Enfin, il est impossible qu’un homme d’un grand esprit, un profond observateur de l’humanité, n’ait point des principes qui percent dans ses œuvres, et ne tire point continuellement une espèce de morale de l’observation pénétrante qui est la source vive où puise son génie. Mais une influence incontestable, un prétexte plausible, des principes inspirateurs, ne doivent point être confondus avec un but avoué. […] Pouvait-il se livrer à l’étude approfondie du cœur humain sans être guidé par des principes et sans tirer des conclusions ? […] Recherchons donc quels principes moraux régnaient chez lui, quel enseignement ressort de son théâtre, quelle influence y subit la foule qui vient s’y divertir : en un mot, quelle est la morale de Molière. […] Quels sont ses principes sur la religion, la famille et l’amour, quand il peint ses hypocrites, ses pères, ses coquettes ?
Principe et Sanction de la Morale de Molière. […] Mais il n’y faut chercher, on le répète, que l’expression d’un sentiment personnel sur la religion, non des principes qui régnassent dans son âme au point d’inspirer toujours ses compositions. […] Et en somme, à part les généralités de la morale pratique, sur laquelle tous les systèmes sont à peu près d’accord, quels principes fixes aurait-il pu emprunter à la philosophie ? […] Voilà le principe de la morale de Molière. […] La morale indépendante ne peut remplacer le principe de l’ordre providentiel qu’elle méconnaît, ni par conséquent faire respecter des préceptes pratiques qui ne relèvent que d’elle seule.
L’Académie française a mis au concours cette question : « De la nécessité de concilier dans l’histoire critique des lettres le sentiment perfectionné du goût et les principes de la tradition avec les recherches érudites dites et l’intelligence historique du génie divers des peuples » ; et, bien que les concurrents aient évidemment peu de foi dans cette nécessité, puis que, d’année en année, le prix ne se décerne point, nous ne pouvons-nous empêcher d’admirer avec joie la foi de l’Académie elle-même dans cette nécessité non douteuse ; car, voyez ! […] Le philosophe le plus original de notre temps, le moins suspect d’une vénération exagérée pour les principes de la tradition, M. […] Son principe est incontestable, c’est que tout phénomène à sa cause ; sa méthode est sûre, c’est l’étude des faits ; ses instruments sont éprouvés : c’est l’histoire, c’est la psychologie. […] Ils sont excellents pour la plupart, et l’on n’a point coutume de demander à son maître d’écriture par quelle déduction rationnelle et en vertu de quel principe a priori, il veut qu’on étende bien ses doigts, qu’on ne mette pas son cahier de travers, qu’on ramène sa plume vers sa poitrine, et qu’on se tienne droit comme un I.
Pour la seconde fois, il choisissait en prince qui se respecte et veut assurer le respect public à sa famille ; pour la seconde fois, il se décidait par l’estime ; il rendait hommage aux principes d’honnêteté que sa conduite semblait braver. […] C’étaient mêmes idées, mêmes principes, mêmes habitudes ; dans toutes une vie régulière et décente, des mœurs chastes, un esprit orné, une raison cultivée, également opposée aux mœurs de la cour, à la pédanterie des précieuses outrées, et à la dévotion feinte ou réelle qui était le refuge de la galanterie repentante ou répudiée. […] Ce fut un témoignage de l’honnêteté de mœurs, de la sagesse d’esprit, de la pureté de principes et de goût qui régnaient dans cette société, de la considération qu’y avait acquise madame Scarron, et du fonds de raison qui caractérisait Louis XIV. […] Elle s’avoua, se déclara attachée aux principes de la morale religieuse plutôt que pieuse, et surtout et le ne se fil point dévote. […] Je m’en tiens à cette décision générale, autrement je ne vivrais pas (c’est ainsi que dans le principe elle prit Gobelin).
Il y a loin de la tribu nomade d’Abraham aux grands Etats de l’Europe moderne ; mais les petites tribus et les grands Etats, la société humaine sous toutes ses formes, reposent également sur le principe de l’autorité paternelle. C’est ce principe qui perpétua pendant tant de siècles la race judaïque à travers des vicissitudes incroyables ; c’est ce principe qui fut une des plus remarquables causes de la grandeur de Rome. […] Il y a là, on le répète, immoralité, fausseté, contradiction avec tous les principes de haute moralité appliqués à la peinture de l’homme, de la femme, de l’amour, du mariage. […] On fait dater de 1789 le principe de l’égalité des hommes devant la loi civile : le principe de leur égalité devant l’estime et l’opinion des autres date de Molière.
Tels sont par conséquent les principes psychologiques les plus importants, d’où tant d’autres dérivent, que l’on est en droit de tirer de ses œuvres. […] Locke a défini le fou : Un homme qui raisonne juste en partant d’un faux principe. […] Mais, pour n’avoir pas été donnés en formules, ces principes n’en sont pas moins évidents. […] Voici la manière remarquable dont il exprime, sous une forme sentencieuse, ce principe, qui donne une si grande importance en psychologie aux éléments instinctifs de notre esprit, principe ignoré par les philosophes modernes : Henriette. […] Ce principe psychologique a une importance majeure dans les questions de responsabilité.