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19. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Fulvio survient encore une fois mal à propos, partage la colère de Lavinia, dément Scapin et ne reconnaît son tort que lorsque Scapin lui explique dans quel but il avait conçu ce projet. […] « Parmi les soggetti, les sujets, sortis de mon débile cerveau, dit-il, c’est celui qui a été le plus généralement accepté par les comédiens, le plus applaudi du roi de France, des princes de Savoie et d’Italie et de tout le monde. » Elle continua à servir de canevas pour la comédie improvisée, ainsi qu’on peut s’en assurer, du reste, par une analyse de ce canevas, différent de la pièce en plus d’un point, que Cailhava a publiée25 et qu’il a donnée à tort pour l’analyse de l’œuvre même de Beltrame.

20. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Molière avait raison de penser tout cela comme homme de bon esprit et de probité ; mais il avait grand tort de le dire, comme Comédien. […] En ce cas l’Auteur aura eu raison, et moi, j’aurai eu tort de le reprendre. […] Mais, Monsieur, comme je ne veux point m’attirer les traits d’un Auteur en colère, je vous prie que cette Lettre soit de vous à moi ; car s’il en a connaissance, il ne se tiendra jamais de me commettre dans le public pour son honneur, et je serais très fâché que lui ou moi nous eussions tort publiquement.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Il a tort. […] Il a tort. […] Valere lui dit qu’il a raison, parcequ’il ne sauroit avoir tort ; mais qu’on ne doit point précipiter les choses, qu’il ne faut point forcer les inclinations des jeunes personnes, &c.

22. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Je m’en vais passer tout à l’heure dans cette petite rue écartée qui mène au grand couvent ; mais, pour moi, je vous déclare que ce n’est pas moi qui me veux battre : le ciel m’en défend la pensée, et, si vous m’attaquez, nous verrons ce qui en arrivera. » - Je conçois qu’on ait été obligé de faire, en 1677, des retranchements aussi fâcheux ; mais ce qui me paraît le tort grave et personnel du traducteur, c’est d’avoir rempli ces vides si regrettables par des inventions communes et propres seulement à faire perdre de vue le dessein et la haute pensée de l’auteur. […] On a eu tort d’inférer du titre de Festin de Pierre, conservé par Molière, qu’il avait mal compris le titre espagnol El Burlador de Sevilla y combidado de piedra. […] On a eu tort d’accuser Voltaire de l’avoir inventée.

23. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

On a tort ; et d’ailleurs vous avez dû changer ; Vous êtes femme ; eh bien, loin de vous corriger, Changez encore ; des ans pour réparer l’injure, Votre sexe a besoin de fard et de parure ; Je le sais. […] Si vous croyez encor m’avoir sous votre loi, Donnez-moi des rivaux qui soient dignes de moi Mais non ; pour vous prouver que mon cœur froid, paisible, De sentiments jaloux ne vit plus susceptible, Après avoir exclu Dorat et Marivaux, Quittez ce fier dédain pour vos amants nouveaux ; J’ose vous en prier : plusieurs, quoi qu’on en dise, Sont dignes de Thalie ; à tort on les déprise.

24. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Quel tort fait à la médecine la ridicule infatuation d’un vieillard qui se croit malade, comme Argan ; quel tort lui font les raisonnements et les railleries d’un homme qui se porte bien, comme Béralde, si on les compare à cette fameuse scène où quatre médecins, consultant à huis clos, parlent de tout, excepté de la maladie pour laquelle ils sont appelés, et à cette autre scène où M.  […] Comme ces deux grands moralistes, il a sans doute eu le tort de condamner, d’une manière trop absolue, un art dont l’utilité, en beaucoup de cas, ne saurait être niée raisonnablement ; de lui contester tous les heureux succès, en lui imputant tous les accidents fâcheux ; enfin de ne pas séparer l’abus de l’usage, et surtout de ne pas distinguer assez l’impuissance qui tient à l’inexpérience, à la présomptueuse impéritie des hommes, de l’impossibilité qui résulte de la nature éternelle des choses. […] Bon, il accorde aux autres l’indulgence qu’il se refuse à lui-même ; et les torts qu’il pardonne le plus facilement, sont ceux qui lui nuisent le plus.

25. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Le point où Alceste a raison et celui où il a tort seraient difficiles à fixer, et je crains que le poète lui-même ne s’en soit pas rendu un compte exact. […] Alceste a mille fois raison contre cette charmante Célimène, son seul tort est sa faiblesse pour elle ; il a raison dans ses plaintes sur la corruption de la société ; personne ne lui conteste les choses de fait qu’il soutient : il a tort de mettre en avant ses opinions avec tant de violence et si peu d’à-propos, mais puisque enfin il ne peut pas prendre sur lui l’espèce de dissimulation nécessaire pour vivre en paix avec ceux qui l’entourent, il a parfaitement raison de préférer la solitude « à la vie du monde. […] Ils ne pouvaient pas espérer de corriger par là les gens du monde qui, bien que formant une fort petite minorité, comptent pour rien tout ce qui ne leur ressemble pas ; et quant aux hommes d’un rang moins élevé, l’exemple du ces êtres privilégiés dont les torts mêmes ont de l’éclat et de la grâce, sera toujours trop séduisant pour jamais devenir utile. […] Lors même que leur idée était juste, ils mettaient bientôt le tort de leur côté, par la fausse application qu’ils en faisaient. […] Diderot a fait encore un grand tort à l’éloquence dramatique, par la coutume qu’il a introduite de noter tout au long le jeu muet.

26. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Ceci n’est point une apologie du tort de Molière : c’est simplement une remarque qui peut servir à en mesurer l’étendue. […] Afin d’aggraver le tort de Molière, on a prétendu que Cotin en était mort de chagrin. […] Je serais fâché, je l’avoue, que Molière eût eu envers Ménage un tort plus grave et plus évident. […] Elle pourrait, comme un autre, flatter sa maîtresse, sous qui tout tremble au logis ; mais, par droiture d’esprit, comme par générosité de cœur, elle est du parti de ce pauvre mari, qui a toujours raison et à qui l’on donne toujours tort. […] Ce tort n’est pas celui de tous, sans doute ; mais il est celui d’un assez grand nombre pour avoir au moins l’apparence d’un vice caractéristique de la profession, et pour prêter à une censure générale.

27. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

On a eu tort de comparer le Gorgibus de Sganarelle à celui des Précieuses ridicules. […] Molière eut le tort, comme tous les poètes d’alors, de flatter ce penchant de Louis XIV pour la galanterie. […] … Arlequin a-t-il tort ? […] Cette femme de vingt ans si spirituelle dans ses médisances qu’on les lui pardonne, si jolie qu’on oublie ses torts les plus graves, est le type le plus achevé que l’auteur ait créé. […] Il a eu deux fois tort et pour le fond et pour la forme.

28. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [49, p. 81-82] »

»226 C’est à cette occasion qu’il plaça dans le Misanthrope les vers suivants : Et non content encore du tort que l’on me fait, Il court parmi le monde un livre abominable, Et de qui la lecture est même condamnable, Un livre à mériter la dernière rigueur, Dont le fourbe a le front de me faire l’auteur.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

Si c’est par prodigalité, on a raison, & j’ai tort. […] est-ce que Philinte a tort ?

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Il en est d’une autre espece, que Thalie a tort de ne pas voler à Melpomene. […] Il espere qu’en lui avouant ses torts, il obtiendra son pardon, & qu’il fera approuver son hyménée par l’auteur de ses jours.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

 Il a grand tort, à mon avis. […] Ai-je tort de dire que le public a prouvé ce que j’ai avancé, & que le sort d’une piece dépend souvent du titre ?

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

En gagnant par justice, on a rarement tort : Mais supposé qu’on l’eût, tout est sujet au sort. […] Vous avez tort de vous laisser voir pour rien : vous êtes un fort joli bouffon, & vous valez bien un schelling.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

J’ai tort ; mais.... […] J’ai tort ; mais.... […] J’ai tort ; mais....

34. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

L’hypocrisie est un vice odieux, sans doute ; et, si le préjudice qu’on reçoit des choses était la mesure exacte de la haine qu’on leur porte, la religion, à qui elle fait plus de tort qu’au monde, devrait aussi la détester davantage. […] Je ne dissimule et n’affaiblis, comme on voit, aucun des reproches ni des soupçons qu’il peut mériter ; mais les torts qui les lui attirent tiennent uniquement à la forme de son opinion. […] Si Onuphre ne peut y figurer, Molière a donc eu tort d’y placer Tartuffe. […] Ajoutons que, du temps de Molière, un mari sentait autrement l’infidélité de sa femme, que du temps de Plaute ; et que le malheur de l’un, comme le tort de l’autre, était autrement envisagé par la société.

35. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Je laisse, dit-il, à deviner si l’on s’est tû parce que cela n’est pas veritable, ou de peur de lui faire du tort. […] Rohaut étala à Moliere toutes les maximes d’une saine Philosophie, pour lui faire entendre qu’il avoit tort de s’abandonner à ses déplaisirs. […] Ecoute, mon cher Moliere, tu as de l’esprit, voi si nous avons tort. […] Moliere, dit Chapelle, puisque vous voilà, jugez si j’ai tort. […] Il auroit eu tort de prêter son chapeau pour se faire ensuite montrer au doit dans les ruës & il y avoit plus que de l’indiscretion à Moliere de le lui demander.

36. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Je laisse à deviner si l’on s’en est tû parce que cela n’est pas véritable, ou de peur de lui faire tort. […] On a tort de dire que Monsr.  […] On lui conseilla pour lors de ne point achever, & de s’aller mettre au lit : il ne laissa pas pour cela de vouloir finir ; & comme la piece étoit fort avancée, il crut pouvoir aller jusqu’au bout sans se faire beaucoup de tort ; mais le zêle qu’il avoit pour le public eut une suite bien cruelle pour lui ; car dans le temps qu’il disoit de la ruë-barbe, & du scené dans la ceremonie des Medecins, il lui tomba du sang de la bouche ; ce qui ayant extremement effrayé les spectateurs & ses camarades, on l’emporta chez lui fort promptement, où sa femme le suivit dans sa chambre.

37. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

C’est précisément l’âge d’Arnolphe qui les préoccupe le moins, et ils trouvent à Arnolphe tous les torts, excepté celui-là. […] Mais si l’éducation est comme jetée à tort et à travers, chez des parents imprudents, ou peu corrects, ou besogneux, alors c’est un danger plutôt qu’une garantie, et très probablement l’éducation qu’une jeune fille aura reçue dans ces conditions lui donnera un esprit d’indépendance plutôt qu’un esprit de discipline. […] Du rapprochement que je viens de faire entre Arnolphe et George Dandin, je ne veux tirer qu’une conclusion qui me paraît évidente et décisive : Molière nous a peint deux faiblesses, deux ridicules, deux personnages qui se mettent dans leur tort, l’un devant la nature, l’autre devant la société.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Dupuis dit malignement à sa fille que ne pouvant accorder ses deux amants, il ne veut faire du tort à aucun, & qu’elle restera fille jusqu’à ce qu’elle puisse disposer de sa main par elle-même. […] Vous en faites trop pour moi, Sire ; mais si Votre Majesté le juge à propos, faites passer le contrat à ce jeune homme qui a bien plus souffert que moi : puisse-t-il regarder ce présent comme une légere satisfaction des torts que j’ai eus vis-à-vis de lui ! […] Cette action noble & généreuse répare tous tes torts : viens dans mes bras, ma chere Peggy, & laisse-moi reprendre mon premier amour.

39. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Je laisse à deviner si l’on s’en est tû parce que cela n’est pas veritable, ou de peur de lui faire tort. […] On lui conseilla pour lors de ne point achever, & de s’aller mettre au lit : il ne laissa pas pour cela de vouloir finir ; & comme la piece étoit fort avancée, il crut pouvoir aller jusqu’au bout sans se faire beaucoup de tort ; mais le zêle qu’il avoit pour le public, eut une suite bien cruelle pour lui ; car dans le temps qu’il disoit de la ruë-barbe, & du scené dans la ceremonie des Medecins, il lui tomba du sang de la bouche ; ce qui ayant extremement effrayé les spectateurs & ses camarades, on l’emporta chez lui fort promptement, où sa femme le suivit dans sa chambre.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Le combat fini, les deux amis redevinrent bons amis, s’expliquerent, convinrent qu’ils avoient eu tort de se battre pour une fille dont l’esprit étoit aussi corrompu que le cœur, & jurerent en s’embrassant de ne plus la voir que pour la persiffler. […] Tous ceux qui ne s’étoient pas apperçus des aparté, lui dirent qu’elle avoit tort, qu’elle méritoit bien tout ce que le Comte lui avoit dit, qu’il n’avoit fait que rendre foiblement les sentiments de tout le monde : ceux qui avoient tout entendu, lui tinrent malignement le même propos : elle passa sur la scene la rage dans le cœur, & fut punir le public des affronts qu’elle avoit essuyés.

41. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Pour redresser nos torts ces Chevaliers errants, Émules valeureux du héros de Gamache, Pleins d’une noble ardeur ont repris la rondache : Ils ne frappent point l’air d’un belliqueux signal, Mais, laissant échapper un soupir féodal, De ces gothiques preux l’espérance insensée Rêve encor le retour de leur grandeur passée. […] J’ai tort : le vaudeville du Combat des Montagnes nous prouve que l’on peut attaquer hardiment certains ridicules, et je fais amende honorable à messieurs les censeurs, car c’est toujours à eux que s’adressent mes humbles remontrances.

42. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Les véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal. » Suivant les biographes et commentateurs, ces paroles sont une précaution contre les clameurs de l’hôtel de Rambouillet51. […] Il avait pu se persuader que les mœurs de la cour, les mœurs générales, ne pouvaient pas avoir tort, et que la dissolution, grand péché contre la religion, n’était qu’un tort d’opinion à l’égard de la société : cette opinion irréfléchie était pardonnable à un jeune homme qui n’était pas et ne pouvait encore être un grand moraliste. […] Cependant beaucoup d’honnêtes gens suivaient les cercles de mademoiselle de Scudéry : entre autres, le bon duc de Saint-Aignan, que madame de Sévigné appelait le paladin par éminence, le vengeur des torts, l’honneur de la chevalerie, M. et madame Duplessis-Guénégaud, Sarrazin, Godeau, qui chez mademoiselle de Scudéry était le mage de Sidon, et à l’hôtel de Rambouillet n’était que le nain de Julie, tant les proportions étaient différentes entre lui et chacune de ces deux femmes.

43. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

Écoute, mon cher Molière, tu as de l’esprit ; vois si nous avons tort : fatigués des peines de ce monde-ci, nous avons résolu de passer en l’autre : la rivière nous a paru le plus court chemin pour nous y rendre, ces marauds187 nous l’ont fermé.

44. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Scribe ont eu le tort de trop vanter peut-être, est érigée maintenant en système, et fait école. […] D’où l’on aurait tort de conclure que celles-là ne valaient pas celles-ci. […] » Les choses vont si loin que ce prétendu sage, pour ne pas démordre de son opinion sur un sujet futile, est au moment de s’aller couper la gorge avec un homme qui ne l’a nullement offensé, et dont le seul tort est de défendre ses faibles vers. […] On a donc tort, à mon sens, dès son entrée en scène, de lui faire dire avec un ton rébarbatif ces vers qu’il adresse à Dorine : ... […] On dira peut-être que, justement surpris de ce revirement de conduite de la part d’Elmire, Tartuffe ne devait pas croire à la sincérité de ses tendres aveux, et que cela fait tort à son jugement.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Toujours, quand on a tort, on en vient aux injures. […] Et moi, je n’ai pas tort.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

Ai-je tort de dire que tout dans ce tableau naît de la scene, de la situation des personnages, & que tout l’y peint ?

47. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Les scènes n’ont point entre elles de liaison nécessaire ; on peut en changer l’ordre, en supprimer quelques-unes, en substituer d’autres, sans faire tort à l’ouvrage : mais le point essentiel était de soutenir l’attention du spectateur, par la variété des caractères, par la vérité des portraits, et par l’élégance continue du style. […] ***       Laisse gronder tes envieux, Ils ont beau crier en tous lieux, Que c’est à tort qu’on te révère ; Que tu n’es rien moins que plaisant : Si tu savais un peu moins plaire, Tu ne leur déplairais pas tant. […] On convient qu’il avait tort de vouloir justifier la tarte à la crème, et quelques autres bassesses de style qui lui étaient échappées ; mais ses ennemis avaient plus grand tort de saisir ces petits défauts pour condamner un bon ouvrage. » « [*]Molière n’opposa pendant longtemps que les représentations, toujours suivies, de L’École des femmes aux critiques que l’on en faisait, et ne songea à les détruire, du moins en partie, qu’au mois de juin 1663 qu’il donna au public sa comédie intitulée La Critique de l’École des femmes. […] « [*]On peut penser que le sieur de Rochemont est un nom supposé, puisque celui qui lui répond en parle ainsi : Mais lorsque je vois le livre de cet inconnu, qui, sans se soucier du tort qu’il fait à son prochain, ne songe qu’à usurper la réputation d’homme de bien, je vous avoue que je ne saurais m’empêcher d’éclater, et quoique je n’ignore pas que l’innocence se défend assez d’elle-même, je ne puis que je ne blâme une insulte si condamnable et si mal fondée. […] Dans le Mercure de France du mois de février 1722, on trouve une lettre (de l’abbé Pellegrin) où, après avoir annoncé la reprise de La Princesse d’Élide, jouée dans ce mois, l’auteur rapporte cette même situation que M. de Riccoboni vient de détailler, et dont il fait si judicieusement sentir le défaut ; mais l’auteur de la lettre croit que Molière a eu tort de ne s’en être pas servi, et il finit en disant : « Le célèbre Molière a sans doute fait sa pièce avec trop de précipitation pour pouvoir profiter de toutes les situations heureuses que Moreto lui offrait ; il avait de lui-même assez d’esprit et de génie pour y suppléer, et pour les mettre dans un plus beau jour, s’il en avait eu le temps.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Le Baron l’instruit de l’affront fait à sa famille par le Lord : on le sait chez Eugénie : on veut le faire assassiner : Sir Charles se souvient qu’il lui doit la vie, la lui rend en le délivrant des assassins armés contre lui, & jure de se venger plus noblement ; mais le Lord, reconnoissant ses torts, épouse solemnellement Eugénie. […] Don Lope reproche à Jacinthe sa légéreté : mais c’est à tort, puisqu’elle n’accorde sa main qu’afin de pouvoir poignarder son indigne époux.

49. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Maintenant le poète a-t-il eu tort en offrant une image si fidèle de ce qu’on voit si souvent dans le monde ? […] Telle qu’elle est toutefois, cette plaisanterie, et quoi qu’on puisse dire pour en atténuer le tort, non seulement le personnage qui la profère est coupable, mais le poète qui la lui met dans la bouche, ménage trop peu des bienséances d’un ordre supérieur et d’une nature presque sacrée, qu’on ne saurait assez ménager. […] Molière, qui avait déjà employé la même idée dans sa farce de La Jalousie du Barbouillé, l’avait prise sans doute dans le conteur italien ; mais il aurait pu la prendre également dans un de nos vieux rimeurs français, Pierre d’Ansol, qui, avant Boccace même, en composa un fabliau ayant pour titre, La Femme qui, ayant tort, parut avoir raison. […] C’est donc à tort que les comédies de Molière en général, et celle de George Dandin en particulier, ont été condamnées comme ménageant le vice et même le favorisant.

50. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

A-t-il tort ? […] Entre nous, je ne trouve pas que Castil-Blaze ait si tort. […] Il a tort. […] J’ai eu tort de me servir de ces mots : vieille nourrice ! […] Delaunay a tort.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Scapin se félicite d’avoir instruit Pantalon ; il vient lui vanter son zele : mais son maître, loin de l’en remercier, l’accable de reproches sur son étourderie, & sur ce qu’il l’a exposé à quereller à tort & sa fille & Celio.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

La froide Julie n’aime réellement ni l’amant qu’elle quitte, ni l’époux qu’elle prend ; par conséquent Léandre n’avoit pas grand tort de se méfier d’elle ; & Damon manque à son ami pour bien peu de chose. […] L’on sait enfin que Cidalise abandonne Cléon après sa ruine, & que le désespoir va le porter à se tuer, lorsque Julie oublie ses torts, lui rend les biens qu’elle tient de lui, y joint les siens & lui donne sa main. […] Pasquin a beau lui représenter qu’elle a tort de n’être pas venue au monde vingt ans avant son maître, elle n’entend pas raison.

53. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Il a tort et grand tort de nommer en toutes lettres son ennemi Boursault, comme il aura tort, plus tard, de mettre l’abbé Cottin tout vif dans Les Femmes savantes ; il ne faut pas tuer les gens à coups de massue, un petit coup d’épingle, à la bonne heure ; et puis si vous tuez votre homme aujourd’hui que vous restera-t-il le lendemain ?

54. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Dans ces différentes suppositions, l’hôtel de Rambouillet n’aurait eu que le tort de développer et de répandre l’esprit dont il aurait été infecté par des influences étrangères.

55. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Celui-ci y répond par L’Impromptu de Versailles, et a le tort d’y nommer Boursault. […] Le vieux Malherbe prit à tâche de réparer les torts qu’un parrain peu romanesque avait eus envers elle. […] Non, Molière eut un tort autrement grave. […] Mais Grimarest a prétendu à tort que depuis ce moment la maison du Roi n’entra plus à la comédie sans payer. […] Il ne faut donc pas chercher à se dissimuler que Racine eût les plus grands torts envers son bienfaiteur.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Il a tort en effet, Et vous vous êtes là justement récriée. […] A-t-on si grand tort de dire que nombre de comédiens ne connoissent que leur rôle, même dans les pieces qu’ils représentent journellement » ?

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Tous peuvent avoir raison ; mais tous peuvent avoir tort. […] A Paris une seconde troupe françoise ne sauroit faire aucun tort aux autres Comédiens.

58. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

C’est pour aggraver les torts de don Juan, en ajoutant le péché du sacrilège à celui du faux mariage et de l’abandon. […] Le tort ne vient donc pas de moi, mais du milieu dans lequel je suis obligé de vivre, des conventions adoptées entre les hommes, en un mot, des habitudes du monde. […] Au fond il ne l’est pas : c’est le monde qui a tort, ce n’est pas lui. […] Qui a tort dans ce conflit ? […] Dans ce conflit, ce ne sera jamais le monde qui aura tort, car l’arme du ridicule est son arme propre : c’est lui qui l’a forgée, façonnée, aiguisée de telle sorte que nul acier n’est plus perçant, nul plus résistant ; cette arme lui sert contre tous, mais nul ne peut la retourner contre lui.

59. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Janet a écrit, il y a quelque temps, dans un article sur ce philosophe : « Les jésuites trouvent qu’on a trop maltraité Aristote (en quoi ils n’avaient pas tort) ; ils critiquent les abus du doute méthodique (en quoi ils pourraient bien avoir raison). »En sorte qu’il serait tout aussi juste de faire de M. […] Pour que ces critiques aient tort, en effet, il faut oublier que Gassendi était appelé par son ami Gui Patin « on vrai épicurien mitigé. » Il faut oublier que toute sa correspondance avec Descartes a été résumée par Descartes et par lui-même en ces deux mots célèbres : « O mens, ô caro. […] Si de sa vie nous passons à ses écrits, pour que ces critiques aient tort, de ses écrits il but encore effacer tous les passages : 1° Où il nie l’existence des idées innées (Cinquièmes objections, p. 275); 2° Où il établit l’existence des atomes, bien qu’il leur refuse l’éternité (Damiron, p. 421); 3° Où il déclare que toute science est des sens ou vient des sens (Damiron, p. 400 ; Cinquièmes objections, p. 274) ; 4° Où à propos de la pensée, il trouve qu’elle pourrait bien convenir à la matière (Cinquièmes objections, p. 325, p. 259) ; 5° Où sur l’âme il déclare qu’il « balbutiera » seulement, où il admet en l’homme deux âmes, l’une matérielle, l’autre raisonnable, mais où il échoue quand il veut prouver que l’âme raisonnable n’est pas matérielle comme l’autre (Damiron, p. 478, 479, 480) ; 6° Où sur Dieu il déclare que nous ne le concevons que sous la forme corporelle : « Sub idea viri alicujus senis venerabilis » (Log., p. 93); En sorte qu’en dernière analyse nous ne concevons rien : « Quod nihil ornnino habeat corporeitatis., — quia mens nostra, quamdiu est illigate corpori, haurit per sensus notiones rerum; » 7° Où enfin comme conséquence de tout son système, il avoue son scepticisme.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

Le Marquis a beau nous le protester, nous trouvons que la Fleur n’a pas tort de l’accuser de folie.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177

Dès qu’il m’avoue sa foiblesse, en mêlant à un fil d’or un fil de laiton, pour finir, tant bien que mal, son ouvrage, je dis, cet homme a tort de présumer de ses forces, & j’exhorte les Auteurs à ne pas l’imiter en cela.

62. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

C’est donc à tort que l’on croirait flétrir la doctrine de Molière en l’appelant la théorie du succès. […] Que s’il en est d’ailleurs qui, douées d’une façon particulière, se vouent à la science ou aux lettres, on aurait grand tort de leur en faire un crime. […] Mais on aurait tort de penser que l’on ne puisse sentir nulle part dans ses œuvres le souffle de son âme. […] C’est bien à tort. […] Elle lui joue des tours pendables, et réussit toujours à mettre les torts du côté de Georges Dandin.

63. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

Méconnu de son siècle, un grand homme souvent N’expia que trop cher le tort d’être vivant.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Outre le tort considérable qu’un Auteur se fait en interrompant l’illusion, je crois qu’il est malhonnête à lui de dire des injures à ses juges.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Un Auteur auroit le plus grand tort s’il s’occupoit sérieusement d’un genre trop facile pour faire honneur.

66. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

 Laisse gronder tes envieux Ils ont beau crier en tous lieux Que c’est à tort qu’on te révere, Que tu n’es rien moins que plaisant ; Si tu sçavois un peu moins plaire, Tu ne leur déplairois pas tant.

67. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Nos quatre poètes ont voulu plaire au roi galant et magnifique ; ce fut leur tort.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Ai-je tort de dire que cette scene dénoue les précédentes, qu’elle a même une petite exposition, une légere intrigue, un dénouement, & qu’elle prépare encore à d’autres scenes. […] Non, Madame, non ; quand je devrois mourir, Vous avez des plaisirs que je ne puis souffrir ; Et l’on a tort ici de nourrir dans votre ame Ce grand attachement aux défauts qu’on y blâme.

69. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Cependant il était toujours occupé de Molière ; l’âge, le changement lui faisaient sentir la reconnaissance qu’il lui devait, et le tort qu’il avait eu de le quitter. […] Mr Rohaut étala à Molière toutes les maximes d’une saine Philosophie pour lui faire entendre qu’il avait tort de s’abandonner à ses déplaisirs. ―  Eh ! […] Écoute, mon cher Molière, tu as de l’esprit, vois si nous avons tort. […] Molière, dit Chapelle, puisque vous voilà, jugez si j’ai tort. […] Vous avez tort, dit-il à Godemer, de perdre le respect envers votre maître, qui peut vous faire aller comme il voudra ; il ne faut pas abuser de sa bonté : Ainsi je vous condamne à monter derrière son Carrosse jusqu’au bout de la prairie : Et là vous lui demanderez fort honnêtement la permission d’y rentrer : je suis sûr qu’il vous la donnera.

70. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Dans le temps de L’École des femmes, la bonne compagnie n’avait d’autre tort que celui d’exercer son droit de blâmer.

71. (1910) Rousseau contre Molière

Il n’a pas tout le tort en pensant ainsi. […] Jourdain n’a que le tort de faire ridiculement une chose raisonnable. […] Jourdain n’a que le tort de faire d’une façon bouffonne une chose raisonnable. […] Sans cela, votre humeur faisant tort à votre caractère, que dira-t-on de vous ? […] Il n’a peut-être pas tout le tort.

72. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Malherbe et Racan ont laissé un nom et quelques beaux vers, ils auraient tort de se plaindre, et tel qui aura vécu et travaillé plus longtemps, s’estimerait heureux de laisser une stance, un quatrain, un distique. […] Bref, à tort ou à raison, il souffre mille morts dans une seule ; et cependant vous voulez que je rie aux éclats de ces misères ; vous prétendez m’amuser au récit de ces tortures, sous prétexte que cela fait toujours passer une heure ou deux ! […] Voltaire a grand tort d’appeler Le Mariage forcé une farce ; c’est, bel et bien, une comédie pleine de goût autant que de gaieté, et dans laquelle on retrouve, à plusieurs reprises, toutes les hardiesses sensées de Molière. […] Avec un cœur aimant, Molière a dû se demander plus d’une fois, s’il n’avait pas eu tort d’épouser une femme si jeune, et si parée, et s’il n’eût pas été plus heureux avec une personne moins avenante ? […] Figurez-vous une duchesse de Marivaux qui revient de l’émigration ; nous la trouvons tant soit peu étrange, et nous avons tort ; c’est elle, au contraire, qui a le droit de trouver que nous avons beaucoup changé.

73. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Il n’y a lieu de discuter aucune de ces attributions, également dénuées de preuves ; les deux premières surtout sont d’une haute fantaisie : ni La Fontaine, malgré sa médiocre dignité de caractère, ni Racine, bien qu’il ait eu des torts envers Molière, n’étaient capables de commettre une infamie, et la Fameuse Comédienne en est une. […] Il n’est aucunement pour donner tort à la boutade célèbre de P. […] Si la femme légitime avait des torts, quelle arme pour elle ! […] Ce qui prouve bien que, dans le premier, tous les torts n’étaient pas de son côté, c’est que, devenue la femme de Guérin, elle vécut parfaitement heureuse et que sa conduite ne donna plus lieu à aucun bruit fâcheux.

74. (1900) Molière pp. -283

Boileau dédaignait ces basses bouffonneries : il avait tort, foncièrement tort ! […] Ce fut un tort ; mais ce qui peut le faire comprendre, c’est que l’hôtel de Rambouillet et l’hôtel de Bourgogne suffisaient à la cour, à la société polie de Paris, tandis que lui-même ne suffisait peut-être pas toujours aux beaux esprits du Limousin et de l’Armagnac. […] Je ne dis pas qu’elle a tort ; c’est en effet par leurs aspects de sérénité, de grandeur, de forte conception qu’il faut les voir, si on ne veut les voir qu’en masse ; mais si on veut les étudier de plus près, les connaître distinctement, il faut détruire, et il faut essayer de ressusciter l’homme en chair et en os. […] Molière, messieurs, a fait tort à ses successeurs. […] ——— De certaines femmes romanesques et vaines savent calculer leurs romans sans faire tort à leur vanité.

75. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Ne sont-ce pas là des reproches tout personnels, des torts qui varient selon chaque individu ?

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

J’aurois tort si, sans vous, je disposois de moi ; Mais vous-même à ses vœux engageâtes ma foi. […] Sosie ne sert à rien dans la piece, d’ailleurs son maître pouvoit se servir de lui sans lui confier son secret ; & Simon a un triple tort, celui d’aller bavarder avec un pauvre diable qui n’a que faire de ce qu’il lui apprend, celui de se choisir un confident qui ne lui sera d’aucune utilité, du moins aux yeux du spectateur, & celui de donner, par cette confidence importante, du relief & de la consistance à un personnage qu’on ne reverra plus.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Si le Petit Seigneur ne renvoie pas ses créanciers, & ne fait pas desirer son alliance avec autant d’adresse que l’Important, il aura eu tort de venir après ; & malheur à lui si on les compare. […] On croit que cette piece est de Palaprat ; mais c’est à tort : l’Auteur l’avoue lui-même dans un Discours qu’il a placé à la tête de la piece.

78. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Une intrigue, trop souvent faible, mais prise dans des mœurs véritables, attaqua, non les torts passagers du citoyen, mais les ridicules plus durables de l’homme. […] La manière dont il excusait les torts de sa femme, se bornant à la plaindre, si elle était entraînée vers la coquetterie par un charme aussi invincible qu’il était lui-même entraîné vers l’amour, décèle à la fois bien de la tendresse, de la force d’esprit, et une grande habitude de réflexion.

79. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

« Vous avez grand tort de vous plaindre, répond Lelio, car le fruit que vous verrez prochainement naître de moi vous montrera que je n’ai pas perdu le temps, ainsi que vous le dites. » ACTE QUATRIÈME. […] Alors Tebaldo l’a prié de pardonner au seigneur Pandolfo, si celui-ci lui a fait jadis quelque tort.

80. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

» C’est à tort qu’on a comparé la manière du grand poète à celle de la Bruyère 26. […] Il conclut à tort qu’il est « impossible de méconnaitre M. de Saint-Aignan, » et que « la critique et la louange sont également vraies et ne peuvent convenir qu’à lui seul. » 11.

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