Je tombe sur la troisieme scene du premier acte du Rudens. […] Nos premiers peres ont fait parler le langage le plus populaire à Dieu, aux Saints, & ont été applaudis. […] Bon, ce coup-là sans doute a percé sa jaquette : Bon, le voilà perdu : bon, me voilà sauvé, Car de ce premier coup son œil droit est crevé.
Bossuet lui avait souvent parlé là-dessus avec une liberté digne des premiers siècles et des premiers évêques de l’église ; il avait interrompu le cours de ses liaisons plus d’une fois ; il avait osé poursuivre le roi qui lui avait échappé.
Troisième intermède, première entrée de ballet, Dépit amoureux (p. 975-976 de la pléiade).
Au premier rang, dans ce cortège de grands écrivains qui inaugurent par des chefs-d’œuvre le règne personnel de Louis XIV qui les inspire et qui les protège, nous rencontrons d’abord Molière, qui obtint toutes les franchises du génie sous la royauté absolue. […] On raconte que son premier pédagogue étant venu le sermonner pour rompre son dessein, il fit si bien qu’il l’enrôla lui-même pour jouer les pères nobles dans la troupe improvisée de ses acteurs nomades. […] Et d’abord, quand on a lu Le Misanthrope, Tartuffe et Les Femmes savantes, on a peine à comprendre les critiques que Fénelon et La Bruyère ont faites du style de Molière, et on ne se les explique qu’en les rapportant à ses premiers essais ou, dans les œuvres de son âge mûr, au langage populaire qu’il a dû mettre, pour être vrai, dans la bouche de quelques vauriens de bas étage.
Le moraliste doit protester avec Boileau635 contre l’influence de ce plaisir qui amollit les âmes et les prépare tout doucement à succomber au premier assaut de la passion. […] Les Plaisirs de l’Ile enchantée, première journée, Apollon ; les Amants magnifiques, premier intermède, Neptune ; cinquième intermède, Apollon : Bienheureuses de toutes parts, Et pleines d’exquises richesses, Les terres où de mes regards J’arrête les douces caresses !
Mais la tragédie moderne est encombrée de personnages, et les incidents s’y multiplient au gré de l’imagination du poète, parce qu’ici toute chose est bonne, propos hors du sujet, situations extraordinaires, interruptions de l’action dramatique, embarras compliqués de l’intrigue, toute chose est bonne qui peut servir à ce premier dessein du poète moderne : faire vivre des êtres individuels et réels, peindre des caractères 201. […] Qu’arriverait-il, en effet, si les deux premiers éléments, au lieu d’être confondus, restaient distincts et séparés, si les acteurs de la comédie n’étaient purement et simplement que des sots, et si les Dieux se contentaient de sourire soit dans la conscience des spectateurs, soit dans un chœur comique ? […] VII L’Orient n’a rien produit du premier ordre dans l’art dramatique. […] Cherchant des exemples de ces deux espèces de comique, je trouve dans Shakespeare, et particulièrement dans le personnage de Falstaff, le plus beau modèle du premier. […] Ce premier point, Molière l’a bien rempli222.