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125. (1802) Études sur Molière pp. -355

. — Qu’on se peigne, avant de prononcer, l’imprudent Sganarelle bien sûr d’avoir fait un mauvais choix, forcé à coups de bâton d’épouser la femme qui doit empoisonner ses jours ; accablé par la joie de son beau-père, qui, en lui remettant son épouse, s’écrie : loué soit le ciel ! […] Molière, voyant déserter son théâtre dès la troisième représentation du Misanthrope, sentit que le public, accoutumé à courir au spectacle pour s’amuser et non pour s’instruire, n’avait pu saisir les finesses d’une comédie moins propre à exciter la grosse joie qu’à faire sourire l’esprit, et que, sans brusquer son goût, il fallait insensiblement le familiariser avec ce nouveau genre de plaisir. […] Premièrement, louez-le, dans votre journal, d’avoir laissé percer un instant sur son visage, aux yeux des spectateurs, la joie qu’il éprouve lorsqu’Orgon donne sa malédiction à son fils. […] Quelques Cléante, lorsque Laflèche a dérobé le trésor d’Harpagon, montent, dans l’excès de leur joie, sur les épaules de leurs valets. […] Dans l’Asinaire de Plaute, acte Ier, scène iii , une matrone donne ce conseil à un amoureux : Un galant ne prend nullement garde à ce qu’il donne ni à ce qu’il perd, il ne s’applique qu’à une seule chose, c’est de plaire à sa belle, à moi, à la suivante, aux valets, aux servantes ; il n’y a pas jusqu’au petit chien qui ne se sente de la fête ; notre nouveau venu le flatte, le caresse, lui donne des friandises, afin que, lorsque le joli domestique le voit entrer, il en saute de joie.

126. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Pourquoi faut-il qu’en moi sans cesse je vous voie Blâmer l’ajustement aussi-bien que la joie : Comme si, condamnée à ne plus rien chérir, La vieillesse devoit ne songer qu’à mourir, Et d’assez de laideur n’est pas accompagnée, Sans se tenir encore malpropre & rechignée ?

127. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

S’il la rencontre, il la reconnaît d’abord et se porte vers elle de toute la puissance de son âme ; le charme qui l’attire et le bonheur qu’il éprouve, c’est le sentiment et la joie de l’amour.

128. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Tout le monde en faisait compliment à Molière : ses ennemis mêmes lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que le Tartuffe était de ces Pièces excellentes, qui mettaient la vertu dans tout son jour. « Cela est vrai, disait Molière ; mais je trouve qu’il est très-dangereux de prendre ses intérêts : au prix qu’il m’en coûte, je me suis repenti plusieurs fois de l’avoir fait ». […] À la fin de la Pièce, ses transports de joie augmentant encore, ses voisins lui en demandèrent la raison : « Ah !

129. (1739) Vie de Molière

Cette pièce réussit beaucoup dans une cour qui ne respirait que la joie, et qui au milieu de tant de plaisirs, ne pouvait critiquer avec sévérité un ouvrage fait à la hâte pour embellir la fête.

130. (1884) Tartuffe pp. 2-78

— il ne réfléchit pas au ridicule que l’aventure va jeter sur son père ; il n’y voit qu’une occasion de se débarrasser de Tartuffe ; il ne veut pas écouter Elmire, il est au comble de la joie ; il veut se satisfaire et régale son père de la nouvelle toute fraîche.

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