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12. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Tous travaillent de concert pour l’engager à se retirer. Eraste prétend le reconnoître, l’engage à venir chez lui ; & feignant de parler à son maître-d’hôtel, afin qu’on traite bien son hôte, il le recommande aux Médecins, auxquels il persuade qu’il leur donne un fou à guérir.

13. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Dans cette pensée, Mario engage Pantalon & Flaminia à se joindre à lui pour obtenir du Docteur son pere une grace qu’il vient lui demander pour son ami Lélio ; en effet le Docteur s’y détermine à leur sollicitation. […] Alors Mario déclare à son ami qu’il n’ignore plus que l’amour est la seule cause de son chagrin ; qu’il fait de vains efforts pour la cacher, & qu’il lui veut faire connoître à quoi l’amitié peut l’engager en sa faveur. […] Mario ne veut pas montrer moins de générosité ; &, lorsque Lélio est revenu de son évanouissement, il lui fait de tendres plaintes du peu de confiance qu’il a eu pour lui, & l’engage à recevoir la main de Flaminia, qu’il lui cede : mais Lélio refuse ses offres.

14. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

On pourrait toutefois trouver que leur destinée n’est point la même, puisque Epidicus gagne par son astuce la liberté, et que Chrisoforo, au contraire, engage la sienne ; ce qui, aux yeux de quelques-uns, pourrait rétablir les droits de la morale qu’on a tant accusé Plaute d’avoir méconnus. […] Arlequin l’engage comme domestique. […] Au bout de ce temps, une autre dame de la cour d’Auguste, qui, à cette époque, avait du crédit sur le cœur et l’esprit du roi de Pologne, engagea ce prince à visiter sa prison d’État.

15. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Timante ordonne à son valet Frontin de chercher un domestique muet ; celui-ci n’en trouvant point, engage un fourbe, nommé Simon, à contrefaire le muet ; il exhorte ensuite son maître à se rappeller que la Comtesse lui a fait refuser la porte. […] Il projette d’épouser Marine, mais Timante lui doit ses gages, & ne le paiera pas s’il est déshérité, raison de plus pour engager le Chevalier à faire quelque trait de jeune homme un peu violent. […] Timante gronde Frontin d’avoir engagé son frere dans une démarche extravagante. […] Est-il naturel encore que Frontin, voulant engager le Chevalier dans quelque fredaine qui le fasse déshériter, emploie toute son adresse pour l’excuser auprès de son pere, en lui disant que son fils est ensorcelé ; qu’il l’attendrisse sur son sort, & qu’il obtienne son consentement pour unir le Chevalier à Zaïde ?

16. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

« Pour un petit dîner que j’ai donné au Procureur, à sa maîtresse, à sa femme & à son clerc, pour les engager à veiller aux affaires de Monsieur le Marquis, cent sept livres. […] Dans le reste de l’acte, Jarvis arrête à la porte un créancier de son maître dont la vue chagrineroit les Dames, & s’engage à le payer. […] La scene change & représente la maison de Stukéli : on l’y voit méditant d’engager Béverley à jouer les bijoux de sa femme, & projettant de la séduire en les lui rendant : on le voit encore complotant, avec un frippon nommé Bates, les moyens de voler Béverley au jeu.

17. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Ses braves veulent le venger : le Comte indigné de voir cinq hommes contre un, fait prendre la fuite aux assassins, & engage Don Pedre à se réfugier chez lui. […] Tous les services que nous rend une main ennemie ne sont d’aucun mérite pour engager notre ame ; & s’il faut mesurer l’obligation à l’injure, votre reconnoissance, mon frere, est ici ridicule ; & comme l’honneur est infiniment préférable à la vie, c’est ne devoir rien proprement, que d’être redevable de la vie à qui nous a ôté l’honneur. […] Son oncle l’engage à s’unir avec Miss Bari, le fait nommer Envoyé dans une des Cours de l’Europe les plus éloignées de l’Angleterre, se charge d’appaiser Adams & Fanni, leur envoie un billet de deux mille livres sterlings qui est refusé.

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. » pp. 279-289

Il apprend que la maladie de Lucinde n’est que feinte ; il s’engage pour lors à la guérir. […] Elle apprit d’eux que la fille du Roi étoit fort incommodée d’une arête de poisson qui s’étoit engagée dans son gosier, & qu’ils alloient chercher un Médecin.

19. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Il tâcha dans ses premières années de s’établir à Paris avec plusieurs enfants de famille, qui par son exemple, s’engagèrent comme lui dans le parti de la Comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre ; mais ce dessein ayant manqué de succès (ce qui arrive à beaucoup de nouveautés) il fut obligé de courir par les Provinces du Royaume, où il commença de s’acquérir une fort grande réputation. […] Ce Prince qui l’estimait, et qui alors n’aimait rien tant que la Comédie, le reçut avec des marques de bonté très obligeantes, donna des appointements à sa Troupe, et l’engagea à son service, tant auprès de sa personne, que pour les États de Languedoc.

20. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 345-346 La difficulté qu’on fit de donner la sépulture à Molière, et les injustices qu’il avait essuyées pendant sa vie, engagèrent le père Bouhours229 à composer l’épitaphe suivante : Tu réformas et la ville et la cour ; Mais quelle en fût la récompense ?

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

L’objection paroît d’abord convaincante ; mais Harpagon prête à usure par raffinement d’avarice : nous allons voir quel motif engage Cléante à faire des dettes. […] que nous sert d’avoir du bien s’il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d’en jouir, & si, pour m’entretenir même, il faut que maintenant je m’engage de tous côtés ; si je suis réduit avec vous à chercher tous les jours les secours des Marchands, pour avoir moyen de porter des habits raisonnables ?

22. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Pour éviter les répétitions, car nous avons déjà parlé de cette pièce*, il suffira de rappeler en passant le coup de théâtre par lequel Isabelle, feignant d’embrasser son tuteur, se sert de ce moyen pour donner à son amant sa main à baiser, et lui engager sa foi. […] [*]Nicolas Fouquet, dernier surintendant des finances, engagea Molière à composer cette comédie pour la fameuse fête qu’il donna au roi et à la reine mère dans sa maison de Vaux, aujourd’hui appelée Villars. […] « L’intérêt de la pièce est celui que font naître les fâcheux : le poète par son titre ne s’est engagé à rien de plus. […] Pour donner encore plus de vraisemblance à l’engagement que ce valet prend avec le prince, contre la princesse, Molière commence par supposer dans Moron (c’est le nom de ce valet) du dépit et de l’indignation de la voir se déclarer si ouvertement contre l’amour ; les présents qu’il reçoit du prince achèvent de le gagner et de corrompre sa fidélité : il forme le projet de faire aimer le prince et d’engager la princesse à consentir à un mariage que son père et ses sujets désirent également. […] Voilà ce qui donne à la princesse l’idée d’exécuter le projet qu’elle médite : pour cet effet, elle dispose la fête suivant son intention, et feint d’avoir naturellement un ruban de la couleur que le prince a nommée ; par là, le prince et obligé de lui parler d’amour, et elle est engagée à lui répondre : ce qui produit une situation fort théâtrale.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Elle a déja entre ses mains une lettre amoureuse de la fausse prude, & elle l’engage à aller au bal à l’insu de son mari. […]   Madame, en homme de courage Dans les occasions où la gloire l’engage.

24. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [36, p. 64-67] »

[Mariée en 1657], spectatrice de la Fronde, elle regretta de voir son père s’y engager.

25. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Celle-là cherche à engager ; celle-ci se contente de plaire. […] Je m’étonne pour moi qu’étant, comme il le semble25, Vous et le genre humain, si fort brouillés ensemble,     Malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux, Vous ayez pris chez lui ce qui charme vos yeux, Et ce qui me surprend encore davantage C’est cet étrange choix où votre cœur s’engage. […] Je lui ai promis une femme parfaite ; c’est sur ma foi qu’il s’est engagé dans cette recherche ; je manquerais de parole si je l’abandonnais en chemin. […] …………………………………………… Et pour mon mari, moi, mille fois je l’ai dit, Je ne voudrais jamais prendre un homme d’esprit ; L’esprit n’est point du tout ce qu’il faut en ménage ; Les livres cadrent mal avec le mariage ; Et je veux, si jamais on engage ma foi, Un mari qui n’ait point d’autre livre que moi, Qui ne sache A ne B, n’en déplaise à madame, Et ne soit, en un mot, docteur que pour sa femme. […] Si elle aime Valère, c’est de l’aveu d’Orgon qui avait engagé sa parole.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

L’arrivée des deux peres déconcerte les amants & Sylvestre ; le seul Scapin se moque de l’orage, s’engage à le braver, & promet encore de procurer aux deux jeunes gens une somme dont ils ont besoin. […] « Tu as l’insolence, frippon, de t’engager sans le consentement de ton pere, de contracter un mariage clandestin ! […] J’ai engagé, m’a-t-il dit, une piece de terre pour trente pistoles. […] Dans la scene latine, Chrémès se récrie sur la demande exorbitante de Phormion, & Démiphon s’engage à le satisfaire : un instant après c’est Démiphon qui se fâche, & Chrémès offre la somme qu’on leur demande. […] Premiérement, il a engagé une piece de terre pour dix mines ; il veut qu’on les lui donne.

27. (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82

On eut soin même de lui faire obtenir la survivance de la charge de valet de chambre tapissier chez le roi ; mais son aversion pour sa profession, et son penchant pour l’étude l’engagèrent à solliciter son grand-père qui le menait quelquefois à la comédie à l’hôtel de Bourgogne, de porter son père à le faire étudier.

28. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Tebaldo l’engage à porter une trousse plus large, et il lui serre la ceinture. […] Lisette vient de la part de Virginia prier Flaminio de ne souffrir pas qu’on aille ainsi lui ravissant l’honneur, et l’engager toutefois à ne point exposer ses jours, tant elle tremblerait si elle le savait en péril. […] Il ne les invite point au repas, à cause de la parcimonie trop connue des Florentins ( questi diavoli di Firentini sono più scarsi che le donne vedove ), et les engage à s’en retourner chez eux après avoir applaudi la comédie.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

L’une imagine de se venger en écrivant une lettre tendre à Mondor, c’est le nom du fat : elle engage son amie à le traiter de même. […] Je demande présentement si parmi le monde comme il faut, & dans la bonne compagnie, il est reçu qu’une femme écrive de sa propre main un billet doux à un fat qu’elle méprise ; s’il est décent qu’elle engage une jeune personne honnête, franche, naïve, à faire la même sottise ; & qu’elles laissent ensuite toutes deux leurs lettres entre les mains d’un homme qu’elles poussent à bout, d’un homme qui doit dans peu, dit-on, faire imprimer ses lettres, d’un homme enfin qu’elles savent très capable de les déshonorer pour prix de leurs railleries outrées.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

S’il m’a séduite au point de m’engager de me retirer dans le château où il m’a épousée, doit-il aujourd’hui se prévaloir contre moi de quelque manque de formalité que j’ai toujours ignorée ? […] Votre honneur vous engage A laver dans mon sang un si sensible outrage.

31. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Cette jeune fille avait tous les agréments qui peuvent engager un homme, et tout l’esprit nécessaire pour le fixer. […] Ils l’engagèrent donc pour cinq ans dans la troupe de la Raisin (car son mari était mort alors). […] Mais, ayant eu le malheur de tuer un cocher sur la route de Fontainebleau, il fut obligé de se sauver, et se retira en Hollande, où il s’engagea dans une troupe française qui appartenait au prince d’Orange. […] Un petit dépit engagea mademoiselle Beauval à quitter le théâtre ; et voici quelle en fut l’occasion. […] Cela l’engagea à lui dire : Mon pauvre monsieur Molière, vous voilà dans un pitoyable état.

32. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

[29184, p. 54-59185] 1705, Grimarest, p. 82-89 Sur la fin de ses jours, Molière ne vivait que de lait ; mais lorsqu’il allait à sa maison d’Auteuil, il engageait Chapelle à faire les honneurs de sa table, et lui laissait le choix des convives.

33. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Il n’y a plus aucune place, en effet, pour les divertissements comiques pendant ces dernières années du règne de Henri III où s’engage la lutte suprême de la Ligue et de la royauté. […] L’Arlequin de cette troupe voulait engager le roi à lui faire présent d’une chaîne d’or, avec une médaille.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Elmire, étonnée, lui pardonne son audace à condition qu’il refusera la main de Mariane, & qu’il engagera son époux à l’accorder à Valere comme il l’a déja promis. […] A peine est-elle sortie, que Brighella reconnoît son étourderie, engage Arlequin à se mettre à sa place. […]   Dans le Tartufe, Orgon, parmi les raisons qui l’ont engagé à retirer chez lui son dévot personnage, rapporte celle-ci.

35. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Il était déjà engagé dans le parti de la comédie et avait fait, dit-on, une tournée en Languedoc avec sa sœur Madeleine. […] Dès cette époque, il fut engagé au service du prince et appelé annuellement pour la tenue des états. […] Lorsque je voulus représenter à M. le prince de Conti que je m’étais engagé à Molière sur ses ordres, il me répondit qu’il s’était lui-même engagé à la troupe de Cormier, et qu’il était plus juste que je manquasse à ma parole que lui à la sienne. […] Il savait qu’il avait besoin, pour la lutte qu’il engageait, d’autant d’adresse que d’audace.  […] Molière termine avec L’Impromptu de Versailles la lutte où sa personnalité était engagée.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Mais comme ledit prêteur n’a pas chez lui la somme dont il est question, & que, pour faire plaisir à l’emprunteur, il est contraint lui-même de l’emprunter d’un autre sur le pied du denier cinq, il conviendra que ledit premier emprunteur paie cet intérêt, sans préjudice du reste, attendu que ce n’est que pour l’obliger que ledit prêteur s’engage à cet emprunt. […] Qu’un jeune homme voie jouer cette scene, bien loin de l’engager à fréquenter chez les usuriers, elle le dégoûtera au contraire de tout commerce avec ces frippons. […] Dans l’Ecole des Maris, Isabelle joue mille tours à Sganarelle ; mais l’amour tyrannique de ce tuteur les rend pardonnables ; d’ailleurs, elle avoue plusieurs fois dans le courant de la piece qu’elle rougit de sa conduite ; elle demande grace : par conséquent le dessein de Moliere n’étoit pas d’engager les jeunes personnes à marcher sur les traces de son héroïne. […] Si, comme nous l’avons dit, la punition de Dave n’engage pas les valets à marcher sur ses traces, croit-on que l’exemple d’Isabelle contrainte à se reprocher sa conduite, encourage les jeunes personnes à l’imiter ?

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

Si vous m’obéissez, c’est à quoi je m’engage.

38. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Ce fut à Rouen, sa ville natale, qu’un secrétaire de Catherine de Médicis (nommé Chalons) l’engagea à apprendre l’espagnol et à étudier le théâtre écrit en cette langue.

39. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Heureusement Thomas Corneille nous apprend lui-même ingénument dans un avis de quelques lignes, placé en tête de Don Juan, ce qui l’a plus particulièrement engagé à mettre en vers la comédie de M. […] Au premier plan, un riche et insolent libertin qui veut se donner, pour son argent, le passe-temps d’entendre un pauvre homme blasphémer ; d’une autre part, un valet intéressé qui engage l’homme en guenilles à gagner, à si bon marché, un beau louis d’or : « Va, va, jure un peu ; » puis un honnête mendiant qui, ayant au cœur la crainte de Dieu et le sentiment de sa dignité qu’on insulte, répond, sans déclamation, sans hésitation, simplement, fermement : « Non, monsieur, j’aime mieux mourir de faim. » Que fait alors le libertin ?

40. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Elle y met un air de bravade inquiétante ; irritée d’une mésalliance, elle engage hardiment contre les siens une lutte ouverte qui sera sa revanche. […] D’ailleurs, ne convenait-il pas au poète de prendre toutes ses précautions pour engager la responsabilité du Souverain, et s’en faire comme un paratonnerre ? […] Cependant, un riche voisin, d’âge mûr, est assez confiant pour lui demander la main de Phédra, dont le cœur est engagé dans d’autres liens. […] Au lieu de crier au scandale, ne vaut-il pas mieux louer l’adresse avec laquelle le poète engage ce conflit de passions, sans que leur choc ait trop de violence, ce qui dégénérerait en tragédie ? […] Il yavait déjà treize ans que s’était engagée cette première escarmouche.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Puisque je m’engage à te faire avouer toi-même ton injustice, tu dois promettre non seulement de n’aspirer plus à ma main, mais de renoncer pour toujours à mon cœur, d’oublier que tu m’aies connue, de ne plus me regarder, & de ne pas prétendre que je jette les yeux sur toi... Ne vous y engagez-vous pas ? […] Oui... je m’y engage.

42. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Thomas Corneille, qui était de ses amis, voulut l’engager à briguer une place à l’Académie française, l’assurant, non sans vraisemblance, que ses succès au théâtre, et l’estime générale dont il jouissait, lui ouvriraient toutes les portes. […] Je citerai encore une scène d’un ton très-noble et d’une intention très-morale, celle où un officier veut engager Esope à le servir de son crédit pour supplanter un concurrent. […] Peut-être aussi le désir de plaire au roi de Suède, qui ne l’avait engagé à faire ce voyage que pour recueillir les observations qu’il y pourrait faire, le rendit plus attentif qu’il ne l’aurait été naturellement ; et cet esprit courtisan que l’on prend toujours auprès des rois asservit pour un moment l’humeur indépendante et libre d’un homme absolument livre à ses goûts, et qui semblait ne changer de lieu que pour se défaire du temps.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

Je ne veux pas décourager les jeunes Auteurs qui entreprendroient de faire la guerre aux ridicules, aux travers, même aux vices naissants : au contraire, je leur ai fait voir les difficultés qu’il y a dans le succès, non pour ralentir leur zele, mais pour les engager à redoubler leurs efforts : je leur dirai même, pour les encourager, que si ces sortes de pieces procurent une gloire souvent moins durable, elle est ordinairement plus éclatante.

44. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Au moment où Jean-Baptiste Poquelin, entraîné par sa vocation, engagé dans la troupe de l’Illustre Théâtre, représentait aux fossés de Nesle ou au port Saint-Paul les tragédies de Tristan et de Magnon, ce n’étaient pas seulement les Montfleury, les Floridor, les Madeleine Beauchâteau qui lui enlevaient la faveur du public et rendaient l’Illustre Théâtre désert, c’étaient aussi Tiberio Fiurelli sous les traits du noir Scaramouche, Domenico Locatelli sous le masque de Trivelin, Brigida Bianchi sous les atours et le nom d’Aurélia.

45. (1739) Vie de Molière

Au lieu même de donner à son fils naturel un précepteur ordinaire et pris au hasard, comme tant de pères en usent avec un fils légitime qui doit porter leur nom, il engagea le célèbre Gassendi à se charger de l’instruire. […] Il engagea le jeune Racine, qui sortait de Port-Royal, à travailler pour le théâtre dès l’âge de dix-neuf ans. […] La difficulté qu’on fit de lui donner la sépulture, et les injustices qu’il avait essuyées pendant sa vie, engagèrent le fameux père Bouhours à composer cette espèce d’épitaphe, qui de toutes celles qu’on fit pour Molière est la seule qui mérite d’être rapportée, et la seule qui ne soit pas dans cette fausse et mauvaise histoire qu’on a mise jusqu’ici au devant de ses ouvrages : Tu réformas et la ville et la cour ; Mais quelle en fut la récompense ? […] Nicolas Fouquet, dernier surintendant des finances, engagea Molière à composer cette comédie pour la fameuse fête qu’il donna au roi et à la reine mère, dans sa maison de Vaux, aujourd’hui appelée Villars.

46. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Pourquoi, comme on l’a dit spirituellement, a-t-il engagé contre elle cette longue lutte aux nombreux épisodes, lutte qui va de sa première pièce, le Médecin volant, jusqu’à sa dernière, le Malade imaginaire, sinon par haine de l’école, de cette école qui semblait avoir caché tout son amour de l’autorité, et toute la susceptibilité du moyen âge, sous la robe de Gui Patin et de ses confrères ? […] Que notre grand comique n’ait pas su découvrir la marche future des sciences, sans doute c’est une erreur bien pardonnable, et toutefois le dirai-je, ce serait presque avec un douloureux regret que je verrais le génie de notre grand homme engagé seul dans une voie qui nous paraît aujourd’hui plus ou moins ridicule, condamné seul à voir les progrès des sciences accuser tous les jours la faiblesse de son regard, et creuser sans cesse l’abîme qui le séparerait tous les jours davantage de nous et de la vérité. […] Au moment où notre poète venait de terminer ses humanités, le père de son ami Chapelle, voulant léguer à ce fils naturel, à défaut de son nom, au moins une éducation solide, engagea Gassendi à lui donner des leçons.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Ne songeons désormais qu’à vous dédommager De la faute où ce jeu vient de vous engager.

48. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Engagé dès ses débuts dans l’école voltairienne, il n’en, sortit point. […] Il regarde d’un œil sévère cette délurée qui joue le ciel et la religion, il l’engage à plus de tenue : Mettez dans vos discours un peu de modestie… Couvrez ce sein que je ne saurais voir... […] Presque dans le même moment, Molière s’engageait comédien malgré son père, à la suite des Béjart. […] Si sa vanité seule est blessée, elle ne mérite aucune sympathie ; si son cœur est engagé, que la raison le dégage ; si sa raison ne peut rien, que son amour même lui apprenne à préférer pour la femme aimée le bonheur qu’elle veut se faire à celui qu’il lui aurait fait. […] Elle le rencontre, c’est l’affaire d’un entretien, d’un mot peut-être ; elle lui donne des rivaux, le voilà pris, et elle-même se laisse engager.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

Trouvez bon, Madame, que sans m’engager dans une énumération de vos perfections & charmes qui me jetteroit dans un progrès à l’infini, je conclue ce mot en vous faisant considérer que je suis d’un aussi franc chrétien que les poires que je vous envoie, puisque je rends le bien pour le mal ; c’est-à-dire, Madame, pour m’expliquer plus intelligiblement, puisque je vous présente des poires de bon chrétien pour des poires d’angoisse que vos cruautés me font avaler tous les jours.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. M. BARTHE. » pp. 413-419

Dorval est alarmé par la maladie de son ami ; il va chez Lucile, & veut l’engager à rassurer son amant par un billet tendre.

51. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Sa femme, Margharita Luciani, fut également engagée dans la troupe.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Elmire engage Tartufe à se démasquer, tandis qu’Orgon est caché sous la table ; mais elle nous a exposé son dessein dans la scene précédente, en disant : Je vais, par des douceurs, puisque j’y suis réduite, Faire poser le masque à cette ame hypocrite, Flatter de son amour les desirs effrontés, Et donner un champ libre à ses témérités. […] Sganarelle voit le dessein de Valere ; il voit la raison qui l’a engagé à lui faire des compliments, & il coupe court à tout, en lui disant brusquement, pour toute réponse, serviteur.

53. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Quelques années avant sa retraite du Théâtre, ses camarades l’engagèrent à céder son rôle d’Agnès à Mlle Ducroisy ; et cette dernière s’étant présentée pour le jouer, tout le Parterre demanda si hautement Mlle Debrie*, qu’on fut forcé de l’aller chercher chez elle, et on l’obligea de jouer dans son habit de Ville. […] Fouquet* engagea Molière à composer cette Comédie pour la fameuse Fête qu’il donna, au Roi, et à la Reine Mère56, dans sa maison de Vaux, aujourd’hui appelée Villars. […] Molière, assez froid naturellement, fit plus d’amitié que jamais à Despréaux Ce qui engagea Boileau à lui dire : « Mon pauvre Monsieur Molière, vous voilà dans un pitoyable état. […] Enfin il lui envoya le Maître chez qui il l’avait mis en pension pendant ce temps-là, il pourrait le ramener à son devoir ; mais bien loin que cet homme l’engageât à quitter sa profession, le jeune Molière lui persuada de l’embrasser lui-même, et d’être le Docteur de leur Comédie ; lui représentant que le peu de Latin qu’il savait, le rendrait capable d’en bien faire le personnage, et que la vie qu’ils mèneraient, serait bien plus agréable que celle d’un homme qui tient des Pensionnaires. […] Jean Monnet l’engage à l’Opéra-Comique en 1743 puis il tourne en province, avant de débuter à la Comédie-Française en 1753.

54. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mais lorsqu’on lui a demandé ce qui l’avait engagé à prendre celui-là plutôt qu’un autre, jamais il n’en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis. […] Ce qui engagea d’autant plus Monsieur le Prince de Conti à l’honorer de sa bienveillance, et de ses bienfaits : ce Prince lui confia la conduite des plaisirs et des spectacles qu’il donnait à la Province, pendant qu’il en tint les États. […] Cette jeune fille avait tous les agréments qui peuvent engager un homme, et tout l’esprit nécessaire pour le fixer. […] Ils l’engagèrent donc pour cinq ans dans la Troupe de la Raisin, car son mari était mort alors. […] Chapelle se serait fait un scrupule de refuser une partie de plaisir, il se livrait au premier venu sur cet article-là : il ne fallait pas être son ami pour l’engager dans ces repas qui percent jusques à l’extrémité de la nuit.

55. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Le spectacle de la lutte divine qui s’engage alors est sublime ; il frappe l’âme d’une terreur religieuse et d’une pitié pleine d’admiration, d’une terreur et d’une pitié purifiées, comme le veut Aristote. […] Ils voient des passions mesquines, des intérêts égoïstes, des droits faux, des idées contradictoires en elles-mêmes, des volontés qui ne peuvent aboutir, engager une escarmouche burlesque. […] Ils savent combien vaine est la lutte que la folie humaine ose engager contre eux. […] Mais, pareillement aussi, il se manifeste dans les natures élevées, par cela même qu’elles ne sont pas liées sérieusement aux choses vulgaires où elles sont engagées qu’elles s’élèvent au-dessus, et qu’en face des mécomptes et des désagréments de la vie elles restent fermes et sûres d’elles-mêmes.

56. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

« L’on m’a engagé, dit Ariste, à lire mes ouvrages à Zoïle, je l’ai fait.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Il ne s’est pas contenté de lui persuader que Richard étoit infidele, il a engagé une de ses anciennes maîtresses à dire qu’elle étoit enceinte de Richard, & à le faire arrêter. […] Sa prudence l’engage à ne rien exiger par la connoissance qu’elle a de votre caractere.

58. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Le roi imputait à l’ancienne religion qu’elle avait professée tout ce qu’elle pouvait dire ou insinuer contre le système de persécution : « Cela m’engage », écrit-elle à la comtesse de Frontenac, « à approuver des choses fort contraires à mes sentiments. »Approuver est là pour ne pas désapprouver. […] Au fond, à quoi est engagé un courtisan dévot ?

59. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Dans ce cas, l’homme n’a réellement plus la possibilité de lui résister, puisque rien ne l’y engage dans sa conscience. […] C’est donc par l’attrait d’une satisfaction que les êtres bizarres, ridicules, pervers, dominés par leurs, passions, suivent invariablement l’ornière fatale dans laquelle ils sont engagés. […] J’ai fait réflexion que pour vous épouser je vous ai dérobée à la clôture d’un couvent, que vous avez rompu des vœux qui vous engageaient autre part, et que le ciel est fort jaloux de ces sortes de choses. […] Si Molière a souvent choisi des pères de famille pour représenter les caractères vicieux et insensés, c’est parce qu’il avait à cœur de montrer dans toute leur gravité les malheurs qui résultent de ces caractères, afin d’impressionner davantage ses auditeurs et d’engager les vicieux à lutter contre leurs mauvaises tendances ; loin de l’en blâmer, on ne peut que l’en applaudir. […] — Tu as l’insolence fripon, de t’engager sans le consentement de ton père, de contracter un mariage clandestin?

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Trois Officiers de Dragons de mes bons amis qui m’ont engagée d’y venir en vendanges : comme j’ai su, par occasion, que Monsieur Vivien de la Chaponnardiere y étoit pour épouser la fille de Monsieur, j’ai cru ne pouvoir me dispenser de venir mettre empêchement à ce mariage. […] L’Epine, valet de Clitandre, rencontre Julien & l’engage à dire, sans le vouloir, le nom de sa maîtresse. […] Ce que nous venons de lire nous rappelle aisément la scene dans laquelle Eraste, feignant de connoître la famille de Pourceaugnac, l’engage à nommer tous ses parents l’un après l’autre ; mais si la scene de Pourceaugnac est forcée, celle-ci est tout-à-fait contre nature, puisque Julien s’apperçoit que l’Epine veut lui tirer les vers du nez, qu’il projette de ne rien dire, qu’il est bien plus intéressé que Pourceaugnac à se taire, & qu’il n’est pas stupide comme le héros de Limoges.

61. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Puis, quant au duel même, il faut bien reconnaître que de se refuser systématiquement à venger par le sang les insultes, comme s’étaient engagés à le faire, dès 1646-1647, sous les auspices de M. […] Et lorsqu’en 1696, d’Argenson engage l’archevêque de Paris à ressusciter la Compagnie du Saint-Sacrement, il indique, lui aussi, qu’elle trouverait « des sujets propres » à son dessein « dans les Congrégations des Jésuites tant de la maison professe que du noviciat, surtout parmi ceux qu’on appelle de L’Assemblée secrète, qui ont presque tous l’esprit qu’il faut avoir dans la Compagnie du Saint-Sacrement. » Toutefois cette admission, par la Compagnie du Saint-Sacrement, d’amis des Jésuites, n’allait pas jusqu’à s’inféoder à eux. […] Singlin, « qu’un baptisé conserve soigneusement l’être divin qu’il a reçu, cela suffit. » Entre Marthe et Marie, ils n’hésitent pas. « Les charges et le monde engagent les hommes dans des occasions dont, à la vérité, ils peuvent revenir victorieux, mais toujours couverts de sueur et de poussière et quelquefois de blessures. » Donc, la sagesse chrétienne, c’est de s’abstenir, de monter et de rester sur les hauts lieux du recueillement spéculatif et du silence pénitent.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Il suffit que l’on est contente du détour Dont s’est adroitement avisé votre amour ; Et que, sous la figure où le respect l’engage, On veut bien se résoudre à souffrir son hommage, Pourvu que ses transports, par l’honneur éclairés, N’offrent à mes autels que des vœux épurés.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

La brune me dit : Voici ce que nous avons imaginé : le gentilhomme est arrivé en bonne compagnie, il est engagé au jeu, il n’en sortira que dans une heure ; il faut que vous vous laissiez emmaillotter comme une momie ; nous vous coefferons de nuit en femme, & nous vous mettrons dans le lit destiné au gentilhomme, nous tirerons les rideaux ; dès qu’il voudra se coucher, vous lui direz que vous êtes la belle Cléopatre qui sort de son tombeau pour passer une nuit avec lui.

64. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

À l’époque de son mariage, Montausier avait à peine trente-cinq ans ; depuis l’âge de vingt ans, il était au service et engagé dans des guerres successives, en Italie, en Lorraine, en Alsace ; en 1638, parvenu au grade de maréchal de camp, bien qu’âgé seulement de vingt-huit ans, il fut nommé gouverneur de l’Alsace, province alors d’une soumission équivoque, où le roi avait besoin d’un homme qui réunit l’art et le courage du guerrier au tarent et à la sagesse de l’administrateur ; en 1638, il se signala au siège de Brissac ; revenu à Paris pendant l’hiver de 1641, il fut rappelé à l’ouverture de la campagne par Guébriant devenu général en chef de l’armée d’Allemagne et peu après maréchal de France ; le maréchal, qui avait une grande confiance en Montausier, ayant été tué en 1643, celui-ci fut fait prisonnier, peu de temps après, à la déroute de Dillingen ; il ne recouvra la liberté qu’en 1644 ; alors enfin il lui restait encore un obstacle à franchir pour se marier ; c’était sa religion.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

» Mais cette imputation réitérée de changement ne tarda pas à être dissipée, par une visite d’affection que madame de Maintenon alla faire à madame de Coulanges, qui était malade, au plus tard, le 12 novembre 1677, dans le premier éclat de sa faveur, elle écrivait à mademoiselle de Lenclos, pour l’engager à continuer ses conseils à son frère, qui en avait grand besoin.

66. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Il engage de nouveaux acteurs ; Jodelet, de L’Espy, La Grange, Du Croisy et sa femme. […] Il engage Racine à traiter le sujet de La Thébaïde. […] L’impatience naturelle de M. le prince de Conti et les présents que fit cette dernière troupe à madame de Calvimont engagèrent à les retenir. Lorsque je voulus représenter à M. le prince de Conti que je m’étais engagé à Molière sur ses ordres, il me répondit qu’il s’était depuis lui-même engagé à la troupe de Cormier, et qu’il était plus juste que je manquasse à ma parole que lui à la sienne. […] Dès ce moment, il s’engage à nous faire rire aux dépens de nos ridicules ; il se propose pour but de nous en corriger.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

Dans le troisieme acte, l’Olive feint d’engager Térignand, fils de M.

68. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

  Voici quelle était, en 1682, la composition de la troupe italienne, d’après « l’état de la dépense pour les comédies représentées devant Monseigneur le Dauphin, pendant le carnaval » : Les sieurs Octave, Cintio, Scaramouche, Dominique, Spezzafer (c’était probablement un nouvel acteur qui avait repris ce type disparu pendant quelque temps), le Docteur, Flautin (Giovanni Gherardi engagé en 1675).

69. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

La lutte engagée par Molière contre le faux goût eut un résultat pour nous bien précieux. […] Il ne faut pas se le dissimuler, les termes dans lesquels s’engagèrent les discussions du XVIIIe siècle, révèlent un vide profond, l’absence du sentiment religieux. […] À la cour, une lutte d’un genre un peu différent venait de s’engager. […] À peine la société est-elle réunie qu’il s’engage une de ces conversations de salon que Molière excelle à rendre. […] Entre le parti des simples et celui des savants, la lutte s’engage avec vivacité et se poursuit avec des succès divers.

70. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Ses camarades qui l’avoient engagé à ce travail, furent punis d’un si mauvais choix, par la médiocrité du succès ; soit que le préjugé qui régnoit alors contre les comédies en cinq actes écrites en prose, fût plus fort que l’esprit de vertige qui avoit attiré le public en foule aux italiens & à l’hôtel de Bourgogne, soit que l’on y fût blessé de quelques traits hazardés que25 l’auteur supprima à la seconde représentation. […] Quoique, dans tous les tems, l’expérience ait montré que la disproportion des conditions & des fortunes, la différence d’humeur & d’éducation, sont des sources intarissables de discorde entre deux personnes que l’intérêt, d’une part, &, de l’autre la vanité, engagent à s’épouser, cet abus n’en est pas moins commun dans la société : Moliere entreprit de le corriger. […] Le Roi, touché de la perte d’un si grand homme, & voulant lui donner, même après sa mort, une nouvelle marque de sa protection, engagea l’archevêque55 de Paris, à ne lui pas refuser la sépulture dans un lieu saint.

71. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Telle était alors la force du principe d’autorité, que moi-même je me croyais engagé d’honneur à soutenir contre M.  […] Le dénouement, par la destruction des personnalités engagées dans l’action, fait cesser la discorde allumée entre les puissances morales, et l’unité divine de leur idée sort triomphante d’entre les ruines. […] La conversation s’engage.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Isabelle écrit à son amant tout ce qu’elle sent pour lui ; mais ne sachant comment lui faire parvenir la lettre, elle fait une fausse confidence à son tuteur : elle lui dit que Valere a eu l’insolence de jetter dans sa chambre une boîte d’or qui renferme un billet : Sganarelle s’engage à rendre le tout à l’amant.

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