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5. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Que ce vin prêt à boire aussitôt se perdit ! […] Monsieur, je perds patience. — J’ai… — Achevez donc. — J’ai tous les maux ensemble, Colombine : j’ai une femme !  […] C’est du temps perdu : je vous rendrai ce que je vous dois. […] C’est beaucoup perdre. […] Les plus habiles sont ceux qui savent perdre à propos.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Il faut commencer par faire mettre le cheval sous la clef : car si ce marchand venoit à le découvrir, n’ayant pas d’autres témoins, il ne manqueroit pas de le faire interroger sur faits & articles, & vous seriez un homme perdu. […] Çà, çà, sans perdre plus de temps, il faut commencer par faire informer les premiers, & avoir des témoins, à quelque prix que ce soit. […] L’Avocat Vénitien, de Goldoni, plaide contre celle qu’il doit épouser, lui fait perdre tout son bien, & lui donne la main. […] Diderot suppose obligé de prononcer, puisqu’il peut encore feindre de combattre vigoureusement, n’alléguer pourtant que des raisons foibles, & voir augmenter sa gloire sans rien perdre de ses intérêts. […] Dans la Gouvernante de La Chaussée, un Président, trompé par son Secrétaire, fait perdre injustement un procès considérable à une famille qu’il plonge par-là dans la derniere misere.

7. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [43, p. 73-77] »

Il prit fantaisie à Chapelle*, en descendant d’Auteuil, de lui faire perdre cette prérogative, et de le faire monter derrière son carrosse. […] Vous êtes un insolent, qui perdez le respect, reprit Chapelle* ; si j’ai voulu vous permettre de monter dans mon carrosse, je ne le veux plus ; je suis le maître, et vous iriez derrière ou à pied. […] Vous avez tort, dit-il à Godemer, de perdre le respect envers votre maître, qui peut vous faire aller comme il voudra ; il ne faut pas abuser de sa bonté.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Harpagon, désespéré de perdre sa bague, fait des mines que son fils feint d’attribuer au chagrin de voir refuser son présent. […] Je suis perdu ! […] Après avoir perdu une si grosse somme en or, quel besoin ai-je de vivre ? […] je suis perdu ! […] je suis perdu !

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

Mais à l’approche de cette isle, notre jeune homme, rêveur & pensif, vint à considérer le temps qu’il avoit perdu & à calculer tous les jours que son capital ne lui avoit produit aucun intérêt. […] Il est encore fâché de lui avoir acheté un Savant qui lui a fait perdre six cents sequins en lui conseillant d’ensemencer sa terre suivant une nouvelle méthode de son pays. […] Un pere à l’extrémité de sa vie, une épouse adorée, quatre aimables enfants, & une fortune des plus douces, qu’il avoit perdus avec sa liberté : tous ces malheurs enfin se présenterent à sa mémoire, & le récit qu’il en fit au Génois, le toucha lui-même jusqu’aux larmes. […] Perdre en peu de jours sa fortune, sa liberté & sa maîtresse, c’est ressentir tout à la fois trois coups dont chacun peut passer tour à tour pour le plus cruel de tous les malheurs. […] Je la perds si vous ne trouvez le moyen de me rendre ma maîtresse.

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Je demande présentement si de cent jeunes gens qui s’élancent dans la carriere, la plus grande partie, effrayée du temps qu’il faut perdre, des démarches rebutantes qu’il faut faire, n’est pas dégoûtée dès les premiers pas. […] L’un des génies que nous venons de nommer l’auroit occupée ; les autres se seroient découragés, & la France eût perdu cent chefs-d’œuvre qui lui feront à jamais le plus grand honneur60. […] De cette façon une troupe excellente ne peut que devenir mauvaise ; & le public, qui perd de vue tout objet de comparaison, est complice sans s’en appercevoir. […] De cette façon, une piece mal jugée par les Comédiens, & préparée à grands frais, ne risqueroit pas de leur faire perdre leur belle saison, & les bonnes nouveautés se succéderoient sans intervalle. […] Qu’on n’accorde aucun privilege aux Directeurs, aux Actionnaires de Province, qu’en les soumettant à payer la part d’Auteur durant les trois premieres représentations de toutes les nouveautés : qu’y perdront-ils ?

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