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5. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Il a beau dire : l’art est sacré; il a peur que personne n’y touche. […] Il a prédit le sort qui attendait l’homme assez imprudent pour toucher au masque de Tartuffe. […] À quelles cordes toucha-t-elle de préférence ? […] Mais voici des formes semblables employées par un poète plus audacieux et à la touche plus hardie. […] Le fait isolé, la réalité palpable, la touche plus que l’idée abstraite ou la loi.

6. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Le Menteur nous met bien loin de Mélite, et nous fait toucher à l’École des Maris. […] Le tour d’esprit de ce grand homme était un peu tourné vers la déclamation, et quelquefois plus touché du grandiose que du simple. […] Le gros rire d’ailleurs, comme le rire délicat, est l’aveu involontaire que nous sommes touchés de quelque vérité. […] Leurs discours sont à la fois ceux des gens les plus occupés de ce qui les touche, et des moralistes les plus désintéressés. […] Il n’en reste qu’une à toucher.

7. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Ce qui est obscur, silencieux, intime, ne le touche pas, n’arrive pas même jusqu’à lui. […] En morale, le beau le touche plus que le bon. […] La vanité est un de ces démons qui ne tardent pas à amener compagnie. » Racine avait le cœur trop sensible et trop facile à toucher pour être au fond un homme méchant et ingrat. […] D’ailleurs Cléante, quoique véritablement touché, n’est pas un homme que dévore le zèle de la dévotion; c’est encore un de ces sages qui ne sortent pas de la juste mesure. […] Je ne sais quel souffle frais et vivifiant des Alpes a passé par là, qui rajeunit et féconde tout ce qu’il touche.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. M. DORAT. » pp. 463-467

Mais, là, ces deux scélérats furent touchés de mon sort. […] Il est touché de ses charmes & de sa jeunesse ; il la prie de ne le pas regarder, parcequ’il n’auroit jamais le courage de la faire mourir : il finit par tuer un mouton dont il porte le cœur à son maître, en lui disant que c’est celui de la Princesse, & en faisant bée : ce qui rend la chose burlesquement touchante.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398

Oronte, que lui & une douzaine de marchands de sa nation attendent avec impatience le mariage de M. de Pourceaugnac, parcequ’il a promis de les payer avec la dot qu’il doit toucher. […] Oronte, touché des plaintes de Lucette, pleure, & dit à Pourceaugnac qu’il est un malhonnête homme. […] Un tel procédé touche si fort Oronte, qu’il propose sa fille à Eraste, en augmentant sa dot de dix mille écus.

10. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mr le Baron a toujours été un de ces sujets heureux qui touchent à la première vue. […] Ce fut cette fâcheuse situation qui toucha Molière. […] Molière fut ravi que Baron revînt touché, et reconnaissant. […] Il ne manquait aucun des accents et des gestes nécessaires pour toucher le spectateur. […] Aussitôt que Molière fut mort Baron fut à Saint Germain en informer le Roi ; Sa Majesté en fut touchée, et daigna le témoigner.

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