/ 189
116. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il est permis au public d’un théâtre de s’abstenir, lorsque l’affiche annonce pour le soir la représentation d’une pièce totalement étrangère à ses mœurs, à ses sentiments, à ses idées, bien qu’il ne lui fût pas permis de siffler cette pièce, si elle était signée d’un nom illustre, et s’appelait Guillaume Tell, Hamlet, Faust, Iphigénie en Aulide ou Le Misanthrope. […] Toute sa réponse fut de m’inviter à dîner chez lui, pour l’accompagner ensuite à la cinquante-huitième représentation de La Flûte enchantée. […] Les salons de l’hôtel de Rambouillet ouverts l’année de la mort d’Henri IV, fermés avant la composition et la représentation des Précieuses ridicules 428, nous montrent et la perfection primitive et les premiers symptômes de la décadence qui l’a suivie. […] Mais un homme puissant, ami des dames qui pouvaient se croire offensées par la comédie nouvelle, en défendit la représentation ; cette interdiction dura plusieurs jours. […] Molière changea Tartuffe en directeur laïque ; et, comprenant que pour mieux combattre la fausse dévotion, il lui fallait faire bien haut l’éloge de la vraie, et même inventer un personnage qui la représentât et remplît la fonction du chœur antique438, il ajouta à son ouvrage les fameuses tirades de Cléante, qui firent, cinq ans après la représentation de Versailles, le salut du Tartuffe et de Molière devant le grand public.

117. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Or, il n’est guère que deux manières d’atteindre ce but sur la scène: ou en excitant l’intérêt et la gaîté, c’est le rôle de la comédie ; ou en faisant surgir l’enthousiasme et l’émotion par la représentation des grands sentiments et des passions violentes, c’est le rôle delà tragédie et du drame. […] Un divertissement gai ne peut se produire que dans la représentation des vices, des ridicules, des bizarreries de caractère. […] Ce n’est pas que, dans les représentations du vice et de l’extravagance, la sagesse et la raison ne trouvent aussi à se caser ; mais ce doit être seulement comme contrastes et non comme sujets du tableau. […] En composant ses œuvres, il a eu surtout en vue d’amuser le public ; mais il a jugé que la meilleure manière d’atteindre ce but était de représenter l’humanité dans ses principaux travers ; et cette représentation s’est trouvée si profonde et si parfaite, qu’elle est devenue un haut enseignement psychologique. […] Le premier but de Molière, en composant ses comédies, était incontestablement de divertir son public ; mais, le moyen qu’il avait continuellement en vue pour atteindre ce but étant la représentation du jeu naturel des passions, cette représentation a été d’une vérité si exacte qu’elle s’est trouvée être un grand enseignement qui sera, de tous les temps, celui de la science du cœur humain.

118. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Cette maniere honnête de mettre le public à contribution, & de le forcer à applaudir, me paroît bien dangereuse ; il fait rarement de bonne grace ce qu’on lui demande : d’ailleurs comment ne pas trembler aux premieres représentations ?

119. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Molière fut également à même d’étudier de ses propres yeux l’art et les représentations théâtrales des comédiens de cette nation, puisque, de 1660 à 1673, la troupe de Joseph de Prado, entretenue par la reine Marie-Thérèse, alternait avec les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, tout comme les Italiens avec Molière au Palais-Royal.

120. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Il était grand citoyen encore quand il profitait du redoublement de faveur obtenu par l’Amphitryon, pour obtenir du roi la permission de jouer ce Tartuffe, prohibé par arrêt du parlement, et dont le roi lui-même avait refusé pendant deux années de permettre la représentation.

121. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Ce fut à cette représentation que la Troupe de Moliere prit pour la premiere fois le titre de Troupe du Roi.

/ 189