En même temps, comme chacun de ces personnages parle le langage qu’il doit parler, comme la comédie conserve tous ses droits d’un bout à l’autre de la pièce, en dépit de Voltaire lui-même qui prétend y retrouver le ton et la forme de la satire ! […] L’épigramme, la satire, la médisance, la calomnie, la passion même y parlent chacune son langage. […] Savez-vous que l’éloquence n’a jamais parlé un plus fier langage, que la morale n’a jamais flétri le vice avec plus d’indignation ! […] Comme il était un maître en fait de style, c’est-à-dire comme il avait trouvé un style à lui, vif, ingénieux, subtil, un langage qui n’était imité de personne, naturellement il avait contre lui les prétendants aux rares honneurs d’un style original. […] Donc aimez-la, pour ses beaux jours remplis de bienveillance et de sourires ; aimez-la pour sa vieillesse élégante et sage, pour son parler, pour son esprit, pour son langage ; aimez-la, parce qu’elle a beaucoup aimé !
Je vous dis de quel idiôme, de quel langage ?
Un fourbe, lors même qu’il est seul, continue de composer son air, son maintien, son langage, comme s’il craignait que d’invisibles témoins ne surprissent le secret de sa perversité. […] Molière est, sans contredit, de tous nos poètes comiques celui qui a le plus souvent et le plus gaiement tiré parti de l’espèce de ridicule attachée à certaine disgrâce qui menace les maris, et que désignait de son temps une expression naïve repoussée par la délicatesse actuelle du langage.
Encore aujourd’hui, après cent soixante-dix ans, n’est-ce pas le seul poète qui le divertisse, le seul qui l’instruise, le seul qui parle son langage ? […] Il faudrait peindre d’abord les habitudes grossières du peuple à cette époque, sa brutalité sensuelle, son langage cynique, sou égoïsme impudent qui le ravalait au niveau de la bêle : puis à côté de ce portrait vigoureux, il faudrait placer le portrait vivant de la classe bien élevée : là se rencontrent les sentiments délicats, la naïveté charmante, l’innocence et la pudeur dans leur expression la plus gracieuse.
Le langage vulgaire eût été sans doute indigne, sinon incapable, d’exprimer des pensées aussi profondes. […] J’aime bien mieux, pour moi, qu’en épluchant ses herbes, Elle accommode mal les noms avec les verbes, Et redise cent fois un bas et méchant mot, Que de brûler ma viande ou saler trop mon pot ; Je vis de bonne soupe et non de beau langage (39).
Il produisit une réforme générale ; on rit, on se reconnutb ; on applaudit en se corrigeant. » « [*]Il y a très peu de défauts contre la langue (dans cette pièce) parce que lorsqu’on écrit en prose, on est bien plus maître de son style, et parce que Molière, ayant à critiquer le langage des beaux esprits du temps, châtia le sien davantage. […] Ribercourt, gentilhomme manceau, est député de sa province pour venir à Paris demander la suppression du langage précieux.