L’histoire n’a pas expliqué comment Louis XIII, prince si doux, si timide, si jeune encore, a pu se laisser emporter à des partis aussi violents contre sa mère. […] M. de Souvray lui dit qu’on lui avait laissé une bouteille à laquelle on n’avait point touché.
« Quand la débauche et le dévergondage sont poussés à un certain point de scandale, je suis persuadée, dit madame de Sévigné, que cet excès fait plus de tort aux hommes qu’aux femmes. » Elle s’exprime ainsi à l’occasion d’un marquis de Thermes qui l’avait fort assidûment visitée aux eaux de Vichy et qui n’osa la revoir à Paris, étant là sous le joug de la maréchale de Castelnau, sa jalouse maitresse, qui avait si bien renoncé aux bienséances, que, malgré son veuvage, elle ne prenait pas la peine de cacher ses grossesses… Mais laissons Thermes sous sa férule, » dit-elle en finissant ; « il y aurait encore bien des choses à dire d’une autre vieille férule qui ne fait que trop paraître sa furie ». […] Et supposons madame de Maintenon, malgré des alternatives fréquentes de dégoûts et de contentements, suivant que madame de Montespan exerçait de douces ou de malignes influences sur le roi, marchant néanmoins d’un pas lent, égal et ferme vers son but, qui était la considération du public par celle du roi, celle du roi par celle du public ; et vers un but plus éloigné qui se laissait entrevoir dans les nuages.
Il introduit discrètement et finement la question d’art dans l’étude des faits, et sans manquer jamais aux devoirs stricts du bibliographe, il ne laisse pas prescrire les droits de la littérature et du goût. […] La libre pensée se glisse à peine et se laisse seulement deviner dans toute la littérature du siècle. […] N’est-ce donc rien après tout que la séduction des femmes, et Lovelace, qui n’a pas d’autre vice et qui a même des parties de grandeur d’âme qui manquent à don Juan, n’a-t-il pas laissé un nom odieux ? […] Ils reconnaissent qu’Alceste est l’homme vertueux de la pièce et aussi qu’il est quelquefois ridicule ; mais ce n’est pas sa vertu qui est ridicule, ce sont les travers qui s’y joignent, c’est l’âpreté de ses critiques, l’emportement de son humeur, enfin ses propres faiblesses, puisque, fier comme il est, il se laisse jouer par une coquette. […] N’aurait jamais laissé ses cendres en repos, Si Dieu lui-même, ici, de son ouaille sainte À ces loups dévorants n’avait caché les os.
Je le crois grand poète, parce que j’apprends qu’on récitait ses vers après sa mort, et qu’on l’avait laissé mourir de faim pendant sa vie; mais je crois qu’en fait de vérités, il y a peu à gagner avec lui. […] Mais ce n’est pas tout; la réflexion vous dit un moment après : Voilà pourtant à quel excès de délire et d’avilissement on peut se porter quand on est assez faible pour aimer dans un âge où il faut laisser l’amour aux jeunes gens. […] Il fallait de plus qu’Elmire ne s’empressât pas d’accuser Tartufe, et laissât ce premier mouvement à la jeunesse bouillante de son fils. […] laissez-le parler : vous l’accusez a tort, Et vous ferez bien mieux de croire son rapport. […] Non , non, vous vous laissez tromper par l’apparence, Et je ne suis rien moins, bêlas !
Mais il faut laisser encore une fois à ceux que Dieu à choisis pour combattre la comédie et les comédiens le soin d’en faire voir les dangers et les funestes effets, et renvoyer ceux qui voudront s’en instruire plus à fond aux traités qu’en ont écrit, je ne dis pas seulement M. le Prince de Conti, M. de Voysin, M. […] Scapin, selon lui, est une plaisanterie, qui ne laisse pas d’avoir son sel et ses agréments, comme Le Mariage forcé, ou Les Médecins.
L’essentiel était d’amuser, de tenir toujours le spectateur en joie, de laisser le plus possible sur la scène Mascarille tempêtant, s’adoucissant, fourbant, s’agitant, brûlant les planches. […] Lisandre, au lieu de songer à ce qu’il pourra dire à Manille, ne songe guère qu’au bonheur où le mettra la vue de Lucinde ; il oblige Fripesauces à lui faire cent recommandations, après lesquelles il ne laisse pas de poser des questions futiles.