Cependant, comme ce même intérêt que le public prend à la chose rejaillit sur les personnes qui se chargent de la faire réussir, j’ai remarqué qu’il aime à ne suivre que la marche d’un seul personnage, & à ne pas partager entre plusieurs l’obligation du succès. […] Je dois faire remarquer qu’il y a un grand défaut dans la piece que je viens de citer, & que ce défaut est très ordinaire aux pieces dans lesquelles un seul intrigant paroît sous plusieurs travestissements.
Mes Lecteurs ne seront pas, je pense, de son avis : ils auront remarqué dans l’extrait non seulement une exposition simple autant qu’intéressante ; une intrigue bien graduée, & variée tantôt par la jalousie de l’amant, tantôt par celle de l’amante, tantôt par les contradictions de l’oncle ; un dénouement inattendu qui termine tout au gré des acteurs & des spectateurs : ils auront encore fait attention à l’adresse du nœud général ; il est ourdi de maniere que chaque fâcheux trouve l’amant dans une situation bien prononcée, à la portée de tous les cœurs, & qu’il sert à la rendre plus piquante. […] Dans la plus grande partie des pieces à scenes détachées, c’est, comme l’a remarqué Riccoboni, une Divinité personnifiée qui joue le premier rôle. Il confond les pieces de ce genre dans la classe des pieces dont nous venons de parler ; elles se ressemblent en effet par bien des côtés : il est cependant entre elles quelques différences qu’il est bon de faire remarquer.
Entre les autres défauts de son mari, elle remarqua qu’il aimoit fort à boire. […] C’est assez raisonner sur une chose qu’il étoit bon, à la vérité, de faire remarquer, mais sur laquelle nous ferions mal de nous appesantir. […] Elle avoit remarqué que son mari s’endormoit difficilement, mais qu’étant une fois endormi, il dormoit profondément : elle fit savoir à son amant de venir à sa porte vers minuit, avec promesse de l’aller trouver aussi-tôt que le mari seroit endormi : & comme sa chambre donnoit sur la rue, elle l’avertit que pour être informée de son arrivée elle mettroit un fil à la fenêtre dont un bout pendroit dans la rue à hauteur d’homme, & l’autre demeureroit dans sa chambre pour se l’attacher au pied d’abord qu’elle seroit couchée ; qu’il n’avoit qu’à tirer ce fil ; que si le jaloux étoit endormi elle laisseroit aller son bout, & iroit lui ouvrir ; mais que s’il ne l’étoit pas, elle le retiendroit, afin qu’il n’eût pas la peine d’attendre inutilement.
Voilà tout ce qu’il y a à remarquer dans cette pièce. […] La première scène du premier acte est un modèle d’exposition ; la scène quatrième, où Scapin donne des conseils à Octave ; la sixième, où Scapin raconte à Argante l’histoire du mariage de son fils ; dans le deuxième acte, la scène cinquième, où Scapin fait cette confession si plaisante ; la scène septième, où son maître a besoin de lui, et le supplie de lui pardonnes ; la huitième, où Scapin tire de l’argent d’Argante pour rompre le mariage de son fils, et où il lui détaille tout ce qu’il lui en coûtera pour plaider ; la onzième, où Scapin tire de l’argent de Géronte par le comité de la galère, sont à remarquer. […] Chef-d’œuvre ; tout en est presque à remarquer.
Peut-être Elmire est-elle moins remarquée que d’autres parmi les femmes de Molière : ce manque d’éclat même est une de ses qualités. […] Remarquer particulièrement le mot à Angélique à son oncle Béralde, quand celui-ci veut faire jouer à Argan le premier personnage dans la Cérémonie du Malade imaginaire : « Mais, mon oncle, il me semble que vous vous jouez un peu beaucoup de mon père » (act. […] Comme elle prévoyait bien que celte pièce attirerait beaucoup de monde, Mlle Molière avait à cœur de s’y faire remarquer par l’éclat de sa toilette ; elle commanda donc un habit magnifique sans en rien dire à son mari, et, le jour de la représentation, elle se mil de très-bonne heure en devoir de s’en vêtir.
Le titre. — Remarquons-en toute l’adresse. […] Remarquons encore que la dame de Florence fait des avances à un inconnu ; Isabelle connaît la pureté des sentiments qu’elle inspire. […] Le style. — Facile, coulant, élégant même, laissant remarquer peu de négligences, encore faut-il les reprocher moins à l’auteur qu’au temps où il écrivait. […] ne doit-elle pas faire remarquer à son mari que Tartuffe, en même temps impie et libertin, a l’art de lever les scrupules, de faire des accommodements avec le ciel ? […] Je tairai toujours le nom de l’acteur, par égard pour ses talents ; mais je dois faire remarquer aux jeunes gens qu’un grand comédien, dès qu’il cesse de bien sentir l’auteur, peut transmettre la tradition la plus vicieuse.
Mon dessein est, dans ce Chapitre, de mettre sous les yeux du lecteur des exemples de tous les genres de titres que les comiques ont employés jusqu’ici, & de remarquer avec lui ce que quelques-uns peuvent avoir de dangereux, & ce qui rend quelques autres toujours défectueux, afin que les jeunes Auteurs s’arrangent en conséquence. […] Je crois très à propos de faire remarquer ici que les Italiens, & Moliere après eux, ont mal traduit le titre espagnol.
L’accord qu’ils font entre eux de se dire les marques d’estime qu’ils recevront de leurs maîtresses est une adresse de l’auteur qui prépare la fin de sa pièce, comme vous le remarquerez dans la suite. […] Les vers de ce récit sont tout à fait beaux ; mais ce que l’on y doit remarquer est que le caractère du Misanthrope est soutenu avec la même vigueur qu’il fait paraître en ouvrant la pièce. […] Elle est trop délicatement traitée ; mais je puis assurer que tout le monde a remarqué qu’elle était bien écrite, et que les personnes d’esprit en ont bien su connaître les finesses. […] Ce que ses plus particuliers amis ont remarqué bien des fois. […] « Semblable au peintre habile, qui, toujours attentif à remarquer dans les expressions extérieures des passions, les mouvements et les attitudes qui les caractérisent, rapporte à son art toutes ses observations.
Nous pouvons remarquer que la faute d’orthographe sur le nom Vadius n’a pas été corrigée.
On peut également remarquer que celle-ci ressemble beaucoup à l’anecdote sur L’Alcade qui se trouve juste au-dessus.
Ma fille est d’une race trop pleine de vertu pour se porter jamais à faire aucune chose dont l’honnêteté soit blessée ; &, de la maison de la Prudoterie, il y a plus de trois cents ans qu’on n’a point remarqué qu’il y ait eu une femme, Dieu merci, qui ait fait parler d’elle. […] Voyons d’après lui quelles en sont les sources les plus sures, les plus abondantes, & remarquons l’adresse avec laquelle il y a puisé.
N’avez-vous pas remarqué qu’il voulait prendre la fuite ? […] Il faut remarquer qu’elle est dans la comédie italienne ce qu’elle était déjà dans nos fabliaux, c’est-à-dire fausse dévote et béguine.
D’un côté, il attaqua les vices des grands, toujours exposés aux regards de la multitude, et que remarquent avidement ceux nés dans la classe ordinaire ; de l’autre, par la représentation des grandes infortunes et des excès affreux auxquels conduisent ordinairement les passions, il sut émouvoir. […] Ainsi, les auteurs de ces différents ouvrages ont enrichi le théâtre de nouvelles découvertes, se sont fait remarquer par des observations profondes, un naturel, une gaieté souvent admirables, et par des traits pleins de force et de vérité. […] A l’exemple de la cour, toutes les autres classes de la société se faisaient remarquer par leur piété.
Nous voyons en troisième lieu dans cette société d’élite un mélange heureux de personnes des deux sexes ; nous y remarquons la parité, je dirais volontiers la domination ou au moins la supériorité s’établir du côté des femmes dans les nouvelles relations dont l’hôtel de Rambouillet est le centre.
On a du remarquer dans cette piece des situations & des tableaux agréables, mais un peu trop voluptueux, sur-tout dans le moment où Mylas dépouillée de ses vêtements, & liée à un arbre par le Satyre qui va la violer, est délivrée par un amant délicat qui se contente de lui dire les choses les plus tendres, & brise ses liens. […] Celle que nous avons remarquée dans Mylas est ici la même à quelque chose près.
On ne saurait trop faire remarquer cette étonnante et désastreuse lacune dans la morale de Molière. […] Dans ce hardi petit chef-d’œuvre, il faut remarquer la scène des Porteurs 723, où le sentiment des droits et de la valeur du peuple respire autant que dans celle du Pauvre 724. […] Il est curieux de remarquer que cette idée, qui est de Juvénal (Satire VIII, v. 138) : Incipit ipsorum contra testare parentum Nobilitas, claramque facem præferre pudendis, va s’affaiblissant un peu à chaque traduction : servir de jour est plus faible qu’être un flambeau, qui est plus faible que præferre facem.
D’ailleurs, sans entrer dans la discussion des textes et des décrets par lesquels elle a condamné généralement la comédie et les comédiens, il est nécessaire de remarquer quelle n’a jamais vu là ni une question de dogme ni une question de morale proprement dite, mais simplement une question de discipline, qui par là même n’a point un caractère absolu, puisque l’Église a souvent modifié sa discipline suivant les temps et les pays. Et sur ce point, on peut remarquer encore que plus d’un Père de l’Église s’est appliqué à des œuvres théâtrales ; que notre théâtre moderne, né dans l’Église même, n’a été proscrit par elle qu’après plusieurs siècles et pour des abus réels ; que de tout temps elle a eu des ministres très éclairés qui se sont occupés de comédie ; et qu’enfin aujourd’hui des évêques très-sages dirigent des collèges où les élèves ont souvent pour récréation des représentations dramatiques empruntées au génie antique et païen autant qu’au génie moderne et chrétien. […] Remarquez que ce paragraphe n’a été introduit par La Bruyère que dans sa cinquième édition, en 1690.
Mais comme, dans ce siecle charmant, tout est soumis au tribunal des Dames, qu’elles font sur-tout le sort des ouvrages de génie, & qu’il importe beaucoup à la république des lettres que le plus grand nombre ait des idées vraies, justes & dignes de ce goût fin, délicat & naturel que le beau sexe a reçu en partage, je me contenterai de faire remarquer aux Dames qui seront en ceci d’un avis contraire au mien, qu’il faut bien moins d’adresse pour présider à la parure d’une femme jeune & jolie, qu’à celle d’une vieille : & elles se récrieront, sur-tout si elles sont parées des fleurs de la beauté & de la jeunesse ; il a raison : Madame une telle, par exemple, est un sujet ingrat, que l’art de trois Marthons des mieux stylées ne sauroit embellir ; elle est toujours d’une laideur amere : si ! […] J’ai rapporté plusieurs petites tirades de cette piece, parcequ’elles m’ont servi, non seulement à rendre l’extrait de chaque scene plus rapide, mais encore parcequ’elles mettent le Lecteur à portée de juger de la versification de Moliere dans ses premieres pieces, de la comparer dans la suite avec celle de ses dernieres, & d’y remarquer à quel point l’Auteur avoit su châtier son style.
Remarquez qu’il a l’adresse de ne pas nous expliquer ce qu’il a dessein de faire, afin de nous intéresser davantage à la suite. […] Surement tout homme qui aura remarqué l’art avec lequel l’entrevue d’Oronte & de Pourceaugnac est préparée, desirera ardemment de la voir.
Lorsque j’ai conseillé de prendre l’intrigue de cette piece pour modele, j’ai voulu faire remarquer les ressorts que Laurette met en usage. […] Remarquons encore que cette faute en entraîne nécessairement une autre.
Ce n’était pas le cas de faire remarquer la sincérité de son reproche. […] ) Remarquez que madame de Maintenon ne dit pas à Gobelin : « Donnez-moi sur-le-champ votre avis sur ma retraite, mais : Demandez à Dieu ce que je dois faire, et prenez du temps pour me transmettre sa réponse. » Observez aussi que le même jour, elle écrit à madame de Saint-Géran, mais franchement, sans lui demander conseil ; elle lui dit positivement et vivement ce qu’elle sent.
On ne parle ici qu’au point de vue de la morale universelle ; mais on ne peut s’empêcher pourtant de remarquer qu’à une époque où les rois dansaient en costume d’Apollon devant la cour, et étaient traités de dieux par les poètes et par Molière même597, il y avait quelque chose de particulièrement immoral et odieux à proclamer Qu’un partage avec Jupiter N’a rien du tout qui déshonore598. […] Remarquez encore que Mercure, en jouant cet odieux rôle, a le front de jouer aussi celui de la Providence châtiant les peccadilles de Sosie. […] Remarquez l’immoralité de rendre Dieu créateur responsable des excès de nos passions.
Vous aurez probablement remarqué, mesdames et messieurs, que nos écrivains aujourd’hui sont très préoccupés de la postérité. […] Pour Agnès, ça été bien autre chose ; elle y a passé tout entière ; on a relevé jusqu’à ses moindres mots, sans seulement remarquer la lettre qu’elle écrit à Horace, un modèle inimitable de grâce, d’ingénuité et d’abandon. […] On a déjà fait remarquer, je crois, que Les Femmes savantes et Tartuffe se ressemblaient par un point : la maison d’Orgon est dominée par un scélérat ; la maison de Philaminte est conquise par un sot.
Remarquez avec quelle adresse l’Auteur, après avoir rendu compte, au commencement de la scene, des traitements qu’ont essuyé du Croisy & la Grange, expose le dépit du dernier, annonce le dessein qu’il a d’en tirer vengeance en punissant les Précieuses, prépare les ressorts qu’il veut employer, de façon cependant que le spectateur ne voit que dans l’éloignement un projet qu’il ne sauroit démêler, mais qu’il desire ardemment de voir remplir. […] Le moyen le plus sûr pour donner à l’exposition ces deux qualités, est de la débarrasser non seulement des personnages & des portraits qui sont étrangers au sujet, comme nous venons de le remarquer, mais encore de tous les détails, à moins qu’ils ne soient nécessaires pour annoncer quelque chose. […] J’ai enfin remarqué qu’à la fin de la deuxieme scene du premier acte, Géta appelle à grands cris quelqu’un pour faire remettre son argent à Dorcion, servante de la maison.
Cela doit paraître hors de doute, si l’on veut bien remarquer que nulle part, excepté dans le Festin de Pierre et dans le Tartuffe, on ne trouve, d’un bout à l’autre de ses œuvres, le moindre, sentiment, la moindre réflexion, la moindre inspiration religieuse. […] Enfin on peut remarquer dans les Amants magnifiques (act. […] — Il faut remarquer que l’arrêt du parlement du 17 novembre 1548, donné quand la troupe des Confrères de la Passion s’établit à l’Hôtel de Bourgogne, ne leur confirma leur privilège qu’à condition qu’ils ne joueraient que des sujets honnêtes, licites et profanes.
« J’ai cru remarquer aux spectacles, qu’il ne s’éleve presque jamais de ces éclats de rire universels, qu’à l’occasion d’une méprise. […] Il la fait remarquer au Maréchal, & lui dit ensuite, avec un air de vérité, que notre héroïne étant un jour à table, en déshabillé, devant une jatte de crême qu’elle distribuoit à son mari & à ses enfants, une épingle, trop foible pour soutenir un énorme poids, avoit laissé tomber sa gorge, & qu’afin de ne point scandaliser ses gens, ses enfants & leur précepteur, elle avoit été obligée de la relever bien vîte pêle mêle avec ses larcins.
Remarquez pourtant qu’il y a une nuance. […] Remarquez-le, s’il vous plaît. […] Mais, remarquez-le : l’Amphitryon est la pièce qui a suivi immédiatement Le Sicilien. […] Oui, elle le sait, car Dorine a déjà remarqué l’amour de Tartuffe, et elle en parle, comme elle fait toujours, sans se gêner. […] ont remarqué, mais que les artistes semblent avoir négligé.
Remarquez au reste, comme preuve de la force ajoutée par la diphtongue oi aux mots foi, roi, foi, qu’elle exige une plus forte émission de la voix que lé, ré, fé, qu’elle oblige à desserrer les dents et les lèvres pour s’ouvrir un passage plus libre et comme pour donner aux paroles plus de solennité. […] Mademoiselle de Montpensier en a remarqué parmi elles qui font les dévotes par politique, et cette remarque rappelle qu’en 1667, la reine-mère, vieillie et mécontente du cardinal Mazarin qui désormais comptait moins sur elle pour sa fortune que sur ses nièces, et surtout sur l’inclination du jeune roi pour Hortense Mancini, était devenue dévote : de ce moment, il y eut des dévotes à la cour. […] Isolées, elles disent des niaiseries, dont elles rient aux éclats quand on les leur fait remarquer… — Ah ! […] Remarquez d’abord qu’en 1609, quand parurent Les Précieuses de Molière, la marquise valétudinaire avait près de quatre-vingts ans.
Nous pouvons remarquer que le nom du frère de Boileau n’est pas le même entre les deux anecdotes.
Nous avons remarqué que dans la distribution des rôles faite par Molière pour sa troupe, celui de Léonor appartenait à Mlle Béjart, qui depuis fut sa femme. […] Nous avons fait remarquer, à plusieurs reprises, comment Alceste ne sappe qu’avec précaution l’organisation vicieuse du gouvernement de Louis XIV. […] Voici ces vers que nous aimons et que d’autres personnes auront remarqués sans doute aussi. […] Nos poètes, mieux rétribués de leurs œuvres, se font remarquer par leur tenue élégante et recherchée ; ils ne sont guère exposés à de compatissantes mais cruelles observations de la part des chaussetiers. […] Nous avons remarqué dans les Fêtes du Cours une intrigue de bal masqué conduite avec beaucoup de charme et de naturel.
Le jeune Auteur, ardent & de bonne volonté, répondit à l’empressement de Moliere ; mais celui-ci remarqua qu’il avoit pris presque tout son travail dans la Thebaide de Rotrou. […] Et l’on a toûjours remarqué qu’il donnoit aux pauvres avec plaisir ; & qu’il ne leur faisoit jamais des aumônes ordinaires. […] Quant à l’execution il est à remarquer que Lulli qui étoit aussi excellent Grimacier qu’excellent Musicien voulut chanter lui-même le Rôle du Moufti ; en quoi personne n’a été capable de l’égaler. […] Et l’on a remarqué qu’il n’y a gueres eu que les Precieuses. […] Ayant remarqué lui même que l’on s’en étoit apperçû, il se fit un effort, & cacha par un ris forcé, ce qui venoit de lui arriver.
Or, que l’on compare cette génération, antérieure par son éducation littéraire au règne de Louis XIV, avec celle qui va suivie, il est impossible de ne pas remarquer une différence et dans l’inspiration des écrivains et dans la langue dont ils se servent. […] Remarquons d’abord qu’il est parfaitement faux de dire, comme on le répète chaque jour, que, le premier, Louis XIV eut le mérite de dérober les gens de lettres à la protection humiliante des grands seigneurs, en leur donnant des pensions, qui les faisaient dépendre, non plus d’un particulier, mais de l’état incarné en sa personne. […] Ce qu’il importe de remarquer dans cette liste, c’est que, parmi les écrivains célèbres du temps, il n’en est aucun dont la munificence royale ait encouragé les débuts, à l’exception de Racine, qui y figure pour 800 livres ; il n’avait produit alors que quelques vers de circonstance.
Mais sans nous amuser à comparer des bagatelles échappées à deux grands hommes, que la distance de leurs genres met hors de toute comparaison, remarquons plutôt que les deux scenes rapportées dans ce chapitre sont les plus charmantes des ouvrages dont elles font partie : preuve incontestable que nous ne devons rien négliger pour recueillir des richesses étrangeres, lorsque nous aurons l’art de les fondre avec adresse dans nos productions.
Molière avait remarqué que les Français avoient deux défauts bien considérables ; l’un, que presque tous les jeunes Gens avoient du dégoût pour la Profession de leurs Pères, et que ceux qui n’étaient que Bourgeois voulaient vivre en Gentilshommes et ne rien faire ; ce qui ne manque point de les ruiner en peu de temps ; et l’autre, que les femmes avaient une violente inclination à devenir, ou du moins à paraître Savantes, ce qui ne s’accorde point avec l’esprit du ménage, si nécessaire pour conserver le bien dans les familles.
On y remarquait surtout une nouvelle leçon de la scène du pauvre dans le Festin de Pierre. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort, et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver. […] Cependant on remarquait un défaut en lui, qui était d’avoir un visage riant dans les passions les plus furieuses et les situations les plus tristes. […] Elle dut le frapper, car il est à remarquer que dans aucune de ses pièces il n’a introduit de rôle de magistrat. […] Ses talents supérieurs n’empêchèrent pas de remarquer ses défauts.
Je crois ne pouvoir mieux reconnoître leur mérite, & me déclarer leur admirateur, qu’en les traitant comme Plaute, Térence, Moliere, dont je ferai également remarquer les grandes beautés & les choses qui pourroient être mieux vues. […] Quel seroit mon bonheur si, en faisant remarquer chez lui des beautés dans tous les genres, je pouvois indiquer le moyen de les imiter toutes !
Monsieur, Après avoir vu d’un côté que vous aviez dessein d’établir quelques Officiers subalternes, pour avoir inspection sur certaines petites choses auxquelles vous ne sauriez prendre garde vous-même, & remarqué de l’autre qu’il se commet tous les jours de lourdes bévues dans les enseignes de cette ville, au grand scandale des étrangers, & de ceux de nos patriotes qui en sont les curieux admirateurs, je vous prie, en toute humilité, de vouloir bien me choisir pour votre surintendant. . . . . parceque, faute d’un tel officier, on ne voit rien dans ces objets qui se présentent par-tout à nos yeux, qui sente la belle littérature ou le bon goût. […] Je crois devoir faire remarquer en passant que l’Auteur Anglois, en imitant le placet du Fâcheux, lui donne une tournure un peu trop basse, & lui enleve en même temps toute la vigueur comique, même la morale, qui naît des prétentions ridicules de Caritidès adressant directement un placet au Roi, & se vantant d’un savoir aussi rare qu’éminent.
Il est au reste, inutile de faire remarquer ces mots : une terre que le roi m’a donnée ; ils prouvent, qu’outre les 200 000 francs dont nous avons vu le don, le roi avait ajouté le complément du prix de la terre, qui s’élevait à 50 000 francs. […] Puis-je me dispenser, dans un ouvrage qui a pour objet l’histoire de la société d’élite, de faire remarquer dans ces lettres de madame de Sévigné, des 28 juin et 3 juillet, la conformité des principes d’honnêteté dont elle et ses amies étaient animées, avec tes principes religieux de Bossuet.
Je me suis assujetti jusqu’ici à des soins aussi minutieux pour faire remarquer que les meilleures comédies ont souvent été les moins courues dans leur nouveauté. […] On a dû nécessairement remarquer dans cette piece les traits les plus mâles, les scenes les plus délicates à côté des choses les plus invraisemblables, les plus forcées, ajoutons, les plus ridicules. […] Nous avons remarqué (dans le second volume de cet Ouvrage, Chapitre XXXIX, de l’action dans les pieces à caractere) qu’un Glorieux, fier des avantages qu’il possede réellement, les soutient avec une noblesse qui lui sied ; tandis que le suffisant, le présomptueux) vains des avantages qu’ils croient avoir, les annoncent avec une insolence qui ajoute un ridicule à leurs sottes prétentions.
J’en aurais donc parlé comme il convient, et j’aurais fait remarquer, tant de beautés éparses, moins populaires que vous ne dites. Ceci fait, j’aurais suivi l’enfant dans sa seconde entreprise ; de L’École des femmes, je passais à L’Épreuve nouvelle, de Molière à Marivaux, et j’aurais fait remarquer à la jeune débutante que parfois elle manque de naturel ; que rien ne vaut à son âge la naïveté toute pure ; que son regard est assez beau pour ne pas lui infliger tant de tourments, qu’il est bon de ne pas mettre trop d’esprit dans les vers de Molière, non plus que dans la prose de Marivaux ; enfin, j’aurais proclamé le succès de cette belle personne, l’élève bien-aimée de mademoiselle Mars ; et naturellement, à propos des bienveillantes et sages leçons que la jeune fille a reçues de ce grand maître dans l’art de la comédie, j’aurais terminé mon histoire par ces vers de L’École des femmes : Il faut qu’on vous ait mise à quelque bonne école. […] il faudrait tout citer de cette rhétorique en action) : « J’ai remarqué une chose de ces messieurs-là, c’est que ceux qui parlent le plus de règles et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles.
Et ayant remarqué en peu de temps toutes les bonnes qualités de Molière, son estime pour lui alla si loin, qu’il le voulut faire son Secrétaire. […] Le jeune Auteur, ardent et de bonne volonté, répondit à l’empressement de Molière ; mais celui-ci remarqua qu’il avait pris presque tout son travail dans la Thébaïde de Rotrou. […] Et l’on a toujours remarqué qu’il donnait aux pauvres avec plaisir, et qu’il ne leur faisait jamais des aumônes ordinaires. […] Et l’on a remarqué qu’il n’y a guère eu que les Précieuses Ridicules et l’Amphitryon qui aient pris tout d’un coup. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort, et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver.
Les caracteres du moment sont donc plus difficiles à traiter que les autres, & plus ingrats : ils sont plus difficiles, parcequ’un Auteur n’a pas avec eux tous les avantages dont nous venons de parler, qu’il a besoin de prendre le ridicule sur le fait, de saisir ses traits au moment où ils sont à peine formés, de peindre sa laideur dès qu’elle commence à se faire remarquer, & de rendre cependant le portrait frappant.
J’ai cru remarquer quelques ressemblances dans l’avant-scene des deux Reines : je puis me tromper : voyons si le lecteur sera de mon avis.
Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment.
Remarquez aussi que si l’abbé Cottin était de cette société, Boisrobert, l’âme damnée du cardinal, le plus mauvais sujet de Paris, n’en était pas.
Il prie Hégion de voir l’action de Tindare du bon côté, & de lui pardonner : il lui en fait remarquer toute la magnanimité, mais il ne peut rien obtenir ; le vieillard est infléxible, la nature ne lui dit rien en faveur de son fils : la sentence qu’il a portée est exécutée : Tindare, chargé de chaînes, est jetté dans les carrieres. […] Le lecteur a sans doute remarqué qu’aucune femme ne paroît dans le courant de la piece.
Belti est enchantée de retrouver son ami après quelques instants d’absence : tout le monde l’a assiégée pour lui faire des questions ; elle a répondu de son mieux ; elle a remarqué avec plaisir qu’on rioit ; elle est surprise de ne voir pas rire Belton ; elle lui demande le sujet de sa tristesse : Belton lui dit qu’elle est causée par sa misere ; qu’il va bientôt manquer de tout ; qu’il n’a point d’or. […] On a dû remarquer que M. de Chamfort s’est aussi gardé de faire entrer une pareille horreur dans sa piece.
Il est à remarquer qu’on ne trouve que là, dans tout Molière, l’idée que la comédie puisse avoir un but moral. […] I. — Remarquez d’ailleurs que c’est par la pédante Armande et par la folle Bélise que Molière fait approuver la philosophie atomistique (Les Femmes savantes, act.
Mais il n’est pas sans importance de remarquer que ce défaut commença par être une qualité au temps de la Fronde. […] Remarquez encore que la dissection est prise du Malade imaginaire (1673), act.
Regnier, s’avisa de remarquer dans une lettre adressée à M. de Rambuteau, préfet de Paris, que la fontaine, dont on venait de décider l’érection, se trouvait placée à la proximité du théâtre français et précisément en face de la maison où Molière avait rendu le dernier soupir. […] Permettez-moi, M. le Préfet, de saisir cette occasion pour rappeler à votre souvenir que c’est précisément en face de la fontaine projetée, dans la. maison du passage Hulot, rue Richelieu, que Molière a rendu le dernier soupir ; et veuillez excuser la liberté que je prends de vous faire remarquer que, si l’on considère cette circonstance et la proximité du Théâtre-Français, il serait impossible de trouver aucun emplacement où il fût plus convenable d’élever à ce grand homme un monument que Paris, sa ville natale, s’étonne encore de ne pas posséder. […] Une pauvre vieille femme surtout se lit remarquer : toute tremblante, elle déposa son obole en détournant la tête et en s’essuyant les yeux, car elle avait vu Caillié tout enfant et elle disait : celui-ci était le camarade de mon fils ; il était le dernier parmi nous, et voilà qu’aujourd’hui il est le premier.
Remarquons cependant que les compositions alors en vogue, le Jeu du Pèlerin, le Jeu de Robin et Marion, le Jeu de Saint-Nicolas, le Jeu de Pierre de la Brosse, le Miracle de Théophile, enfin le Jeu de la Feuillée (car les six poèmes que je viens d’indiquer composent tout l’inventaire dramatique du XIIIe siècle) ; remarquons, dis-je, que ces compositions, tout en offrant une sorte de physionomie scénique, ne sont encore que des pastorales, des dialogues, et n’ont pas été, à vrai dire, représentées. […] Cependant on peut remarquer une certaine attention, disons même un certain art, pour faire converger les événements autour du temple et sur la place publique qui le précède.
Jamais homme ne s’est si bien su servir de l’occasion ; jamais homme n’a su si naturellement décrire ni représenter les actions humaines, et jamais homme n’a su si bien faire son profit des conseils d’autrui. » Il nous paraît superflu de faire remarquer au lecteur toute la malignité et la calomnie qui règne dans ce passage de M. de Visé. […] Il est vrai qu’on y remarquait un grand défaut, et ce défaut en un mot est que ces comédiens du Petit-Bourbon ne jouent rien qui vaille, malgré la force de leur brigue. […] « [*]On remarqua, dans Le Cocu imaginaire, que l’auteur, depuis son établissement à Paris, avait perfectionné son style ; cet ouvrage est plus correctement écrit que ses deux premières comédies, mais si l’on y retrouve Molière en quelques endroits, ce n’est pas le Molière des Précieuses ridicules ; le titre de la pièce, le caractère du premier personnage, la nature de l’intrigue, et le genre de comique qui y règne, semble annoncer qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; cependant on ne peut s’empêcher d’y découvrir en même temps un but très moral ; c’est de faire sentir combien il est dangereux de juger avec trop de précipitation, surtout dans les circonstances où la passion peut grossir ou diminuer les objets.
Remarquons seulement que si le personnage à caractere doit, dans le courant de l’action, se peindre précisément tel qu’il est annoncé, il ne doit pas se démentir en terminant cette même action.
Madame de Montespan avait remarqué que madame de Soubise mettait des pendants d’oreille d’émeraude les jours que M. de Soubise allait à Paris ; elle fit suivre le roi un de ces jours-là, et il se trouva que c’était effectivement le signal d’un rendez-vous L’intrigue du roi avec madame de Soubise inquiéta madame de Montespan : une lettre de madame de Sévigné nous apprend le 7 août que madame de Montespan redoublait de soins pour sa parure, qui y dit-elle, est extrême comme sa beauté et sa gaîté, ajoute-t-elle, est extrême comme sa parure.
Le Prince lui dit galamment que les beautés du jardin l’avoient empêché de remarquer ses charmes. […] Polilla lui fait remarquer leur gaieté : Ils ressemblent, dit-il, à des Prieurs qui sont avec des Abesses.
Il faut le remarquer pourtant, si j’avais intitulé cette revue : « le Répertoire tragique à la Comédie-Française, » j’aurais pu me contenter de mettre après ce titre une demi-douzaine de pages blanches. […] Quant à ce délicieux, spirituel, original Marivaux, — le seul de nos comiques, on l’a remarqué avec justesse, qui ne doive rien à Molière, — il ne compte, à la Comédie-Française, que par Le Jeu de l’amour et du hasard, et par L’Épreuve ; mais Le Legs ?
On remarqua dans le cocu imaginaire, Sganarelle, ou le cocu imaginaire, comédie en trois actes en vers, représentée à Paris sur le théatre du petit Bourbon, le 28 mars 1660. […] Soit malignité, soit cabale, on insista sur de légers défauts, on releva jusqu’aux moindres négligences ; le défaut le plus essentiel ne fut pas remarqué : il est des images dangereuses, qu’on ne doit jamais exposer sur la scéne. […] Semblable au peintre habile, qui, toujours attentif à remarquer, dans les expressions extérieures des passions, les mouvemens & les attitudes qui les caractérisent, rapporte à son art toutes ses observations ; Moliere, pour nous donner sur la scéne un tableau fidéle de la vie civile, dont le théatre est l’image, étudioit avec soin le geste, le ton, le langage de tous les sentimens dont l’homme est susceptible dans toutes les conditions. […] Si on lui a reproché de s’être répété quelquefois, comme dans la scéne60 des deux marquis du misantrope, imitée en partie de celle61 de Valere & d’Eraste dans le dépit amoureux ; si Clitandre, dans l’amour médecin,62 produit à peu près le même incident qu’Adraste dans le sicilien,63 on peut du moins, dans la comparaison de ces scénes, remarquer le progrès du génie & des talens de Moliere.
Remarquez, de grace, comme je m’exprime ; je parle de mettre en opposition, & non de faire contraster.
L’Amour Médecin donne lieu a l’Auteur de remarquer que c’est le premier Ouvrage dans lequel Moliere ait joué les Médecins.
En ce cas, on remarquerait tout d’abord que, dans la galerie des types ou des artistes célèbres de la commedia dell’arte, plusieurs ne figurent point parmi ceux que j’ai passés en revue.
Remarquez enfin dans la lettre de madame de Coulanges le mot qui commence la phrase qui suit la nouvelle : « Cependant, dit-elle, elle est plus occupée de ses anciennes amies qu’elle ne l’a jamais été. » Cependant vient bien après l’approbation d’un homme tel que le roi ; mais quel ridicule serait égal à celui de madame de Coulanges disant : M. de Coulanges mon mari trouve madame Scarron de fort bonne compagnie, et cependant elle veut toujours bien nous regarder !
On a remarqué qu’elle dut avoir un caractère marqué de libre esprit. […] On a fait remarquer que Madeleine Béjart possédait une petite maison et jardin au cul-de-sac de la rue de Thorigny. […] On peut remarquer l’absence de tous les Béjart. […] On remarquera que les comédiens avertissent tout simplement les consuls de leur présence. […] Il faut remarquer dans cette pièce le personnage de Sganarelle, qui succède désormais dans la faveur de Molière à celui de Mascarille.