Mais surtout je hais ceux dont le semblant est doux, Qui n’entendent jamais la Messe qu’à genoux ; S’ils parlent, c’est de Dieu, de sa bonté suprême, De se mortifier, renoncer à soi-même… Après avoir tenu ce langage des cieux, Croirais-tu bien, Monsieur, qu’ils sont fort vicieux. […] Moi qui l’ai fait régner dès longtemps dans mon âme Sa qualité, son bien, ses serments et ses pleurs, Son langage flatteur et ses feintes douleurs, Ma jeunesse crédule et mon âme trop tendre, Ma folle vanité trop aisée à surprendre, Enfin tout ce que peut d’ennemis assembler La rigueur d’un destin qui voulait m’accabler, Favorisa si bien les efforts de ce traître, Que je ne puis l’haïr, quelqu’ingrat qu’il puisse être, Qu’il obtînt… mais, hélas ! […] Schweitzer qui tient le langage suivant : « Notre Musée » (sa publication porte le sous-titre de Musée-Molière) « aura ainsi, comme le cabinet des figures de cire à Berlin, ses forçats.
Il était, au moins, du langage du temps, avec l’acception qu’on lui donne ici ; j’en pourrais citer vingt exemples. […] On rechercha les vieilles farces, on les remit en nouveau langage et on les rejoua. […] Elles furent réellement mises en un langage plus accessible aux intelligences de l’époque, et cela tendrait à prouver qu’on les représenta certainement sous cette forme rajeunie. […] Le roi se donnait le plaisir de lui faire mettre en farce les ridicules de caractère, d’allure ou de langage des seigneurs, qui se trouvaient là. […] A l’occasion, il se sert de son langage pour arriver aux mêmes fins de duperie et de libertinage.
Sa femme va s’en plaindre au Roi, qu’elle blesse par son langage, mais qui fait néanmoins secrètement lever l’interdiction. […] C’était là le langage, le caractère des conversations d’alors ; et l’introduction dans la pièce de personnages ridicules, mais vrais, en fournissant à Molière le moyen de rendre animé et comique un dialogue qui n’eût été autrement qu’une froide dissertation, lui permettait également de se défendre de la manière la plus sûre, en attaquant. […] Ce poème restait toujours ouvert sur la table, et celui des convives auquel il échappait dans la conversation une faute de langage était, suivant la gravité de son délit grammatical, condamné à en lire quinze ou vingt vers. […] Voltaire donne la traduction d’un passage d’un livre des Indiens, écrit dans un langage que l’on parlait de temps immémorial aux bords du Gange, et recueilli par le savant colonel ; ce morceau renferme une anecdote qui, au dénouement près, a la plus grande conformité avec l’aventure du général thébain. […] Mathan, d’un prêtre est-ce là le langage ?
Ce fut la veille, ou jour des Rois*, Certes, ce festin admirable, N’eut jamais rien de comparable, Plusieurs sont d’accord sur ce point : Et quoique je n’y fusse point, J’en puis bien tenir ce langage, Car un solide personnage, Qui vit ce rare souper-là, M’en a parlé comme cela, Mais sans me dire chose aucune, Des noms de chacun et chacune, Qui furent du susdit repas ; Ainsi, je ne les nomme pas. […] Il sut, par le tableau de ce qui se passa dans les cercles de Paris, tandis que L’École des femmes en faisait l’entretien, tracer une image fidèle d’une des parties de sa vie civile, en copiant le langage et le caractère des conversations ordinaires des personnes du monde.
Quel diable de langage !
Il donnera le premier rang à Corneille s’il met au-dessus de tous les autres mérites la mâle fierté du langage, l’héroïsme, la grandeur et le sublime, même quand il est un peu voisin de l’emphase ; à Racine s’il préfère l’élégance, la passion touchante, la délicatesse un peu raffinée, la molle langueur des sentiments exprimés dans la langue la plus parfaite. […] Guichard ne se bornait pas à flétrir la veuve de Molière dans son origine ; il l’attaquait aussi dans sa vie privée et dans ses mœurs, en même temps du reste que toutes les autres actrices dont Lulli avait invoqué le témoignage : « La Aubry, digne sœur d’un tel frère ; la Verdier, sa vilaine amie ; la Brigogne, cette prostituée, chanteuse de l’Opéra ; la Molière, cette comédienne de tous les théâtres, sont des créatures publiques de toutes les manières8. » Tel était le langage, non de Guichard lui-même, bien qu’il en fût l’inspirateur et en portât la responsabilité, mais de Me Vaultier, son avocat, rédacteur de ses requêtes et mémoires.