piquants effets. […] Restait la vie de société : son influence exclusive produisit ses effets ordinaires. […] Molière, nous le disons à sa louange, a le talent de tirer de grands effets de ces contrastes intérieurs. […] La misanthropie qui le tourmente n’est qu’un effet de cette soif de tendresse que rien n’a pu satisfaire. […] Il se borne à mettre sous leurs yeux les effets d’une éducation pédantesque.
Sagesse et folie, vice et vertu, c’est un effet de tempérament. […] » Il veut, en un mot, autant qu’il pourra, « préserver ses auditeurs des funestes effets que produit en nous l’hypocrisie d’autrui. […] On démêle très bien tout cela, mais tout cela fait une complication qui fausse également le caractère et l’effet scénique. […] Quel moyen de peindre plaisamment tout cela et d’en tirer des effets comiques ? […] Sur une âme chaste et généreuse les charmes et les armes dont Mlle Molière était pourvue manquent complètement leur effet.
Ces ressorts, comme tous ceux d’un drame, produisent différents effets, selon le génie de l’Auteur qui les fait agir : souvent ils excitent le rire le plus bas, quelquefois ils font verser les larmes les plus ameres, & ils peuvent remplir les différents degrés qui séparent ces deux extrêmes. […] Angélique meurt de dépit, quand Sainville vient savoir quel effet a produit son billet amoureux.
Eraste veut, en attendant Orphise, composer quelques vers sur un air qu’elle aime ; il est interrompu par deux femmes qui se disputent sur la cause & les effets de la jalousie, & le prient de décider. […] d’un esprit méchant n’est-ce pas un effet, Que feindre d’ignorer ce que vous m’avez fait ?
« Cette sorte d’intrigue est, je crois, celle qui a le plus de mérite, & qui doit produire un plus grand effet ; parceque le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du poëte, est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui surviennent, aux caprices du hasard, qu’à la malignité des maîtres ou des valets ; & qu’au fond une comédie intriguée de la sorte, étant un image plus fidelle de ce que l’on voit arriver tous les jours, elle porte aussi davantage le caractere de la vraisemblance. […] « Cette sorte d’intrigue est, je crois, celle qui a le plus de mérite, & qui doit produire un plus grand effet ; parceque le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du Poëte, est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui surviennent, aux caprices du hasard, qu’à la malignité des maîtres ou des valets ; & qu’au fond une comédie intriguée de la sorte étant une image plus fidelle de ce qu’on voit arriver tous les jours, elle porte aussi davantage le caractere de la vraisemblance ».
[Introduction] Ne perdons pas de vue les engagements que nous avons pris à la fin du troisieme Livre : pour cet effet il est essentiel de nous les rappeller.
Une profonde méditation philosophique a pour effet, en nous entretenant d’idées pures, d’affaiblir en nous, sans l’effacer complètement, le souvenir de la réalité. […] Serait-ce qu’elle comparait autrefois Molière et Shakespeare à cet idéal encore obscur pour elle, et les premières erreurs de son goût ont-elles été l’effet de cette aperception confuse ? […] Ce n’est point par l’effet d’un éclaircissement progressif de l’idéal tragique, qu’Uranie a passé du mépris de Shakespeare au culte de son génie divin. […] Si les sentiments littéraires d’Uranie sont indépendants de toute espèce de logique, s’ils ne procèdent pas d’une comparaison de son esprit entre les œuvres comiques et l’idée de la comédie, entre les belles œuvres et l’idée de la beauté, mais de l’effet immédiat de ces œuvres sur sa sensibilité310 : il s’ensuit que le goût d’Uranie est libre vis-à-vis des dogmes littéraires auxquels M. […] Or, l’admiration a par elle-même un bon effet moral.
Il est des scenes dans lesquelles ces deux qualités réunies feroient le plus mauvais effet, & dont le dialogue ne brille que par des qualités tout-à-fait opposées. […] Je fus piqué de la froideur avec laquelle il m’en parloit, & je ne voulus point lui découvrir l’effet que ses beautés avoient fait sur mon ame.
D’Orval réfléchit sur les charmes touchants de Rosalie, & sur l’effet produit dans son cœur par les mots qui lui ont découvert la tendresse de Rosalie. […] Lélio se défend d’aimer Silvia : mais Mario, qui prend ce discours pour un effet de son amitié, l’interrompt & le presse de donner promptement la main à Silvia, que ses prieres, celles de Pantalon & de Flaminia lui ont obtenues.
Cela produit de l’effet : sans doute, mais surtout l’effet de nous donner dans la pratique moins d’horreur pour les vices réels auxquels nous cédons, en nous excusant sur la compensation que nous établirons par des mérites et des vertus possibles, dont nous n’avons pas même l’intention.
Nous en avons déja dit la raison : dans la piece latine, Mercure nous ayant prévenus sur tout ce qu’il alloit faire, les incidents ne produisent plus aucun effet ; au lieu qu’ils ont toujours chez Moliere le mérite de la surprise, grace à l’économie théâtrale qu’il possédoit au suprême degré. […] C’est l’effet d’un pouvoir que moi-même j’ignore : Mais je ne vous mens point. […] je vous l’ai dit cent fois, Et vous verrez l’effet s’accorder à ma voix.
Pendant ce temps-là le Docteur cede sa maison à Pantalon, qui fait porter tous ses effets dans son nouveau logement, entre autres choses une corbeille de mariage, dont son gendre futur a fait présent à Léonora sa fille.
S’il s’y montrait autrement, ses discours ne feraient plus d’effet. […] Et il y a action rétrospective et effet rétrospectif. […] Pourvu qu’il produise un violent effet comique, il est satisfait. […] Or c’est l’effet inévitable, très probable au moins, qu’aura la comédie de Tartuffe. […] Qu’elles n’ont plus de vrai comique et ne produisent aucun effet.
Il s’attacha à jeter du ridicule sur ces deux vices, ce qui a eu un effet beaucoup au-delà de tout ce qu’on pouvait en espérer.
Point de harangue ; Les effets parleront. […] Les effets parleront.
Madame Abraham, vous me donnez là de mauvais effets. […] A toutes les représentations de cette piece, la conscience d’un intendant fait beaucoup d’effet, & cela doit être ainsi par la regle des contrastes.
) Arlequin arrive avec son âne pour faire du bois ; il quitte son habit de paysan, le met sur un tronc, attache l’âne à un arbre et le charge de bien garder ses effets. […] Ces corrections ont fait leur effet et ont mieux réussi à la seconde représentation. » Tout cela est, comme on le voit, purement funambulesque.
C’est par un même trait de génie, et pour produire un même effet, que Molière a rendu Harpagon amoureux. […] Les nobles d’illustrations les grands seigneurs de la cour ne pouvant briller que d’une lumière réfléchie dans cette atmosphère éblouissante qui environnait le monarque, et pouvant encore moins exercer le despotisme du privilège sous les regards d’un prince, aux yeux de qui tous ses sujets étaient égaux, comme tous les hommes le sont aux yeux de Dieu, avaient cherché à se créer dans la société un autre genre de prérogative, celle de l’élégance des mœurs et des manières, du ton et du langage : noblement familiers avec leurs supérieurs, ils n’étaient fiers qu’avec leurs égaux, et ils étaient envers leurs inférieurs d’une politesse qui, par son excès même, avait presque les effets de la hauteur. […] Nous nous en amusons comme eux et avec eux : voilà tout l’effet dramatique. […] Pour cet effet, il joua le rôle de Pourceaugnac devant Sa Majesté, et y réussit à merveille, surtout à la fin de la pièce, quand les apothicaires, armés de leurs seringues, poursuivent M. de Pourceaugnac.
On peut décider aisément de l’effet que produit dans ces deux pieces la chose inanimée.
Cette espèce de ridicule ne se trouve point dans les princes ou dans les hommes élevés à la cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer. » Pour sentir quels durent être à la fois l’effet comique et l’effet moral de la pièce, il faut se reporter au règne de Louis XIV, et considérer quel était, à cette époque, l’état de l’opinion, relativement à la noblesse. […] Ainsi, Molière, faisant toujours sortir une grande moralité de la peinture des plus mauvaises mœurs, place, à côté d’un vice, le vice même qui en est, à la fois l’effet et le châtiment.
Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment.
Cette joute littéraire ne fut pas sans effet sur l’opinion. […] « L’effet du Misanthrope, dit-il, a été prodigieux. […] » Ces exclamations apprennent à Molière qu’il a un peu trop saturé sa phrase de fluide électrique, et il s’empresse d’en amortir les effets. […] L’art n’a pas d’effets plus énergiques, et l’on doute qu’on ait une fiction sous les yeux. […] Les appels réitérés à l’orgueil des courtisans ne devaient pas rester sans obtenir quelque effet.
Pour cet effet il ébauche grossiérement tous ses sujets en vers alexandrins, & peu à peu, corrigeant son ouvrage, il corrompt avec soin la cadence des vers, & parvient à réduire le tout en prose très naturelle. […] Après bien des choses inutiles au sujet de la piece, l’Auteur se rappelle que Moliere lisoit ses pieces à sa servante ; &, sur le point de congédier Thibaut, il imagine de lui lire sa piece & son prologue, pour voir l’effet qu’ils feront sur son esprit.
Il arrive, par le fait même et par l’effet de cette façon d’instruire, que notre homme est rendu aussi sot qu’on peut l’être ici-bas. […] Ce vice est plutôt l’effet de l’âge et de la complexion des vieillards qui s’y abandonnent aussi naturellement qu’ils suivaient les plaisirs dans leur jeunesse ou leur ambition dans l’âge viril. […] Moquons-nous donc de cette chicane où ils veulent assujettir le goût du public et ne consultons dans une comédie que l’effet qu’elle fait sur nous. […] Ne serait-ce point cela que Molière a voulu dire, et ce dernier effet, le plus honteux, du libertinage, ne serait-ce pas cela qu’il a voulu indiquer ? […] Tout ce caractère se tient très bien, avec des éléments différents qui sont très loin d’être incompatibles et qui concordent très bien pour l’effet scénique.
Je sais que la traversée des âges produit sur les chefs-d’œuvre le même effet que la traversée des Indes sur le bon vin ; ce qu’ils ont d’imperfections se dépose ; ils y gagnent cette saveur unique et ce bouquet d’immortalité qui font que, quand on en débouche une bouteille, je veux dire quand on en joue un quelque part, les douze ou quinze cents personnes appelées à la dégustation se recueillent dans un même sentiment de religion et de bien-être. […] Supposons-nous, si vous le voulez bien, revenus à l’an de grâce 1662, au lendemain de la Noël, et tâchons de nous orienter, car tout Parisiens que nous sommes, transportés en plein siècle de Louis XIV, nous nous faisons un peu l’effet d’arriver de province. […] Horace est confondu, Agnès lui a jeté la pierre, et le jaloux veut préparer la petite à l’honneur des noces qu’il lui prépare ; à cet effet, et en attendant le notaire, il lui fait un ample et mirifique discours sur les devoirs, du mariage et la condition subalterne où gît la femme en la société ; Du côté de la barbe est la toute-puissance… Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d’obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, À son supérieur le moindre petit frère, N’approche point encor de la docilité, Et de l’obéissance et de l’humilité Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître ! […] Il n’importe : la libéralité du roi fut précieuse à Molière, pour l’effet moral qu’elle produisit ; on ne voulait voir en lui qu’un acteur, un bouffon de tréteaux ; il fallut bien désormais le prendre pour ce que disait le Grand-Livre : un excellent poète comique. […] Tous ces récits sont si vivants, si gais, si colorés, que l’action même produirait dix fois moins d’effet.
Il n’abandonne rien au hasard, combine tout pour l’effet le plus utile, et, jusque dans les démarches de simple politesse, on admire son adresse à porter l’effort sur les points essentiels. […] S’il a de l’impatience, il la maîtrise et n’en laisse paraître qu’un frémissement de passion et de colère qui sont d’un puissant effet. […] Les deux faces de cette morale, exagérées pour les besoins de l’antithèse et de l’effet comique, se présentent avec un puissant relief dans les deux héros du Misanthrope, Alceste et Philinte. […] Erreur qui est bien d’un comédien, Molière avait choisi pour se faire peindre celui de ses rôles où il était le plus contestable, mais qui, par son éclat extérieur, ses effets de costume et d’attitude, l’illustration du personnage, flattait le plus son amour-propre. […] Elle contribue, en effet, à prouver que, comédien beaucoup plus qu’auteur, et subordonnant tout aux exigences de la scène, Molière faisait passer l’effet de la représentation bien avant celui de la lecture.
J’aurais voulu, Messieurs, pouvoir, à cet effet, me servir aujourd’hui d’un mystère manuscrit qui se trouve, paraît-il, aux archives de cette ville, et dont M. votre savant bibliothécaire m’a bien voulu donner un séduisant avant-goût. […] L’évêque d’alors, sir Conrad Bayer, fut le promoteur de la grande solennité, dont l’éclat et les joies concordèrent trop bien avec l’heureux événement de la délivrance nationale, pour que cette concordance ait été l’effet du hasard. […] On peut rire, par exemple, de ces trois compartiments superposés, enfer, terre, paradis, qui forment le lieu de l’action ; et pourtant que d’effets dramatiques résultent de cette correspondance visible entre les scènes de la terre et celles du ciel ou des enfers!
C’est l’effet du brouillard qui regne en Angleterre.
Et tandis que les mauvaises mœurs et le langage grossier constataient leur impuissance contre la société polie, celle-ci prenait sur elles un invincible ascendant ; elle le prenait sans discussion, sans dispute, uniquement par la force de son exemple, par la séduction propre à son langage spirituel, élégant et gracieux ; peut-être aussi par un effet naturel du progrès des lumières, et de l’affinage des esprits dans l’exercice continu de la conversation, dont la société de Rambouillet avait eu le mérite de fournir le premier modèle.
Il paraît que ces moyens ne firent aucun effet : le 14 une autre lettre de madame de Sévigné dit que madame de Montespan « commence à se lasser de l’exposition publique dans les grands appartements.
Ce qui distingue encore plus particuliérement l’école des femmes, & dont l’antiquité ni les théatres modernes n’ont donné aucun modéle, c’est que tout paroît récit & tout est en action ; chaque récit, par sa proximité avec l’incident qui y a donné lieu, le retrace si vivement, que le spectateur croit en être le témoin ; & par un avantage singulier que le récit a sur l’action dans cette piéce, en apprenant le fait, on jouit en même tems de l’effet qu’il produit, parce que la personne qui a intérêt d’être instruite, apprend tout de celle qui a le plus d’intérêt à le lui cacher. […] Les deux scénes ne produisent pas le même effet, par la différence que l’auteur a mise entre la conduite de Jupiter avec Alcméne, & celle de Mercure avec Cléanthis. […] Ce ridicule n’eût pas été sensible dans un rang trop élevé ; il n’eût pas eu de graces dans un rang trop bas : pour faire effet sur la scéne comique, il falloit que, dans le choix du personnage, il y eût assez de distance entre l’état dont il veut sortir, & celui auquel il aspire, pour que le seul contraste des maniéres propres à ces deux états, peignît sensiblement, dans un seul point & dans un même sujet, l’excès du ridicule général qu’on vouloit corriger. […] Ce sont apparemment ces espéces de farces, qu’il lisoit à sa servante, pour juger, par l’impression qu’elle en recevoit, de l’effet que la représentation produiroit sur le théatre.
Arlequin arrive avec son âne, pour faire du bois ; il quitte son habit de paysan, le met sur un tronc, attache l’âne à un arbre, & le charge de bien garder ses effets.
Ce roman est une pastorale allégorique dans laquelle l’auteur a décrit ses propres amours dégagés de toute idée grossière, et où, « par plusieurs histoires et sous personnes de bergers et d’autres, sont déduits les divers effets de l’honnête amitié ».
Celle-ci (Mélite) a fait son effet par l’humeur enjouée de gens, d’une condition au-dessus de ceux qu’on voit dans les comédies de Plaute et de Térence. » En effet, dans cette pièce, l’auteur ne se bornait pas à produire des personnages décents, au lieu des bouffons de fantaisie : il leur donna, dit-il, un style naïf qui faisait une peinture de la conversation des honnêtes gens .
Qu’eût-ce été si le spectre s’était fait voir, dès le premier acte, comme le voulaient, pour produire plus d’effet, les compagnons de Molière ? […] — Et quant à la merveille, à la magie, à la statue, à peine si elle paraissait, deux ou trois fois, pour prononcer quelques rares et terribles paroles qui produisaient l’effet du tonnerre. — Ma foi ! […] D’où il suit qu’affaiblir les crimes et le libertinage de Don Juan, c’était détruire l’effet terrible de cette statue vivante. […] « J’ai vu plusieurs fois madame la duchesse de La Vallière, je la trouve dans de très bonnes dispositions qui auront leur effet, je l’espère. […] L’effet est grand, et par conséquent terrible ; Don Juan lui-même s’éloigne épouvanté ; mais, encore une fois, la singulière comédie de carnaval, et comme Molière aura été emporté loin de son but !
Si Regnard, moins adroit, avoit employé trois intrigants, dont l’un eût imaginé de faire le neveu, l’autre la niece, un autre le testament, leurs efforts réunis auroient produit le même effet : cependant le public moins content n’auroit peut-être pas écouté la piece.
Le meilleur, à mon avis, est de nous familiariser avec les pieces de Moliere, de les analyser, de les méditer ; nous y apprendrons l’art si difficile de mettre en œuvre tous les caracteres, d’apprécier au juste ce que chacun d’eux peut produire, de l’isoler ou de l’associer à un, deux, trois, ou plusieurs autres personnages en conséquence de leur valeur précise, afin que tous puissent produire l’effet dont ils sont capables, sans se nuire mutuellement.
Est-il possible de peindre l’effet des romans mauvais, des romans extravagants, par une circonstance plus saisissante ? […] Les traits choisis, recueillis à cet effet, s’assemblent, se composent sous sa main en un tout d’un relief extraordinaire, et alors la figure va bien au-delà de ce qu’il veut peindre. […] Mais quand l’idée de la mort s’est mise quelque part, en revanche elle n’en déloge plus ; que cette idée provienne d’un mal réel ou d’un mal imaginaire, ses effets sont absolument les mêmes sur les hommes. […] Vous pouvez dès lors comprendre toute la portée de cette scène entre Cléante et Orgon, qui, en 1664, ne fit et ne devait faire qu’un effet médiocre. […] La colère, le mépris, l’orgueil misanthropique ont chez un très grand génie d’autres effets que chez les sots ou les gens d’esprit ; ces passions produisent chez un Molière des effets puissants et redoutables ; elles l’aident, oui, elles l’aident à faire Tartuffe, Le Malade imaginaire, où il donne toute latitude à sa violence ; et c’est ainsi qu’il arrive à peindre au sombre et au tragique, lui, le grand comique !
dans sa propre femme, l’effet de cette sensualité harmonieuse, de cette lubricité délicate dont il a eu le malheur de se faire le chantre joyeux652. […] Dispositions dangereuses et imperceptibles ; la concupiscence répandue dans tous les sens : « Il y a des choses qui, sans avoir des effets marqués, mettent dans les âmes de secrètes dispositions très-mauvaises, quoique leur malignité ne se déclare pas toujours d’abord.
Je me fis à moi-même des reproches sur une délicatesse qui me semblait ridicule, et j’attribuai à son humeur ce qui était un effet de son peu de tendresse pour moi. […] Bientôt on vit les effets du nouveau régime auquel il soumit cette conscience, dont la conversion lui était commandée et payée. […] Une seule eut un effet plus décisif, c’est celle qui fut donnée pour le cardinal-légat, envoyé en France par le pape, afin de renouer entre Versailles et Rome les relations rompues depuis 1662 par 1’insulte faite à M. de Créqui, notre ambassadeur. […] Il n’y a pas, dans le récit que Molière lui fait faire, un seul trait qui ne portât coup, en ce temps-là, un seul mot, un seul nom, qui n’eût son effet certain. […] Aujourd’hui, la pantomime manquant, l’effet est manqué.
« Il est certain qu’il est un peu difficile, que les moindres imperfections le choquent; mais, comme cela est causé par la parfaite connaissance qu’il a des choses, il faut, souffrir sa critique comme un effet de sa justice... […] Donner la vie en spectacle aux vivants eux-mêmes ; peindre dans les personnages l’homme de tous les âges et de tous les pays ; transporter sur la scène la vie intime de la société tout entière ; embrasser d’un coup d’œil l’unité variée de la nature, « si féconde en bizarres portraits 22; »connaître l’homme, comprendre ce qu’il y a d’un et d’immuable dans ce « sujet divers et ondoyant 23 ; »suivre et saisir, dans le labyrinthe du cœur humain, les passions, ces Protées aux mille métamorphoses ; prendre pour type l’espèce et non l’individu ; attaquer les travers et les ridicules , abstraction faite des personnes ; tracer des caractères et non des portraits ; inventer et non copier ou contrefaire; n’emprunter à l’observation que des traits de caractère et d’effet, en les rendant plus vifs et plus saillants que la réalité, sans toutefois faire violence à la vérité et à la nature ; tenir compte des préférences des contemporains, tout en restant fidèle aux préceptes éternels de l’art ; en un mot, observer et créer, voilà le rôle du poëte comique ; et tel fut le secret de Molière.