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87. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Pourquoi, à deux reprises, attaque-t-il les Précieuses et dépasse-t-il presque le but dans les Femmes savantes, sinon par haine de l’école transformée en coteries dont l’autorité et la subtilité tyrannisaient le bon goût et allaient comme le chasser de France ? […] Une fois, en effet, une seule fois, par je ne sais quelle bonne fortune, il s’est oublié, il s’est trahi ; une seule fois l’acteur a disparu, l’auteur a tout à coup parlé en son nom, et on a vu avec étonnement don Juan faire l’aumône au pauvre « au nom de l’humanité (59). » Or le grand principe le voilà : l’humanité ; Molière la trouve belle, et c’est pourquoi il combat et rejette tous ces vains ornements sous lesquels on la lui cache, avec lesquels les précieuses de toutes sortes et les pédants de toute espèce la gâtent et la détruisent. […]  » Il faut oublier que quelques mois avant sa mort, baisant avec respect le De corpore politico de Hobbes, il s’écria : « Ce petit ouvrage est rempli d’un suc précieux : Medulla seatet.

88. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

N’allons pas toutefois jusqu’à dire, avec le fameux critique des Lundis3, que l’acte de 1402 fut une fin et non pas un commencement, exagération bizarre que les séduisantes assertions et les trouvailles, plus curieuses que précieuses, de MM. […] Il serait bien plus juste, en tous cas, d’attribuer cet honneur aux fameux poèmes de Clermont, la Passion et le Saint-Léger, qui, s’ils ne peuvent être classés parmi les œuvres théâtrales, sont du moins un des monuments les plus précieux de notre langue à la fin du Xe siècle. […] Le 15 janvier 1874, on joua le Misanthrope et Les Précieuses.

89. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

A peu près, oui, tout juste ; et qu’on n’exige pas de nous un témoignage plus favorable, sinon nous demanderons comment L’Avare, en dix-sept mois, a mérité seize représentations et le Misanthrope seulement neuf, Les Femmes savantes six, Tartufe et Amphitryon cinq ; pourquoi L’École des femmes, produite sept fois l’année dernière, et les Précieuses, deux fois seulement, n’ont pas encore paru cette année. […] Oui vraiment, l’année dernière et cette année, voici Le Menteur et Les Plaideurs ; voici, répartis sur l’une et l’autre, à peu près les mêmes ouvrages de Molière que nous avons vus là-bas ; seulement, au lieu du Bourgeois gentilhomme, d’Amphitryon et des Précieuses, nous apercevons Monsieur de Pourceaugnac, L’École des maris et Sganarelle : ne pouvait-on nous montrer le tout ?

90. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

L’étourdi reparut à Béziers avec un nouveau succès, le dépit amoureux & les précieuses ridicules y entraînérent tous les suffrages ; on donna même des applaudissemens à quelques farces qui, par leur constitution irréguliére, méritoient à peine le nom de comédie, telles que le docteur amoureux, les trois docteurs rivaux, & le maître d’école, dont il ne nous reste que les tîtres. […] Quoique la comédie des précieuses ridicules Les precieuses ridicules, comédie en un acte en prose, représentée à Paris sur le théatre du petit Bourbon, le 18 novembre 1659. […] Ce fut dans ces conjonctures que parut la comédie des précieuses ridicules ; jamais succès ne fut plus marqué. […] Mais si l’on y retrouve Moliere en quelques endroits, ce n’est pas le Moliere des précieuses ridicules.

91. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

La publication de L’Astrée fut, selon Boileau, l’époque où l’afféterie précieuse de langage, les conversations vagues et frivoles , les longs verbiages d’amour commencèrent à être en vogue.

92. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Quant au langage, je ne pourrais dire que la société de Rambouillet tout entière se piquât de la même simplicité que la Marquise et sa famille ; mais s’il était un peu plus orné, il n’était pas pour cela affecté et précieux, Nous avons un monument authentique du langage habituel de la haute société dans la comédie de Mélite, qui est le premier ouvrage de Corneille.

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