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70. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Ce fameux auteur de L’École des maris, ayant eu dès sa jeunesse une inclination toute particulière pour le Théâtre, se jeta dans la Comédie, quoiqu’il se pût bien passer de cette occupation et qu’il eût assez de bien pour vivre honorablement dans le monde.

71. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Le faux page, en regardant dans cette glace, feint d’y voir s’y dessiner tous les événements passés, la jeunesse de Pantalon et son amour pour Olympia, Olympia abandonnée donnant le jour à une fille, cette fille grandissant, venant à Rome, se déguisant en page pour entrer chez son père, et s’écriant enfin : “Padre mio, io son quella e Olympia è mia madre !”

72. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Louis, brillant de jeunesse, commençait à déployer cette royale magnificence au sein de laquelle il aimait à se montrer ; tous les arts et tous les plaisirs accouraient à sa voix, et Versailles éblouissait la France de la magie de ses fêtes et de l’éclat de ses merveilles. […] Horace et Virgile, en célébrant les bienfaits de la vieillesse d’Auguste, ont jeté un voile de gloire sur les forfaits de la jeunesse d’Octave, de même que Molière et Despréaux ont élevé la renommée du jeune monarque, protecteur des lettres et vainqueur de l’étranger, au-dessus des faiblesses du vieux roi ordonnant les dragonnades, et tournant, à la voix d’un prêtre, le fer de ses soldats contre la conscience de ses sujets. […] De profonds scélérats ont cru y trouver un abri pour tous leurs crimes : l’empoisonneur Desrues osait invoquer le nom de Dieu ; et l’assassin Maingrat, ce prêtre impie et féroce dont le crime a épouvanté notre époque, avait fasciné tous les yeux par une sorte de dévotion sauvage qui se refusait même aux plus innocentes distractions, qui interdisait tous les plaisirs comme profanes, et qui condamnait la jeunesse elle-même aux austérités de la vie des anachorètes.

73. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Lorsqu’il revient à Paris, la jeunesse est passée et une nouvelle existence commence, étonnamment laborieuse, chargée de soucis, tourmentée par les attaques de tout genre, l’ambition, les chagrins intimes. […] Un moment peut-être il avait pu le saisir, mais, chose étrange, c’était lorsque dans une existence misérable, il tirait tout de lui-même et que, pauvre comédien errant, malgré les mauvais jours et les déboires, il avait la jeunesse, l’espérance et l’avenir. […] Dans sa jeunesse, il avait vu jouer le trio de l’Hôtel de Bourgogne, Gautier-Garguille, Gros-Guillaume et Turlupin ; en ses heures d’escapade, il fut le spectateur, peut-être l’auxiliaire, de l’Orviétan et de Bary ; il vit Guillot-Gorju, Braquette, Prosper ; il eut Jodelet pour camarade.

74. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Le système sur lequel devrait se baser l’éducation de la jeunesse et la règle à suivre pour traiter les êtres pervers en vue de les améliorer, système qui est loin d’exclure la discipline, de négliger à l’occasion la fermeté, et par exception et temporairement la sévérité, se trouve tracé dans cette scène remarquable. […] Tout est renfermé là-dedans ; et sans dot tient lieu de beauté, de jeunesse, de naissance, d’honneur, de sagesse et de probité. […] « Oui, j’aime ; mais avant d’aller plus loin, je sais que je dépends d’un père et que le nom de fils me soumet à ses volontés ; que nous ne devons point engager notre foi sans le consentement de ceux dont nous tenons le jour ; que le ciel les a faits les maîtres de nos vœux et qu’il nous est enjoint de n’en disposer que par leur conduite ; que, n’étant prévenus d’aucune folle ardeur, ils sont en état de se tromper bien moins que nous, et de voir beaucoup mieux ce qui nous est propre ; qu’il faut plutôt croire les lumières de leur prudence que l’aveuglement de notre passion, et que l’emportement de la jeunesse nous entraîne le plus souvent dans des précipices fâcheux. […] Devenu amoureux, il ajoute foi aux absurdités que Dorine invente pour flatter son amour suranné, et il finit par croire que la vieillesse a plus de droits pour inspirer de l’amour que la jeunesse. […] Concluons encore que si nos législateurs et nos gouvernants croient avoir tout fait pour l’amélioration de la jeunesse et le bonheur du peuple en créant des écoles au profit de l’intelligence et de l’instruction, ils se trompent étrangement.

75. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

L’a-t-elle tenue nuit et jour, pour ainsi parler, sous ses ailes, avec tant de soin, pour la livrer au public et en faire un écueil de la jeunesse ? […] C’est ce que sentait saint Augustin au commencement de sa jeunesse emportée : Je n’aimais pas encore, mais j’aimais à aimer. […] Il l’avait eue, dès le temps de sa jeunesse le moins sérieux ; elle ne se relâcha point par l’infirmité de l’âge. […] » En 1662, l’abbé Bossuet, malgré sa jeunesse (trente-quatre ans), avait assez de renommée pour paraître à la cour. […] Il avait eu dans sa jeunesse la même vocation et ne l’avait pas suivie.

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