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131. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

il me semble que je deviens plus cruel et moins accessible aux bons sentiments de l’humanité12 ? » Tels sont les obstacles, voilà les objections, et il nous eût semblé que nous trahissions un devoir en acceptant ces définitions complaisantes qui font de la comédie un utile enseignement, une leçon éclairée, une morale abondante, en dépit de ses origines : le vice, l’insolence, la violence et le besoin de nuire ! […] Il semble à vous ouïr parler que les règles de l’art soient les plus grands mystères du monde, et cependant ce ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes.

132. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Il semble que l’on regardât L’éloignement de madame de Montespan comme une consolation, une satisfaction, une vengeance qui était due à madame de Montausier : ce dernier tribut de l’estime et de l’affection des gens de bien arrivait trop tard.

133. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

(Le théâtre représente la chambre de l’Auteur : il est appuyé nonchalamment sur une table, & feuillette sa comédie, en disant :) Voilà un prologue qui ne me plaît point ; je n’en suis point content : tout cela me semble froid, insipide, languissant ; & c’est le plus grand hasard du monde, s’il fait fortune sur le théâtre. Il me semble déja que le quart d’heure de Rabelais sonne, que la toile se leve.

134. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Et cette autre Climène, qui se trouve mal pour avoir vu l’École des Femmes, et qui pousse la pudeur jusqu’à l’obscénité 289 : « cette personne qui est précieuse depuis les pieds- jusqu’à la tête, et la plus grande façonnière du monde ; il semble que tout son corps soit démonté, et que les mouvements de ses hanches, de ses épaules et de sa tête n’aillent que par ressorts ; elle affecte toujours un ton de voix languissant et niais, fait la moue pour montrer une petite bouche, et roule les yeux pour les faire paroître grands : » en somme, «  la plus sotte bête qui se soit jamais.mêlée de raisonner290 !  […] Ainsi, Molière conseille à la femme cette modestie discrète pour laquelle elle semble faite, et qu’elle ne peut jamais oublier sans perdre quelque chose de son attrait.

135. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

« [*]La nature, qui semblait avoir épuisé ses dons en faveur de Molière, parut en être avare pour les poètes qui vinrent après lui : on négligea la perfection des plans et de l’intrigue ; on dédaigna les caractères, on abandonna la noble simplicité de sa diction ; et soit incapacité, soit indolence dans les auteurs qui suivirent ce grand homme, ses ouvrages occupèrent longtemps seuls le théâtre français, avec la supériorité et la justice qui leur étaient dues ; enfin les spectateurs, lassés d’attendre un génie capable d’imaginer avec l’art de Molière des fables nouvelles, et d’imiter aussi heureusement celles des anciens, refusèrent leurs applaudissements à des comédies qu’on leur présenta, parce qu’elles étaient dénuées d’intrigue, ou qu’elles en étaient trop chargées. […] On ne saurait cependant disconvenir que ces sortes de dialogues ne soient ce qu’on appelle communément de l’esprit, mais on devrait, ce me semble, distinguer l’esprit qui convient au théâtre d’avec celui dont on peut faire parade dans un discours académique : or, pour savoir quelle sorte d’esprit a la comédie, il ne faut qu’étudier Molière ; alors on verra que la nature vraie ou simple, quelque variée qu’elle soit, n’admet point dans ses expressions ces gentillesses qui ne vont qu’à la travestir. » Les comédies qui suivirent immédiatement celles de Molière étaient purement comiques ; telles furent les comédies de Montfleury, de Corneille de L’Isle, de Hauteroche, etc. […] Les extraits qu’il donna amplement de la harangue de M. l’abbé Dangeau nous font juger qu’on s’arrêta peu sur le mérite du prédécesseur, et qu’il semblait qu’on marchait sur la braise à cet endroit-là. […] Par l’extrait du Pédant joué de Cyrano, tome VIII, page première de cette Histoire, on verra que ce n’est que le fonds de ces deux scènes que Molière emprunta pour ses Fourberies de Scapin, et non le dialogue mot à mot, ainsi que ce passage semble le faire entendre.

136. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313

Brueys & Palaprat, en voulant prévenir la critique, ne semblent-ils pas au contraire l’agacer pour la tenir éveillée ?

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