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57. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Le siècle suivant lui appartient tout entier en Allemagne. […] On le goûtait moins au siècle dernier, et même il y a cinquante ans. […] Quel siècle que celui où un divertissement de circonstance devenait un chef-d’œuvre ! […] C’est ainsi que les personnages créés par les poètes, sont devenus, siècle à siècle, si grands et si complexes ! […] Il y a dans chaque siècle une façon générale de sentir et de parler, comme de s’habiller.

58. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [23, p. 51] »

Son œuvre très considérable et d’une exceptionnelle qualité font de lui le plus grand musicien de son siècle, à mettre pour le moins en parallèle avec Lully.

59. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Dans tout cela, il faut le reconnaître, la pensée maîtresse du siècle, l’idée chrétienne tient fort peu de place. […] Puisque le ciel nous fait la grâce que depuis tant de siècles on demeure infatué de nous, ne désabusons point les hommes avec nos cabales extravagantes et profitons de leurs sottises le plus doucement que nous pourrons. […] Je viens, pour un simple lettré, de « toucher une étrange matière. » Les aliénistes reconnaissent eux-mêmes, et nous prouvent à l’occasion, qu’il est souvent malaisé de constater sur un vivant certains états d’esprit ; à plus forte raison est-il dangereux à un profane, sans autres moyens d’information que des rapprochemens littéraires et un pamphlet, de mener à bien pareille enquête sur un homme mort depuis plus de deux siècles. […] Médiocrement chrétien et peu respectueux dans un siècle imprégné de foi et d’esprit hiérarchique, épicurien de goûts et de conduite, Molière était, à la fois, en retard et en avance sur son temps ; il se rattachait au XVIe siècle par son esprit d’indépendance, il faisait pressentir le XVIIIe par son désir de tout soumettre au rire, c’est-à-dire à la discussion. […] Et, de même, la morale qui se dégage de son œuvre n’eût-elle pas gagné à s’inspirer des idées de son siècle ?

60. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

C’est ce principe qui perpétua pendant tant de siècles la race judaïque à travers des vicissitudes incroyables ; c’est ce principe qui fut une des plus remarquables causes de la grandeur de Rome. […] »   Quelle ne doit pas être la démoralisation lente produite par un spectacle qui dure sans interruption depuis deux siècles, et qui enseigne sans cesse aux jeunes gens à rire de ce que le devoir et la nature leur ordonnent de respecter ? […] Molière semble pourtant l’avoir aimée : il a travaillé plus et mieux que d’autres à qui l’on en fait honneur, à la grande rénovation de la fin du siècle dernier.

61. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Ce sujet est de la plus haute antiquité : on le trouve dans tous les siècles et dans tous les idiomes. […] Il y en avait en foule dans son siècle ; la race n’en est pas éteinte dans le nôtre. […] Pourceaugnac est, si je l’ose dire ainsi, le moule d’où sont sortis depuis un siècle, et d’où sortent chaque jour encore ces milliers de petites pièces destinées à faire rire le parterre de la capitale, des ridicules d’un homme de province, qui vient par le coche à Paris, pour y épouser une jolie fille, et qui s’en retourne dans la même journée, bafoué, tourmenté, excédé par des fourbes de profession qu’un rival préféré a su mettre dans ses intérêts. […] Au commencement du siècle suivant, le 21 juin 1704, Dancourt la fit reparaître avec un prologue et de nouveaux intermèdes de sa façon : elle eut encore moins de succès. […] L’astrologie judiciaire, décriée, mais non tout à fait détruite, à la fin du dix-septième siècle, comptait encore quelques adeptes au commencement du siècle suivant.

62. (1900) Molière pp. -283

Il faut ensuite le dépouiller de l’illusion que les siècles ont amassée autour de lui. […] Étudiées dans l’histoire de l’humanité et dans la suite des siècles, elles paraissent parfaitement susceptibles de culture et de développement tout comme un rosier. […] Avec la suite des temps, on découvre, en examinant telle ou telle passion après plusieurs siècles, qu’on ne la connaissait pas tout entière, et qu’il est sorti d’elle quelque chose de puissant, de doux ou de funeste que l’on ne croyait pas qu’elle aurait jamais donné. […] Depuis près d’un siècle on nous a contesté, en littérature, toutes nos gloires. […] Il s’est accompli parmi nous depuis deux siècles, non seulement dans la vie publique, mais encore dans la vie privée, une suite de révolutions insensibles et cependant si profondes, que nous refusons parfois de nous reconnaître dans nos aïeux.

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