Ila avoient leur boutique sous les pilliers des Halles dans une maison qui leur appartenoit en propre. […] Il logeoit chez un Medecin, dont la femme, qui étoit extrêmement avare, dit plusieurs fois à la Moliere, qu’elle vouloit augmenter le loyer de la portion de maison qu’elle occupoit. […] Voilà de la rumeur dans la maison. […] Hubert vouloit qu’on laissât toûjours entrer la Maison du Roi, tant il apprehendoit une seconde rumeur. […] Ce discours fit tout l’effet que Moliere s’étoit promis ; & depuis ce temps-là la Maison du Roi n’est point entrée à la Comedie sans payer.
Voilà le moyen de faire une bonne maison, ma foi ! […] Turcaret se pique du fol orgueil d’avoir pour maîtresse une femme de condition qui le joue, le hait, le méprise, le pille, & le trompe pour un chevalier ; lorsqu’il envoie un billet au porteur, excellent, & de fort mauvais vers à sa maîtresse ; lorsqu’il veut faire jetter sa maison trente fois à bas pour la faire construire de façon qu’il n’y manque pas un Iota, & qu’il ne soit pas sifflé de ses confreres ; lorsqu’il prétend être connoisseur en musique parcequ’il est abonné à l’Opéra ; lorsqu’il admet à sa table un Poëte qui ne dit rien, mais qui mange & pense beaucoup ; lorsqu’il vend des emplois ; lorsqu’il en donne aux rivaux qui l’embarrassent ; lorsqu’à la priere de sa maîtresse il fait un commis de ce laquais naïf qui prie la dame de se servir toujours du même rouge, afin de plaire à son protecteur, & ne pas le mettre dans le cas d’être révoqué ; lorsqu’il refuse de payer à sa femme une modique pension & qu’il se ruine pour une fripponne à laquelle il donne pour dix mille francs de porcelaines, un carrosse, une maison de campagne, &c.
On ne prétend rien diminuer du mérite & de la gloire de Moliere, en disant que le fond de la fable de sa Comédie de l’Avare est pris en partie de l’Aulularia de Plaute, & en partie de la Sporta del Gelli, qui a suivi le Poëte latin ; que le premier Acte est imité d’une Comédie Italienne à l’inpromptu, intitulée l’Amante Tradito, & jouée à Paris sous le nom de Lelio & d’Arlequin, valets dans la même maison : que la premiere Scene du second Acte est tirée du Dottor Bachettone, Canevas Italien ; que la Scene 5me. […] Pour surcroît de malheur, la Moliere avoit mené avec elle le Curé d’Auteuil pour rendre témoignage des bonnes mœurs du défunt, qui louoit une maison dans ce Village.
Il étoit fils & petit-fils de Tapissiers Valets-de-Chambre du Roi Louis XIII. qui avoient leur boutique sous les Pilliers des Halles, dans une maison à eux appartenante en propre. […] Voilà ce que j’ai appris, il y a environ vingt ans, d’un ancien Chapelain de saint Joseph, qui me dit avoir assisté à l’enterrement de Moliere, & qu’il n’étoit pas inhumé sous cette tombe ; mais dans un endroit plus éloigné, attenant la maison du Chapelain.
Parce que Philaminte est férue de bel esprit tout va c’en dessus dessous dans la maison, et les jeunes filles, de différentes façons, ne sont bien élevées ni l’une ni l’autre. […] Il est le bourgeois qui prétend que sa femme soit son bien comme sa maison est son bien, il a eu ce sentiment tout jeune. […] Elle a vécu isolée dans cette maison d’Orgon, ayant perdu sa mère peut-être de bonne heure, n’ayant peut-être pas grande sympathie pour cette brillante Elmire qui s’en va vêtue ainsi qu’une princesse. […] Dans cette maison qui ne lui plaît pas beaucoup, elle s’est confinée dans une demi-solitude et dans le silence, et elle ne parle qu’à demi-voix. […] On vient à le connaître dans sa maison, à son foyer, il est soumis et obéissait à sa femme jusqu’à une espèce d’asservissement et d’anéantissement, ou ses enfants le mènent en laisse.
Sa maison est sans cesse remplie de femmes aussi ridicules qu’elle, & de faux savants.