Cependant je crois que le poète n’avait pas songé à toutes les allusions que les courtisans prétendaient deviner dans cette comédie. […] Ainsi les trois personnages principaux, Jupiter, Alcmène, Amphitryon, ont pu égayer les courtisans et leur rappeler la mésaventure du marquis de Montespan, sans que Molière eût songé au mari mécontent de la nouvelle maîtresse. […] Menant de front les travaux littéraires et la profession de comédien, obligé de songer aux intérêts de ses camarades, dont il était le chef, il n’avait pas toujours le temps de chercher en lui-même ou autour de lui des sujets nouveaux.
Excepté quelques enfants meilleurs que leurs parents, et quelques parents chez qui l’indulgence adoucit l’égoïsme, qui donc, parmi eux, songe à s’aimer ou à se soutenir ? […] qui songe à leur éducation et à leur bonheur ? […] La société entière est une immense forêt où les vieux arbres sont les pères ; Molière a porté la cognée contre eux, sans songer qu’à leur ombre seulement peuvent croître ceux qui doivent les remplacer, et faire reverdir sur leurs tiges vigoureuses l’éternelle jeunesse de la patrie. […] Dans les Précieuses ridicules, ce sont deux valets qui laissent la livrée pour endosser les canons et l’épée721, et perdre sous le bâton leur marquisat de Mascarille et leur vicomte de Jodelet 722 : ce ne sont que deux valets rossés ; mais l’habit est rossé aussi, et il est impossible de ne pas songer que les faux marquis ne méritent pas seuls ce traitement. […] Chacun a sa tâche : le sénateur qui ne songe qu’à donner des mascarades741, le juge qui ne pense qu’aux profits de son métier742, sont aussi coupables que le bûcheron qui passe le temps à boire743, ou le 1 marchand à apprendre à danser744.
Je songe à chaque trait que ma plume hasarde, Que d’un œil dangereux leur troupe me regarde : Je sais sur leurs avis corriger mes erreurs, Et je mets à profit leurs malignes fureurs. Sitôt que sur un vice ils pensent me confondre, C’est en m’en guérissant que je sais leur répondre : Et plus en criminel ils pensent m’ériger, Plus croissant en vertu je songe à me venger. […] L’Âge vieil plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des Grands, s’intrigue, se ménage, Contre les coups du sort, songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir.
vous n’y songez pas. […] Vous plaisez sans y songer : ce n’est pas votre faute. […] Je songe qu’à cet égard-là les autres pensent aussi peu à moi que j’y songe moi-même. […] j’en connois qui ne vous disent pas tout ce qu’ils songent. […] Moi, dans ma pauvreté, J’ai songé qui j’étois, & me suis respecté.
Songez, Monsieur, que, devant Dieu, Madame la Marquise est votre épouse, & que devant les hommes, après vous être deshonoré, ils vous condamneront à la regarder comme telle. […] Songez, Monsieur, que tout le sang qui coule dans mes veines est le vôtre. […] Allons, mets l’épée à la main : ces Messieurs sont trop honnêtes gens pour empêcher que nous terminions ici notre différend. | Le jeune Comte en même temps, les yeux pleins de rage, s’avançoit contre le Marquis, prêt à le percer, lorsque celui-ci, voyant l’extrémité à laquelle il étoit réduit, mit la main sur la garde de son épée. — Songez-vous bien, lui dit-il, à quoi vous voulez m’obliger ? […] Songez que ma naissance a comblé vos desirs.
Soyez simples, dit Molière aux philosophes et aux médecins, soumettez à l’expérience les règles de la science, songez à la perfectionner sans cesse ; ne vous payez pas, et ne nous payez pas de mots, qu’ils soient latins ou grecs ; enfin, commencez moralement et physiquement par nous guérir, et nous ne manquerons pas de vous rendre grâce. […] Elle croira volontiers que, du côté de la barbe, est la toute-puissance et ne songera nullement à s’étonner que celui qui la prend ne la prenne que pour lui. […] La première conviction d’un catholique, c’est qu’il faut aimer Dieu par-dessus toute chose et songer à son salut. […] Sa maîtresse vient d’être malade, elle l’a soignée, elle a passé la nuit à son chevet, elle raconte tout cela à Orgon qui rentre de voyage et songe bien moins à s’étonner de la mauvaise santé de sa femme qu’à s’extasier sur le bon appétit de son pauvre Tartuffe. […] Songez à quels périls votre dessein vous livre !