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139. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Il a raison de refuser l’amitié banale d’Oronte ; il a raison de trouver détestable le méchant goût du siècle en littérature ; mais il a tort d’aller dire au nez d’un auteur que ses vers sont bons à mettre au cabinet, Et qu’un homme est pendable après les avoir faits138. […] Lire les Œuvres de Quinault (Paris, 1739, 1778, 1842) : Boileau a raison au nom du goût et au nom de la morale.

140. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Étudions-le donc, sans partager l’aveugle ferveur des Moliéristes, en considérant, d’abord, sa Biographie, — puis le théâtre comique de 1650 à 1658 — en troisième lieu l’Art de Molière, — puis la philosophie de Molière, — et enfin sa Langue, sa versification et son style1 Si je ne consultais que mon goût et les intérêts eux-mêmes du sujet, je passerais beaucoup plus rapidement sur les origines et les années de jeunesse de Molière, car elles n’ont rien en elles-mêmes de particulièrement curieux ou expressif, et les détails n’en importent guère à une intelligence plus approfondie de son œuvre. […] Oui, Madame, ah, ma foi la colle est ravissante… Il a de ces boissons, comme j’en ai dans l’oeil… Fit à son ennemi passer le goût du pain. […] Il n’est aucunement théoricien  : son système est de réussir, et il en a employé quelquefois des moyens de goût douteux. […] Première épreuve ou premier crayon d’Arnolphe, ce Sganarelle n’en diffère que pour être traité moins sérieusement, dans le goût de Scarron, si je puis ainsi dire, plutôt que dans le grand goût de Molière.

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Grimaret ajoute que cet original ne le porta pas loin, & que Moliere, pour se venger du campagnard, le mit sur le théâtre, & en fit un divertissement au goût du public.

142. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Son goût pour les spectacles. […] Revenu à Paris, Poquelin s’abandonna avec ardeur à son goût pour les spectacles. […] Ce fut le 18 novembre 1659 que Molière livra cette attaque au faux goût. […] Cet aimable héros de boudoir, forcé de sortir de France, avait emporté aux bords de la Tamise et ses goûts passagers et sa changeante humeur. […] La civilisation, étendant ses progrès sur toutes les classes de citoyens, répandit partout le goût de la dépense et de la prodigalité.

143. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Les fades madrigaux étaient toujours de leur goût ; niais elles s’extasiaient bien davantage sur le grec qu’elles ne savaient pas même lire, et sur la théorie des tourbillons, à laquelle elles ne comprenaient rien. […] Il fallut que la voix tardive des hommes de goût s’élevât contre cette injuste froideur qui accueillait un chef-d’œuvre, et ramenât le public à la vérité de ses propres impressions. […] Renoncer à cet art, c’était sacrifier à la fois ses intérêts et ses goûts ; c’était surtout laisser sans appui un théâtre qui était son ouvrage, et des comédiens qu’il regardait comme ses enfants. […] Vous ne serez jamais qu’une pauvre pécore, est un vers grossier, plat et sans esprit, au lieu que la comparaison de Lélie avec un maître d’armes, sans être d’un goût de plaisanterie bien raffiné, est du moins gaie et dans le ton du reste de l’ouvrage.

144. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Il n’est pas toujours permis d’être avare à sa manière et selon son goût. […] Harpagon, en effet, est aussi fastueux qu’un avare peut l’être : il ne l’est point par goût, ce qui impliquerait avec son vice ; mais il l’est par une sorte de nécessité ; et cette nécessité est la gêne, la torture morale qui, si j’ose m’exprimer ainsi, fait prendre au personnage tant d’attitudes plaisantes, et donne à sa figure un jeu de physionomie si comique. […] « Quand on n’a pas assez d’esprit, dit judicieusement Voltaire, pour mieux cacher sa vanité, on n’en a pas assez pour faire mieux que Molière. » Fielding, l’auteur de Tom Jones, qui avait plus d’esprit que Shadwell et qui ne s’en croyait pas tant, a aussi traduit L’Avare ; et son ouvrage, approprié au goût de sa nation, a obtenu le plus brillant succès.

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