Voici comme il se peint : «Zelmis est un cavalier qui plaît d’abord; c’est assez de le voir une fois pour le remarquer; et sa bonne mine est si avantageuse, qu’il ne faut pas chercher avec soin des endroits dans sa personne pour le trouver aimable; il faut seulement se défendre de le trop aimer. » Passe pour l’éloge, puisqu’il faut qu’un héros de roman soit accompli; mais sa bonne mine, qui est si avantageuse, et les endroits de sa personne ne sont pas une prose digne des vers du Légataire et du Joueur. […] Peut-être aussi le désir de plaire au roi de Suède, qui ne l’avait engagé à faire ce voyage que pour recueillir les observations qu’il y pourrait faire, le rendit plus attentif qu’il ne l’aurait été naturellement ; et cet esprit courtisan que l’on prend toujours auprès des rois asservit pour un moment l’humeur indépendante et libre d’un homme absolument livre à ses goûts, et qui semblait ne changer de lieu que pour se défaire du temps. […] C’est là qu’en mille endroits laissant errer ma vue , Je vois croître à plaisir l’oseille et la laitue ; C’est là que, dans leur temps, des moissons d’artichauts Du jardinier actif secondent les travaux , Et que de champignons une couche voisine Ne fait, quand il me plaît, qu’un saut dans ma cuisine.
Il n’est point de serpent ni de monstre odieux Qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux.
À Dieu ne plaise que nous ayons cette pensée-là ! […] point de mais, monsieur, s’il vous plaît ; faites-nous cette amitié-là.
En parlant de « son habituelle paresse à soutenir la conversation, » il dit vrai, et la notice de 1682 complète le renseignement en nous apprenant, ce dont nous nous serions bien un peu doutés, qu’il causait très agréablement quand il le voulait, mais qu’il se taisait à l’ordinaire, car il n’aimait causer qu’avec ceux qui lui plaisaient. […] Pour Molière, en particulier, il me plaît fort, après y avoir regardé, de ne trouver dans sa vie aucune des « terribles défaillances » entrevues par M. […] Chalussay ne pouvait manquer de reprendre la thèse de Montfleury ; il répète donc les mêmes railleries, et, par surcroit, se moque avec assez de verve de l’obstination malheureuse de son ennemi à faire les amoureux tragiques : … Si tu le voyois quand tu veux contrefaire Un amant dédaigné qui s’efforce de plaire ; Si tu voyois les yeux hagards et de travers, Ta grande bouche ouverte, en prononçant un vers, Et ton col renversé sur tes larges épaules ! […] Songeons à répéter, s’il vous plaît… Or sus commençons… Bon ! […] Mais qu’importe au public par quels efforts on parvient à lui plaire !
Mais enfin, avec tous ces avantages, elle ne plairait pas tant, si sa voix était moins touchante. […] Peut-être ce motif la toucha-t-il faiblement ; mais l’espérance de plaire au public dans un rôle écrit pour elle, la décida. […] Il y avait là, d’ailleurs, comme opposition, de quoi plaire à sa malice toujours si bien en éveil. […] J’en jurerais, rien qu’à voirie mystère dont elle fut entourée et dans lequel je retrouve ces ombres que les hypocrites se plaisent à entasser partout. […] ou se plaisait-on, en les répandant, à dénaturer la pensée de Molière pour en exagérer l’audace ?
Telle qu’il vous plaira : suffit qu’elle ait un nom.