Le Misanthrope, Le Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ne sont que des chapitres, et les plus importants, de ce cours de morale dramatique à l’usage des gens du monde. […] Qu’on ne croie point, par exemple, que Le Bourgeois gentilhomme soit une protestation contre l’anoblissement de la roture, contre la marche ascendante du tiers état, ni contre l’aristocratie elle-même ; en traduisant sur la scène un bourgeois ridicule et un marquis dépravé, il signale un double abus : l’avilissement des titres dans ceux qui les portent ; le ridicule d’y prétendre quand on n’y est pas né.
À la cour de Stockholm, son succès était le même qu’à Copenhague, et devant Charles XII ou jouait Le Bourgeois gentilhomme avec tout le luxe désirable de mise en scène. […] Prenez maintenant M. et Mme de Sotenville ; supposez que Dandin soit un fripon ou un maniaque, Angélique une femme excellente et Clitandre un digne gentilhomme : y aurait-il grand-chose à changer à leurs rôles pour en faire de respectables figures de vieux gentilshommes à l’aspect un peu étroit, mais à l’âme généreuse ? […] On lui plaçait des pétards sur la chaise où elle allait s’asseoir, et les gentilshommes, qui étaient une fleur de courtoisie, s’esclaffaient à la voir sauter en l’air. […] Je sais bien que l’on ne peut guère s’en dispenser dans une représentation du Bourgeois gentilhomme. […] Tout s’arrangera ; tout s’arrange toujours quand on est gentilhomme et qu’on assiste au petit coucher.
Voici tout simplement le calcul qu’a fait Angélique : elle s’est dit que ses parents, bien que bons gentilshommes, étaient fort ridicules et fort pauvres ; qu’elle aurait beaucoup de peine à se marier ; qu’un bon parti se présentait pour elle ; qu’elle trouverait avec Dandin une situation, de l’aisance, la liberté ; qu’elle aurait un sot pour mari et qu’elle le traiterait comme tel. […] Ne lui demandez pas un conseil pratique ; il sait très bien qu’il ne corrigera pas Le Misanthrope, ni Le Bourgeois gentilhomme, ni Le Malade imaginaire ; ces personnes-là ont existé de tout temps et elles existeront toujours.
En épousant Armande, dont il nous fait un portrait si gracieux et si piquant dans Lucile du Bourgeois gentilhomme, Armande élevée sous ses yeux et par ses soins, il croyait assurer le bonheur de sa vie, oubliant, lui le profond connaisseur du cœur humain, que la reconnaissance ne tient pas lieu d’amour37. […] Voir le portrait d’Armande, dans Le Bourgeois gentilhomme, acte III, scène IX : « Elle a les yeux petits - Cela est vrai, elle a les yeux petits, mais, etc. » Ce portrait dialogué, dit ingénieusement M.
Le Bourgeois gentilhomme, comédie-ballet, en cinq actes, en prose, représentée à Chambord et à Paris, 1670. […] « Le sujet est qu’un riche paysan, s’étant marié à la fille d’un gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme, aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l’avaient pris pour leur gendre qu’à cause de ses grands biens. […] Les naïvetés grossières des valets qui trompent George Dandin, le caractère chargé d’un gentilhomme de campagne et de sa femme, sont des moyens mis heureusement en œuvre pour rendre cette vérité sensible ; mais on voudrait en vain excuser le caractère d’Angélique, qui, sans combattre son penchant pour Clitandre, laisse trop paraître son aversion pour son mari, jusqu’à se prêter à tout ce qu’on lui suggère pour le tromper, ou du moins pour l’inquiéter. […] D’ailleurs Grimarest assure qu’elle était fille d’un gentilhomme d’Avignon, nommé Modène. […] « [*]On dit que Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un gentilhomme limousin, qui, un jour de spectacle, et dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec les comédiens, étala une partie du ridicule dont il était chargé.
Vous apprendrez à la connaître plus loin ; ou enfin Mme Jourdain, cette excellente Mme Jourdain, toujours à son poste et sous les armes, surveillant son ménage et son mari, assez spirituelle pour laver la tête au bourgeois qui veut se faire gentilhomme et au gentilhomme qui la persiffle. […] Jourdain, le bourgeois gentilhomme, parce que les travers de ce bourgeois sont inoffensifs et que madame Jourdain conserve dans son intérieur son rôle et son importance.