. — Qu’on se peigne, avant de prononcer, l’imprudent Sganarelle bien sûr d’avoir fait un mauvais choix, forcé à coups de bâton d’épouser la femme qui doit empoisonner ses jours ; accablé par la joie de son beau-père, qui, en lui remettant son épouse, s’écrie : loué soit le ciel ! […] Molière, voyant déserter son théâtre dès la troisième représentation du Misanthrope, sentit que le public, accoutumé à courir au spectacle pour s’amuser et non pour s’instruire, n’avait pu saisir les finesses d’une comédie moins propre à exciter la grosse joie qu’à faire sourire l’esprit, et que, sans brusquer son goût, il fallait insensiblement le familiariser avec ce nouveau genre de plaisir. […] Premièrement, louez-le, dans votre journal, d’avoir laissé percer un instant sur son visage, aux yeux des spectateurs, la joie qu’il éprouve lorsqu’Orgon donne sa malédiction à son fils. […] Quelques Cléante, lorsque Laflèche a dérobé le trésor d’Harpagon, montent, dans l’excès de leur joie, sur les épaules de leurs valets. […] Dans l’Asinaire de Plaute, acte Ier, scène iii , une matrone donne ce conseil à un amoureux : Un galant ne prend nullement garde à ce qu’il donne ni à ce qu’il perd, il ne s’applique qu’à une seule chose, c’est de plaire à sa belle, à moi, à la suivante, aux valets, aux servantes ; il n’y a pas jusqu’au petit chien qui ne se sente de la fête ; notre nouveau venu le flatte, le caresse, lui donne des friandises, afin que, lorsque le joli domestique le voit entrer, il en saute de joie.
Pourquoi faut-il qu’en moi sans cesse je vous voie Blâmer l’ajustement aussi-bien que la joie : Comme si, condamnée à ne plus rien chérir, La vieillesse devoit ne songer qu’à mourir, Et d’assez de laideur n’est pas accompagnée, Sans se tenir encore malpropre & rechignée ?
S’il la rencontre, il la reconnaît d’abord et se porte vers elle de toute la puissance de son âme ; le charme qui l’attire et le bonheur qu’il éprouve, c’est le sentiment et la joie de l’amour.
Tout le monde en faisait compliment à Molière : ses ennemis mêmes lui en témoignèrent de la joie, et étaient les premiers à dire que le Tartuffe était de ces Pièces excellentes, qui mettaient la vertu dans tout son jour. « Cela est vrai, disait Molière ; mais je trouve qu’il est très-dangereux de prendre ses intérêts : au prix qu’il m’en coûte, je me suis repenti plusieurs fois de l’avoir fait ». […] À la fin de la Pièce, ses transports de joie augmentant encore, ses voisins lui en demandèrent la raison : « Ah !
Cette pièce réussit beaucoup dans une cour qui ne respirait que la joie, et qui au milieu de tant de plaisirs, ne pouvait critiquer avec sévérité un ouvrage fait à la hâte pour embellir la fête.
— il ne réfléchit pas au ridicule que l’aventure va jeter sur son père ; il n’y voit qu’une occasion de se débarrasser de Tartuffe ; il ne veut pas écouter Elmire, il est au comble de la joie ; il veut se satisfaire et régale son père de la nouvelle toute fraîche.