/ 142
87. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Pour qu’il puisse désirer et vouloir se soustraire à leur joug, il faut qu’il entende la voix des sentiments moraux qui éclairent la conscience à l’égard de ces passions et qui inspirent une vive réprobation contre tout ce qu’elles suggèrent. […] Pour que cette appréciation fût juste, il aurait fallu la compléter en disant : Le fou est un homme qui est aveuglé et trompé par ses passions ; et ses passions l’aveuglent et le trompent, parce qu’elles envahissent si complètement son esprit, qu’aucun sentiment moral ne peut intervenir pour l’éclairer sur ses inspirations passionnées. […] Mais encore, pour que cette définition fût complète, aurait-il fallu ajouter que le principe faux doit être suggéré par une passion qui domine actuellement l’esprit. […] Philosophes et moralistes, qui êtes assez peu versés dans la science du cœur humain pour affirmer que l’homme est toujours doué de raison et de force morale suffisantes pour qu’il soit capable de combattre ses passions, étudiez les œuvres de Molière : vous apprendrez à connaître l’homme tel que la nature l’a fait, et, en méditant sur les vers qui vont suivre, vous apprendrez à compatir aux infirmités morales auxquelles nul n’échappe, et dont cependant on n’a jamais tenu compte, infirmités plus grandes et plus nombreuses peut-être que les infirmités physiques, plus préjudiciables sans contredit que les infirmités intellectuelles : alceste. […] En signalant les parties les plus importantes de son théâtre au point de vue où je l’ai étudié, j’en ai dit assez pour que chacun puisse suppléer à ce qui manque.

88. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Mais à cette heure, je ne veux pas de toi, tu me fais peur, tu as trop de vices sérieux à ta suite ; il y a dans ton regard quelque chose de funeste ; tu es trop méchant pour que de toi, l’on rie, et tu es trop damné pour qu’on te sauve ; malheureux qui a dépassé même le doute, en ton esprit perverti ; malheureuse victime de tes désirs impuissants ! […] pour que la comédie de son comédien ordinaire soit représentée en plein théâtre, et pour tout dire, atteindre enfin au comble de l’art qui ne peut ni s’expliquer ni s’apprendre : « Quod tamen unum tradi arte non potest » telle était l’ambition de Molière, son ardente et infatigable ambition ; si bien qu’il est mort sans songer, — ô Dieu !  […] Mais le travail et l’âge retardent nos pas, et d’ailleurs, pour que nous allions plus vite, que nous veux-tu ? […] En ce moment les événements sont graves : le cliquetis des épées fait tressaillir Don Juan qui court au danger, l’épée haute, car au moins faut-il, pour que cet homme soit supportable, qu’il ne tienne ni à son argent, ni à sa vie, les deux choses que les hommes estiment le plus.

89. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Treize ans passés au service du premier manant qui donne cinq sous pour qu’on le fasse rire ! […] L’action de la chaire a toujours été et est encore aujourd’hui en France trop forte et trop publique pour que J’aie besoin d’en retracer même une légère esquisse. […] La mère du jeune homme, femme de grand mérite et de haute piété, se prononçait probablement pour qu’il allât où Dieu l’appelait ; le père lui-même, écoutant sa conscience, ne se trouvait pas armé pour résister longtemps. […] Il faut l’entière et rare imbécillité de ce bourgeois pour que le fourbe ne perde pas aussitôt tout crédit. […] Nous ne sommes pas tenus de changer le monde, mais nous devons faire ce qui dépend de nous pour qu’il change.

90. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Je suis pour que l’on vive en bonne intelligence, Et ne fais jamais rien contre la conscience.

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Mon maître, lui dit-il, est amoureux de cette maudite esclave, je voulois la lui enlever pour qu’il fût tout entier à votre fille.

92. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Marton exhorte l’amant à se retirer pour qu’on ne le surprenne pas avec son amante, & lui conseille d’aller voir Cidalise.

/ 142