., tout indiquer, tout accentuer, tout faire entendre, exprimer l’homme tout entier, son éducation, ses travers, ses passions, avec ce souffle de la voix si uni, si égal en apparence, si merveilleux en réalité, si insaisissable dans la délicatesse de ses nuances qu’il n’existe pas de notation pour elles et qu’aucun instrument artificiel ne saurait les exécuter : c’était là qu’il voyait la perfection de son art, la science exquise du véritable comédien français1 » Il affectait de dédaigner les autres parties de l’acteur, estimant que la diction les peut remplacer, tandis que rien ne la remplace ; il trouvait d’un art grossier, par exemple, ces recettes faciles pour provoquer le rire, les entrées étourdissantes, les lazzi, les répétitions de mots, comme s’en permettait Monrose ; Monrose disait : Et si dans la province Il se donnait en tout vingt coups de nerf de bœuf, Mon père pour sa part en emboursait dix-neuf. […] C’est que chez Molière, comme chez tous les véritables poètes dramatiques, l’esprit planait au-dessus des misères du cœur ; et que ses tortures intimes n’altérèrent jamais ni son incomparable verve comique, ni la souveraine impartialité de son génie.
Il écrivit donc, sous le titre des Précieuses du jour, une véritable traduction du petit acte de Molière. […] Ainsi, dans Le Roi Lear, la vanité donnant tout à la flatterie grossière, et ne sachant point distinguer la véritable affection qui se cache. […] Et elle leur dit cela de la meilleure foi du monde, en riant presque ; c’est une enfant véritable et une bonne enfant. […] J’ai joué ces deux pièces dans presque toutes les villes de ces pays, et partout l’on a trouvé que j’étais dans la véritable tradition de Molière. […] Jamais, sauf en sa nouveauté, Le Joueur n’a eu de succès véritable.
Ces grands hommes, l’honneur de l’esprit humain, reconnaissaient très volontiers les devoirs de la critique ; ils étaient, avant tout, de véritables hommes de lettres, et ils prouvaient, par leur exemple, que cette qualité d’homme de lettres est la plus grande et la plus honorable dont se puisse décorer un galant homme.
À le voir, ainsi plié en deux, la tête enveloppée d’un bonnet et affaissé dans ses coussins, ne diriez-vous pas d’un malade véritable ?
Ce n’est pas que ses pièces soient régulières, il s’en faut de beaucoup; ce ne sont pas même de véritables drames, puisqu’il n’y a ni plan ni action : ce sont des scènes détachées qui en font tout le mérite, et ce mérite a suffi pour les faire vivre.
Ce n’est pas une conséquence, et il peut vous sembler sans que la chose soit véritable, SGANARELLE.