Si Moliere n’a pas entendu raconter cette histoire, il doit sans doute avoir lu dans un manuscrit du troisieme siecle, un vieux conte intitulé Vilain Mire, qui signifie en vieux langage, Médecin de campagne.
Si je vous ai su mettre au rang de mes amants, Contentez-vous des yeux pour vos seuls truchements, Et ne m’expliquez point, par un autre langage, Des desirs qui chez moi passent pour un outrage.
M. le Prince disait de lui : « Si Voiture était de notre condition, on ne le pourrait souffrir. » Je remarque que nous n’avons rien dit encore que de vague et de banal concernant la personne sur qui pèse aujourd’hui le ridicule de la préciosité de mœurs et de langage ; parlons un moment de ses premières années et des premières apparences de son caractère.
Pour signaler la décence de son langage, on prit des précautions si grandes contre l’indécence, et elles désignaient si bien l’écueil, qu’elles étaient l’indécence même.
La grossièreté de la nature à la campagne, le langage des paysans à peine plus civilisé que celui de leurs bêtes, me font aimer et apprécier de plus en plus la belle nature, telle qu’elle est à la cour et dans les tragédies de Racine. […] Je ne suis pas surpris que ces gens grossiers ne s’aperçoivent point de la différence qu’il y a entre ces termes pour l’élégance et la noblesse ; mais les personnes bien élevées et habituées à parler le langage de la belle nature, la sentent très bien et l’observent. […] que Racine est le plus grand des poètes qu’on ne lit pas, et je me mis à blâmer en particulier le langage poli de ses héros et les rôles de confidents, avec une énergie de conviction dont je ne me serais jamais cru capable, et qui me fait bien rire quand j’y pense. […] Achille parle comme Homère l’aurait fait parler, s’il avait été françai s382. »« L’Iphigénie de Racine, a répondu Schlegel, n’est qu’une tragédie grecque habillée à la moderne, où les mœurs ne sont plus en harmonie avec les traditions mythologiques, où Achille, quelque bouillant qu’on ait voulu le faire, par cela seul qu’on le peint amoureux et galant, ne peut pas se supporter383. » Que M. de Schlegel ait raison, ou que ce soit Voltaire, que cet anachronisme de langage et de mœurs, que l’un blâme et que l’autre paraît louer, soit un défaut ou un mérite, qu’importe ? […] « Le poète, dit Hegel, doit avoir égard à la culture intellectuelle, aux mœurs et au langage de son temps.
Timon lui-même commence par s’armer contre lui de son hoyau ; car à ses dons funestes qui le livrèrent à la flatterie et à l’envie, il préfère la pauvreté qui lui parle le langage de la franchise, et lui enseigne de mâles travaux. […] Non ; le masque ne se détache qu’à demi : témoin son langage si fidèle à la pratique des casuistes les plus déliés ; confite en mysticisme, sa galanterie ne sait-elle pas lever tous les scrupules ? […] Sœurs de Cathos et de Madelon, Philaminte, Armande et Bélise se montrent également entichées de beau langage, travaillées du désir de briller, pleines d’admiration pour elles-mêmes, de dédain pour les autres, et engouées d’un sot qui recouvre un coquin méprisable. […] Mais si ces beaux esprits d’élite donnèrent au langage plus de délicatesse, ou de pureté, ce cercle brillant ne put échapper au travers des coteries. […] Nous signalerons seulement quelques traits empruntés au Fidèle de Pierre de Larivey, par exemple à la scène où une servante, nommée Babille, va trouver un pédant nommé Josse, qui épilogue sur ses fautes de langage.