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157. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Rousseau, qui, non content de trouver Molière « inexcusable » d’avoir joué dans le Misanthrope « le ridicule de la vertu, » se permet « d’accuser cet auteur d’avoir manqué dans cette pièce de très-grandes convenances, une très-grande vérité, et peut-être de nouvelles beautés de situation ; » après quoi il veut bien indiquer longuement comment la pièce aurait pu être moins mauvaise815.

158. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Dans le Misanthrope, Alceste a soin de nous dire que la scene est chez Célimene.

159. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Or, est-il possible de refaire l’Avare après Harpagon, l’Hypocrite après Tartuffe, le Misanthrope après Alceste, ou la Petite Bête elle-même, la jolie petite bête en espalier après Agnès?

160. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Était-il donc si abattu l’homme extraordinaire qui, au milieu de toutes les agitations, enfante chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre ; qui, après l’essai des trois premiers actes du Tartuffe sur le théâtre de Versailles, essai qui fut le signal donné à la foule de ses détracteurs, étonne le public de la perfection du Misanthrope ? […] C’est un coup de maître d’avoir mis sa fausse dévotion aux prises avec son libertinage ; et c’est de l’amour criminel de Tartuffe, comme de l’amour brûlant du misanthrope, que jaillissent les scènes les plus admirables et les développements de passions les plus sublimes auxquels le génie se soit jamais élevé.

161. (1900) Molière pp. -283

Je ne dis pas que je ne heurterai pas quelquefois vos opinions acquises ; mais ne vous impatientez pas trop vite : en fin de compte, après avoir passé par des chemins qui peut-être ne vous plairont pas toujours, nous nous retrouverons, vous et moi, au même but, c’est-à-dire à conclure que Le Misanthrope, Tartuffe, le Dom Juan, Le Malade imaginaire, ne sont pas des œuvres communes, et que l’influence de Molière en deux ou trois matières capitales, et c’est beaucoup, a été une influence saine et salutaire. […] Ainsi, on admire son « indépendance civique », qui éclate dans le refus qu’il fit, à ce qu’il paraît, à Madame, de changer certain passage du Misanthrope, où il est question de « ce grand flandrin de vicomte, qui crache dans un puits pour faire des ronds ». […] Si vous voulez bien songer que Molière a écrit le rôle du Misanthrope, et vous représenter tout ce que ce rôle suppose de noblesse et de grandeur naïves, si vous voulez voir, par ce rôle d’Alceste, combien la nature avait fait l’âme de Molière grande et cornélienne, combien il était naturellement fait pour sentir toutes les joies et tous les bonheurs d’une vie foncièrement régulière et foncièrement honnête, et si après cela vous songez à Madeleine Béjart et à mademoiselle de Brie, à tout ce mélange affreux, vous conclurez avec moi qu’il a dû bien souvent ressentir le remords, l’hypocondrie de cette dégradation de sa grandeur naturelle ! […] Il attrape de même dans Le Misanthrope le langage de la société la plus polie, comme, dans les scènes de paysans, le langage des paysans les plus mal façonnés. […] Oublies-tu, mon cher hypocrite, que tes joyeuses folies sont l’unique entretien d’Athènes, qu’il n’est bruit partout que de ta légèreté, et que, si la République veut se perdre gaiement, Timon le misanthrope lui conseille de se jeter entre tes bras ?

162. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Molière a transporté dans Le Misanthrope plusieurs passages de Dom Garcie, et ce simple changement de position a été une véritable métamorphose : de médiocres qu’ils étaient, ces passages sont devenus excellents ; destinés originairement à causer des émotions presque tragiques et n’en causant toutefois d’aucune espèce, ils ont produit, dans leur nouvelle place, des impressions toutes contraires, par la seule raison qu’Alceste, amant d’une franche coquette en dépit de son humeur bourrue contre les vices du temps, est un personnage de comédie dans une situation comique.

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