Une circonstance qui s’attache à la représentation même du Bourgeois gentilhomme nous en fournit une nouvelle preuve. […] Molière s’empara de ces deux sujets : il fit de l’un George Dandin, et de l’autre Le Bourgeois gentilhomme. Presque tout, dans Le Bourgeois gentilhomme, porte l’empreinte d’une grande précipitation. […] « Quel est le plus blâmable, dit-il, d’un bourgeois sans esprit et vain, qui fait sottement le gentilhomme, ou du gentilhomme fripon qui le dupe ? […] Dans Le Bourgeois gentilhomme, quel est le personnage qui réunit ces deux conditions ?
Il parait constant que Molière a mis le portrait de sa femme dans le Bourgeois gentilhomme, act. […] Le Bourgeois gentilhomme, act. […] III -, le Bourgeois gentilhomme, act. […] II : le Bourgeois gentilhomme, act. […] VII ; le Bourgeois gentilhomme, act.
Les gens des plus petits soi-disants gentilshommes sont aujourd’hui plus dorés que les Ducs & Pairs du temps passé. […] S’il est moins qu’un petit Gentilhomme, il n’en imposera pas long-temps ; s’il est davantage, il n’en impose plus. […] C’est un riche gentilhomme. […] Et vous n’avez jamais porté vos vues plus haut qu’un simple gentilhomme ? […] Que j’envie, Madame, le sort d’un petit Gentilhomme de dix à douze mille livres de rente, qui vit tranquillement chez lui !
LE BOURGEOIS GENTILHOMME. […] Vous n’êtes pas gentilhomme, vous n’aurez point ma fille. […] Que voulez-vous donc dire avec votre gentilhomme ? […] Tout ce que j’ai à vous dire, moi, c’est que je veux avoir un gendre gentilhomme. […] Nous avons le fils du gentilhomme de notre village, qui est le plus grand malitorne & le plus sot dadais que j’aie jamais vu, &c.
A considérer l’ensemble de ces jeux, si ce n’est pas M. le duc de Saint-Aignan ou quelque autre gentilhomme de la chambre qu’on en reconnaît le maître, c’est Lulli. […] Songez que le roi lui-même joue un des Égyptiens du Mariage forcé ; qu’un des Espagnols est figuré par le gentilhomme basque Tartas, capable de se tenir debout sur les épaules de deux hommes, lesquels se tiennent eux-mêmes sur trois autres : jamais dans un cirque, les clowns fussent-ils des gens de qualité, fût-ce dans le cirque Molière, les paroles n’auront en plus de prix que les pirouettes. […] Monsieur de Pourceaugnac remplit le même office, après la chasse, à Chambord ; le Bourgeois gentilhomme, à Chambord aussi, n’est que pour servir de lien à des intermèdes bouffons et d’avant-propos à la turquerie qui le termine. […] C’étaient, par exemple, M. de Pourceaugnac et ses médecins ; George Dandin, sa femme et ses beaux-parents ; le Bourgeois gentilhomme, MmeJourdain et Dorante. […] Mais, prenez-y garde : M. de Pourceaugnac, George Dandin, le Bourgeois gentilhomme, si promptement que Molière ait dû les inventer et les écrire, sont pourtant des comédies, et leur composition est celle de comédies.
« Seulement, dans cette foule brodée de l’Œil-de-Bœuf qui bourdonne incessamment à son oreille, parmi ces jeunes et galants oisifs qui font l’amour pour s’en vanter, et qui se parent d’une maîtresse nouvelle, comme d’un justaucorps à brevet, Célimène finit par découvrir le plus honnête des gentilshommes, le plus vrai des amoureux. […] D’où vient-il, ce gentilhomme qui ne sait ni flatter, ni mentir, ni rien céder à pas une des nombreuses exigences de la vie de chaque jour ? […] Et si, en effet, ce n’est là qu’un gentilhomme dans sa sphère véritable, s’il est habitué, depuis longtemps, à vivre ainsi au milieu des élégants mensonges de la cour, d’où lui vient cet emportement subit ? […] De quel droit adresse-t-il, à ces futiles gentilshommes, des leçons que pas un ne lui demande ? […] Fleury, au contraire, était avant tout un gentilhomme ; en Fleury, même sous l’habit et le cordon bleu de duc et pair, on reconnaissait le marquis ; il était railleur, malin, fat admirable, et c’est justement pourquoi il n’a jamais été grand dans le rôle d’Alceste.