/ 130
61. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

S’il est un écrivain qui ne doive rien à son temps, c’est assurément Fénelon : il n’y a pas une de ses idées qui ne soit une protestation contre les opinions dominantes, officielles et approuvées. […] Je sais que cette conclusion choque le préjugé vulgaire ; mais, pour apprécier la valeur de l’opinion commune, il serait sage d’examiner comment elle s’est établie.

62. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

Aimé Martin a confirmé cette opinion par un curieux passage du philosophe Locke, qui, se trouvant à Montpellier en 1676, trois ans seulement après la mort de Molière, écrivait les lignes suivantes : « Recette pour faire an docteur en médecine.

63. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Molière et le Misanthrope J’ai entendu, il y a déjà nombreuses  années, un homme d’infiniment d’esprit et de talent, quelque peu négligé aujourd’hui, ce me semble, — Léon Gozlan, — émettre en façon d’axiome l’opinion que voici : « L’un des premiers symptômes de la folie chez le comédien, — c’est de vouloir jouer le Misanthrope. » La sentence me parut notable et je me la suis toujours rappelée ; de façon que je n’ai éprouvé aucune surprise lorsque plus tard, n’ayant pas plus qu’un autre échappé à la règle et m’entretenant avec quelques amis de mon désir naissant d’interpréter Alceste, je recueillis immédiatement cette réponse unanime : « Mais vous êtes fou, mon cher !  […] et le Misanthrope n’est pas un traité de Misanthropie, mais une comédie ; si donc, sur une question de théâtre, tous les acteurs sont d’accord, eux qui ont charge d’entrer assez avant dans la pensée de l’auteur pour pouvoir l’incarner, il y a gros à parier qu’ils n’ont pas tort, ce me semble ; et leur opinion vaut bien en tous cas qu’on la considère autant que celle de littérateurs très éminents du reste, mais qui ne sont pas de la partie. […] Qu’on me permette de citer cette charmante page ; ce n’est pas une mince bonne fortune, pour un humble comédien comme moi, que de rencontrer son opinion si spirituellement habillée, dans cette auguste salle de conférence qui s’appelle l’Académie ; lieu où les paradoxes n’ont guère de chance d’être admis, comme on sait ; les vérités même n’y entrant guère qu’après un stage quelquefois un peu long : « Il y a aussi de la vraie critique dans le Misanthrope et l’Auvergnat.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

Comme M. de Voltaire ne parle que de la tragédie, je puis plus hardiment dire qu’une comédie en vers blancs, bonne d’ailleurs, réussiroit sur notre Théâtre ; & bien des personnes seront, je crois, de mon opinion, si l’on fait attention à la prose de Moliere ; elle est si bien cadencée, on y remarque tant de vers, qu’elle ne s’éloigne guere de la poésie des Anglois.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

Comme je ne veux point être accusé de ne présenter que le côté favorable à mon opinion, je vais prendre pour un moment les armes contre moi, & mettre en usage les plus fortes.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

Là, je vous marie, soyez heureux, & ayez meilleure opinion de mon cœur une autre fois, bêtes que vous êtes. »   Je ne sais si le lecteur sera de mon avis ; mais il me semble, je le répete, que ces trois scenes remaniées, retournées par la main habile de M. 

/ 130