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85. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Coquette et féline avec Alceste, d’une médisance légère avec les petits marquis, d’une ironie terrible avec Arsinoé, à chaque acte, à chaque scène, elle se montre sous un aspect différent. […] Je ne crois pas qu’il y ait, dans l’histoire littéraire, de question qui montre davantage les dangers de l’à-peu-près et du parti-pris en matière d’érudition. […] Le caractère et la manière d’être qu’elle prête aux deux époux, les incidens publics de leur existence qu’elle raconte, tout cela montre en elle un témoin bon à entendre.

86. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

La différence d’humeur des deux sœurs montre encore une de ces oppositions dont Molière savait si habilement tirer des effets comiques ; tous ses ouvrages présentent des contrastes de quelque espèce. […] Rien n’est plus plaisant que les soins que prend Argan pour se persuader qu’il est indisposé ; sa colère, lorsque sa servante lui soutient qu’il se porte bien, ne manque jamais d’exciter le rire ; il n’est pas moins comique dans ses rapports avec les médecins et les apothicaires ; mais quelle effrayante vérité dans le rôle de cette femme qui compte les derniers moments de l’insensé vieillard, et se montre épouse aussi intéressée que belle-mère injuste. […] Sans doute d’autres comiques ont cherché aussi à donner à leurs acteurs la physionomie qui leur appartient ; mais la plupart n’ont pu s’empêcher d’y mêler leur propre empreinte ; l’auteur se montre toujours plus ou moins à travers ses personnages.

87. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Plus loin, le même poète nous montre tous ceux qui touchaient h Lulli, son architecte, son notaire, son beau-père, ce fameux Michel Lambert dont Boileau a parlé, sa femme, ses enfants et tout le genre humain, disant au ciel dans leurs prières : Délivrez-nous du Florentin. […] Enfin, le jugement rendu contre le président Lescot montre l’estime dont la Molière était l’objet ; on n’aurait pas condamné le président pour une peccadille s’il avait adressé ses hommages et plus tard ses injures à une femme de vertu suspecte. […] Mais, en même temps, l’auteur montre, par la supériorité constante d’Alceste sur tous les autres personnages, que la vertu, malgré les ridicules où son austérité l’expose, éclipse tout ce qui l’environne ; et l’or qui a reçu l’alliage n’en reste pas moins le plus précieux des métaux. » Molière a placé Philinte auprès d’Alceste pour représenter, à côté de la vertu intolérante, hérissée et trop rigoriste, le bon sens, la juste mesure et la science de la vie, comme il a posé Cléante en face de Tartuffe, pour revendiquer, devant la fausse dévotion, les droits de la vraie piété. […] Le Philinte de Fabre, au contraire, est un homme des plus méprisables, qui se montre ouvertement capable de commettre les actions les plus odieuses pour un vil intérêt, et qui était aussi peu digne d’être l’époux de celle qu’il aime que l’ami du misanthrope Alceste. » Voilà qui répond aux détracteurs de Philinte aussi bien qu’aux abstracteurs de quintessence qui subtilisent sur Alceste. […] V, p. 380 de cette magnifique édition de Molière, publiée par la maison Hachette, et où il se montre le digne continuateur d’Eugène Despois.

88. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Écoutez ce même Pancrace proposer à Sganarelle de lui enseigner « si la substance et l’accident sont termes synonymes ou équivoques à l’égard de l’être ; si la logique est un art ou une science, si elle a pour objet les trois opérations ou la troisième seulement ; s’il y a dix catégories ou s’il n’y en a qu’une; si la conclusion est de l’essence du syllogisme ; si l’essence du bien est mise dans l’appétibilité ou dans la convenance ; si le bien se réciproque avec la fin, si la fin nous peut émouvoir par son être réel ou par son être intentionnel. » Le maître de philosophie du Bourgeois gentillhomme ne se montre pas moins habile que Pancrace dans les divisions et les subdivisions de la logique scolastique.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

Votre front à mes yeux montre peu d’alégresse.

90. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Lisardo paroît : Dom Félix lui fait voir les deux Dames ; il lui demande à laquelle il a parlé : Lisardo montre Marcella.

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