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73. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Un Organiste de Troie, nommé Raisin, fortement occupé du désir de gagner de l’argent, fit faire une épinette à trois claviers, longue à peu près de trois pieds, et large de deux et demi, avec un corps, dont la capacité était le double plus grande que celle des épinettes ordinaires. […] Les Convives se mirent à table : les commencements du repas furent froids : c’est l’ordinaire entre gens qui savent ménager le plaisir ; et ces Messieurs excellaient dans cette étude. […] En revenant d’Hauteuil, à son ordinaire, bien rempli de vin ; car il ne voyageait jamais à jeun, il eut querelle au milieu de la petite prairie d’Hauteuil avec un valet, nommé Godemer, qui le servait depuis plus de trente ans. […] Et l’on a toujours remarqué qu’il donnait aux pauvres avec plaisir, et qu’il ne leur faisait jamais des aumônes ordinaires. […] Cette Pièce eut l’applaudissement ordinaire que l’on donnait à ses ouvrages ; malgré les critiques qui s’élevèrent.

74. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

J’y ai réuni quelques articles auxquels le journal le Temps a prêté récemment sa large publicité, et que ses lecteurs ont accueillis avec l’indulgence qu’ils veulent bien d’ordinaire accorder à mes études historiques. […] Elle avait été organisée par Guichard, gentilhomme ordinaire de Son Altesse Royale, dont les ouvrages, dit de Visé, ont fait du bruit et qui a beaucoup d’invention. […] Aussi glisse-t-on d’ordinaire sur son témoignage et ne le mentionne-t-on que pour mémoire, sans paraître y attacher aucun prix. […] On creusa donc près du mur de cette petite maison, qui était apparemment la demeure des anciens chapelains, et l’on mit à nu un cercueil de chêne d’un pouce d’épaisseur, « ainsi qu’il a paru par les fragments déposés avec les ossements dans une terre sablonneuse à trois pieds de profondeur. » Voilà un second fait bien remarquable : au lieu indiqué par la tradition dont Fleury a le dépôt, il y a une bière de chêne, et la fosse qui la contient n’a pas cinq pieds de profondeur, comme les fosses ordinaires, mais trois pieds seulement, ce qui semble indiquer qu’elle a été creusée à la hâte. […] Le dernier mot du jansénisme fut l’isolement ; il fit profession de croire que, « dans un monde où triomphent les vices », il n’est pas d’autre refuge que le désert pour les cœurs droits, froissés par les injustices, les lâchetés, les honteuses transactions qui sont le cortège ordinaire de la vie sociale.

75. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Molière, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage, contre les veritables sentiments de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigoterie, et nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les semences sont répandues d’une manière si fine et si cachée dans la plupart de ses autres pièces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il joue pêle et mêle bigots et dévots le masque levé.

76. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

Bernardin, se contente d’écrire1 ‌ : « L’enlèvement par les corsaires ne semblait pas comme aujourd’hui une intrigue démodée, empruntée à la comédie antique ; en se servant de ce procédé commode pour dénouer le Parasite et l’Avare, Tristan et Molière employaient un moyen dramatique qui était encore de leur temps fondé sur la réalité des choses ; écoutons plutôt Mascarille dans l’Étourdi (IV, 1) : C’est qu’en fait d’aventure il est très ordinaire De voir gens pris sur mer par quelque Turc corsaire, Puis être à leur famille à point nommé rendus, Après quinze ou vingt ans qu’on les a crus perdus ; Pour moi, j’ai déjà vu cent contes de la sorte.

77. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

On ne peut disconvenir que les talents mêlés, qui se laissent aller à leur naturelle abondance, n’aient d’ordinaire plus de variété, plus de grâce et de charme ; mais on ne peut douter que les talents distincts ou qui savent se concentrer, ont plus de caractère, de vigueur et d’essor.

78. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Quant à Sganarelle, c’est un de ces personnages, moitié réels, moitié imaginaires, dont le caractère et le langage sont convenus, ainsi que le nom et le costume, et qui, d’ordinaire, sont plus bouffons que véritablement comiques. […] Ce n’est pas ainsi que les choses se passent dans le monde, dont la vraie comédie entreprend de retracer les actions ordinaires, aussi bien que d’en peindre les mœurs habituelles.

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