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105. (1739) Vie de Molière

Il semblait qu’un sujet ainsi traité ne dût fournir qu’un acte. Mais c’est le caractère du vrai génie, de répandre sa fécondité sur un sujet stérile, et de varier ce qui semble uniforme. […] Si on osait encore chercher dans le cœur humain la raison de cette tiédeur du public aux représentations du Misanthrope, peut-être les trouverait-on dans l’intrigue de la pièce, dont les beautés ingénieuses et fines ne sont pas également vives et intéressantes ; dans ces conversations même, qui sont des morceaux inimitables, mais qui n’étant pas toujours nécessaires à la pièce, peut-être refroidissent un peu l’action, pendant qu’elles font admirer l’auteur ; enfin dans le dénouement, qui, tout bien amené et tout sage qu’il est, semble être attendu du public sans inquiétude, et qui venant après une intrigue peu attachante, ne peut avoir rien de piquant. […] Les vers libres sont d’autant plus malaisés à faire, qu’ils semblent plus faciles. […] Cette comédie, qui est mise par les connaisseurs dans le rang du Tartuffe et du Misanthrope, attaquait un ridicule qui ne semblait propre à réjouir ni le peuple, ni la cour, à qui ce ridicule paraissait être également étranger.

106. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Plus sa tendresse pour son fils augmente, plus il semble que son amour pour la mère diminue ; ce n’est plus que comme un premier goût. […] Elle semblait leur payer une dette en s’élevant par le mérite qu’elle avait acquis dans leur commerce et leur intimité ; et cette société illustre se sentait dignement récompensée de l’honnêteté de ses mœurs, de la culture de ses facultés, par le prix qu’en recevait une d’elles. […] Cela ne sied plus : il porte une perruque, l’habit serré, le bas uni, et il est dévot. » Il le représente assistant à la célébration des saints mystères, « le dos tourné directement aux autels, les faces élevées vers leur roi que l’on voit à genoux sur une tribune, marque d’une sorte de subordination, puisqu’ils semblent adorer le prince, et le prince adorer Dieu. » Les mœurs dévotes ne seront pas moins remarquables à la ville qu’à la cour.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

« Il y a des caracteres ridicules dont la représentation plaît, sans causer de ris immoderés de joie ; Trissotin & Vadius, par exemple, semblent être de ce genre ; le Joueur, le Grondeur, qui font un plaisir inexprimable, ne permettent guere le rire éclatant. […] Il semble que l’amour vous ait prêté des ailes.

108. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Orgon fait l’éloge de Tartufe, de ses vertus, raconte la maniere dont il fit sa connoissance, vante les sentiments que ce dévot personnage lui inspire tous les jours, & se félicite de l’avoir retiré chez lui, parceque tout semble y prospérer depuis ce temps-là. […] Je demande si le portrait de Philinte, placé à côté de celui du Comte, & presque aussi bien frappé, ne semble pas annoncer que le premier jouera dans la piece un rôle presque aussi conséquent que son contraste parfait : il ne paroît cependant que dans deux scenes.

109. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Les uns semblent ignorer qu’aucun caractere, quelque heureux qu’il soit, ne peut se passer d’un pareil secours. Les autres semblent ne le savoir que pour amener, tant bien que mal, des épisodes, sans prendre la peine de les coudre à leurs sujets, ou pour en choisir qui sont incompatibles avec eux.

110. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Il y en a de si naturelles qu’il semble que la nature ait elle-même travaillé à les faire. […] Il semble qu’elle y parle elle-même.

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