Voulez-vous que des idées grandes, nobles & simples se réduisent à rien, faites-les contraster entre elles & dans l’expression. […] Les vers que nous venons de lire me confirment dans mon idée, & me font croire que tout homme de génie, loin de s’emparer de cette scene pour la retoucher, la respecteroit au contraire, parcequ’il verroit qu’elle est traitée comme elle doit l’être.
On n’y trouve ni cette enflure ni ce vide d’idées qu’on lui a reproché. Le style en est simple et noble ; les pensées en sont justes et pleines de raison ; les sentiments en sont vrais, élevés et profonds : on peut dans ces écrits rendre tout à la fois une idée juste de la portée et des directions de la marquise de Rambouillet, et des conversations qui avaient lieu dans son intimité.
Toutes les choses du monde ont du rapport avec elle dans mon cœur : mon idée en est si fort occupée que je ne sais rien, en son absence, qui me puisse divertir. […] La femme avancée est donc tout au plus l’être du présent. — Pour amener cette transaction entre le passé et l’avenir, pour remplir cette mission conciliatrice entre des idées et des intérêts représentés par des hommes, la femme doit chercher à plaire à tous, mais non à tous de la même manière; c’est sur ce dernier point seulement que Célimène s’était trompée et que d’autres se trompent encore.
Cette idée d’une statue qui parle et qui marche lui a paru en effet bien digne d’être exploitée, mais à peine s’est-il mis à l’œuvre, que déjà il a embrassé, d’un coup d’œil, l’étendue et la magnificence de son sujet. […] Toutefois, quand Molière fut mort à son poste, quand sa veuve, femme indigne d’un si illustre et si excellent homme, eut brûlé les papiers de son mari, le Théâtre-Français eut enfin cette admirable idée qu’il fallait remettre en lumière, non pas le Don Juan, mais Le Festin de Pierre. […] quand après tant et tant données, tant et tant de siècles, de révolutions, de religions, de croyances, l’humanité se retrouve si loin, si loin de ces idées justes, saines, consolantes, sociales, honnêtes ? […] Il était vif, mélodieux, câlin, railleur, avide d’argent et de renommée, dormant peu, ne rêvant jamais, composant toujours, et aussi content de trouver une idée, par la toute-puissance du hasard qui est le vrai dieu des musiciens, que de la rencontrer dans sa passion ou dans son génie. […] et quelles idées !
Quand, arrivé au terme de cette délicate et intéressante étude, on désire.mettre en ordre toutes les idées qui se sont agitées dans l’esprit, la première impression qu’on éprouve est un étonnement profond que Molière ait été, au point de vue moral, si peu compris ou si incomplètement apprécié par des juges illustres à divers titres : l’autorité de leur génie et de leur nom est impuissante à faire accepter leurs étranges conclusions. […] Et il conçoit de de mieux humain, puisque la perfection ne nous est pas donnée, une idée si haute et si pratique, qu’il est difficile d’imaginer qu’aucun homme puisse s’en faire une meilleure. […] Son idée morale de l’homme est complète : rien n’y manque, depuis la juste proportion des soins dus au corps jusqu’aux intimes et hautes obligations de l’âme intelligente envers Dieu.
C’est ce passage qui nous a suggéré l’idée du mode de division et de composition que nous avons suivi. […] Voici le petit amas d’images et d’idées dont nous avons formé ce pot-pourri : L’humour est un Socrate en démence.