. — Inquiétudes jalouses de madame de Montespan. — Les enfants légitimés sont présentés à la reine. — Le roi est même enchanté du duc du Maine. — Il donne 100 000 f. à madame Scarron. — Mauvais procédés de la marquise de Montespan envers madame Scarron. — Embarras du roi. — À la fin de l’année, nouveau don de 100 000 f. à madame Scarron.
L’ouvrage remplit, surpassa même l’attente du public, dont la faveur se déclara si hautement, que, pour cette fois, la médiocrité jalouse fut presque réduite au silence. […] Les deux Amphitryons sont jaloux ; mais il y a dans la jalousie de l’Amphitryon français, plus d’amour, de susceptibilité et d’emportement.
Qu’on lui donne soixante ans et des cheveux gris, qu’on en fasse un amoureux, un jaloux et une dupe, et ce malheureux, digne pour le moins d’un blâme compatissant, puisqu’il souffre, va soulever un éclat de rire universel de gaieté moqueuse et d’antipathique dédain. […] Mais il ne faut pas exagérer ce prix de la personne humaine, au point de supposer que l’homme put dès lors cesser de participer à la vie générale de la Société, pour s’enfermer, d’une façon exclusive et jalouse, dans l’indépendance absolue de son être individuel. […] Harpagon n’est point comique, parce qu’il est sérieusement avare ; Arnolphe n’est point comique, parce qu’il est sérieusement jaloux ; Alceste n’est point comique, parce qu’il est sérieusement misanthrope ; don Quichotte n’est donc point comique, puisqu’il est sérieusement chevalier errant.
Il lui sembla qu’il devenait jaloux. […] Neuf mois après Sganarelle, il donna Don Garde de Navarre ou le Prince jaloux ; même sujet que le précédent, mais cette fois pris au sérieux. […] Mais, au plus fort du scandale, au premier jour de l’an 1663, Boileau lui adressa ses stances : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage ; Sa charmante naïveté, Etc. […] Cette fraîche comédie, ou pour parler plus juste, ce premier des opéras-comiques fit le plus grand plaisir à toute la cour : Molière y remplissait le rôle du jaloux don Pèdre. […] Don Garcie de Navarre, jaloux sans sujet, autrefois, était devenu Alceste trahi par Célimène ; Sganarelle, Cocu imaginaire au temps de Don Garcie, devenait, au temps d’Amphitryon, le Mari confondu.
Dufresny n’était pas assez envieux pour être jaloux de Molière, Molière lui déplaisait, parce qu’il lui déplaisait. Pour Marivaux, dira-t-on qu’il était jaloux aussi ? Mais il s’est taillé un domaine dans lequel personne n’est au-dessus ni à côté de lui ; qu’aurait-il eu besoin d’être jaloux ? […] Ici, je me heurte à un problème psychologique, et je me demande si on peut être jaloux du premier venu d’entre les barbouilleurs de papier, quand on est Molière ! […] Prenez par exemple la pièce de Sganarelle ; rien de plus simple : une jeune fille laisse tomber un portrait, un mari jaloux le ramasse, toute la pièce tourne là-dessus, la voilà tout entière.
Le but des inventeurs de cette fausseté est de forcer la vieille à permettre le mariage de sa niece pour calmer le Baron, qui feindra d’être jaloux, & ne voudra s’appaiser qu’à ces conditions.