Et, comme il arrive toujours, votre sottise devenue manie vous rend méchant où au moins dur. […] Juan est le méchant. […] Molière a bien eu soin de faire Don Juan méchant de toutes les façons. […] Il n’est pas encore méchant. […] Philinte a été méchant, comme Alceste, ou, comme Alceste, il n’a pas été très bon.
Tout coup vaille, le fils & la mere, il n’importe ; C’est être bien méchant d’en user de la sorte. […] par charité, Mesdames, ayez compassion d’une honnête fille qui s’est laissé débaucher par un méchant homme. […] Voilà la plus méchante masque... […] Acoutez, c’est une méchante femme. […] Mais sais-tu bien que tu fais là une méchante action, mon pauvre Charlot ?
Non, elle est générale & je hais tous les hommes ; Les uns parcequ’ils sont méchants & malfaisants, Et les autres pour être aux méchants complaisants, Et n’avoir pas pour eux ces haines vigoureuses, Que doit donner le vice aux ames vertueuses. […] Et, s’il faut, par hasard, qu’un ami vous trahisse, Que pour avoir vos biens on dresse un artifice, Ou qu’on tâche à semer de méchants bruits de vous, Verrez-vous tout cela sans vous mettre en courroux ?
Vous vous êtes réglé sur de méchants modèles, Et vos expressions ne sont point naturelles… Et le misanthrope condamne chaque expression tour à tour ; il n’en épargne aucune et, pour protester contre toute affectation, toute recherche, il se met à chanter : Si le roi m’avait donné Paris, sa grand’ville…, etc… Aussitôt le public d’applaudir à cette mâle simplicité, d’approuver Alceste et Molière, qui s’exprime, croit-on, par la bouche d’Alceste ! […] Orgon n’était pas un méchant homme, il a besoin de tout le stoïcisme chrétien que Tartuffe lui a enseigné pour ne point se laisser attendrir par les prières d’une fille qui le conjure de ne pas la sacrifier : Allons, ferme mon cœur ; point de faiblesse humaine ! […] Le pauvre Sganarelle est loin d’être admirable, mais il avait un fort méchant maître et s’est efforcé de faire quelque bien ; il lui sera beaucoup pardonné. […] Depuis l’huissier Loyal qui a l’air si déloyal, jusqu’au Don Juan méchant que sa conversion rend encore plus odieux, jusqu’au redoutable Tartuffe, Molière combat les fourbes et leur oppose les gens de bien qui parlent franc et net : les Cléonte, qui ne se laissent point passer pour gentilshommes quand ils ne le sont pas ; les Clitandre, incapables de faire des courbettes devant des gens qu’ils méprisent ; Alceste surtout, ce grand Alceste, bourru, aimant et sincère, las des préjugés.et des mesquineries du monde auquel Molière donna son âme, un jour qu’il souffrait beaucoup. […] Conclusion Les hommes sont méchants, injustes, oui… … Les hommes devraient être faits d’autre sorte.
D’ailleurs, elle n’est pas méchante ; mais elle est folle. […] D’abord l’esprit naïf et bénin qui rit des choses ou de soi-même, puis l’esprit mordant et méchant qui rit surtout des autres. […] Il a trouvé parmi eux des méchants et des fourbes cachés sous le manteau de la vertu ou de la religion ; mais cette méchanceté ou cette hypocrisie n’ont point fermé ses yeux aux sincères vertus des autres. […] Le monde les accueille avec bienveillance, car il n’est pas si méchant qu’on le dit, et il exerce généreusement l’hospitalité envers les jeunes personnes qui peuvent contribuer à l’éclat de ses fêtes par leur beauté, leur grâce et leur esprit. […] Elle est plus méchante pour Trissotin : Peut-être que mes vers importunent madame ?
Il a raison de refuser l’amitié banale d’Oronte ; il a raison de trouver détestable le méchant goût du siècle en littérature ; mais il a tort d’aller dire au nez d’un auteur que ses vers sont bons à mettre au cabinet, Et qu’un homme est pendable après les avoir faits138. […] Non : elle est générale, et je hais tous les hommes, Les uns, parce qu’ils sont méchants et malfaisants, Et les autres, pour être aux méchants complaisants, Et n’avoir pas pour eux ces haines vigoureuses Que doit donner le vice aux âmes vertueuses144. […] [fin citation] Vous avez bien fait, Molière, de frapper sur cette vertu insociable et orgueilleuse qui ignore les plus grandes de toutes les vertus, la modestie et la charité ; qui ne sait pas aimer et plaindre les vicieux avec autant de douceur qu’elle doit avoir de haine pour le vice ; qui ne veut pas connaître cette forme délicate de la charité parmi les gens de bonne compagnie, la politesse ; et qui, pour un procès perdu et pour une maîtresse infidèle, se sauve en un désert et fuit l’approche des humains 146, oubliant que le devoir de l’homme de bien est de rester parmi les faibles et les méchants, pour les relever, les instruire, se faire estimer d’eux par l’exemple, aimer par la charité.