/ 114
68. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

C’est encore une satire contre les médecins, mais remarquez ce très heureux détour. […] Voltaire ne songe pas à lui-même, comme aussi bien nous n’y songeons jamais, mais il a raison quand il dit : « Les Femmes savantes conduisirent Cotin au tombeau comme les satires de Boileau l’abbé Cassaigne, triste effet d’une liberté plus dangereuse qu’utile et qui flatte plus la malignité humaine qu’elle n’inspire le bon goût. […] Elle fait de temps en temps une excursion du côté du drame et flagelle les vices ; mais alors elle est plutôt la satire que la comédie. Dans Molière lui-même il y a une comédie qui n’est qu’une satire, c’est Don Juan, et elle est d’un caractère tout particulier, et elle n’est guère qu’un admirable portrait, et elle ne plaît pas beaucoup parce que plus ou moins consciemment on se dit : Qui cela peut-il corriger ? […] S’il est une satire de la maladie imaginaire, il est une satire aussi de l’imagination maladive.

69. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Il dit qu’il n’a pas prétendu faire dans Scapin une satire fine comme dans Le Misanthrope.

70. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Gai pamphlétaire, couvrant de grelots le fouet de la satire, il remplirait sur la scène le rôle grave et délicat du bouffon de cour.

71. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

On voit que, lorsque Molière se moqua de la médecine et de la chirurgie, il n’eut pas à aller bien loin pour étudier ses types : il fit de la satire en famille. […] Boileau, qui l’avait en grande considération, lui a dédié sa quatrième satire. […] Cet usage de la satire quotidienne au théâtre, de la chronique scandaleuse formulée à la scène, se conserva plus longtemps que l’on ne serait tenté de le penser. […] Les dévots, qui ont le flair subtil pour ce qui les attaque, ne se méprirent pas sur cette satire. […] Pour les critiques intéressées, qui tombaient dans l’excès des satires jalouses, il n’avait que du dédain.

72. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Sa raillerie était délicate, et il la tournait d’une manière si fine, que quelque satire qu’il fît, les intéressés, bien loin de s’en offenser, riaient eux-mêmes du ridicule qu’il leur faisait remarquer en eux.

73. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

La satire du pédant aristotélicien est ici poussée jusqu’à une sorte de fureur.

/ 114