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152. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Le public jouit de l’embarras d’Ariste & de l’impatience de Géronte tant que dure le débat. Il est encore un moyen pour répandre sur cette derniere espece de dialogue un sel beaucoup plus piquant, & un intérêt bien plus considérable ; c’est celui de faire partager au public, & l’embarras d’un interlocuteur, & l’impatiente curiosité de l’autre.

153. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

« Dès sa jeunesse, dit Brantôme, elle aimait fort à voir jouer des comédies et même celles des Zanni et des Pantalon, et y riait tout son saoul comme une autre. » Une troupe, dirigée par un nommé Ganasse ou Ganassa, était venue à Paris en 1570 et avait donné un certain nombre de représentations publiques. […] Ils prenaient quatre sols de salaire par tête de tous les Français, et il y avait tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n’en avaient pas tous ensemble autant quand ils prêchaient. » Cet empressement du public se comprend aisément.

154. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Mercure annonce que Jupiter est avec Alcmene ; qu’il a pris la figure d’Amphitrion pour plaire à la belle ; que lui, Mercure, va prendre celle de Sosie ; que son pere a triplé la nuit pour mieux jouir de sa conquête : enfin il expose toute l’avant-scene, & ne laisse là-dessus rien à desirer au public. […] Moliere s’adresse à la Nuit ; &, sous prétexte d’avoir à la prier de la part de Jupiter de ralentir le pas de ses chevaux, il lui raconte l’aventure d’Alcmene & du Souverain des Dieux ; instruit adroitement par là le public de tout ce qui se passe, écarte en même temps, par un dialogue piquant & plein de sel, la monotonie inséparable d’un récit trop long. Outre cela, Moliere n’a pas la maladresse d’y prévenir, comme Plaute, le public sur tout ce qui doit arriver dans le courant de la piece, & ne s’amuse pas à demander de la part de Jupiter qu’on coupe la robe & qu’on fasse des incisions au visage de l’acteur qui aura fait cabale pour se faire applaudir plus que son camarade.

155. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Si vous ne vous tuez pas du coup, vous passerez indubitablement pour un phénomène ; les journaux et le public s’occuperont de vous et à ce titre moi je vous jouerai, mais comme phénomène, entendons-nous bien, et jamais comme prix de Rome ! 

156. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

Parfait, qui rapportent cette lettre, ajoutent : « Ce discours d’Angelo est si fort éloigné de la vraisemblance, que ce seroit abuser de la patience du Lecteur que d’en donner la réfutation : aussi nous ne l’avons employé que pour prévenir des personnes qui, trouvant ce passage dans le volume que nous venons de citer, pourroient l’altérer dans leur récit, & donner le change à un certain Public, toujours disposé à diminuer la gloire des grands hommes ».

157. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Il satisfit fort le Public sur tout par les Pièces de sa Composition, qui étant d’un genre tout nouveau attirèrent une grande affluence de Spectateurs.

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