Laure devint pâle comme si on l’eût convaincue d’un meurtre, & alloit protester de son innocence, si la méchante femme, qui ne jugea pas à propos d’éprouver davantage son ignorance, ne se fût séparée d’elle, lui jetant les bras au cou, & l’assurant que le malade n’en mourroit pas. […] Ils pensent, je gage, que Moliere n’a pas eu grand mérite à faire les changements que nous avons remarqués ; ils jugent que tout homme à sa place auroit eu le même art.
Voici son procédé ; je n’en cacherai rien, Et dans le même instant vous jugerez du mien. […] Je suis d’avis que nous jugions en même temps l’Auteur, & comme imitateur, & comme traducteur ; l’occasion ne s’est point présentée jusqu’ici, & nous devons la saisir.
Mais ceci doit suffire, je pense, pour faire juger du tout, et le lecteur « est déjà charmé de ce petit morceau (10). » — Que sera-ce, quand il verra tous les magnifiques résultats auxquels conduit cette méthode vraiment divine ! […] Le premier peut nous aider à comprendre l’œuvre du grand comique, tandis que le second nous permet de la juger. — Reste maintenant à porter ce jugement sur cette œuvre.
La deuxième supposition est la plus probable, à en juger par certaines situations fort risquées (dans la pièce d’Abraham par exemple) dont je n’oserais vous reproduire l’analyse, et que l’on se figure difficilement avoir été représentées par une troupe de nonnes devant leur abbesse. […] Ce n’est pas toutefois, Messieurs, pat ces côtés un peu grotesques qu’il faudrait juger, soit le goût de nos aïeux, soit les efforts de nos premiers auteurs dramatiques.
Sur le titre seul, on avait jugé que le fond était trop stérile pour qu’il pût en sortir autre chose qu’un ouvrage languissant et froid, où le défaut d’action entraînerait l’abus du dialogue, et où quelques portraits satiriques tiendraient lieu de caractères. […] Mais, comme j’ai déjà eu occasion de le faire observer, on n’en jugeait pas avec la même sévérité dans ce beau siècle où pourtant les plus étroites bienséances semblaient régir la société entière. […] J’observerai que les éditeurs de 1682 ont jugé à propos de retrancher Les Fourberies de Scapin tout ce passage, qui existe pourtant dans l’édition originale de 1671.
si l’on peut dire, aujourd’hui, comment Paris sera vu et jugé dans cent ans, nul ne peut savoir de quelle comédie il sera le héros, de quel drame il sera la victime ! […] Il s’occupa de reproduire le modèle incroyable qu’il avait sous les yeux, laissant aux lecteurs à venir, le soin de juger du mérite et de l’intérêt de la ressemblance. […] Elle était habile et droite ; elle jugeait bien de toutes choses, grâce à ce sang-froid qui ne l’a pas quittée ; elle était une vraiment grande artiste et une femme comme il faut, sans exagération, sans excès ; prudente, au contraire, et réservée avec un petit fonds d’orgueil, soit dans les petites, soit dans les grandes aventures de sa vie ; attentive, et ne négligeant aucun détail, elle protégeait et défendait sa gloire avec le même zèle que sa fortune.